HALALLI AU HALAL ?

          Dans le cirque que nos politiciens – toujours soucieux de nous distraire – nous offrent périodiquement , un nouvel acteur vient d’entrer en scène : le Halal.

          De quoi s’agit-il ?

 I. Casher : l’obsession juive de pureté

           La pratique du judaïsme est fondée sur la notion de pureté.

          Choisi par Dieu parmi tous les peuples, un juif se doit d’être pur tout comme Dieu est pur, pour rester digne de son élection. Rien ne doit pénétrer dans son corps du dehors, qui puisse le rendre impur.

          Dans le Lévitique, la liste des aliments impurs est longue et précise. Le principal est le sang : « Où que vous habitiez, vous ne mangerez pas de sang… Quiconque [mangera un animal] devra en répandre le sang par terre, car la vie de toute chair, c’est son sang. Quiconque mangera du sang, n’importe quel sang, je me tournerai contre lui et je le retrancherai du peuple » (1)

           Le sang était donc considéré comme le siège du principe vital : l’absorber, c’était en quelque sorte s’approprier la vie (aujourd’hui, on dirait l’âme) d’un vivant.

          C’était emprisonner et détruire l’âme d’un mort, fut-il un animal.

           L’animal ne pouvait être consommé que s’il était préalablement saigné. Pour qu’il se vide de son sang, il fallait l’égorger bien vivant, afin qu’il saigne à mort. La viande était alors casher, terme qui a signifié d’abord « convenable » avant d’être ritualisé.

          Au fil des siècles, le souci de pureté légale était devenu chez les juifs une obsession, portée à son paroxysme par les esséniens. Or Jésus commence par se montrer très désinvolte envers les commandements de pureté, pour finir par les condamner : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans le corps ne peut le souiller ? » (2)

          Ce faisant, il s’aliénait non seulement le petit peuple de Galilée tenu en main par les pharisiens locaux, mais surtout les esséniens avec lesquels il avait, par ailleurs, plusieurs points en commun.

          (Sur tout ceci, voyez Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire (Dans le silence des oliviers)

 II. Halal : le judaïsme arabisé

           Certains commencent à dire (avec précaution, on les comprend !) ce qui est pourtant d’une évidence criante : pour une part importante de ses sourates, le texte du Coran n’est qu’un copié-collé du judaïsme rabbinique du VII° siècle.

          Ainsi, la quand sourate 5 prescrit : « Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la viande de porc. » (3), elle ne fait que reproduire le texte du Lévitique (1).

          Tout ce qui est halal (4) est pur, peut être consommé. Le reste (haram) doit être proscrit.

          Viande halal ou viande casher, c’est la même chose : l’animal en pleine forme doit être égorgé avec un couteau bien aiguisé par une rapide incision qui sectionne les artères carotides, la trachée et la veine jugulaire – mais laisse la moelle épinière intacte, afin qu’il reste conscient jusqu’à ce que son cœur ait cessé de battre, faute de sang.

          Pour se différencier des juifs, les musulmans prescrivent seulement que pendant toute son agonie, la tête de l’animal doit être tournée vers La Mecque. Et pour le consoler, son exécuteur (qui doit être un musulman) récitera pendant ce temps la Fatiha, « Bismillah allahou akbar », « au nom du Dieu très-grand ».

III. Manger de la viande halal ?

          L’abattage halal n’est pas incompatible avec nos règles sanitaires. Il faut seulement que l’animal ne soit ni assommé ni étourdi, qu’il souffre et se voie lentement mourir : alors, il est pur. Sans oublier de bien signaler dans l’abattoir la direction de La Mecque, sans quoi il est bon à jeter.

          Rien ne s’opposerait donc à ce que nos viandes deviennent toutes halal.

          Rien, sauf si le traitement imposé à l’animal venait à imprégner sa viande d’un âcre goût de souffrance. Et si l’image du boucher, tordant sa tête sanguinolente en direction de La Mecque tandis qu’il récite une prière, ne risquait pas de se superposer au bifteck dans l’assiette.

          Mais à quoi riment ces idées creuses ? Laissez-nous manger tranquilles.

          Pas d’hallali au halal.

                                                        M.B. , 7 mars 2012

(1) Livre du Lévitique, 7, 26 et17, 10-13. Question annexe : comment Jésus, juif pieux, aurait-il pu songer à donner son sang à boire à ses disciples, juifs pieux comme lui ?

(2) Marc 7, 18.

(3) Coran, sourate « la Table », V, 3.

(4) En arabe, comme vous pouvez le constater (حلال), le mot halal ne comporte qu’un seul l

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