Le nouveau pape va-t-il réformer l’Église catholique ? Séduites par sa personnalité, des chaînes de télévision nous offrent de nombreux reportages sur ce thème. Ainsi d’Arte, ce soir, qui titre Les défis de l’Église, « poussée à la réforme par une majorité de fidèles et une partie du clergé : le chef de l’Église écoutera-t-il les contestataires ? »
Réforme ? Quelle réforme ? On nous dit que « la famille et tout ce qui relève de la sexualité et de la reproduction est au cœur des inquiétudes du Vatican qui… affirme haut et fort ses positions en matière d’avortement et de contraception. »
Ainsi, c’est sur les formes d’expression de la sexualité que se porte une fois de plus l’attention des médias.
Rideau de fumée qui masque la vraie question, celle des dogmes fondateurs de l’Église et principalement celui de la Trinité.
Car depuis un siècle et demi, le patient travail des exégètes a mis en lumière la véritable personnalité du rabbi galiléen. Lequel n’a jamais prétendu être un dieu, n’a voulu être rien d’autre que le continuateur du mouvement prophétique juif initié par Élie, dont il se réclame explicitement. Continuer et accomplir le prophétisme juif – c’est-à-dire le dépasser sans l’abolir. Le porter à maturité en le corrigeant, sans renier l’essentiel de cet héritage.
Qu’est-ce que Jésus apporte de nouveau au prophétisme juif ? Je vous renvoie aux Mémoires d’un Juif ordinaire, où je montre qu’il n’apporte aucune nouvelle doctrine sur « Dieu ». Son Dieu est celui de Moïse, mais il propose une nouvelle relation avec ce Dieu qu’il appelle abba, petit papa chéri.Et cela change tout.
Ce qui change ce n’est pas « Dieu », mais le regard porté sur « Dieu ». Jésus n’est pas un théologien, il ne propose aucun dogme nouveau. Il fait part de la relation qui est la sienne avec « Dieu » : non plus un juge lointain et terrifiant, auteur de lois contraignantes qui empêcheraient de vivre, mais un père aimant jusqu’à tout pardonner, pour ouvrir ses bras à l’enfant prodigue. Les trois paraboles de Luc 15 sont le sommet d’une anti-théologie qui a traversé les siècles parce qu’elle n’est pas dogmatique, mais relationnelle.
La morale sexuelle, la contraception, l’avortement ? Jésus n’en dit rien. Sa morale familiale ? C’est celle du judaïsme traditionnelle. L’homosexualité ? C’est Paul de Tarse qui la condamne, en des termes qui posent d’ailleurs question sur sa propre clarté à ce sujet.
Car pour Jésus, la morale découle de la relation nouvelle qu’il propose avec son abba. « Fais cela, et tu vivras ».
La seule vraie réforme de l’Église serait de revenir à l’enseignement de Jésus en mettant abba au centre de tout. Ce serait signer son arrêt de mort, car il n’y aurait plus ni sacrements (Jésus n’en a institué aucun), ni autre morale que la lutte contre tout ce qui empêche les enfants prodigues que nous sommes de nous jeter dans les bras d’un père aimant.
Le pape François ne peut que maintenir et protéger les dogmes fondateurs de l’Église qui l’a élu pour cela. Peut-être aura-t-il le courage de réformer les finances d’une institution compromise par la corruption, de dénoncer et de punir les débordements sexuels de son clergé. Mais attendre de lui qu’il réforme une morale sexuelle et familiale qui porte la marque de 17 siècles de tradition, même si elle n’a rien à voir avec l’enseignement de Jésus (1), c’est se faire illusion.
Numquam reformata, quia numquam reformanda, jamais réformée parce qu’elle n’a pas à être réformée, c’est la devise de l’Église catholique.
M.B., 1er avril 2014
(1) Vous trouverez dans ce blog des articles sur ce sujet (catégorie « La question Jésus »), articles mis en situation dans mon livre Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire.
Bonsoir Michlel Benoit,
Ce n’est pas sans émotion que je vous écris ce soir. J’ai été imprégné d’une tradition et d’une éducation catholique pendant une quarantaine d’année, ayant fait un parcours à travers une communauté nouvelle durant qqs années. Je m’y suis « échappé ». Il me semblait que puisque notre source commune était un Homme qui nous parlait de Chemin, de Vérité et de Vie, les hommes et les femmes de cette église « imprégnés » de cette Vérité ne pouvaient etre que des hommes et des femmes dignes de confiance. Alors j’ai sincèrement fait confiance. Puis ma propre responsabilité et ma curiosité qq peu tardive sur ce sujet, a été d’aller voir ce que l’histoire et ce que l’archéologie nous disaient sur ce qu’était la racine de l’arbre qui alimentait ma vie intérieure. Ce que j’ai vu ? mensonges, manipulations de l’histoire, bain de sang …. Les racines de cette église qui donnaient sens à ma vie, étaient imprégnées d’un poison dont le seul but : le pouvoir de l’homme sur l’homme. En fait, c’est mon propre voile que j’avais mis devant la réalité que j’ai enfin voulu enlever. Là, patratra…. J’ai été secoué et renversé…. et je ne vous raconte pas le « tremblement de terre » lorsque j’ai lu vos livres. Aujourd’hui je vous remercie sincèrement car je redécouvre non pas la « vérité » – il n’y en a pas une seule, immuable, car celle ci se distribue au gré des peuples et des cultures et au gré de notre propre cheminement fut c t elle honnête … mais la « réalité » des faits; et je découvre un Jésus et un Dieu infiniment plus proche de moi et de nous et de mon intimité profonde. Dieu n’est pas catholique, ni juif, ni musulman …. ni homme ou femme. Personne ne pourra l’enfermer dans une cage. Alors, merci de m’avoir permis de sortir d’une cage bien mal saine et de m’avoir fait retrouver le gout d’une relation bien plus belle, honnete et profonde avec un Jésus. L’homme a fabriqué un « Christ ». Je l’appellerai désormais par son prénom. Il m’a retrouvé. Je l’ai retrouvé…. et maintenant je sais qu’il ne peut pas être présent au sein d’une institution dont les racines sont pleine de sang et de pouvoir. Jamais il n’aurait suivi un tel comportement. Je ne le peux pas en tous les cas. Il y a d’abord Jésus. Seulement ensuite, il y a au mieux une utopie qui a utilisé et manipulé son image ….. au pire, un mensonge construit pour instaurer un pouvoir imprégné de sang.
Grace à toutes ces « découvertes », je retrouve le gout de la liberté et de la grâce et vos livres ont ouvert une belle porte et un beau trésor. Il me semble que ces (vos) graines doivent être sagement mais urgemment semées. Peu importe les remous. Puis, il en ira de la responsabilité de tout à chacun de faire son propre travail intérieur s’il en a le courage ou la force.
Serge.
Cher Serge,
Heureux que vos pas aient trouvé le chemin de Jésus. Il ne trompe pas. N’oubliez pas que (comme tous les Éveillés) il vit depuis sa « mort » dans un espace-temps auquel nous n’avons pas accès, mais où il est présent, à chaque instant, auprès de chacun(e).
Les Églises chrétiennes (et la catholique) ont eu l’immense mérite de nous transmettre ce que nous savons de Jésus. Quantité de gens le rencontrent grâce à elles. Vous modérerez peu à peu votre jugement, de colère il deviendra compassion pour ces Églises.
Bonne route : nous ne sommes plus seuls.
M.B.
Bonsoir H de D
Il ne faut pas confondre écologue (écologie scientifique) et écologiste (écologie politique). Au sujet de la relation Eglise-environnement on peut citer la déclaration (UNESCO) d’Edward O. Wilson professeur à l’université d’Harvard, inventeur du terme « biodiversité » Où sont les grandes religions, où est leur mobilisation sur la question de l’environnement ? Leur silence est étonnant car, pour un croyant, c’est la Création qui disparaît sous nos yeux…
Bien cordialement
J.-C. L.
Bonsoir jean-Claude Lacaze,
Merci pour ces précisions que vous trouvez utile de me rappeler.
Néanmoins, vous remarquerez que, comme moi, ce Monsieur Wilson signale l’absence de mobilisation des religions. Mais moi j’en précisais les raisons (un peu trop rapidement je l’avoue…) !
Non, les religions n’ont pas l’écologie comme préoccupation, ce n’est pas leur « fond de commerce » si j’ose dire. Le champ de la religion catholique, au sens sociologique, n’a pas comme objectif de protéger la planète. Son objectif numéro un, est la quête perpétuelle du monopole de la définition légitime de ce qu’est la foi et donc la pratique religieuse pour un catholique, et donc du comportement et des dogmes qu’il doit adopter et respecter. Et cela contre toutes les tentatives « hétérodoxes » qui lui contestent ce droit, contre tous ceux qui voudraient que l’église catholique change (ce qui est donc une totale illusion). Mais en dehors de cette lutte continue qu’elle livre contre tous ceux qui ne pensent pas comme elle, elle ne fait rien d’autre que réaffirmer son orthodoxie et donc son autorité « divine » (sic). Avez-vous entendu parler de ce payrus qui parle « de la femme de Jésus » ? Et qu’en a dit tout de suite le Vatican ? Que c’était un faux bien entendu ! En voilà un petit exemple…
Quant à la Terre, les astrophysiciens ont depuis belle lurette prévu sa disparition : 4,5 milliards d’années. Alors un peu plus tôt, un peu plus tard, qu’est-ce que cela peut bien faire ? Nous sommes de toutes les façons appelés à mourir un jour ou l’autre… Vous me rétorquerez, comme le fait le comique : « Oui mais le plus tard possible et en bonne santé ». Soit ! C’est un point de vue qui se respecte mais qui ne change rien à notre destin d’Hommes…
Bien à vous,
H de D
Je rentre sur la pointe des pieds dans votre échange…
Ce qui est « écologique » chez Jésus, c’est son respect & admiration & louange de la nature, qui devient l’un des personnages actifs de ses paraboles. Ceci n’existait pas dans le monde romain, stoïcien ou épicurien, de son époque.
M.B.
Bonjour H de D
O.K. : « il ne faudra pas trop compter sur les religions pour protéger la planète. » Pourtant en début d’année Nicolas Hulot, qui ne croit guère à la réussite des négociations sur le climat en 2015 en appelait aux autorités religieuses (Le monde du 04.02.2014) Ce fut d’ailleurs l’objet d’une intervention de Michel Benoît dans ce blog (voir : « Tu domineras le monde » : le christianisme adversaire de l’écologie ?)
Bien à vous
J.-C. L.
Nicolas Hulot, sur le Radeau de la Méduse, faisant signe désespérément à un horizon vide ?
M.B.
Oui vous avez raison avec le christianisme officiel il a peu de chance ! Ceci dit, Nicolas Hulot et Pierre Rabhi dans leur ouvrage « Graines de possibles » (2005) jugent que les moyens de répondre à la crise écologique sont conditionnés à la reconquête d’une « dimension spirituelle » qui permettrait de changer les comportements individuels. Ils demandent que nous insufflions du sacré et du sens dans notre monde contemporain. Cette dimension spirituelle peut être une nouvelle « construction » (Les religions sont bien des constructions !) adaptée aux problèmes de la planète…
Où est l’auteur de « Dieu malgré lui » l’homme qui pourrait et devrait proposer une nouvelle spiritualité à l’occident ? Avec « Dieu malgré lui » vous avez amorcé la religion du XXIe siècle, associé Jésus à Bouddha, une ouverture sur l’écologie (une éco-spiritualité.) On vous attend !
Je vous remercie de cette mise au point. Finalement je me range à votre vision des choses, le rôle joué par le judéo-christianisme des origines, par le développement des recherches historico-critiques contemporaines. Je pensais que face à la crise écologique et morale que nous vivons les monothéismes pouvaient se repenser, se refonder, muter, se métamorphoser… Si on désire sortir de l’ornière, protéger la planète, il ne faudra pas trop compter sur eux, bref ils ne pourront pas être l’élément moteur…
Merci d’avoir éclairé ma lanterne.
Bonjour Jean-Lacaze,
Je vous remercie, mais peut-être faut-il que vous vous fassiez votre propre point de vue…
Je ne suis pas un spécialiste de l’écologie, mais il y a ce qui est et ce qu’on nous dit qui est !
Autrement dit, ne perdons jamais de vue qu’il y a des intérêts financiers et politiques qui président aux positions et aux prises de positions de ceux qui y ont intérêt (à dire que c’est une crise sans précédent, qu’il faut faire ceci et ne plus faire cela, etc…). Il y a même des écologistes qui sont devenus millionnaires en commercialisant des produits cosmétiques du nom de ville de l’hémisphère sud, et qui ne circulent qu’en hélicoptère…et qui veulent nous faire la leçon !
Quant aux politiques soit-disant écologistes que nous connaissons tous, l’impôt punitif est la règle !… Au nom de quoi ?
Si la planète est vraiment en danger (mais elle l’a déjà été…), seuls les peuples se mobiliseront le moment venu en face de la crise à leur porte !
Quant à l’église catholique que voulez-vous qu’elle fasse dans ce domaine ? Ce n’est pas sa préoccupation, elle a tant à faire,notamment, pour juguler l’hémorragie des gens toujours plus nombreux qui la fuient…
Bien à vous,
H de D
Les recherches historico-critiques des textes saints plus particulièrement celles de Michel Benoît changent tout.
L’institution-Eglise est prise les doigts dans le pot de confiture : l’histoire montre que Jésus est un homme, non un Dieu, que son message a été récupéré par l’institution-Eglise qui construira une religion en associant le message (qu’elle va adapter à son projet hégémonique : ce sera le Nouveau Testament) à la Bible juive (les écrits du judaïsme traditionnels : l’Ancien Testament). Elle liera étroitement ces deux corpus de textes saints à son action et sanctifiera le tout. Le christianisme était né.
Comment aujourd’hui une personne agnostique (c’est-à-dire pour qui l’absolu est inaccessible) peut-elle se représenter la construction chrétienne ?
Jésus : est un homme, pas un Dieu. Il « révèle » l’altruisme un message révolutionnaire qui a transformé le monde qui généra une onde de choc dans le monde romain lequel acceptait l’esclavage et se réjouissait des sacrifices humains. Jésus est profondément juif mais son message transcende sa culture. En fait il est autre, universel. Mieux, Jésus a « révélé » l’altruisme élément essentiel de notre patrimoine génétique.
Dieu : pour l’agnostique le Dieu biblique est un mythe. Pour lui Dieu est l’absolu, l’inaccessible.
L’Eglise : pour l’agnostique elle s’avère être une institution comme une autre (avec sa politique, son personnel, ses règles, ses rites etc.)
A son actif le fait d’avoir diffusé le message altruiste du Jésus de l’histoire qui aboutit à une « amorisation » de la société (Droit de l’homme etc.…)
Toutefois elle est aujourd’hui totalement inadaptée du fait de ses dogmes, de son déisme (qui était évidemment incontournable il y a 2000 ans) de sa position rétrograde vis-à-vis des vérités historiques et scientifiques (notamment de l’écologie). Ceci dit son fond de commerce tient encore car les hommes de tous les temps ont besoin de spiritualités, de rites, de cérémonies, d’homélies, de méditations, de prières, de prêtres de moines…
En fait il ne s’agit pas tant d’une réforme que d’une véritable métamorphose du passage d’une spiritualité avec Dieux à une spiritualité sans Dieux (aboutissement de la lecture historico-critique). Il s’agit d’aller vers une organisation spirituelle basée sur l’altruisme (un coach Jésus) avec pour objectif une civilisation, de l’empathie…
1- Dans la naissance du christianisme, vous oubliez le rôle joué par le judéo-christianisme – d’autant + important que, comme je le montre dans « Naissance du Coran », ce judéo-christianisme est à l’origine du Coran…
2- L’apport principal de Jésus à son judaïsme natal est sa relation avec « Dieu » = Abba. Tout le reste (son « altruisme ») en découle.
3- Cette métamorphose ne se fera pas.
Merci, M.B.
Bonjour Jean-Claude Lacaze,
Je pense que les agnostiques, ceux qui le sont après une très longue réflexion personnelle, ne se posent pas ce genre question que vous leur prêtez « sur la construction chrétienne ».
Votre manière de vouloir croire qu’ils se posent cette question révèle un véritable ethnocentrisme. Plus loin d’ailleurs, vous affirmez que « Jésus est universel ». Non Jésus n’est pas universel du tout. Allez dire cela a un bouddhiste ou à un habitant du Groenland…
Seul son message peut être considéré comme universel.
Pour les agnostiques, comme pour les « autres », la « construction chrétienne » consiste simplement en une donnée historique pleine de lacunes. Beaucoup d’ailleurs sont proches de l’apathéisme.
Pour les agnostiques, Dieu n’est pas un mythe, il est seulement une représentation mentale très proche de la simple hypothèse. Et s’il existe (conjecture…) il n’est pas connaissable.
Et c’est ce que leur révèle l’existence quotidienne : quelqu’un a-t-il déjà réellement rencontré Dieu ? Jusqu’à preuve du contraire, personne ! Sauf ceux qui sont atteints de délires mystiques bien connus de la psychiatrie…
Ensuite lorsque vous évoquez son « altruisme » (contraire de l’égoïsme…), vous réduisez vertigineusement son discours a une simple qualité humaine que beaucoup de gens possédaient aussi à son époque… N’en doutez pas !
Souvenez-vous, son message est d’abord un message d’amour : « aimez vous les uns les autres » ; tu aimeras ton prochain comme toi-même ». On est très loin du simple altruisme ! On peut être plein d’altruisme sans aimer l’autre comme son prochain ! Et c’est la même chose pour l’empathie…
Et c’est justement ses propos totalement inédits, loins du dieu vengeur de l’ancien testament, qui marquent un tournant spirituel que les sadducéens vont combattre sans répit ! C’est la raison pour laquelle personne ne parvient à saisir qui est vraiment cet homme… Si j’ose dire, son message entretient le mystère…
Enfin, vous faites encore une confusion avec le mot « spiritualité. Sachez qu’il existe depuis toujours des spiritualités sans dieu (x) : exemple du culte des ancêtres…
Quant à « l’amorisation » que vous évoquez, je pense que, comme moi et nous tous, vous avez pu observer que Theillard de Chardin pour ne citer que lui, est très loin du compte.
Lui aussi, comme beaucoup de philosophes, a voulu (sans le savoir) développer un point de vue qui ne concerne que lui et quelques autres…
Ah ! vouloir faire le bonheur des autres contre leur gré : éternel programme !
Bonnes lectures !
Bien à vous tous,
H de D
Puis-je me glisser dans votre échange ? L’un des problèmes : l’expérience est incommunicable, les parents le voient bien avec leurs enfants. Pour celui qui a fait l’expérience de « Dieu », c’est un fait indiscutable. Il ne peut qu’en témoigner. Quant à la faire partager…
M.B.
Cher Michel Benoit,
Oui, l’expérience est bien intransmissible directement !
En revanche, vos propos sont une invitation pour moi à connaître davantage votre point de vue sur « l’expérience de « Dieu ». Moi qui suis scientifique et cartésien au dernier degré, je ne demande qu’à comprendre plus avant votre propos. S’agit-il de votre propre expérience ? Mais vous n’êtes pas obligé de répondre bien sûr ? Ou alors que pouvez-vous nous dire que vous avez appris à ce sujet ? J’ai essayé de prier pour voir. Mais à part me parler à moi-même, rien de rien ! Oui, vous allez penser que je suis indécrottable et vous aurez bien raison !…
En même temps, ceux qui font cette « expérience » doivent être reconnaissables directement dans leur comportement ou leurs propos. Mais pour avoir fréquenté des moines, je n’ai rien remarqué. Rien de rien. Mais c’est vrai qu’ils sont discrets…
D’avance, grand merci !
Avec mon amicale reconnaissance ,
H de D
1- Il s’agit bien de ma propre expérience, sans quoi je n’en parlerais pas.
2- C’est le fruit de toute une vie, avec des bas et des hauts.
3- Et de la rencontre de deux Éveillés, le juif Jésus et le Bouddha Siddharta. Je me suis mis à leur écoute…
4- En un mot : prier ce n’est pas parler (même intérieurement), c’est faire silence. Et dans le silence, au-delà des mots, une communication s’établit. A la fois consciente (on sait qu’il se passe quelque chose) et inconsciente (on ne sait pas quoi).
5- L’habit ne fait pas le moine, j’en sais quelque chose !
amicalement, M.B.
Je pense comme vous qu’il se fera une translation par passage à une spiritualité universelle qui ne sera pas basée seulement sur l’altruisme mais aussi sur la foi en la légalité de la Vie, par la connaissance de ses lois afin d’intensifier la joie de vivre et de redonner du Sens.
Le fonctionnement psychique étant régi par la loi d’harmonie, cette loi résonne en nous comme si un être nous parlait , ces paroles semblent d’origine transcendante et provenir d’un Au-delà du cadre spatio-temporel: elles sont en réalité surconscientes et immanentes; elles sont une forme de l’inspiration sublime; symboliquement , elles sont d’origine céleste.
La vision d’un Au-delà transcendant où l’homme serait jugé est une projection du jugement intérieur qui transpose la réalité psychique en pseudo réalité surnaturelle. Cette transposition constitue la symbolisation qui est un mode de révélation de la vérité sur le sens de la vie.
Jésus est l’homme qui a incarné au plus profond de lui-même le Sens de la Vie : la Joie , jusqu’à accepter de mourir de corps pour ne pas renier mais relever et révéler la vérité aux hommes, cette Joie ne se définit que dans l’acceptation de l’harmonisation de notre vie, dur combat de tous les jours qui peut passer par la « croix », et de l’acceptation empathique de l’autre comme mystère essentiel manifestation-apparition du Mystère que Jésus a appelé « PapAmour » (ou pourquoi pas « MamAmour » ! ).
Je prends avec ce texte (phrases tirées d’un livre: « le Sens de la Vie: une illusion ? » Claude Hérault) un peu de hauteur mais une hauteur qui se veut élan spirituel et que l’Eglise ne pourra certes pas cautionné.
Hélas, les grandes religions ne fonctionnent pas comme ça. Elles ont pour « fond de commerce » des pulsions basiques, par ex. la crainte de la mort, le besoin de transcendance, la soif de communion avec les autres… Sur ces pulsions communes à tous les humains, elles organisent leur pouvoir. Seule une petite minorité s’en échappe, mais elle est incapable de s’organiser et de peser sur les sociétés…
M.B.
Un nouveau syncrétisme spirituel universel sous tendu par une physique de l’esprit pourra peut être un jour faire apparaître une nouvelle cohésion-communion et un renouvellement de la foi dans la Vie.
Le pouvoir des éveillés serait un ordre basé sur la Raison, la Volonté et l’Amour pour accompagner et orienter les consciences vers le vrai sens de la Vie: la Joie , joie de la connaissance et joie du mystère, joie de l’incomplétude et du désir essentiel, joie d’être participant à cette symphonie encore inachevée et souffrante.
Mythe harmonique essentiel dans lequel tout est rythme et s’accorde à la loi d’Harmonie pure par la logique de la simplicité qui fait « fonctionner » simplement des éléments de plus en plus complexes. Simplicité dans les moyens(vivre selon l’évangile) et harmonie dans les fins(accéder à la Joie éternelle).
Cela engendrera-t-il une autre façon de relier(religare) ou de se mettre à contempler, étudier(re-legere) le Mystère ?
Mystère vous avez dit Mystère ? Comme c’est mystérieux !!
N’est-ce pas ?
M.B.
Jean-Claude Roussie pose la bonne question « il serait temps que l’Eglise fasse elle-même sa propre mutation et se consacre sur l’essentiel : ce que Jésus nous a appris et nous a montré le chemin. »
Dans un monde surpeuplé, un environnement dévasté l’essentiel est de ne pas tourner le dos aux sciences, à l’écologie en premier lieu (ce que fait l’Eglise depuis des siècles). Ne devons-nous pas tout faire pour protéger la planète, création de Dieu pour les croyants, parce que protéger la nature c’est protéger l’homme. L’un (l’homme) n’est pas sauvé sans l’autre (la nature). La démarche altruiste du Jésus de l’histoire doit être élargie à la totalité de notre écosphère. Pour Jésus (nous dit Michel Benoît) la nature est l’une des façons dont nous percevons la présence de Dieu : elle est son langage (cf. mon dernier livre : Le christianisme à l’ère écologique, l’Harmattan, 2013 et sur ce blog : « Le christianisme adversaire de l’écologie »)
L’Eglise peut-elle changer ? Peut-elle muter ? N’oublions pas qu’elle est une institution (qu’elle a une politique) et que les institutions n’aiment pas disparaître. Jésus a dit « Faire du neuf avec du vieux « c’est ce que fait la nature depuis des milliards d’années alors pourquoi pas L’Eglise. Soyons patients !
« Patient » vient du verbe latin « Pati », qui veut dire souffrir…
Amicalement, M.B.
Bonsoir à tous,
Je suis stupéfait de lire les différents propos évoquant « une nécessaire mutation de l’église ».
J’avais l’impression (peut-être fausse…) que tous les participants de ce blog avaient lu (au moins) les livres de Michel Benoit.
Ainsi, on sait que Jeshua Ben Joseph n’a jamais promu la création d’une Eglise. Bien au contraire ! Et il nous montre un exemple, le sien : faire le bien autour de lui avec une relation directe à Dieu (sans intermédiaire !) par la prière… On peut faire autrement pour viser la Sagesse, mais lui il a choisi cette manière (il aurait pu faire autrement…).
Ce sont les auto-proclamés apôtres qui, pour des intérêts très bas, veulent continuer son « oeuvre ». Mais à leur manière et avec une morale de leurs intérêts bien comprise… Paul de Tarse fera le reste pour des raisons très semblables…
Que vous faut-il de plus comme connaissances pour laisser tomber définitivement cette institution dont on connaît tous les travers ? Elle n’est absolument pas nécessaire et mourra de sa propre mort comme toutes les institutions.
Il est vrai que les dominés (par la hiérarchie catholique et le pape en tête) participent activement à leur propre domination et cela sans le savoir, par le crédit implicite qu’ils accordent à ces dominants du champ religieux.
Jusqu’à quand allez-vous avoir besoin d’un guide (le pape) et d’une institution (l’église) pour savoir quoi penser, et donc quoi faire de votre vie ?
Qu’y a-t-il comme intérêt à se réclamer d’une institution au passé criminel ? Pour reprendre ce que dit l’un des participants : « quand allez-vous penser par vous-mêmes ?
Nous sommes condamnés à vivre seuls avec les autres, le destin (pas le fatum !) se construit de manière strictement personnelle. Et les horribles exemples que l’église nous donne quotidiennement devraient vous inciter à réfléchir par vous-mêmes.
Mais à ceci il y a au moins une exigence : le Savoir !
Et il épanouit toute une vie pour notre plus grand bonheur…
Bien à vous tous,
H de D
A cette mélodie, puis-je ajouter un bémol à la clé ?
1- Ne pas oublier que sans ‘Église, nous ne saurions rien de Jésus, ou que du folklore. C’est elle en effet qui dans ses tout débuts a transmis la mémoire des paroles & gestes de Jésus, en les modifiant & maquillant certes, mais sans totalement perdre l’original (que les exégètes peuvent retrouver).
2- Que c’est elle qui a fait le choix de 4 évangiles parmi la cinquantaine qui circulait au 3me siècle. Choix judicieux, car comparés aux autres ces 4-là étaient les plus proches de la source.
La suite, nous la connaissons. Mais n’oublions pas ces débuts, où tout s’est joué !
M.B.
l’église catholique nous a imposé beaucoup de vérités qu’elle a elle-même fabriquées et qu’elle a mis dans la bouche de Jésus. Beaucoup de croyants ont crue à ces discours . Et maintenant beaucoup n’y croit plus et font eux mêmes leur propre croyance.
IL serait temps que l’église fasse elle-même sa propre mutation et se consacre sur l’essentiel: ce que jésus nous a appris et nous a montré le chemin
cordialement
jean-claude roussie
L’Église ne peut pas faire une mutation = retour au fondateur (qui ne l’a pas fondée !). Ce serait pour elle disparaître.
M.B.
l’église catholique nous a imposé beaucoup de vérités qu’elle a elle-même fabriquées et qu’elle a mis dans la bouche de Jésus. Beaucoup de croyants ont crue à ces discours . E
Bonjour Leila
« Vous faites du neuf avec du vieux » dit Leila.
« Faire du neuf avec du vieux » dit Jésus,
Du coup, j’ai la grosse tête…
Moi aussi, en retour, je vous invite à consacrer beaucoup de temps et d’énergie à compléter vos études.
Bonsoir Jean-Claude,
Merci pour votre invitation !
Néanmoins la comparaison que vous oser faire tourne court. Jeshua Ben Joseph fait effectivement « du neuf avec du vieux » : on discute encore de lui aujourd’hui et de son message planétaire !
En ce qui vous concerne, et je ne vous reproche rien bien sûr, je ne suis pas certaine que votre manière de « vouloir » apporter « une » contribution au débat sur ce sujet soit de même envergure…
Pour finir, étant étrangère et ne maîtrisant pas encore complètement la langue française (que j’ai fait l’effort d’apprendre pour entamer mes études supérieures à Paris), j’ai choisi d’étudier l’Hébreu et l’Araméen dès la rentrée prochaine afin d’essayer de comprendre un peu mieux l’histoire religieuse française. Pouvez-vous le dire autant ?
Très chaleureusement à vous,
Leila Ostrada, Philosophe.
En 1975, en + de 5 langues vivantes je parlais le latin, lisais le grec. J’ai appris l’hébreu biblique (et donc l’araméen), puis fait un court séjour en Israël pour apprendre un peu d’Ivrit (hébreu moderne). Tout cela est vieux, il en reste des traces qui me permettent de travailler. « Pour l’honneur », car je sais bien qu’aucun changement institutionnel n’interviendra de mon vivant, ni dans le catholicisme, ni dans l’islam.
Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre.
Amicalement, M.B.
Certainement « notre science se dirige lentement vers une explication… » Tournez le dos aux réalités historiques et scientifiques (ce que fait l’Eglise) signe le déclin du christianisme en occident (ailleurs c’est pour plus tard) L’homme du XXIe siècle, rejette le « surnaturel » et préfère le « concret », la science à la Révélation. Il veut être habité par une vision cohérente du monde, par la raison, avoir un support scientifique à sa croyance. L’enseignement de Jésus s’inscrit d’ailleurs dans une profonde rationalité, celle d’une philosophie. Jésus a transmis un enseignement éthique à portée universelle qui émane de son intuition altruiste fondatrice (amour du prochain allant jusqu’au pardon et à l’amour des ennemis) : non-violence, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de l’individu sur le groupe, séparation du politique et du religieux. La mouvance chrétienne contemporaine est à la fois cultuelle et culturelle (aujourd’hui majoritaire en France), mystique et philosophique. Ces deux positions s’opposent-t-elles ? Il ne semble pas, bien au contraire. Elles s’interpénètrent et s’enrichissent mutuellement dans une suite d’interactions et d’interférences entre de multiples dialogues : foi-doute, religion-raison, agnosticisme- croyance…
1) Je ne suis pas du tout sûr que « l’homme du XXI° siècle » rejette le surnaturel. Au contraire, ce que j’appelle « l’au-delà des apparences » revient en force, sous forme de sectes, de recherches de méditation, d’interrogations qui eussent été impensables entre le XVIII° et le début du XX° siècle. Seulement, le christianisme officiel s’étant montré incapable de répondre à ces aspirations, on va chercher ailleurs…
2) « L’enseignement de Jésus s’inscrit dans une profonde rationalité, celle d’une philosophie » : c’est ne rien comprendre au Juif Jésus, qui est à l’opposé d’un philosophe rationnel. Le Christ est philosophe, oui : mais le Christ est une invention qui prend naissance à la 2° ou 3°génération chrétienne, pour envahir l’espace de la conscience chrétienne. Le renouveau, s’il peut y en avoir un jour un, serait de revenir à Jésus en amont du Christ… à l’intuition prophétique fulgurante, qui va droit au but quand la philosophie rationnelle édifie laborieusement ses châteaux de cartes conceptuels.
Et le reste n’est que littérature.
M.B.
Bonjour Jean-Claude,
Votre discours est tellement consensuel qu’on se demande ce que vous pensez vraiment par vous-même, comme le dit Jean juste avant…
Jeshua Ben Joseph n’est en rien un philosophe, il pense simplement contre tout ce qui s’est dit avant à propos de la relation homme /dieu, et son discours en surprend plus d’un… cf. les livres de Michel Benoit.
La mouvance chrétienne contemporaine (sic) est tout simplement noyée dans un bruit de fond médiatico-philosophico-scientifique dont elle est complètement imprégnée. Que peut-elle penser d’autre, sans distance critique par rapport à tout cela ? Rien !
Si vous me permettez l’expression : « vous faites du neuf avec du vieux ».
Ensuite, si vous attendez après la philosophie pour vous donner des explications rationnelles, vous vous trompez complètement de discipline. Ou alors, citez le (les) philosophe(s) dont vous vous réclamez. Mais je fais le pari, pour bien les connaître, qu’aucun d’eux ne tranchera objectivement le débat dont vous dites qu’il existerait dans votre « mouvance chrétienne contemporaine » (resic)…
En réalité en vous raccrochant sans cesse au passé rassurant, vous évitez le désagrément momentané de la pensée critique, ou mieux, du doute radical qui seuls sont féconds. Mais il est vrai que cela demande du temps et de l’énergie à consacrer aux lectures incontournables, autres que philosophiques…
Bon courage !
Leila Ostrada, Philosophe.
Merci, chère philos-sophia. Ce qui est consensuel (parmi les intervenants de ce blog) c’est l’impasse dans laquelle se trouve le christianisme institutionnel. C’est tellement évident qu’un consensus est vite trouvé quand on a 2 yeux & 2 oreilles !
Ce qui l’est moins, c’est la suite – si suite il y avait. « Faire du neuf avec du vieux », c’est une parole de Jésus. Si on la reçoit, il faut admettre que le neuf n’a pas grand-chose à voir avec le vieux, mais que sans le vieux il n’existerait pas. Ce fut l’intuition fulgurante de Jésus, et elle l’a conduit très rapidement à la mort. Programme…
Amicalement, M.B.
Bonjour à tous,
Non, le pape François ne réformera rien d’autre que le discours d’un pape sur l’église. Si le soupçon d’un commencement du début d’envie de réformer l’envahissait, il commencerait par ne plus être pape ! Ensuite tous ceux qui ont intérêt à ce que l’église reste comme elle est, car ils y ont beaucoup à gagner, s’arrangeraient pour le stopper dans sa démarche ! N’en doutez surtout pas ! C’est probablement un brave type mais il est comme les autres, ni plus, ni moins !…
Je ne suis absolument pas d’accord avec l’idée qu’il faut remercier l’église qui « nous aurait transmis le message de Jésus ». Si elle ne l’avait pas fait, d’autres l’auraient fait et certainement mieux. Elle a aliéné des générations de « croyants » naïfs, en les rendant malheureux jusqu’à la fin de leurs jours en les culpabilisant, les réprimant, les violant, les tuant ! Et il faudrait remercier cette institution criminelle ? Mais de qui se moque-t-on ? Vous ouvrez vraiment les yeux sur ce qui s’y passe encore actuellement dans le monde dans cette église autoproclamée « sainte » ? Mais c’est à vomir ! Vous me semblez réfléchir à demi, en arrêtant là où vous commencez vos petits arrangements personnels avec votre conscience ! Ouvrez les yeux s’il vous plait !
Enfin, quand arrêtera-t-on de pensez que si « un Dieu existe », il s’agit d’un personnage masculin ? Et pourquoi pas un personnage féminin ?
Mais effectivement pour commettre toutes ses horreurs l’église ne pouvait s’inspirer que d’un homme ! Seul être capable de se conduire aussi mal ! Pas une femme n’aurait commis tous les meurtres dont l’église peut se réclamer ! Et c’est cette institution qui aurait le culot de nous faire la morale ? Pour qui nous prend-on ?
Et vous qui y croyez encore, quand allez-vous commencer à penser par vous-même !
Il n’y a ni à être optimiste ni à être pessimiste, l’existence de l’église est totalement inutile et surtout néfaste !
Il n’y a que les toutous ou les imbéciles qui peuvent encore se réclamer de son discours pervers !
Cordialement,
J. Vavrin
Je vois que le printemps vous remplit d’énergie…
1) Les informations que nous possédons sur Jésus & son enseignement nous ont été transmises par ce qui n’était pas encore l’Église (entre l’an 40 et l’an 80 ou 90), mais qui allait le devenir. Ce qui est surprenant, c’est que dans la masse d’évangiles & Actes + ou – fantaisistes, l’Église (cette fois c’est bien elle, au IV° siècle) ait choisi d’en garder 4, pas plus, et ceux-là qui nous permettent de retrouver Jésus en démaquillant les textes. Rendons à cette Église-là ce qui lui revient.
2) « Dieu » masculin ? Lisez « Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire », vous verrez ce que j’en fais dire à Jésus.
3) Si vous trouvez l’Église néfaste, faites comme moi : sortez-en et portez sur elle le regard amusé qu’on doit porter sur tous les « puissants » de ce monde.
Amicalement, M.B.
Toujours le même dilemme : il faut croire pour comprendre (dogmatique littéral) ou comprendre pour croire (scientifique et symbolique) !!
Comment percevoir un autre christianisme ? Jésus est l’homme et il est le Christ symbole de la Vérité incarnée . Cette vérité s’est relevée du tombeau de la mort de l’âme et l’onde-amour harmonique Créatrice véritable (le Père) , le chemin toujours a refaire, dévoilés par Jésus, sont présents en nous , devant nous, et en dehors de nous .
Alors marchons et si l’Eglise ne peut se réformer soyons des veilleurs pour les prochaines générations car quand le dernier mythe religieux de l’histoire (mythe chrétien) aura basculé dans le culturel , seul le message et la vie de Jésus pourront encore agir pour le bien et la Joie des consciences humaines universelles.
Les mythes ont la vie dure. En fait, il n’y en a qu’un seul. Le mythe chrétien est la resucée du mythe d’Orphée (descendu aux enfers avant de « revenir ») en Occident, de Mithra en Orient… Ce mythe fondamental ne meurt pas.
Vous opposez croire (pour comprendre) à comprendre (pour croire). Je propose une 3me voie : constater. Je ne « crois » pas en Dieu, je CONSTATE sa réalité. Sauf que je me refuse à l’appeler (« Dieu » ou autrement), car donner un nom à l’inexprimable c’est déjà faire de la théologie = de la construction humaine sur une ou des idées.
Constater ce n’est ni croire ni comprendre : c’est se résoudre à accepter une réalité, même si on ne peut totalement l’expliquer (cependant, notre science se dirige lentement vers une explication.)
M.B.
Je suis en accord avec vous sur les mythes et leur syncrétisme , je vous renvoie à Paul Diel pour qui le mythe chrétien clôt la période mythique religieuse .
Je renvoie les lecteurs du blog au livre « la Divinité » et « le symbolisme dans la Bible » de Diel.
Moi aussi je constate le Mystère symboliquement appelé Dieu , il est évident et on ne peut qu’être sûr de ce Mystère. Et nous sommes la manifestation du Mystère. Que l’homme Jésus ai incarné le sens sublime de la Vie: la Joie cela est probable et que son message ai percuté l’histoire cela est indéniablement motivant, dans le bon et le mauvais sens , dans la vrai satisfaction et dans la fausse justification.
Posez-vous cette question : dans un mois, dans un an, dans dix ans (c’est-à-dire demain), vous et moi nous allons mourir. Alors, nous verrons la réalité telle qu’elle est. Et cet instant dérisoire de l’histoire du cosmos qu’est l’humanité pensante pour ce qu’elle est, une étincelle dans un brasier.
Vivre, c’est se préparer à cette entrée (ce retour) dans la réalité.
Le reste (je radote) n’est que littérature.
M.B.
Vivre c’est aussi vivre dans la réalité(joie , souffrance, désir, jouissance) à moins de se convertir au bouddhisme où il n’y a plus de désir donc plus d’être donc illusion. Pour à la fin des cycles se fondre dans un tout qui n’est lui aussi qu’une illusion où tout n’est que littérature !
L’Eglise est une machine à rouages bien huilés (ointe) avec un carburant expansif plein d’Essence et des chromes étincelants (aveuglants) et un fondateur incertain qui a été déifié ,comme tous les mythes( Osiris, Isis, Mithra, Orphée, Héraclès, Prométhée) son histoire mythifiée aura servi(et souvent asservie) la mémoire culturelle et à l’évolution des consciences pour ce monde là et celui ou régnera la Joie, le Ciel mythique.
Je vous signale que dans la tradition monastique chrétienne d’Orient, comme dans la mystique (espagnole, rhénane, flamande, française…) catholique, on trouve des cheminements très proches du bouddhisme. L’Hésychia des Grecs athonites et quelques passages du Document C des Oeuvres de Thérèse de Lisieux ne sont pas loin de l’anatta bouddhiste !
M.B.
Pour un » nouveau christianisme » il faut simplement s’appuyer sur la vie et les paroles (véritables) de Jésus telles quelles sont « révélées » aujourd’hui par les chercheurs en exégèse notamment par Michel Benoît (cf. ses livres). On découvre alors que Jésus est un homme (pas un Dieu), que son message n’est pas la réplique exacte des évangiles, que l’institution-Eglise (qui a diffusé le message : merci) l’a aussi diminué, affaibli et même parfois totalement retourné. Le nouveau christianisme devrait tenir compte de ces faits. C’est à la fois simple et compliqué…
Cela semble simple, et c’est pourquoi beaucoup l’ont tenté dans le passé. Sans succès, parce que c’est compliqué pour 2 raisons ppales : 1° la parfaite correspondance entre les mythes (homme-dieu, etc.) et les aspirations populaires – un bon beau mythe, c’est si séduisant ! 2° L’emprise des Églises chrétiennes, qui ont bâti leurs mythes fondateurs comme une (splendide) cathédrale de l’esprit qui s’est imposée au fil des siècles.
M.B.
Au début de notre ère ont coexisté plusieurs christianismes basés sur des textes différents ou des modifications apportées à un premier document de base . On pourrait ,paraît-il en dénombrer une vingtaine .
Pour un nouveau christianisme , il faudrait composer ou recomposer un nouveau texte fondateur .et éventuellement une nouvelle « doctrine » ( terme peu plaisant à notre époque)). Il faudrait ,pour le moins décanter et encore décanter les textes qui nous sont parvenus . Autrement dit recommencer ….une guerre des textes . A moins que ,pas de textes fondateurs mais des expériences …partagées .
Soyons + clairs. Peu avant l’an 70, un texte circule déjà, l’essentiel de l’évangile de Marc. Vers 80, à partir de lui + leurs traditions propres, Luc et Matthieu. Entre 90 et 100, le IV° évangile (« Jean ») à partir du récit du Disciple Bien-aimé (Cf. « L’évangile du 13° apôtre, aux sources de l’évangile selon saint Jean »)
Entre le début du II° siècle et la fin du III° siècle, paraissent environ 60 évangiles ou « actes » apocryphes, dont une vingtaine nous sont parvenus.
Pour un « nouveau christianisme », il faudrait non pas choisir entre ces apocryphes (qui n’apportent rien) mais revenir aux textes qui circulaient avant 70, et transmettent l’enseignement de Jésus lui-même.
Or ceci est possible, c’est le travail des exégètes, c’est mon travail et l’objet de plusieurs de mes livres (synthèse dans « Mémoires d’un Juif ordinaire »).
Non pas une « guerre des textes », mais un recentrage sur l’essentiel accessible auprès d’un texte épuré.
M.B.
Ce « nouveau christianisme » n’apparaît pas encore parce que c’est tout simplement trop tôt. Mais on ne peut pas tourner éternellement le dos aux vérités historiques et à la science (ce que fait l’Eglise) Inéluctablement le monde se dirige vers une civilisation de l’amour (bien que l’on pense généralement le contraire.) Jésus en a été l’instigateur il y a 2000 ans. A ce sujet il faut lire le livre de Luc Ferry (De l’amour, 2012, Odile Jacob) qui parle d’un deuxième humanisme ; en fait il s’agit du prolongement de la parole de Jésus. Au bout de ce chemin c’est préparer l’avenir de ceux que nous aimons le plus, c’est-à-dire des générations futures (et s’ouvrir ainsi à l’écologie !)
Où est l’auteur de « Dieu malgré lui » l’homme qui pourrait proposer une nouvelle spiritualité à l’occident ? Avec « Dieu malgré lui » vous avez amorcé la religion du XXIe siècle, associé Jésus à Bouddha. Aujourd’hui il faut construire la religion du XXIe siècle, basée sur la raison (une spiritualité laïque), une religion élargie à la totalité de notre biosphère. On vous attend !
L’auteur de « Dieu malgré lui » a d’abord vécu 20 ans dans l’Église catholique avant d’en être quitté. Il a fréquenté ces hommes et ces femmes sincèrement croyants, sait combien ils sont viscéralement liés à une institution (l’Église) qui est la seule à pouvoir parler & organiser, la seule légitime aux yeux des autorités civiles. Il connaît le poids dans les esprits des mythes religieux…
Je ne suis pas un « refondateur », n’en ai ni l’âge ni l’étoffe ni surtout l’ambition. Je ne suis qu’un modeste chercheur, moine dans l’âme, retiré au désert. Quelques associations des « Réseaux du Parvis » ont été les seules, à un certain moment, à sembler se fédérer pour proposer une alternative au christianisme institutionnel. Je me suis joint à elles, pour comprendre très vite qu’elles resteraient au seuil du grand saut, sans le franchir. Avant de disparaître, comme le mouvement latino-américain de la « Théologie de la Libération » – et tant d’autres auparavant. Ma triste conclusion est qu’il n’y a rien à attendre de ces mouvements. Que reste-t-il ? Rien.
Rien, que la démarche individuelle de quelques-uns qui ont franchi le pas (dogmatique) dans le secret de leur conscience.
Si je me suis trompé, je suis tout prêt à offrir mes vieilles forces à un mouvement de renouveau. Ni comme un leader ni comme un gourou, mais comme un simple chercheur, fraternel et effacé.
Voilà tout…
M.B., Vox clamantis in deserto.
« Un nouveau christianisme » s’impose aujourd’hui du fait de la transformation drastique du monde. Le déclin du christianisme en Europe illustre le besoin de changement…
Aux chrétiens cultuels (pratique régulière du culte), s’ajoutent aujourd’hui, pour une bonne part, les chrétiens culturels. Ils ne fréquent guère les Eglises, ou seulement pour des cérémonies exceptionnelles. Les chrétiens culturels ne croient pas en Dieu ou sont dubitatifs. Pour eux Jésus est un homme qui, il y a 2000 ans, a « révélé » l’altruisme élément essentiel de notre patrimoine génétique, un guide vers une civilisation de l’empathie. Ils occultent la « vie éternelle », quête égoïste du « salut », non-sens écologique…
Toutefois ils se revendiquent comme chrétiens. Le christianisme est pour eux un message qui a percuté l’histoire, des valeurs pour donner un sens à leur vie et des orientations pour la conduire. Nos sociétés occidentales « amorisées » par le message évangélique ne sont-elles pas le produit de la civilisation chrétienne, un phare pour les autres civilisations ?
Une refondation est possible, les chrétiens culturels majoritaires peuvent progressivement constituer un élément de pression sur l’institution car ils s’appuient sur des vérités historiques (exégèse ; voir travaux de Michel Benoît etc.) et scientifiques (neurobiologie, sciences de l’évolution, écologie etc.) La vie et l’enseignement de l’homme Jésus ne doivent pas être marginalisés mais être le départ d’une construction altruiste du monde.
Oui, tout ce que vous dites est juste. La seule question qui se pose : ce « nouveau christianisme », QUI en portera la naissance, la croissance, QUI lui fera prendre place dans les sociétés ? Il n’y a aucun mouvement, aucune fédération des « chrétiens culturels », personne en face des médias qui ne voient que l’aspect sexuel & familial.
Une refonte dogmatique est-elle possible ? On n’en voit pas le bout du nez…
M.B.
M.B.
Je viens de regarder, sur Arte, » Les défis de l’Eglise » .Plusieurs reportages illustrent bien votre constat et votre réflexion ,soulignant l’avidité et l’arrogance de l’institution . Pourtant ,certains éclairages sur le Pape François, et son évolution,laissent espérer qu’il pourra secouer quelques certitudes et orienter les Chrétiens dans une direction « nouvelle » .Apparemment vous ne le pensez pas …
Si seulement la conscience pouvait remplacer l’obéissance … même s’il y a des risques .Merci de nous donner l’exemple. Si seulement (par exemple),on acceptait de replacer la femme dans l’Histoire ,accepter que Jésus n’aurait pas pu s’adresser à sa petite maman chérie ,alors
qu »aujourd’hui la notion de parité s’impose dans tous les domaines Merci pour tout. A bientôy
« Si seulement la conscience pouvait remplacer l’obéissance », dites-vous. Puis-je vous rappeler la manip. ?
1- Dieu se révèle dans la Torah (Ancien Testament)
2- Puis il se révèle en Jésus, qui EST la Parole de Dieu incarnée.
3- Jésus délègue ses pouvoirs à Pierre
4- Pierre et ses successeurs font connaître la volonté divine dans des dogmes.
Ceci, c’est le schéma catholique. Dans ce schéma, la conscience n’a pas de place. L’obéissance aux dogmes est tout.
Et voilà… Amicalement, M.B.
Ainsi, c’est sur les formes d’expression de la sexualité que se porte une fois de plus l’attention des médias.
Rideau de fumée qui masque la vraie question, celle des dogmes fondateurs de l’Église et principalement celui de la Trinité. (M.B.)
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En effet ,des rideaux de fumée voilent souvent les questions fondamentales :
– la sexualité prend beaucoup de place dans les médias ; c’est un sujet porteur … mais aussi pour l’Eglise
qui se veut souvent la gardienne de ses expressions . Moins qu’au siècle dernier mais elle ne voudrait
pas en perdre le contrôle et la maîtrise malgré une certaine » libération sexuelle » vécue malgré elle par
les fidèles ;
– je citerai une autre question fondamentale , rarement abordée : c’est la façon dont » notre »
christianisme s’est construit à partir de 1 er siècle de notre ère . Qui en est le fondateur ? On dira
automatiquement Jésus . Pas si sûr ,diront les historiens ! On s’imagine assez facilement , trop facilement que le christianisme que nous connaissons est « descendu du ciel » tel quel , d’une seule pièce en passant insensiblement et harmonieusement du personnage historique Jésus au Christ de la théologie ( de la Foi) voire de la philosophie .
Dans ses bouquins, votre serviteur explique comment le christianisme a commencé à se construire dès l’an 30.
(re)lisez-les !
Amicalement, M.B.
Bonjour Monsieur, je partage totalement votre point de vue et considère que la position de l’Église Catholique actuelle est d’une certaine façon dramatique. J’en éprouve un peu de peine pour tous ses évêques, prêtres et religieux (-ses), le plus souvent si plein de bonne volonté !
Oui. Ils ont beaucoup de mérite !
M.B.
Comme c’est curieux de vouloir parler de « réforme de l’Eglise » et d’évoquer les » dogmes fondateurs »?
Y aurait-il encore l’Eglise sans ses dogmes fondateurs? L’Eglise telle que les medias en parlent c’est le clergé, Rome et la Curie. Et là, il y a du travail pour François! Ne rêvez pas à autre chose: voyez comment les prêtres et la liturgie intégristes ont été réhabilités! Concernant les dogmes, ce que vous avez écrit, MB, est clair, mais à moins de fonder un nouveau christianisme…
En effet, et c’est pourquoi je suis pessimiste. Un « nouveau christianisme » ? Tous ceux qui s’y sont essayés depuis le II° siècle ont échoué. Je ne vois pas d’autre cheminement qu’individuel = marginal.
M.B.
Je partage tout à fait votre analyse. S’agissant spécialement de la Trinité, je ne crois pas me tromper en disant qu’on n’en trouve pas le fondement dans les Évangiles plus que dans l’Ancien Testament. L’idée elle-même heurte le bon sens élémentaire et contient une insoluble contraction interne (l’infini ne se partage pas) ; certains répondront : mysterium fidei. Un seul inconvénient, ce « mystère » est prétendument tiré des Écritures ; le hic est que celles-ci sont œuvre humaine et qu’elles sont donc légitimement soumises à la critique de la raison humaine.
L’analyse que tu fais de la situation de l’Église catholique est pessimiste. Mais je la crois réaliste.
Je continue malgré tout d’espérer en la conversion (métanoia) de cette institution qui a malgré tout sous d’horribles oripeaux bien dorés conserver la perle évangélique que certaines et certains ont découvert malgré tout.
Et si François la découvrait?
Jean
A titre personnel, bien sûr qu’il connaît les « perles évangéliques » ! Mais en tant que pape, il ne peut que faire durer le schmilblick.
M.B.
A titre personnel, le pape n’a rien à découvrir : il a certainement avec Jésus une relation personnelle forte. En tant que pape, il ne peut que continuer le schmilblick. Vois dans ce blog un article sur la « schizophrénie chrétienne ».
Amicalement, M.B.