Archives du mot-clé Bouddhisme

PEUT-ON COMMUNIQUER AVEC NOS MORTS ?

 M. me raconte que sa mère dit bonsoir à son mari, puis s’effondre : la mort était là. Deux jours après, son mari, homme au cœur humble, la voit à côté de lui. Elle est éclatante de lumière et lui affirme : « Ne sois pas triste. Traverse tranquillement ces journées. Sache que maintenant je ne suis plus de la terre, mais du ciel. (1)

C’était en mars 1945. Jeune jésuite, j’étais alors à Berlin qui croulait sous les bombes. Soudain j’entends tambouriner à la porte. J’ouvre et vois un jeune homme, son visage nettement éclairé par les incendies : « Vite, allez à tel endroit, mon père est en train de mourir ! » J’y cours et dans les décombres je trouve un homme âgé, déjà mort. Dans sa poche, un portefeuille. En tombe la photo du jeune homme aperçu à l’instant. Au dos de la photo, une ligne : « Mon fils, mort sur le front russe en 1943 ». (2) Lire la suite

IDENTITÉ ET RELIGION (II). La laïcité à l’épreuve

  En l’an 63 avant J.C., Jules César acheta le vieux titre de Pontifex Maximus qui le mettait à la tête des prêtres de la religion d’état. Ses successeurs reprirent le titre, mais aucun empereur n’a jamais gouverné au nom d’un dieu quelconque, ou considéré qu’il recevait son pouvoir d’un dieu. Ni même qu’il établissait un pont entre dieu et les hommes, comme on le dit parfois. Mais plutôt que cette charge honorifique confirmait son aptitude à exercer le pouvoir impérial (1). Il n’y a jamais eu dans l’Empire romain de théocratie puisque sa religion, purement formelle, acceptait tous les dieux.

Et Jésus inventa la laïcité
Lire la suite

M.Y. Bolloré et O. Bonnassies, DIEU, LA SCIENCE, LES PREUVES (IV) : Pauvre Jésus !

Le chapitre 18 de Dieu, la science, les preuves pose la question « Qui peut être Jésus ? ». Les deux auteurs, ingénieurs et rationalistes, campent ainsi le décor : « Contrairement aux chapitres scientifiques [qui précèdent], tout le monde ici peut arriver à une conclusion par ses propres moyens… Cher lecteur, prenez place parmi les jurés, l’audience commence » (p. 384). Autrement dit, bien qu’ils prétendent que « ce livre a une seule méthode, la raison et la science », ils ne traiteront pas la question brûlante de l’identité de Jésus de façon scientifique. Mais accoudés à la buvette du Prétoire. Lire la suite

PÉDOPHILIE : L’ÉGLISE DANS LE GOUFFRE

   Le 5 octobre, une bombe éclatait en France. Le ‘’Rapport Sauvé’’ (1) rendait publique son enquête : depuis soixante-dix ans, plus de 200.000 enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres. Ce chiffre énorme montre qu’il ne s’agissait pas d’accidents isolés mais d’une pratique courante, et tacitement admise – puisque couverte par l’omerta du « secret de la confession ».

Omerta : « Cachez ce sein que je ne saurais voir »  Lire la suite

DE GRAND MATIN, LE JOUR DE PÂQUE … (Jean, chap. 20)

« Le matin, étant encore ténèbre, Marie de Magdala vient au tombeau… » (1) Marie-Madeleine, qui avait assisté au supplice de Jésus de loin (on n’avait pas le droit de s’approcher des crucifiés) a suivi son petit cortège funéraire jusqu’au tombeau. Elle a vu qu’on le fermait en roulant la lourde pierre devant l’entrée. La fête juive de Pâque se terminant notre dimanche au lever du soleil, pendant cette fête nul ne pouvait s’approcher d’un tombeau sous peine d’impureté majeure. Quand, à l’aube ténébreuse, elle vient pleurer le mort, Marie-Madeleine devance l’heure de quelques minutes – mais elle s’aperçoit que d’autres l’ont précédée. Lire la suite

ACCOMPAGNER LES MOURANTS, TUTOYER LA MORT

  Un jour ou l’autre, nous aurons à accompagner un(e) mourant(e), membre de la famille ou ami(e) proche. Un jour ou l’autre la mort, idée abstraite, refoulée dans l’inconscient de nos peurs, un jour ou l’autre cette ‘’chose’’ maintenue dans l’oubli s’invitera bruyamment à nos côtés. Elle nous parlera, et on ne saura pas quoi lui dire. Mais elle deviendra terriblement proche, à ‘’tu’’ et à ‘’toi’’ avec nous.

Quand la mort fait irruption dans le paysage, que penser ? Lire la suite

L’OCCIDENT PEUT-IL MOURIR ? (conférence aux Francs-Maçons)

 « Nous autre civilisations, disait Paul Valéry, nous savons aujourd’hui que nous sommes mortelles ». Quel est le destin des civilisations ? La civilisation bimillénaire de l’Occident est-elle condamnée, elle aussi, à mourir ?

I. Naissance de l’Occident

Rappelons que l’Occident a appris à penser avec deux grands philosophes grecs : Lire la suite

QUE SE PASSE-T-IL APRES LA MORT ?

 Dès leur apparition sur cette planète, les civilisations se posent une question lancinante : qu’est-ce qui se passe au moment de la mort, et (juste) après ? Les tombes préhistoriques montrent que nos ancêtres avaient conscience que tout ne se termine pas avec la vie. Mais comment se déroule le processus de la mort ? Lire la suite

PEUT-ON COMMUNIQUER AVEC LES MORTS ?

Au cours d’un repas, une amie, technicienne qualifiée, me raconte : le fils de sa belle-sœur est mort, jeune encore, dans des circonstances tragiques. Une personne qui ne connaissait pas la mère (et qui ignorait les circonstances du décès) parvient à lui faire dire par un tiers : « Votre fils m’a chargé de vous dire qu’il ne fallait pas être triste, que tout allait bien pour lui. » Puis la réceptrice du message ajoute des détails que seule la mère pouvait connaître.

Toute troublée, mon amie me demande : « Il n’y avait aucune relation entre la réceptrice du message et la maman du jeune homme mort. Qu’en penses-tu ? » Je lui raconte alors ce qui m’est arrivé : « Il y a 35 ans, ma mère est morte à 18 heures. Le soir de ce même jour, vers 22 heures, je n’arrivais pas à dormir quand j’ai entendu distinctement sa voix qui m’appelait d’une pièce voisine : « Michel, Michel ! » Je n’avais pas bu, j’étais bien éveillé, j’ai reconnu sa voix. Or le lendemain matin, ma sœur – parfaitement matérialiste et équilibrée -, me téléphone : « Hier soir, comme toi je n’arrivais pas à dormir et j’ai vu, distinctement, la silhouette de maman profilée sur le rideau de ma chambre. – Elle t’a parlé ? – Non, juste souri.  C’est dingue ! Je n’ose le dire à personne ». Lire la suite

À L’AMIE QUI VOULAIT CROIRE EN DIEU (sans y arriver) : petit traité d’anti-Athéologie

                         « Dieu ? Connais pas ».

                         « Dieu ? Rien à foutre ».

                        « C’uy-là ? M’en parlez pas ! Avec tout l’mal qu’y a sur terre

Pour les hommes et les femmes de l’antiquité, l’existence, la réalité de Dieu n’avait ni à être démontrée, ni à être justifiée. Elle était inscrite dans les fibres de leur être, c’était une évidence indiscutable, le pilier de la vie sociale. Dieu (ou les dieux) était aussi incontestable que la voute céleste ou le cycle des saisons. Le remettre en question était un crime. Tacite accusa les premiers chrétiens de propager « une superstition magique détestable » qui les rendait « odieux aux hommes comme aux dieux. » Bref, aujourd’hui on dirait qu’il les accusait d’athéisme. Ils furent livrés aux lions, car alors l’athéisme était inconcevable, et il le restera très longtemps.

Ayant dominé le monde pendant à peu près 4.000 ans, vers le XVIIIe siècle (certains disent même avant) Dieu a soudain disparu du paysage. Dissous dans l’air du temps, absorbé par le brouillard des idées, digéré dans l’intestin des non-idées. Tué par la Pensée, poignardé par la Non-Pensée.

 Pourtant, aujourd’hui encore Dieu rôde dans les esprits. Yuval Noah écrit que « Dieu semble de retour, mais c’est un mirage. Dieu est mort, c’est juste qu’il faut du temps pour se débarrasser du corps. » (1) Mais l’animal a la vie dure. Il se cache sous le splendide manteau de l’incroyance assumée, militante, orgueilleuse. « Dieu, on n’a plus besoin de toi ! » Mais un jour ou l’autre… Lire la suite