PAS D’AMALGAME ! Bons et mauvais musulmans (I)

« Surtout, pas d’amalgame ! Ne confondez pas une poignée de fanatiques avec la majorité des musulmans, qui sont tolérants et pacifiques. » C’est la pensée politiquement correcte, qui nous est assénée à longueur de medias par les politiciens et officiels de l’islam en France.

Pourtant, la réalité est là, et elle dérange. Car si la majorité des musulmans européens est en effet paisible et intégrée, une minorité de plus en plus nombreuse, de plus en plus bruyante, est extrêmement agressive et réclame (ou impose) des pratiques et une identité en contradiction totale avec nos valeurs occidentales, morales, familiales, citoyennes et politiques.

Fanatiques et croyants apaisés ont un point en commun : tous se réclament du Coran. Comment les musulmans peuvent-ils, avec la même et unique référence, être à la fois pacifiques et violents, tolérants et intolérants, ouverts au dialogue et totalitaires ?

Avant d’être abattu par le RAID, Mohammed Merah affirmait « s’être radicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran. » Qu’y a-t-il dans ce texte, qui peut conduire un jeune français au meurtre et à l’immolation ? Le problème c’est donc bien le Coran, la façon dont il est compris et peut être utilisé par les uns ou par les autres, avec des résultats diamétralement opposés.

C’est cette constatation qui m’a poussé à écrire un court essai,  Naissance du Coran, aux origines de la violence, qui paraîtra fin avril.

Dix années de travail, deux ébauches abandonnées pour parvenir à cet essai.

J’ai repris et synthétisé les travaux de chercheurs de haut niveau, peu connus du public, certains parus récemment. Ces chercheurs, je les appelle « indépendants » car ils se situent délibérément en-dehors de la Pensée Unique, celle qui s’aligne aveuglément depuis mille ans sur la légende fondatrice de l’islam. Ils appliquent au texte du Coran la méthode historique et critique qui a permis aux chrétiens de lire la Bible autrement que ne le faisait leur tradition, trouvant l’apaisement et s’ouvrant à la modernité.

Cette lecture historico-critique du Coran, elle est interdite aux musulmans, et ceux qui s’y sont risqués ont été sévèrement châtiés. Parce qu’elle remet en cause le dogme fondateur de l’islam : « Le Coran a été dicté au Prophète par Dieu. Son texte est matériellement, grammaticalement, la parole de Dieu lui-même. On ne  »critique » pas les paroles de Dieu. »

Ce dogme, il a longtemps été partagé par les chrétiens. La Bible juive et les évangiles étaient la parole de Dieu, on devait les recevoir et les lire littéralement. Depuis Origène, on concédait qu’une lecture allégorique de la Bible était possible : cette lecture, qui voyait dans les passages les plus difficiles du texte sacré une allégorie à interpréter, a permis l’élaboration de dogmes de plus en plus baroques, qui pouvaient tous se réclamer de la Bible en tirant d’elle des conclusions qui n’avaient pas grand-chose à voir avec son texte.

Au 19e siècle, les protestants ont commencé à lire la Bible autrement, en la replaçant dans son contexte historique et en utilisant des outils linguistiques performants. Et ce n’est qu’en 1943 que les catholiques ont été autorisés à en faire autant, adoptant sans réserve l’exégèse historico-critique de la Bible.

Une ère nouvelle s’ouvrait, on pouvait enfin faire le tri entre l’enseignement des prophètes ou de Jésus, et le maquillage ajouté par les milieux juifs ou chrétiens pour des raisons essentiellement politiques : prendre ou conserver le pouvoir idéologique.

Sous forme d’essais ou de romans, tous mes ouvrages sont nés de cette nouvelle approche des textes. Ils déconcertent les traditionalistes, mais montrent la voie d’une refondation de notre culture occidentalo-chrétienne. Que cette ouverture ne puisse pas se traduire dans une réforme en profondeur de l’Église, c’est une autre question.

Ce travail gigantesque, les musulmans ne l’ont pas encore commencé, et les « Nouveaux Penseurs de l’islam » s’arrêtent à son seuil. Le Coran reste le texte sacré, intouchable, qui ne peut être critiqué et doit être lu à travers une tradition politiquement correcte.

En proposant une synthèse des travaux récents de ces chercheurs « indépendants » j’ai voulu ouvrir des portes, au risque d’être mal compris par des croyants sincères pour qui le Coran est une référence intouchable. C’est pourtant à eux que ce petit livre est destiné, comme à tous ceux qui s’étonnent de la violence dont font preuve les islamistes.

Dans une série d’articles à venir, je reprendrai quelques-uns des obstacles que j’ai rencontrés, quelques-unes des hypothèses proposées par la recherche.

« La vérité vous rendra libre », disait l’auteur du 4e évangile. Sa recherche patiente, humble, laborieuse, est la condition de la paix intérieure et sociale.

             NAISSANCE DU CORAN, aux origines de la violence.

À paraître fin avril.

                                                 M.B., 9 avril 2014

 

17 réflexions au sujet de « PAS D’AMALGAME ! Bons et mauvais musulmans (I) »

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  7. Olivier

    jean-baptiste
    9 avril 2014 à 15 h 17 min
    je suis hors sujet : que pensez-vous du nouveau livre d’un musulman américain dont on commence à parler beaucoup « Jésus le Zélote », un futur best seller, parait-il…
    —————————————————————————————–
    On pourrait trouver une coloration Zélote dans l’entourage proche de Jésus : chez Pierre ( sa violence au cours de l’arrestation de Jésus ) ,chez Judas ( déçu de ne pas voir arriver le Messie triomphant ) .
    Les christianisme du début ont été nombreux . Pourquoi ne pas ajouter un christianisme ,tendance Zélote .
    A propos de ces christianismes :

    http://www.evangile-et-liberte.net/elements/numeros/192/article9.html

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Dans « DIEU MALGRÉ LUI, nouvelle enquête sur Jésus », complété 10 ans + tard par « Jésus et ses héritiers », j’ai montré
      1- Que parmi les disciples de Jésus il y avait une cellule d’anciens Zélotes : Pierre, Judas, Simon, et peut-être Jean & son frère Jacques.
      2- Que Jésus refuse l’idéologie zélote, et refuse qu’on le prenne pour l’un d’entre eux (d’où l’abandon de ces disciples).
      M.B.

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  9. jean-baptiste

    je suis hors sujet : que pensez-vous du nouveau livre d’un musulman américain dont on commence à parler beaucoup « Jésus le Zélote », un futur best seller, parait-il…

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Encyclique « Divino afflante Spiritu » de Pie XII, légalisant l’exégèse historico-critique en 1943. M.B.

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      1. jpcastel

        Je ne considérais pas que c’était Divino afflante Spiritu (1943) qui acceptait la méthode historico-critique – elle réaffirme en particulier l’inerrance biblique – mais , la Commission biblique pontificale de 1993, avec so texte L’interprétation de la Bible dans l’Église,

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  10. Dorwling-Carter

    Bonjour ,
    Je viens de lire deux livres :  » La conscience métisse » de Daryush Shayegan et « comment sortir de la religion  » de Abdennour Bidar . J’avais lu auparavent du même auteur  » Un islam pour notre temps  » .
    Ces livres parlent en parallèle du christianisme et de l’islam .
    « Comment sortir de la religion » en particulier donne un autre regard sur notre société et m’ont ouvert l’esprit .
    Les connaissez-vous ?
    Merci pour vos articles et vos recherches .
    Nicole et Jean Dorwling-Carter

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Non, il y a des dizaines de livres de ce genre. Aucun ne va jusqu’au bout, en tout cas aucun musulman – sans quoi c’est la fatwa, et elle est appliquée. Les chercheurs « indépendants » sur lesquels j’ai travaillé sont tout d’origine chrétienne (1 Juif).
      M.B.

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