UN ARTICLE DANS « Le Parisien » sur PRISONNIER DE DIEU.

          Lu dans Le Parisien Dimanche du 15 Février 2009

     L’ouvrage bouleversant d’un ancien « Prisonnier de Dieu »


                               (par Marie Persidat)


          « Je suis un post-chrétien »

          Michel Benoît n’a pas peur des mots. Et même à une époque où l’Église est chaque jour remise en cause, son récit n’a rien perdu de sa causticité. Sa maison d’édition, Albin Michel, vient de rééditer Prisonnier de Dieu. Un ouvrage bouleversant au cours duquel il revient sur les vingt-deux ans durant lesquels il a été « frère Irénée ».

          Ce premier livre, paru en 1992, avait alors été vendu à plus de 80.000 exemplaires. Seize ans après, il sonne toujours aussi juste. « Dans les années 1990, c’était surtout un témoignage individuel, se souvient-il. Aujourd’hui, avec le recul, c’est devenu un témoignage historique Entre-temps, la parole a commencé à se libérer. De grandes figures de la chrétienté ont ébranlé l’Église en tant qu’institution en se livrant sur le seuil de la mort, ou plus récemment en offrant au public des confidences posthumes. « Maintenant, on parle », souffle Michel Benoît.
         
          « L’abbé Pierre ou soeur Emmanuelle ont choqué en évoquant notamment la sexualité. Moi, je suis allé beaucoup plus loin. J’ai voulu montrer, par exemple, comment des gens qui ne travaillent pas peuvent vivre confortablement. D’où vient l’argent ? »
          L’ancien moine se défend de tout propos déformé ou trop engagé. « Je ne critique rien, je décris, c’est tout, et c’est beaucoup plus ravageur. Ce n’est pas un pamphlet » En effet, celui qui n’hésite pas à parler de « démarche sectaire » de l’Église va beaucoup plus loin. C’est l’effondrement de toute une société qu’il essaie de comprendre.

          Aujourd’hui âgé de 68 ans, Michel Benoît continue de garder la tête dans les livres. « Je travaille exactement comme quand j’étais à l’université !  » Après Prisonnier de Dieu il a publié deux essais,Dieu malgré lui puis Jésus et ses héritiers, mensonges et vérités. Des ouvrages destinés aux « catholiques déçus, et il y en a beaucoup – mais aussi, au-delà, à tous ceux qui cherchent »

          Il est surtout l’auteur d’un best-seller, son unique roman pour l’instant. Le secret du treizième apôtre s’est vendu à plus de 30.000 exemplaires et a été traduit en 19 langues. Il est sorti en poche il y a quelques mois.
          Lorsque Michel Benoît n’est pas auteur, il se plonge parfois dans la méditation. Car sa dénonciation de l’Église ne l’a pas écarté de toute quête spirituelle. « Dieu n’a rien à voir avec tout ça », sourit-il en désignant le livre autobiographique dans lequel il a enfermé tous ses souvenirs.

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