Depuis 3 jours, c’est un déluge tonitruant de Pensée Unique. Je n’ai entendu que deux voix (1), discrètes, deux gouttes d’eau dans le torrent du bien-penser français.
D’où parlent ces trompettes de la renommée ?
1- Pour les journalistes et les politiques, je l’ai signalé (2), d’une culture catholique le plus souvent rejetée mais qui a formaté à leur insu leurs présupposés et leurs tics de pensée. D’une idéologie laïque qui les rend incapables de comprendre de l’intérieur la puissance de l’emprise religieuse sur les esprits. De la conviction marxiste que le progrès (la démocratie) fera par lui-même disparaître les aspirations religieuses d’un peuple enfin éclairé.
Bref, d’à-priori confortables mais dépassés par une réalité qu’ils ne comprennent pas et refusent d’intégrer : le religieux est ancré dans l’âme humaine, Dieu n’est pas mort.
Au 1er siècle après J.C., une poignée de messianistes judéo-chrétiens a déclaré la guerre à l’Empire romain, c’est-à-dire au reste du monde. Et ils ont gagné, l’Église chrétienne a pris le pouvoir tombé de la main du dernier empereur. Cette première « guerre asymétrique » a montré la puissance redoutable de l’idéologie contre le système.
2- Pour les dignitaires musulmans, de l’impossibilité qui leur est faite d’aborder la question de fond : qu’est-ce que l’islam ? Quelle est la valeur normative du Coran (3) ?
Ils nous répètent que les djihadistes, « c’est pas ça l’islam. » Et un dignitaire musulman nous explique que « quand nous (les bons musulmans) nous disons Allah ou’Akbar, nous disons autre chose que les djihadistes. Il y a Allah ou’Akbar et Allah ou’Akbar. »
Il y aurait donc plusieurs images de Dieu dans l’islam.
Soit. Mais quelle est l’image de Dieu que propose (qu’impose) le Coran ? Qui est le Dieu du Coran ? Immense question, qui mériterait d’être abordée de neuf à partir de la recherche récente sur la naissance du Coran. Dire qu’Allah ou’Akbar ne signifie pas la même chose pour les uns et pour les autres, c’est reconnaître implicitement qu’une nouvelle exégèse du Coran s’impose.
Amis musulmans, où en êtes-vous dans ce travail, entrepris depuis deux siècles par les chrétiens pour leur Nouveau Testament ?
Qui est le Dieu du Coran ? Et si vous vous désolidarisez de certains de ses traits, que retenez-vous du Coran ?
Quel est votre Dieu ? Celui du djihad ? Ou un autre ? Lequel ? Parlez-nous de Lui.
Au 1er siècle un rabbi Juif, Jésus, a voulu réformer le judaïsme. Il n’a pas proposé un nouveau Dieu, mais une nouvelle relation avec le Dieu de Moïse. Il l’a fait dans des paraboles et en introduisant un mot nouveau pour désigner « Dieu » : Abba (4). Ses paraboles et ce petit mot ont traversé les siècles, en changeant définitivement la face du monde. Il en est mort, car on ne réforme pas impunément une religion sans courir de risques.
Aurez-vous le courage d’entreprendre une réforme de la vôtre ? Non pas pour abandonner ce qui vous est cher, le Coran. Mais pour avouer enfin que ce texte est imprégné d’une dérive messianiste totalitaire et meurtrière. Pour mettre entre parenthèses tout ce qui se réfère à cette dérive, pour désavouer l’origine divine de ces versets brûlants.
Pour dire enfin ce que les historiens savent : le Coran n’est pas descendu du ciel dans l’oreille de Muhammad. Il a été écrit à partir d’une catéchèse judéo-chrétienne très particulière, puis modifié et amplifié par les premiers califes pendant au moins un siècle (5).
Pour avouer enfin qu’on ne sait presque rien de Muhammad, que sa personne a été construite par des forgeurs de légendes aux ordres de ces califes. Qu’en se moquant de lui, on se moque d’une légende et pas d’une réalité. Qu’il a joué un rôle certain en entraînant sa tribu à la reconquête de Jérusalem, et n’est en rien responsable des versets les plus intolérables du Coran.
Alors, si Muhammad trouve sa juste place dans l’histoire, si le visage de votre Dieu sort du marécage messianiste totalitaire, alors un dialogue sera possible entre vous et nous, chrétiens occidentaux & Juifs.
Sinon ?
Sinon, enrobée de Pensée Unique, l’impasse qui est la vôtre continuera d’être la nôtre. Et le sang de couler.
M.B., 11 janvier 2015
P.S. : Dans Amazon, je découvre un commentaire sur Naissance du Coran qui m’accuse de ne citer que les sources qui me conviennent. Admettons : que faire de ces dizaines de travaux érudits qui ne conviennent pas au commentateur ? Le déni de compétence est l’arme habituelle des batailles d’idées. Le lecteur jugera sur pièces, mes 400 notes justificatives.
Ping : DES MUSULMANS DANS L’IMPASSE : quelques réactions à « Charlie » d’intellectuels musulmans, A. Bidar, G. Bencheikh, S. Aldeeb, M. Talbi. | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique
Bonsoir Michel
Vous écrivez Au 1er siècle un rabbi Juif, Jésus, a voulu réformer le judaïsme. Il n’a pas proposé un nouveau Dieu, mais une nouvelle relation avec le Dieu de Moïse.
Sans renvoyer selon votre habitude à un de vos livres, où prouvez-vous, SVP
– que Moïse a existé ?
– que le buisson ardent a existé ?
– que les dix commandements ont bien été dictés par YHWH ?
Félicitations d’avoir publié une vive critique de votre livre
Non aux béquilles religieuses qui anthropomorphisent notre Ineffable Bienveillante Source et Finalité; même si elles enfantent parfois d’admirables fruits et de très utiles fruits moyens pour diverses sociétés de cette planète qui n’est peut-être pas la seule habitée
Nulle part : je n’ai rien publié sur ce sujet.
Un chercheur accueille toujours La critique avec reconnaissance (pas l’insulte !)
M.B.
Très Cher Michel,
La Sincérité de nos frères Musulmans ne laisse, en mon for intérieur, planer aucun doute dans leur dénonciation des exactions perpétrées par ces Fou de Dieu qui tuent en son nom, et ce quand bien-même le Coran prône le contraire.
Oui, Cher Michel, j’aime à croire qu’il existe plusieurs images de Dieu dans l’islam et plus précisément dans l’esprit et le cœur de ces hommes et ces femmes qui la compose.
Pour ma part, il n’existe pas une seule voie pour faire sa révolution. L’exégèse des Textes Sacrés que vous avez su mener si brillamment, et je vous en remercie, ne peut-être l’unique moyen pour prendre de la hauteur.
Vous omettez la voie du Cœur. Celle qui a poussé ce juif ordinaire à vouloir réformer le Judaïsme de son époque. Vous conviendrez que Jésus n’a, à aucun moment, mené une exégèse des textes sacrés de son époque.
Force est de constater que le travail historico-critique mené depuis près de deux siècles par certains Chrétiens sur le Nouveau Testament n’a malheureusement pas fait bougé d’un iota les lignes de l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine. Le Dogme reste le Dogme. Transgressez le ou remettez le en cause et vous deviendrez irrémédiablement « incompatible ». J’ai souvenir que vous avez malheureusement connu cette amère expérience…
Seul l’Amour fera converger les idées et les Hommes. En cela, Jésus reste un étonnant visionnaire.
Amicalement,
Jean-Baptiste
Bien évidemment j’adhère à 100 % à votre commentaire.
Cependant : le coeur est guidé par la raison, c-à-d la compréhension du monde. L’idéologie est capable d’obscurcir le « coeur », on le voit chaque jour. Remettre les idées en place est un travail nécessaire pour débloquer les voies d’accès au « coeur ».
En apprenant à connaître Jésus, on s’aperçoit qu’il n’était pas théologien, mais praticien du « coeur ». Cependant, sans sa percée décisive sur l’image de son Dieu, il n’aurait pas pu nous ouvrir la voie nouvelle et fructueuse qui est la sienne.
Amicalement, M.B.
Pourquoi écrire ?
Pourquoi dire ?
Pourquoi témoigner ?
La question m’est posée, par mon âme, par ma personnalité. Je dis, j’écris parce que témoigner est au centre de ma mission d’âme. Engagée à œuvrer pour l’Amour, pour l’avènement d’une authentique fraternité sur la Terre, impliquée sans relâche à élever ma conscience à la vision occulte de chaque situation, je témoigne aujourd’hui de ce que je ressens. Je prends ma responsabilité de membre de la communauté humaine sans autre légitimité que celle que je me reconnais moi-même, à partir du Maître que je suis dans l’exercice de mon libre arbitre.
En boucle, j’entends « je suis ce que je suis, je ne suis pas Charlie, pas plus que je ne suis Marie-Odile. Ne t’identifie à rien, ces événements sont des balanciers, expression extrême des émotions et des passions humaines. Reviens à qui tu es de toute éternité pour aider la conscience à s’élever. »
Tandis que je m’émerveille de la richesse de l’humanité quand chacun exprime sa spécificité, tandis que la diversité infinie des humains m’ouvre à des horizons sans limites, aujourd’hui dans le pays où je vis, la pensée unique tente de s’imposer à moi, à nous au nom de la liberté d’expression. Le fanatisme extrémiste, qu’il soit religieux ou laïc, cherche à uniformiser, à raboter tout ce qui dépasse ou dissone du discours consensuel. Aujourd’hui on fait dire à la foule « je suis Charlie », comme les religieux de tous temps ont fait ânonner des prières incompréhensibles en demandant de croire sans savoir.
En France, l’anticléricalisme radical a réussi à imposer sa vision matérialiste du monde. Au nom de la république et de la démocratie, toute allusion à la dimension spirituelle de l’humain et du monde est désormais bannie dans les institutions. A cause de l’obscurantisme cultivé par les religions pour soumettre le peuple, la prise en compte du Divin dans le monde manifesté est désormais interdite : seul ce qui est visible par les yeux de chair a droit de cité. Nos sciences dites exactes ont été expurgées du subtil, les lois physiques réduites à la mécanique, l’énergie du corps et de la matière reléguée aux élucubrations de quelques savants fous, le raisonnement à une rationalité cartésienne qui réduit la conscience à la seule pensée. Même l’émergence de la physique quantique a du mal à faire entendre que dans le dense se trouve quelque chose de subtil qui a son importance !
Dans la posture de répression « officielle » par l’état et ses institutions de l’élément divin, rien d’étonnant que la compulsion ne survienne. Balancier bien connu qui fait que dans notre dualité, un même courant s’exprime en polarités extrêmes : ce qui est réprimé ressort immanquablement un jour de façon compulsive. C’est ainsi qu’une répression du divin imposant vision matérialiste du monde dans nos écoles, nos systèmes de soin, nos structures sociales, va générer une compulsion spirituelle, manifestée ici aujourd’hui par le fanatisme religieux.
Obsédé par la peur de perdre le contrôle et le pouvoir sur la population, l’état et avec lui les dirigeants économiques, soupçonnent de dérive sectaire toute personne qui refuse de se vacciner ou d’ingérer les produits chimiques des laboratoires pharmaceutiques, qui ne regarde pas la télévision, qui mange bio ou qui s’intéresse à la tradition orientale ou à Jésus tel qu’il a vécu. Cette peur de la spiritualité sous toutes ses formes conduit à une traque qui pourrait amener le chercheur de sens à son existence à vivre sa quête caché, secrètement. Beaucoup craignent encore les bûchers sur lesquels les sorciers et les hérétiques ont brûlé, car les bûchers d’aujourd’hui sont « subtilement raffinés ».
En fait, il n’y a rien à craindre de cette poignée d’humains désireux de vivre libres, campés sur leur ressenti, conscients de leur âme et du sens qu’elle donne à leur vie !
Il y a au contraire à redouter ceux qui veulent imposer leur vision de Dieu, Allah ou Yavé, comme l’état veut imposer le matérialisme, au nom de la république et de la démocratie.
Il y a à redouter le refus obstiné des humains à être libres et responsables, autoportés et maîtres.
Il y a à redouter la mobilisation des foules d’humains uniformisés en proie à des émotions bouillonnantes sans écoute de ce qui est touché vraiment en eux.
Il y a à redouter l’idéologie laïque ou religieuse qui dicte à chacun ce qui est bien, ce qui est mal.
Il y a à redouter tous ceux qui énoncent des préceptes altruistes, égalitaires, généreux et s’empressent de ne pas les mettre en actes dans leur vie quotidienne.
Les temps d’aujourd’hui dans notre pays me confirment combien il est important que chaque être humain prenne la responsabilité d’être lui, fièrement et humblement. Autant je sens que la fraternité est l’avenir de nos sociétés avec des partages authentiques, avec la mise en commun de ce que nous sommes, autant je sais que l’action collective basée sur une idéologie, quelle qu’elle soit, produit l’effet inverse de ce qu’elle énonce ou dénonce. Je suis, par conséquent, autant inquiète de la manifestation d’aujourd’hui en France, que je suis inquiète des violences extrémistes des meurtres des fanatiques. Qui, dans cette manifestation unitaire orchestrée par les dirigeants politiques, a été conscient de sa propre violence, de sa haine cachée ? Qui, dans cette marche en apparence silencieuse, a envisagé que peut-être il hurlait contre l’islam comme il y a un siècle l’Europe hurlait contre les juifs et alimentait la vague antisémite ? Où est la conscience de la personne lorsqu’elle ignore qui elle est au point de défiler en se niant et en disant « je suis Charlie ». L’égrégore émanant de cette manifestation d’aujourd’hui est un régal pour les forces qui s’opposent à l’amour : elles ont eu un vrai festin du dimanche…
J’ai aimé lire Hara Kiri et Charlie Hebdo lorsque, plus jeune, je me sentais anarco-gauchiste de salon, mais j’ai eu froid dans le dos souvent en écoutant sur France Inter les éditos de Philippe VAL fustigeant les adeptes de l’homéopathie, condamnant toute personne intéressée par la spiritualité. Je suis affligée par ces meurtres inadmissibles et pour autant, je ne veux pas être Charlie et hurler avec les foules de gens indifférenciés. Alors je fais le choix de regarder en moi la partie spirituellement fanatique qui veut tuer ma partie « anticléricale ». Ces deux polarités s’opposent idéologiquement en moi, dans ma personnalité, mais ont en commun de ne pas observer les préceptes qu’elles énoncent. A moi de gérer cet affrontement en prenant de la hauteur pour ne rien réprimer, ne léser aucune partie de moi et faire le choix d’aimer ce que je suis en totalité. Je sens que Jésus, mon ami, mon frère, me guide vers cela…
Je recommence mon commentaire, puisqu’il semble avoir été perdu en route…
Michel Benoît écrit:
« Au 1er siècle après J.C., une poignée de messianistes judéo-chrétiens a déclaré la guerre à l’Empire romain, c’est-à-dire au reste du monde. Et ils ont gagné, l’Église chrétienne a pris le pouvoir tombé de la main du dernier empereur. Cette première « guerre asymétrique » a montré la puissance redoutable de l’idéologie contre le système. »
C’est totalement faux: ils n’avaient rien contre les Romains mais contre le Judaïsme (voir Jean 8:44 entre autres). Et ils n’ont rien gagné, puisqu’ils ont été persécutés par ces mêmes Juifs et que Jésus a été crucifié.
Par ailleurs, je ne vous apprends pas que « l’Eglise chrétienne » est née d’une récupération politique par Constantin (païen) au moment du concile de Nicée. C’est donc bien au contraire la puissance du système contre l’idéologie et non l’inverse.
Bonjour Michel
Je me suis fait traiter de raciste par mon fils quand je lui ai dit que les racines du mal étaient dans le Coran et non pas chez les musulmans dont plus de 90% ne le connaissent pas au delà de ce que leur imam leur raconte,( tout comme moi je ne comprenais rien quand la messe était en latin).
Pour lui le message du Coran est un message de tolérance et d’amour des autres aux vues des cinq Piliers de l’Islam et donc le fait de parler des versets violents qu’on y trouve est synonyme islamophobie.
Par contre, ceux qui le connaissent et qui œuvrent pour pour une domination mondiale de leur religion, utilisent des fatwas vielles de 14 siècles pour déchaîner leur violence et leur haine sur la liberté qu’autorise l’occident au travers de ses démocraties. Ce que je viens d’écrire s’applique bien sur aux autres religions Messianiques( juive et chrétienne)
Je crois au Dieu d’Amour des chrétiens Cathares, ces bons hommes qui ont fait peur à l’Eglise Catholique qui a vu en eux une menace de son « POUVOIR », de sa suprématie sur l’Occident.
aujourd’hui daesh utilise les mêmes méthodes que l’Eglise en son temps
. Le « mal » du Pater Cathare ce sont les religions plus occupées à consolider ou étendre leur domination et à la protection de leurs dogmes qu’à aimer l’humanité dans sa pluralité de couleurs, de cultures et de convictions. Les cathares convertissaient par l’exemple et l’amour de l’autre, les « religions du Livre » ont converti par la force et la crainte de l’enfer pour l’éternité.
Dieu est Amour, l’enfer est ici bas.
Les événements actuels en sont la manifestation.
Ma conviction est que la seule solution (soyons utopique) pour s’en sortir nous a été donnée par un contestataire juif il y a près de 2000 ans:
Aimons nous les uns les autres dans la tolérance et l’humilité.
Comme les dessins de Charlie Hebdo, l’Amour est un puissant désarmant.
« Raciste » parce que vous mettez le Coran en question ! Voyez qu’on n’est pas sorti de l’auberge. Remettez « Naissance du Coran » à votre fils (mais le lira-t-il ?)
Pour ce que vous dites ensuite, banco.
M.B.
Avant tout, pour contrer cette assimilation malhonnête critique de l’Islam=racisme, rappeler à chaque occasion que les dénonciateurs les plus remontés de l’Islam sont arabes (Wafa Sultan, Messaoud Bouras, Hamid Zanaz, Cristiano ex-Magdi Allam…) iraniens (Ali Sina), pakistanais (Ibn Warraq), bangladais (Taslima Nasreen), somaliens (Ayaan Hirsi Ali) etc., etc. (tous exilés et menacés).
Michel Benoît écrit:
« Au 1er siècle après J.C., une poignée de messianistes judéo-chrétiens a déclaré la guerre à l’Empire romain, c’est-à-dire au reste du monde. Et ils ont gagné, l’Église chrétienne a pris le pouvoir tombé de la main du dernier empereur. Cette première « guerre asymétrique » a montré la puissance redoutable de l’idéologie contre le système. »
C’est totalement faux: ils n’avaient rien contre les Romains mais contre le Judaïsme (voir Jean 8:44 entre autres). Et ils n’ont rien gagné, puisqu’ils ont été persécutés par ces mêmes Juifs et que Jésus a été crucifié.
Par ailleurs, je ne vous apprends pas que « l’Eglise chrétienne » est née d’une récupération politique par Constantin (païen) au moment du concile de Nicée. C’est donc bien au contraire la puissance du système contre l’idéologie et non l’inverse.
Écrit dans l’urgence et devant être bref, mon billet en effet a catapulté la distance historique. Bon, me donnez-vous votre absolution ? Mes bouquins prennent le temps de la précision.
M.B.
Merci Madeleine.
Vous avez tout à fait raison et les conséquences de l’influence impériale romaine sur les églises a été une bine plus grande cause de péché que le messianisme si cher à Michel Benoît. Cela est vrai pour l’église catholique romaine, tout comme pour les églises orthodoxes ou la tentation impériale est toujours présente. N’a-t-on pas a voulu faire de Moscou la nouvelle Jérusalem ?
Or, Rome, c’est Edom dans la tradition rabbinique : le royaume de la force brutale et de l’inhumanité. J’ai d’ailleurs toujours pas partager l’admiration béate de certains, de nos jours encore, pour une civilisation basée sur l’esclavage, la torture, le meurtre et la débauche. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles les livres des Maccabées, qui font état de la recherche d’une alliance avec Rome n’ont pas été retenus dans la collection formant le tanakh. Mais ils figurent en bonne place dans les bibles orthodoxes ou catholiques. Si les premiers reprennent intégralement la Septante avec, après tout une certaine logique, les derniers font « leur marché » entre des textes de différentes provenances.
Il ne faudrait pas croire que les églises protestantes seraient indemnes de cette tentation. Luther et les princes allemands, Calvin à Genève ou l’Église d’Angleterre en fournissent assez d’exemples.
Cela dit, le christianisme sous ses différentes formes demeure dans le monde d’aujourd’hui la religion la plus persécutée. Il l’est par des régimes islamistes totalitaires, bien sûr. mais il l’est aussi, et cette fois-ci dans le même wagon que l’islam, par des régimes polythéistes comme l’hindouisme et son produit dérivé le bouddhisme, qui sont très à même de faire régner la terreur, alors qu’ils ne sont ni monothéistes ni messianistes.
J’ai fait amende honorable sur ma formulation : au lieu de « Au 1er siècle… », j’aurais dû écrire « A partir du 1er siècle… » se met en place un processus totalitaire, etc.. L’urgence de l’actualité…
M.B.