Dans Attentats à répétition (1) : pourquoi et jusqu’à quand ? , je soulignais le poids de la Pensée Unique qui interdit aux politiques, aux médias et aux dignitaires religieux de comprendre et d’aborder le problème posé par la guerre que nous mènent les djihadistes.
I. F. Hollande chef d’orchestre de la Pensée Unique
Le 9 janvier 2015 il se déclarait déterminé « à répondre aux attentats [de la veille] par la force. » Le 13 juillet 2016, après avoir décrété la fin de l’état d’urgence il annonçait : « nous devons frapper [en Syrie] et détruire ceux qui nous ont agressés. » Mais le lendemain même c’est à Nice que des français étaient agressés, frappés dans leur insouciance, détruits par un camion. Pourtant, après cet attentat il répète que « nous allons encore renforcer nos actions et Syrie et en Irak », et annonce l’envoi du porte-avion Charles de Gaulle en Méditerranée orientale.
Des bombes, un porte-avion atomique, réponses inappropriées et inefficaces à une guerre asymétrique, comme le rappelle un militaire de haut-rang (1) : « Le stratège ne doit jamais céder au désir de vengeance. Pour montrer qu’il bouge, le Président a fait un discours politique cédant à l’émotion. » Parodiant la fable Le Lion et le moucheron, Yves Thréard commente (2) : « On disait Hollande doux en apparence et ferme en lui-même : en fait, il se montre fort en paroles et faible à l’intérieur. »
Par incompétence, peur de la peur ? Victoire de la Pensée Unique.
II. L’impasse musulmane
Pourtant ces jours-ci, des voix différentes se font entendre dans nos médias. Voici quelques-unes de leurs déclarations, qui confirment ce que j’affirmais dans l’article précédent.
« Les causes de la crise [terroriste] ne sont ni politiques, ni économiques.» (3) Quelles sont-elles ? « L’islamisme est né il y a 14 siècles avec l’islam, il est consubstantiel à l’islam, il a un projet politique et religieux planétaire.» (4) Et encore : « Il y a une pensée globale [Unique] qui est de dire que le djihadisme, ce n’est pas l’islam. Bien évidemment, le djihadisme a à voir avec l’islam. Il faut que les responsables musulmans assument cette réalité » (5).
Les responsables musulmans ? Hocine Drouiche (6), après avoir précisé qu’il « fait partie des imams qui croient en l’humanisme », s’aligne sur la Pensée Unique en affirmant d’abord que « l’islam n’est pour rien dans tout ça. » Quelques lignes plus loin, il se contredit en concédant que : « l’islam est impliqué, qu’il le veuille ou non. » Malheureux musulmans humanistes, tiraillés entre leur volonté d’assimilation et la réalité des faits !
III. Vers une sortie de l’impasse ?
Ces contorsions, inhérentes à l’islam vécu en France, certains s’en affranchissent. Si « l’islamisme est consubstantiel à l’islam », si « le djihadisme a à voir avec l’islam », si « l’islam est impliqué, qu’il le veuille ou non » dans le terrorisme, alors c’est bien aux musulmans et à eux seuls que revient de trouver une porte de sortie. Comme le leur demande avec force un chrétien : « La réforme musulmane doit être d’abord d’ordre théologique, philosophique, exégétique… Le monde musulman rêve de retrouver son Âge d’or : il ne le fera pas en renouant avec l’imagerie de la conquête, mais avec l’impératif de l’interprétation » (7).
D’autres : « Il faut désacraliser, déconstruire les lectures anciennes pour donner une nouvelle lecture nourrie par les aspirations d’aujourd’hui. » (8) « Les responsables musulmans ont un travail à faire, qui est un travail d’interprétation du texte. » (9) « Il faut apprendre aux enfants musulmans à sortir de la lecture littérale d’un texte pour aller vers une forme d’exégèse » (10).
Ce texte qu’ils n’osent pas nommer, un musulman l’appelle par son nom : « C’est sur le terrain des idées qu’il faut engager la lutte… contre le salafisme, compréhension littéraliste et intolérante du Coran. La vraie question est l’interprétation des textes religieux ». (11) D’autres encore disent que « Les questions idéologiques doivent être remises au centre du débat. » (12), que « La réponse est résolument spirituelle » (13), que la réforme de l’islam sera « dans l’exégèse désacralisée » du Coran (8).
Discrètes, éparpillées, ces voix venues d’horizons divers expriment un consensus : c’est le commencement de la fin pour la Pensée Unique. Non, l’islam – quelle que soit sa forme et sa pratique – n’est pas déconnecté du djihadisme. Oui, une lecture désacralisée du Coran s’impose, une prise de conscience de sa violence intrinsèque et une exégèse qui permette aux croyants de faire le tri entre idéologie de conquête et expérience religieuse, entre la violence héritée d’un passé lointain et les aspirations spirituelles de toujours.
Elles disent ce que j’affirme depuis longtemps : que le problème des musulmans et le nôtre, c’est le Coran et ses prolongements traditionnels, Hadîts et Sunna.
Certes, les médias dans lesquels peuvent se faire entendre ces voix sont « de droite » : mais grâce à elles, les choses bougent imperceptiblement. (14) Et sur cette question de fond dont tout dépend, les socialistes comme l’extrême gauche française, écrasés par la Pensée Unique, ont été et sont toujours d’un silence assourdissant.
IV. I have a dream
Les intervenants de l’émission C dans l’air ont été un peu plus loin : « Il est illusoire de vouloir organiser en France une religion – le sunnisme – qui n’obéit à aucune hiérarchie cléricale, ni à un gouvernement qui n’a aucune autorité théologique. » (15) « Réformer le contenu [de l’islam] n’est pas du ressort de l’état français, on ne peut pas résoudre un combat idéologique d’en haut, en faisant des lois. » (16) Il faut, à la base, « des hommes et des femmes pour porter ce message que les valeurs de la République sont plus importantes que la lecture littérale [du Coran]… Pour les petits musulmans, il faudrait l’équivalent du catéchisme enseigné dès l’enfance chez les catholiques. » (17) Et pour que cela devienne possible, il faudra « travailler dans nos universités sur la recherche islamologique. Mais en France, à cause de la laïcité, l’état ne peut pas financer une recherche théologique et exégétique qui travaillerait sur une réinterprétation plus ouverte du Coran » (18).
Cette recherche sur le Coran, plus ouverte c’est-à-dire historico-critique, libérée des dogmes de l’islam et indépendante de la Pensée Unique, elle existe : dans la Postface de Naissance du Coran j’ai listé les principaux chercheurs qui la font progresser. Ils sont isolés, sans moyens, inconnus du grand public et pour cause.
Peut-on rêver ? Que l’état français ouvre largement son système universitaire à ces chercheurs indépendants, quelle que soit leur provenance, afin qu’ils se rencontrent, confrontent leurs travaux. Et que le CFCM, qui annonce une commission sur « Une nouvelle représentation théologique de l’islam », accepte de les entendre.
Une entorse à notre dogme de la laïcité ? Certes, mais la seule réponse au djihadisme, plus appropriée et plus efficace que des bombes.
M.B., 5 août 2016
(1) Cité anonymement par Le Point du 21 juillet 2016.
(2) Éditorial du Figaro du 2 août 2016.
(3) Jean-François Colosimo, théologien catholique directeur des Éditions du Cerf, dans Le Figaro Magazine du 29 juillet 2016.
(4) Boualem Sansal, écrivain, auteur de 2084, la fin du monde, dans Le Point, art. cité.
(5) Didier Leschi, président de l’Office Français de l’immigration et de l’intégration, sur le plateau de C dans l’air le 2 août 2016, émission intitulée « Comment réformer l’islam ».
(6) Vice-président de la Conférence des imams de France, dans Paris-Match du 4 août 2016.
(7) J.F. Colosimo, Le Figaro Magazine, art. cité.
(8) Soheib Bencheikh, mufti de Marseille.
(9) Didier Leschi sur le plateau de C dans l’air.
(10) Christophe Barbier sur le plateau de C dans l’air.
(11) Hocine Drouiche dans Paris-Match, art. cité.
(12) Mohammed Sifaoui, journaliste et écrivain, sur le plateau de C dans l’air.
(13) J.F. Colosimo, Le Figaro Magazine, art. cité.
(14) Voir la série d’articles Les choses bougent cités en note dans l’article précédent.
(15) Yves Thréard.
(16) Didier Leschi
(17) Christophe Barbier.
(18) Isabelle de Gaulwyn, journal La Croix.
Voyez aussi la série d’articles « Les musulmans dans l’impasse » publiés dans ce blog
Bonjour,
Tout d’abord merci de nous faire partager vos recherches et vos réflexions sur le Coran
. En effet la grande question est :
Comment et d’où est né le Coran ?
1/ Est-il inspiré par Dieu ?…cela est difficile à croire. Pourquoi plus de 600 ans après la mort du Christ, pourquoi après avoir envoyé son fils sur terre selon les écritures, pourquoi Dieu, tout à coup, 600 ans plus tard décide d’envoyer son célèbre messager , l’ange Gabriel, en mission secrète et nocturne dans un coin perdu du désert d’ Arabie pour…lors de 22 apparitions faire des révélation à un riche caravanier du nom de Mahomet ?
Pourquoi avoir attendu 600 ans pour délivrer un nouveau message donnant enfin à l’homme « les clés du Paradis sur Terre » ? Dieu dans cette affaire me semble un peu inconséquent. Depuis la nuit des temps il y a urgence de sauver l’humanité et de sauver l’homme. Avant la naissance de l’ Écriture que faisait Dieu et l’Ange Gabriel ?…Que faisaient-ils pour les hommes du Mésolithique, du Néolithique?….Pendant longtemps Dieu ne faisait rien… Il n’existait pas encore dans la pensée des hommes. Et puis avec l’apparition de l’ écriture la notion de Dieu s’est construite de Summer à Jérusalem notamment. Mais très bizarrement Dieu doute tellement de lui-même, il pense qu’il est si peu crédible, qu’après Abraham, Elie, Jean Baptiste et Jésus …’il décide, après avoir bien réfléchi pendant 600 ans ( ! ) d’ envoyer un nouveau message ! Qui peut croire cela ?
Et puis… avant toutes choses… pour croire au Coran il faut croire aux Anges. Sans Gabriel pas de révélations! Sans révélations pas de Coran ! Heureusement du temps de Mahomet on croit volontiers aux mages, aux mirages, aux djinns…l’Ange Gabriel qui fait son retour, tout à coup, après une longue absence céleste est donc bienvenu au pays des zombies, il est totalement crédible surtout pour les judéo-nazaréens.
2/ Si le Coran n’est pas inspiré par Dieu il a donc été crée de toutes pièces par Mahomet et Cie…
Mais pourquoi ? En fait plus que la Naissance du Coran ce qui pose question c’est la Naissance de l’islam.
Pourquoi, dans l’histoire de l’humanité, aux environs de l’an 600 de l’ère chrétienne, un riche caravanier arabe imprégné de culture juive a-t-il eu l’idée d’inventer une nouvelle religion? Quelles sont les causes originelles de cette création ? Oublions un moment la magie, les anges, la religion…que nous dit l’ Histoire? Que sait-on sur cette période très précisément ? Pourquoi est-il si difficile de trouver des livres d’ Histoire de niveau universitaire ou des ouvrages de recherches sérieux et documentés sur la vie des peuples de « moyen-orient » entre l’an 0 et l’an 632 ? Quelles sont selon vous les causes originelles de cette création venue du désert? Quelles sont les causes du délire paranoïaque et messianique d’un certain mauvais génie du désert, créateur du peuple des « soumis » ? L’expansion des religion juives ou chrétiennes présentait donc un si grand danger pour le trafic des esclaves, les pillages et les razzias des hommes du désert ? Mahomet aurait-il donc crée sa religion pour au nom du tout puissant Allah tuer, piller, violer, convertir par le sabre en toute impunité avec la bénédiction divine et le sublime battement des ailes de l’ Ange Gabriel….
Comment expliquer la conquête arabo-musulmane? L’expansion planétaire d’un cancer de la pensée? Cancer dont les métastases aujourd’hui sont incontrôlables. Mais le monde change , les temps changent … l’origine de cette étrange maladie, qu’est la religion musulmane , longtemps cachée aux peuples illettrés et naîfs est en train d’être révélée au monde par le canal des médias qui, de nos jours, de manière exponentielle diffusent à la fois la bêtise et les savoirs.
Aujourd’hui l’islam est face à toutes ses contradictions. Face à la modernité il est enfin obligé de sortir de l’obscurantisme ne pouvant résister aux lumières nouvelles des médias, porteuses de savoirs et doutes. Nous assistons donc au début de la fin de l’islam…
Merci pour votre attention.
Avec mes cordiales salutations.
Dominique Perret
Merci de votre commentaire.
1) La prophétie n’est pas morte après Jésus, elle n’est pas morte après Muhammad – bien que ce soit le dogme des musulmans (Coran : « Muhammad est le sceau des prophètes »). Il y a eu, il y a encore des « prophètes ». Le plus souvent on ne les entend pas.
Quant aux anges… Vous verrez très bientôt dans ce blog des articles sur ce sujet.
2) Sur toutes ces questions, lisez mon essai « Naissance du Coran, aux origines de la violence ». Vous y trouverez les réponses de fond.
M.B.
Merci d’avoir pris le temps de me répondre. Je suis en train de lire votre livre :Naissance de l’ Islam.
J’ai aussi votre livre sur le récit du Treizième apôtre. Merci pour vos recherches et réflexions. Quant à croire aux anges…ces créatures célestes sont joliment sorties de l’imagination de l’homme…comme beaucoup de chose… La Vie demeure un mystère et depuis la nuit des temps face à l’énigme de son existence l’homme a inventé des réponses. Dans toutes les religions primitives il y a des djinns, des esprits…des anges ..Ainsi Gabriel dont l’existence est aussi réelle que celle d’ Hermès ou autres figures de l’Olympe ou de Thot le messager des dieux, adoré partout du temps des Pharaon en Égypte ou tel ou tel autre messager né de l’imagination des hommes. Je veux bien Croire en Dieu mais pas à tout le folklore céleste ectoplasmique inventé par l’homme pour répondre à ses angoisses.
Bien cordialement
Dominique Perret
Justement, c’est parce que les anges sont présents dans toutes les civilisations que leur existence doit être considérée. Je vois que vous n’avez pas fait l’EXPERIENCE de ce monde au-delà du visible. J’espère que cela viendra pour vous comme pour moi (tardivement)
Amicalement
M.B.
Certains réincarnationnistes pensent que notre Ineffable Source et Finalité n’a conçu qu’une seule « espèce » d’êtres pensants et que les anges (sans ailes évidemment !!!) sont des êtres pensants « comme les autres » ’qui ont choisi la mission altruiste d’aider des frères et des sœurs (au sens large) incarnés, soit entre deux de leurs propres incarnations, soit après avoir atteint un très haut degré d’altruisme, sinon l’échelon suprême de notre objectif commun.
Mais ils peuvent évidemment être dans l’erreur
Dans le Bouddhisme Mahayana ça s’appelle des bodhisattva. Dans la conception plus récente de Tien Taï (reprise par Nichiren), l’état de bodhisattva, donc de pure compassion, est un des dix états de notre conscience, le plus élevé après celui de bouddha. Le plus bas est celui de démon damné (non seulement on souffre mais on n’a aucun espoir d’y échapper et on n’aspire qu’à une chose : faire souffrir les autres autant que nous).
On me transmet ce texte de l’islamologue Ziauddin Sardar (dans EL WATTAN) « la maladie de l’islam a un nom : Arabie saoudite : il raconte comment « les saoudiens ont détruit la ville sainte pour la transformer en un temple de la consommation pour une clientèle riche jusqu’à l’obscénité »(….) « La crise que traverse actuellement le monde musulman, Daech, Al Qaida, la guerre fratricide entre sunnites et chiites, les révoltes, le salafisme (courant sunnite revendiquant un retour à l’islam des origines), le djihad…Beaucoup de ces crises sont dues à l’influence des saoudiens(…) cette doctrine rigoriste financée à coups de pétrodollars estime qu’elle est la gardienne de la vérité » …Eh bien, si vous allez à la Mecque aujourd’hui, à part la Qaaba, vous verrez une copie de la ville américaine de Houston. Le passé des Omeyyades, des Abbassides, des Ottomans a été rasé pour laisser la place à des tonnes de béton armé »… « La nouvelle religion des saoudiens c’est le shopping, et leurs nouvelles idoles les marques de luxe ». Je résume un long texte : c’est une description de la pensée unique occidentale, elle aussi…
Comment associer cela aux attentats, si l’islam se perd dans le gout de l’argent ?
La maladie de l’islam, c’est le messianisme véhiculé par le Coran – comme il fut véhiculé par le judaïsme, le christianisme, le communisme, le nazisme, et aujourd’hui les néo-conservateurs Américains.
Sur ce sujet, lisez mon essai « Naissance du Coran ». Le mercantilisme saoudien est un petit épiphénomène, ils font de l’argent avec Allah comme les chrétiens ont fait de l’argent avec « Dieu ».
Amicalement, M.B.
Les Omeyyades, les Abbassides, les Ottomans, se perdaient déjà dans le gout du luxe y compris architectural, ce qui ne les a pas empêchés de mener vigoureusement le djihad de conquête, jusqu’au coup d’arrêt de 1683 (échec du siège de Vienne).
Pour autant qu’il soit bien défini et assez unanimement acquis , le concept de « laïcité » est-il pertinent ? N’est-ce pas un peu comme concevoir et vouloir un corps humain sans son sang ?
L’islam, comme tout autre religion organisée, à la différence , pour ce qui est de l’organisation, de la spiritualité déiste indépendante au minimum terrestre, sinon universelle, n’a donc pas de solides fondements authentiques comme, avec d’autres, l’affirme notre hôte ici.
Mais est-ce que les milieux juifs et les milieux chrétiens « pratiquants» n’ont pas peur de souligner l’inadéquation du discours islamique avec la réalité historique parce qu’ils soupçonnent que ça amènerait logiquement, Internet et quelques excellentes « sommes » aidant, à remettre en cause leur propre discours religieuxet son authenticité ?
Même si elles ont porté et portent encore quelques admirables fruits et des précieux fruits moyens limitant les dégâts et pouvant servir de boussolesi, les religions sont des béquilles globalement anthropomorphisantes et culpabilisantes par rapport à notre Ineffable Source et Finalité ; leur principal défaut étant de ne considérer qu’une seule et unique incarnation plus ou moins brève et agréable sur cette unique planète terrestre.
Or, depuis plus de 2500 ans, des penseurs philosophes, même antérieurs à Platon, par ailleurs parfois aussi scientifiques ou écrivains, ont affirmé peu ou prou leur certitude ou quasi-certitude ou intuition selon le cas de l’incontournable réalité des réincarnations et donc des inter-incarnations à propos desquelles en 2016 il reste beaucoup à colliger critiquement et synthétiser collectivement dans les principales langues ; et ce, sans se focaliser sur l’un ou l’autre « éveillé » qui ne se serait plus depuis réincarné pour autant que ses biographies n’aient pas trahi la réalité historique et l’authenticité des actes et propos attribués.
Bien d’accord. Je dirai aussi que le vice fondamental du monothéisme est qu’il ne sert à rien d’invoquer un Dieu si on ne discerne pas sa volonté quelque part, et ce quelque part sera forcément vu comme idolâtrie, association, shirk, par d’autres monothéisme (entre chrétiens et musulmans comme au sein même du Christianisme et de l’Islam, voir les polémiques sur la Trinité ou le Coran incréé) avec ni plus ni moins de raison. En définitive, le monothéisme pur, même s’il a pu porter des fruits intéressants, n’est pas le refus de toute idolâtrie mais la revendication du monopole de l’idolâtrie.
Bonjour,
Deux mots sur le fameux « âge d’or » islamique.
Premièrement, il correspond assez largement à la période de domination du mutazilisme, qui refusait la notion de « Coran incréé » et mettait au premier plan l’interprétation raisonnable. Seulement, les mutazilites n’ont pas réussi à stabiliser l’ensemble. Ils ont fini par tomber dans une intolérance extrême : on leur attribue la toute première police de la pensée, la Minha, qui aurait largement inspiré l’Inquisition. Après quoi, leur pouvoir s’est effondré et le sunnisme, donc le Coran incréé, s’est imposé et a peu à peu mis fin à l’âge d’or. Bien sûr, tout cela a été graduel (les idées mutazilites ont été reprises sporadiquement, notamment par les Bouyides). Razi ou Rhazès (http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/razi.htm), le plus grand scientifique produit par le monde musulman, un des plus grands tout court, et mécréant déclaré (mais intouchable car il soignait le Calife) a vécu dans les décennies qui ont suivi la chute du mutazilisme. Par la suite les mécréants se sont fait plus que discrets, et les scientifiques de premier plan ont peu à peu disparu.
Deuxièmement, ce même « âge d’or » correspond aussi en fait, grosso modo, à une période de crise de la religion. La machine à conquêtes était enrayée de tous les côtés (par les Francs, les Byzantins, les Khazars) et on n’arrivait ni à intégrer ni à éliminer les chiites.
Ma conclusion, c’est que le mieux qu’on puisse conseiller aux musulmans, quand on ne l’est pas soi-même, c’est de se détacher autant qu’ils pourront de leur religion (ils peuvent s’appuyer sur ceux qui l’ont déjà fait http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/islamex.htm). S’il y a une autre solution, c’est à eux de la trouver. Prétendre la leur dicter avec un « Islam de France » ou je ne sais quoi ne peut pas marcher.