UN EXEMPLE DE foQ. La tribune de F. Gulen (post-scriptum)

La tribune publiée par M. Fethullah Gulen en page 2 dans Le Monde d’hier illustre si bien ce que j’évoquais dans l’article précédent, que je me permets d’en citer quelques phrases en guise de post-scriptum  :

La cruauté de l’EI mérite notre condamnation la plus vive

« En tant que musulman pratiquant profondément influencé par les principes de ma foi, je condamne les atrocités terribles du groupe terroriste de l’EI. Ses actions sont une honte pour la foi qu’il proclame […] La religion islamique repose sur la paix, les droits de l’homme, les libertés et l’état de droit […] Toute interprétation contraire […] est tout simplement erronée et malhonnête.

« Toute forme de violence […] ou la persécution de minorités contredit les principes du Coran […] les membres de l’EI ignorent complètement la foi qu’ils professent […] »

S’ils ignorent les principes de la foi qu’ils professent, les membres de l’EI n’ignorent rien des principes du Coran dans sa version universellement reçue. (1)

Je ne doute pas un instant de la sincérité de M. Gulen, et je salue sa prise de position : elle résume en peu de mots la pensée politiquement correcte.

Mais je m’interroge : il existe donc, quelque part, un Coran qui prêche « la paix, les droits de l’homme, les libertés et l’état de droit » ?

Où se trouve ce Coran, qui dit le contraire du Coran ?

Il faudrait en bourrer quelques containers et les envoyer d’urgence en Orient.

                                         M.B., 3 octobre 2014
 (1) voir l’article précédent

37 réflexions au sujet de « UN EXEMPLE DE foQ. La tribune de F. Gulen (post-scriptum) »

  1. MB

    « Nous travaillerons ensemble,
    pour soutenir le courage là où il y a la peur,
    pour encourager la négociation là où il y a le conflit,
    et donner l’espoir là où règne le désespoir. »
    Nelson Mandela

    Michel,
    Votre travail de rigueur historique et exégétique est essentiel pour nous aider à avoir une juste perception de ces actes et discours djihadistes hallucinants de bêtise et de haine.
    Ayant approché le génocide de la moitié du peuple cambodgien par les khmers rouge, j’ai eu la même suffocation face à ces êtres qui se voulaient « supérieurs », mais qui n’étaient tout simplement plus des hommes.
    Et pourtant, Mandela, après d’autres Éveillés, nous dit de travailler à redonner espoir.

    Un ami m’a transmis cet engagement de 110 « personnalités »
    (évêques / pasteurs / rabbins / musulmans / civils engagés etc.).
    Qu’importe la forme et le fond… c’est un premier pas d’espérance.
    Cette démarche peut aider à prendre conscience que nous sommes sur terre pour vivre et pas pour convertir !
    MB

    110 personnes s’engagent….

    En décembre 2013, dans une « Lettre ouverte aux jeunes de France », les participants au 3ème Forum islamo-chrétien ont proposé qu’ensemble, hommes et femmes de toutes générations et de toutes cultures promeuvent une société de liberté, d’égalité et de fraternité, fondée sur la reconnaissance de la diversité, le respect mutuel et la justice.

    Aux jeunes, ils ont lancé cet appel :

    À vous, jeunes croyants en Dieu, nous disons : « Ne soyez pas naïfs ! Soyez vigilants ! Dans l’épreuve, restez en accord avec vos valeurs humaines et fidèles à votre foi ! Vous appuyant sur la fidélité de Dieu, soyez artisans de paix ! »

    À vous, tous les jeunes, nous disons : « Soyez des citoyens responsables ! Exercez votre liberté de manière active et réfléchie ! Travaillez à tisser des liens dans le respect des valeurs qui fondent notre République. »

    Près d’un an plus tard, en regardant les événements de l’année 2014, force est de constater que les foyers de tension et d’absolutisation n’ont cessé de croître et que les chemins pris par les jeunes de France ont été divers.

    La paix a fait place à la guerre civile ou aux conflits entre les peuples dans des pays comme ceux de l’Afrique subsaharienne, comme l’Ukraine, la Birmanie, la Libye, Israël et Palestine, l’Irak et la Syrie. Nous venons même d’assister au Proche-Orient à l’entrée en guerre de la France au sein d’une coalition d’une quarantaine de pays.
    Le terrorisme et l’instabilité ont progressé dans la zone sahélienne et dans l’Afrique subsaharienne, parfois même « au nom de Dieu » ! Ainsi, en Centrafrique, animosité et haine de l’autre ont remplacé l’entente entre chrétiens et musulmans.

    Persécutions, arrestations, viols, exécutions sommaires, telles ont été les exactions commises par l’organisation « Daesh », à l’encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les musulmans chiites ou sunnites, les chrétiens, les Yézidis, les Kurdes, les Turcomans, les humanitaires, les journalistes et les reporters. Plus près de nous, en Algérie, le 24 septembre dernier, a été assassiné notre compatriote Hervé Gourdel.

    En France même, au regard des événements internationaux et sous l’emprise des clichés médiatiques, des personnes en sont venues à exprimer publiquement le rejet de l’autre. Certains sont même parfois passés à l’acte.

    Lors de récentes manifestations, on a entendu dans les rues de nos villes cette invective : « Mort aux Juifs ! ».
    Des églises et des calvaires ont été profanés.
    Les actes islamophobes se sont multipliés et banalisés.
    Des tags sont apparus avec cette inscription : « Mort aux Musulmans ! ».

    Avec inquiétude, nous observons la montée de l’extrémisme, parfois même violent, chez des jeunes marginalisés, la dérive de quelques centaines de jeunes musulmans de France, présents en Irak et en Syrie aux côtés des terroristes de « Daesh », et le désir d’autres d’aller les rejoindre dans les zones de combat.

    Mais tout n’est pas ténèbres. Familles et services de l’Etat ont fini par mesurer la gravité de ces situations.
    Des actions significatives sont en cours pour interpeller les responsables de ces recrutements et empêcher jeunes filles et garçons de se rendre en ces endroits.
    Des jeunes vivent leur citoyenneté de manière constructive, au sein d’associations et de mouvements, par exemple dans le scoutisme, les clubs sportifs ou l’association interreligieuse Coexister ! Ils témoignent de ce que le dialogue et l’interconnaissance sont aujourd’hui, plus que jamais, nécessaires pour désamorcer cette situation explosive qui pousse les gens à vivre dans la peur et la crainte et à trouver refuge dans les options les plus extrêmes.

    Ce regard sur notre époque et sur la vie de nos contemporains doit nous interroger sur nos propres responsabilités.
    Avons-nous été assez vigilants ?
    Avons-nous été suffisamment des veilleurs, prêts à dénoncer et à lutter, avec d’autres, contre les injustices de nos sociétés ?
    Avons-nous été en capacité à donner aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui du sens à leur vie, au sein de nos traditions religieuses ?
    Avons-nous été profondément des croyants libres et engagés, habités du souffle de Dieu, prêts à témoigner de la fraternité des hommes et à agir pour elle, conformément à nos Écritures ?
    Avons-nous été suffisamment des croyants miséricordieux pour aimer le bien et le vouloir sincèrement pour tous les humains, comme nous le demande notre Seigneur ?
    Avons-nous suffisamment jeté de ponts entre nos différentes communautés, créé des espaces d’échange et de rencontre, et renforcé la dimension d’entre-connaissance ? 3
    Avons-nous vraiment veillé à apaiser les relations entre toutes les composantes de la nation ?

    Reconnaissons humblement que les événements actuels ne sont pas que la faute des autres. Par le silence ou l’indifférence des uns, la compromission des autres et les louvoiements en matière de stratégies politiques et d’idéologies religieuses, nous portons une part de responsabilité.

    Aujourd’hui, avec force, à travers différents appels et déclarations, les principaux responsables des communautés juives, chrétiennes et musulmanes ont dénoncé les violences à l’égard des minorités et reconnu le droit à tous de pouvoir rester et vivre librement sur leurs terres, dans la dignité et la sécurité, et à pratiquer leur foi.

    Mais il nous faut aller plus loin, à savoir nous engager ensemble, juifs, chrétiens et musulmans, là où nous vivons, à œuvrer au quotidien pour être des artisans de paix et de justice, pour faire reculer l’extrémisme, la persécution et le mépris de l’autre.

    Aussi :
    . Nous, diacres, évêques, imams, muftis, prédicateurs laïcs, pasteurs, prêtres, rabbins, nous nous engageons à travers nos prédications à promouvoir le respect de l’autre croyant et à inviter nos fidèles à être des citoyens actifs pour contribuer à une société fraternelle et solidaire ;
    . Nous, enseignants, formateurs, éducateurs et catéchètes, nous nous engageons à favoriser auprès des enfants et des jeunes l’ouverture, le respect et la connaissance des autres cultures ;
    . Nous, responsables d’institutions et de mouvements, nous nous engageons à favoriser l’écoute, le dialogue et le débat franc et respectueux qui conduit à l’estime mutuelle ;
    . Nous, écrivains, journalistes, responsables de publication, nous nous engageons à développer dans nos médias une culture de paix et de citoyenneté, et à relayer toute initiative, action ou information invitant à la fraternité humaine ;
    . Nous, élus et militants politiques, nous nous engageons à respecter, défendre et promouvoir, concrètement et pour tous, les valeurs qui fondent notre République : Liberté, Egalité, Fraternité ;
    . Nous, syndicalistes, ouvriers, artisans et chefs d’entreprise, nous nous engageons à soutenir les projets qui permettent aux jeunes de s’ouvrir aux autres, pour aller au-delà des idées reçues, s’enrichir des différences et trouver leur place dans la société ;
    . Nous, artistes, cinéastes et réalisateurs, nous nous engageons à initier et promouvoir des spectacles musicaux, films et pièces de théâtre qui promeuvent la culture du dialogue, l’écoute de l’autre et l’acceptation des différences ;
    . Nous, intellectuels, éditeurs et penseurs, nous nous engageons à encourager toutes les initiatives de rencontres (forum, colloque, débat…), publications et espaces de réflexion qui favorisent le vivre-ensemble et luttent contre toutes les formes de rejet et d’extrémisme ;
    . Nous, parents, nous nous engageons à transmettre à nos enfants ces valeurs millénaires que nos textes sacrés nous ont transmis, tel que le pardon, la miséricorde et la fraternité ;
    . Nous, militants associatifs de tous horizons, nous nous engageons à développer les activités, loisirs et rencontres susceptibles d’apporter aux jeunes et aux enfants l’équilibre psychologique, spirituel, physique et intellectuel dont ils ont besoin.

    Vous qui lisez ce texte, qui veut être une charte à l’engagement concret au quotidien, soyez nombreux à nous rejoindre !

    Ainsi, croyants, citoyens, de toutes générations, nous nous engagerons ensemble, dans notre quotidien, à favoriser des attitudes de dialogue et de respect de l’autre pour construire ensemble un monde de paix.
    Lyon, place Bellecour, le mercredi 1er octobre 2014

    Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
    Père Eklemandos, Eglise copte orthodoxe
    Révérend Ben Harding, Eglise anglicane de Lyon
    Père Garabed Harutyunyan, Eglise apostolique arménienne
    Monsieur Kamel Kabtane, recteur de la Grande mosquée de Lyon
    Père Nicolas Kakavelakis, Eglise orthodoxe grecque de Lyon
    Monsieur Joël Rochat, président du Consistoire du Grand Lyon de l’Eglise protestante unie de France
    Monsieur Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon
    Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille
    Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix – France
    Mhammed Abdou Benmaamar, président de l’Union des musulmans du Rhône
    Laïd Abdelkader Bendidi, président du CRCM Rhône-Alpes
    Cheikh Khaled Bentounes, chef spirituel de la Fraternité soufie alawiyya
    Mgr Yves Boivineau, président de Justice et Paix France
    Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre
    Benaissa Chana, vice-président du CRCM Rhône-Alpes 5
    Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France
    Mgr François Fonlupt, évêque de Rodez
    Anouar Kbibech, président du Rassemblement des Musulmans de France
    Amar Lasfar, président de l’Union des Organisations Islamiques de France
    Mgr André Marceau, évêque de Nice
    Ahmed Miktar, président de l’association imams de France, imam de la mosquée de Villeneuve d’Ascq
    Mohammed Moussaoui, président de l’Union des Mosquées de France
    Mgr Yves Patenôtre, prélat de la Mission de France, archevêque de Sens-Auxerre
    Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, président de Pax Christi France
    Christophe Roucou, directeur du Service des relations avec l’islam de la Conférence des évêques de France, Paris
    Association Action Espoir
    Fédération des Associations des Mosquées de l’Isère (FAMI)
    Groupe interreligieux Fils d’ Abraham, Lyon
    Nacer Abouchi, professeur des universités, Lyon
    Myriam Abtroun, sophrologue à Lyon
    Youcef Achmaoui, enseignant en sciences islamiques, imam de Garges, journaliste à la chaîne IQRAA, Val d’Oise
    Kaci Ait Yala, directeur général de Continental Edisson
    Samir Arbache, professeur de théologie et d’histoire des religions – Faculté de Théologie – Université Catholique de Lille
    Kamel Ariouat, responsable de la mosquée El Forqan à Vénissieux
    Abdelwahab Bakli, professeur technique et responsable éducatif à Saint Etienne
    Xavier de Barbeyrac, diacre, Saint-Marcel-lès-Valence
    Salah Bayarassou, responsable de la mosquée Et-Tawba, Lyon 9ème
    Jihade Belamri, chef d’entreprise à Lyon
    Ahmed Belhay, responsable de la mosquée d’Oullins
    Abdelbast Benhissen, imam de la mosquée de Pierre Bénite
    Mohamed Bennaji, recteur de la mosquée de Meyzieu
    Nora Berra, ancien ministre de la santé
    Marc Botzung, prêtre spiritain, Paris
    Mohamed Bouabdelli, responsable de la mosquée Erahma de Villeurbanne
    Mouhssine Bouayade, chirurgien-dentiste, Saint-Priest
    Frère Jean-François Bour, op, délégué diocésain au dialogue inter-religieux, Tours, Indre-et-Loire
    Myriam Bouregba, sociologue, formatrice, actrice du dialogue islamo chrétien
    Mohamed Bousekri, imam de la mosquée d’Annemasse
    Khalid Bouyarmane, imam de la mosquée El Mohsinine « Croix blanche », Bourg-en-Bresse
    Fouziya Bouzerda, adjoint au maire de Lyon, chargé du Commerce, de l’artisanat et du développement économique
    Saïd Branine, directeur de la rédaction Oumma.com
    Yves Brisciano, diacre, délégué diocésain aux relations avec l’islam, Créteil 6
    Jean Carasso, journaliste, essayiste et éditeur, Vaucluse
    Bénédicte du Chaffaut, théologienne, déléguée pour les relations avec les musulmans pour le diocèse de Grenoble-Vienne
    Patrice Chocholski, curé-recteur d’Ars, Ars-sur-Formans (Ain)
    Wafa Dahmane, journaliste à France 3 et Radio Salam, Lyon
    Mustapha Dali, recteur de la mosquée Al Madina Al Mounawara de Cannes
    Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon
    Abdallah Dliouah, imam de Valence
    Bruno-Marie Duffé, vicaire épiscopal « Famille et Société » et ancien Directeur de l’Institut des Droits de l’Homme de l’Université Catholique de Lyon
    Nicole Fabre, pasteur de l’Eglise protestante unie de France, aumônier des hôpitaux
    Abdelhamid Fatah, médecin réanimateur à Bourgoin-Jallieu et Lyon sud
    Henry Fautrad, prêtre au Mans (Sarthe)
    Arnaud Favart, vicaire général de la Mission de France
    Vincent Feroldi, déléguée pour les relations avec les musulmans du diocèse de Lyon et co-fondateur du Forum islamo-chrétien
    Martine Frénéa, membre du service diocésain du dialogue interreligieux, Clermont-Ferrand
    Brigitte Frois, présidente de Keren Or, synagogue libérale de Lyon
    Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane à Villeurbanne et co-fondateur du Forum islamo-chrétien
    Franck Gacogne, prêtre du diocèse de Lyon et curé de Bron
    Pierre Guichard, professeur honoraire de l’Université Lyon 2
    Marie Jo Guichenuy, déléguée épiscopale pour l’oecuménisme à Lyon
    Bruno Abdelhak Guiderdoni, astrophysicien et directeur de l’Institut des Hautes études islamiques
    Fawzi Hamdi, recteur de la mosquée Oqba de Vaulx-en-Velin
    Ahmed Hamlaoui, recteur de la mosquée de Villefontaine, recteur de la mosquée Dar Essalam de Villefontaine
    Sr Colette Hamza, déléguée pour les relations avec les musulmans du diocèse de Marseille
    Mosatafa Hassan, responsable de la mosquée de Nantua
    Gérard Houzé, groupes oecuménique et interreligieux à Bron
    Julienne Jarry, Villeurbanne
    Georges Jousse, délégué diocésain aux relations avec l’islam, Bordeaux
    Tallele Jrad, enseignant dans un collège de Villefranche sur Saône
    Said Kabbouche, directeur de cabinet de la maire de Vaulx-en-Velin
    Ali Kismoune, président du club Rhône-Alpes-diversité
    Abdelhamid Kisrane, recteur de la mosquée de Givors
    Bernard Lochet, prêtre, vicaire général du diocèse de Clermont-Frrand
    Belgacem Louichi, responsable de la mosquée de Bron -Terraillon
    Régine Maire, déléguée à l’interreligieux pour le diocèse de Lyon
    Karim Menhoudj, imam de la mosquée de Lyon-Gerland
    Saliha Mertani, responsable associatif à Vénissieux
    Bruno Michaud, délégué de l’évêque de Chambéry pour les relations avec les musulmans
    Gaby Moge, déléguée du diocèse d’Annecy pour les relations avec l’islam
    Walid Naas, responsable SCI de la mosquée El Forqan à Vénissieux 7
    Hawwa Huê Trinh Nguyên, journaliste à Saphirnews.com, rédactrice en chef de Salamnews
    Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux
    Aldo Oumouden, porte-parole de la Grande mosquée Mohammed VI de Saint Etienne
    Djamel Ourak, responsable de la mosquée Essalem, Lyon 3ème
    Odile Payen, retraitée, Caluire et Cuire
    René Pfertzel, rabbin de la synagogue libérale de Lyon
    Emmanuel Pisani, directeur de l’ISTR de Paris
    Jeanine et Michel Porte, délégués du diocèse de Moulins pour les relations avec l’islam, Montluçon
    Jacques Purpan, prêtre de la Mission de France à Saint- Fons
    Danièle Reppelin, membre du conseil diocésain de solidarité du diocèse de Lyon
    Joël Satre, délégué diocésain aux relations avec les musulmans à Saint-Etienne
    Hafid Sekhri, éducateur, membre du groupe interreligieux Abraham, Lyon 9ème
    Mohamed Serbi, responsable de la mosquée de Chambéry
    Jane Stranz, pasteur chargée de mission pour les relations oecuméniques de la Fédération protestante de France
    Anne Thöni, pasteur de la Fédération protestante de France, présidente de la commission des relations avec l’islam, Paris
    Magali Van Reeth, présidente de SIGNIS Europe, Aix en Provence
    Anne-Sophie Vivier-Muresan, enseignante à l’Institut Catholique de Paris, Malakoff (Hauts de Seine)
    Michel Younès, professeur de théologie et sciences religieuses, Université catholique de Lyon

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      1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

        Comme vous pouvez voir, je ne l’ai pas publié.
        J’aurais pu me joindre aux signataires. Mais c’eût été sans aucune illusion. Il est impossible d’échanger avec des messianistes. Ce que je m’efforce de faire, c’est d’ouvrir les yeux de ceux qui tentent cet impossible dialogue. Afin qu’ils sachent mieux sur quel terrain ils combattent.
        Mon travail reste (et restera ?) confidentiel, parce qu’il est politiquement incorrect.
        Mais je continue.
        Amicalement, M.B.

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  2. Jean-Claude Lacaze

    Bonjour Michel. Aucune religion ne résiste à une analyse critique écrit un de vos commentateurs…Vous avez par vos travaux d’exégèse historico-critique démontré que Jésus n’est pas Dieu (n’est pas le Christ) mais un guide…que le coran porte la violence… Ce sont autant de mises au point qui changent tout pour les institutions religieuses contemporaines et pour leurs supporters.
    Aujourd’hui sans occulter nos racines spirituelles qui « contiennent des joyaux » il faut nous doter d’autres spiritualités à défaut de pouvoir repenser les anciennes (bloquées dans leurs dogmes). Car l’homme ne peut se passer de spiritualité.
    Actuellement la morale des Evangiles nous intéresse plus que jamais, elle a percuté l’histoire humaine, elle a enfanté le monde moderne, elle a porté l’altruisme au plus haut degré. Toutefois elle doit, me semble-t-il, se vivre au XXI siècle dans le cadre d’une spiritualité « sans Dieu défini » (on peut se référer à Comte-Sponville à ce sujet), une spiritualité proche des spiritualités orientales, une spiritualité élargie à la totalité de notre biosphère. L’homme du XXIe siècle rejette le surnaturel et préfère le concret la science à la révélation. Face à la crise écologique (qui est aussi une crise morale) la vraie Bible doit être l’évolution de la vie, l’évolution de notre planète, l’évolution de l’univers (et non les mythes de la Bible juive et les constructions « révélées »). Une spiritualité écologique (cosmique si on veut) s’impose pour surmonter la crise de l’environnement, elle a ses racines dans le fond le plus secret de notre être, elle a eu des précurseurs prestigieux, a de nombreux adeptes, elle doit se forger une doctrine et des missions. Vous connaissez mes idées à ce sujet…Amitiés. J.- C. L.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Merci de ce commentaire, j’en partage l’essentiel.
      Sauf un point : Jésus, ses gestes et son enseignement sont mon point d’ancrage. Pourquoi se référer (encore) à cet homme singulier ? Parce que j’ai fait l’expérience (incommunicable mais réelle) de la rencontre avec lui. Autrament dit, la mort n’existant pas, je crois pouvoir être en relation avec lui. Tous les non-dits de ses enseignements peuvent être perçus dans et par la méditation, qui prolonge l’écho de ses paroles. Alors, il répond aux questions que nous nous posons et qui ne pouvaient être les siennes, comme le péril écologique. La spiritualité qui découle de cette approche « mystique » (le vilain mot !) est plus ample que celle des philosophes parisiens (C. Sponville), elle est enracinée dans un contexte culturel d’une grande richesse et qui nous a façonnés.
      Merci, M.B.

      Répondre
      1. Jean-Claude Lacaze

        Je comprends parfaitement l’approche « mystique » dont vous parlez. Pour moi Jésus a « révélé » l’altruisme un constituant notable de notre patrimoine génétique, racine d’une conscientisation de nos comportements collectifs (droits de l’homme etc.). L’objectif : une civilisation de l’empathie (il faudra toutefois être patient !) qui n’est concevable aujourd’hui face à la crise écologique mondiale qu’en élargissant cette empathie à la totalité de notre écosphère. Une question de survie d’ailleurs pour notre espèce. Tout ceci génère naturellement des sentiments mystiques. Je cite le philosophe parisien en question car pour lui « il existe d’immenses spiritualités sans croyance en un Dieu défini ou en une transcendance » à l’exemple du bouddhisme, du taoïsme etc… La spiritualité qui découle des approches mystiques (une mystique face à une personne, une mystique face à la nature : les deux pouvant se conjuguer/Teilhard de Chardin allait dans ce sens, l’Eglise l’a impitoyablement rejeté) est, à mon sens, indispensable pour changer de modèle et de comportements. Jésus, ses gestes et son enseignement peuvent être un point d’ancrage. « La mort n’existe pas ? » Dans la nature la dégradation et la mort font partie de la vie…Dans tous les cas merci pour vos recherches, vos ouvrages. J-C. L.

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Pas possible de vous répondre ici. Je ferai dès que possible un article sur la 1re des 3 révolutions apportées par Jésus, « le Prochain » (ce que vous appelez l’altruisme)
          Merci, M.B.

          Répondre
  3. monic34

    bonjour Benoit, mon éducation catholique, et mes convictions profondément païennes m’ont fait m’intéresser aux religions. Elles ont toutes leurs avantages et inconvénients. Si Jésus a été utilisé par les catholiques, l’inquisition et les excès de certains missionnaires ne sont pas son fait.
    Le bouddhisme, le peu que j’en connais est plutôt  » une façon de vivre », une philosophie…mais je m’interroge. Ces « religions », ont toutes été au départ, enseignées par un homme qui a prêché « amour et tolérance »; le coran est utilisé par des gens de pouvoir qui favorise le terrorisme, l’église s’ enrichit, d’où vient une telle différence de perception ??? une telle différence d’utilisation de religions au début assez identiques …
    cordialement

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Vaste question ! Parlons plutôt des « Églises » (chrétienne, musulmane, juive, hindoue) : une « Église », c’est un organisme qui se met en place pour PRENDRE LE POUVOIR puis pour LE CONSERVER.
      En se servant d’un homme transformé en mythe (ou d’un ensemble de mythes).
      Du point de vue sociologique (sur le long terme), pas de différence entre les « Églises ».
      Quand l’homme utilisé pour construire le mythe est un véritable maître spirituel, on peut retrouver son visage derrière le mythe : c’est le cas de Jésus. Lequel n’a rien à voir avec ce qu’on a fait de lui.
      Voyez tous mes bouquins, ils ne parlent que de ça !
      Amicalement, M.B.

      Répondre
      1. monic34

        j’ai lue a peu près tous vos livres…dans « bienvenue en inde » parlez vous du bouddhisme ???
        je ne connais pas trop.
        merci MR Benoit

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Pas du tout. « Bienvenue en Inde » est le récit d’une aventure que j’ai vécue en Inde. Il est épuisé chez l’éditeur (on le trouve d’occase sur Internet)
          En revanche, la 2e partie de « Dieu malgré lui » fait un parallèle entre l’expérience de Jésus et celle du Bouddha Siddharta. J’y décris qques aspects essentiels du Bouddhisme, pratiqués sans le savoir par Jésus.
          M.B.

          Répondre
    2. Debanne

      Chère Madame,

      Si je peux me permettre modestement une réponse à votre questionnement voici ce « qu’il vous reste à faire » pour obtenir des réponses.
      Les églises sont très ordinairement des « organisations » au sens sociologique du terme. Mais elles ont ceci en commun, c’est qu’elles appartiennent toutes au « champ social des religions ». Je ne peux pas développer davantage ici ce concept et je m’en excuse. Néanmoins, si vous voulez comprendre leur logique d’apparition historique, leur organisation interne, leur manière de fonctionner, les prérogatives qu’elles s’octroient, vous devriez lire (au début c’est difficile je le reconnais !…) les travaux de notre Sociologue le plus réputé au monde et hélas disparu en 2002, je veux nommer Pierre Bourdieu (de formation philosophe et normalien) et ses travaux sur « les champs sociaux ». Il fut et reste mon maître en Sociologie à tout jamais ! Vous y trouverez toutes les réponses indispensables pour connaître le fonctionnement des religions, des églises et du monde social en général ! J’avais d’ailleurs répondu en ce sens à notre très estimé ami Michel Benoit. Nous aurions pu en faire un livre à deux mains d’ailleurs…
      La philosophie bien qu’intéressante n’explique strictement rien de la logique du monde à l’exception de celle de celui qui écrit : c’est tout ! La sociologie a depuis dépassé et balayé toutes ses considérations pour proposer une vision rationnelle et relationnelle du monde social : ouf pour la science et la connaissance et donc pour nous.
      Je vous souhaite de très belles heures de lectures (ardues au début sans aucun doute mais…) avec l’espoir qu’elles pourront éclairer votre réflexion…
      Bien amicalement,

      H de D.

      Répondre
      1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

        Le très estimé Michel Benoît (que j’estime autant que vous) a vécu 22 ans dans une Église avant d’en être quitté.
        Ce furent 22 années de Travaux Pratiques.
        Qui lui ont évité la lecture de Bourdieu – estimé & révéré d’autant plus que non lu.
        Courte est la vie, longues sont les oeuvres.
        Merci, amicalement
        Michel Benoît

        Répondre
      2. monic 34

        merci de vos conseils, mais ne connaissant pas cet écrivain, son œuvre est immense …
        serai je en mesure de comprendre …Et par ou commencer …

        Répondre
      3. Debanne

        Chère Madame,

        Je crois que vous pourriez lire utilement : La théorie de Pierre Bourdieu et ses usages politiques de Jourdain et Naulin, Edts A. Colin.
        C’est une très bonne introduction à la compréhension des théories de l’auteur le plus cité et traduit au monde.

        Bonne lecture,
        Chaleureusement,

        H de D.

        Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Votre image fait penser au dialogue entre le pauvre Lazare et le riche, dans l’évangile de Luc : relisez-le !
      M.B.

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  4. Jean-Marie

    Aucune religion ne résiste à une analyse critique; et son fondateur non plus

    Quant à Isho bar’Yawsep bien imprudent est celui qui affirme « Ça il l’a pris dans la Bible, ça ses « disciples » et successeurs, avec ou sans l’aide de Shaül de Tarse , le fondateur du christianisme, l’ont inventé, mais çà il est incontestable qu’il fut le premier à le dire »

    Difficile de brûler ou plus sagement d’oublier ce qu’on a adoré.

    Si on a du temps et de l’argent à consacrer au spirituel mieux vaut les utiliser à dénoncer didactiquement le consumerisme et l’incohérence de l’athéisme, tout en s’informant sur la réalité du réincarnationisme

    Avez-vous eu le temps, Michel, de lire attentivement du Ian Stevenson et consorts sérieux ?

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Non.
      Mais vous avez tort sur ce point : aujourd’hui il est parfaitement possible de déterminer ce qui vient de Jésus et ce qui vient de l’Église primitive dans les évangiles. C’est même ce que je fais (après d’autres) dans mes bouquins.
      M.B.

      Répondre
      1. Lynsey

        What wonderful news. For those who have read this erudite and wonderful pr&#8ties217;s blog (and followed his recent travail), just wonderful! Sometimes good guys do finish (if not first).

        Répondre
  5. Lucien MARTIN

    À mes yeux, la question est particulièrement difficile. Mais je persiste à refuser de condamner sans nuance une religion d’aujourd’hui en considération d’aberrations que les très anciens textes qui sont à son fondement contiennent. Ceux qui vivent et comprennent le Coran en n’en retenant pas les passages aberrants ne trahissent pas plus ce « message » d’Allah que les autres religions « du Livre » qui font de même avec les deux Testaments, plus particulièrement l’Ancien Testament et les nombreuses horreurs qu’il contient, souvent, d’ailleurs, attribuées à Jehovah lui-même.

    D’ailleurs, le Coran contient, à côté de nombreux passages extrêmement durs (concernant le plus souvent les punitions « énormes » qu’Allah réserve aux « mécréants, plus que des consignes aux musulmans eux-mêmes), d’autres qui prônent le respect de ceux qui croient aux messages « descendus » avant le Coran ET qui croient à la vie éternelle, ou qui stipulent qu’on ne peut contraindre quelqu’un à croire, que la foi est donnée par Allah à qui il veut (idée qu’on retrouve dans une certaine théologie chrétienne, ce qui n’est d’ailleurs pas sans soulever des questions essentielles) ; ces stipulations sont peu compatibles avec une sorte de fatwa qui viserait indistinctement tous les « mécréants ».

    En d’autres termes, dans le Coran, comme aussi dans les deux autres « messages descendus » avant lui, et comme eux fait de pièces et de morceaux, contient le meilleur et le pire. Le pire est assurément retenu de préférence par les « islamistes », situation comparable qui ne se trouve plus dans les religions chrétiennes, mais il n’y a pas d’incohérence à ce que nombre de musulmans aujourd’hui, comme la plupart des autres tenants « du Livre », s’attachent aux nombreux versets positifs que contient aussi le Coran. Il ne faut pas désespérer de voir cette religion, encore largement arriérée souvent, évoluer comme l’ont fait celles qui sont nées avant elles.

    Cela dit, je vous rejoins toujours dans votre condamnation de tout ce qui prétend, ici comme ailleurs, en religion comme en politique, rebâtir le monde et refaire l’homme, autrement dit tout ce qui est messianiste et qui a toujours conduit aux pires totalitarismes.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      1- Avez-vous lu « Naissance du Coran » ? Alors, vous avez compris que le messianisme qui l’imprègne rend impossible la distinction entre « versets positifs » et « versets négatifs ».
      2- Commencée au début du 19e siècle, la chrétienté a fait sa révolution, en grande partie grâce à l’exégèse historico-critique de la Bible. Cela fait longtemps que plus personne ne prend à la lettre les « horreurs » de l’A.T., plus personne ne les adopte comme norme de pensée et d’action. D’autant plus que nous avons eu Jésus, qui avait fait en 2 ou 3 ans cette révolution que le chrétienté a mis 18 siècles 1/2 à mettre en oeuvre. Jésus rejette le messianisme ! Voyez « Mémoires d’un Juif ordinaire ».
      Amicalement, M.B.

      Répondre
      1. Lucien MARTIN

        Oui, j’ai lu « La naissance du Coran » (comme « Mémoire d’un Juif ordinaire, d’ailleurs et trois autres de vos ouvrages) avec beaucoup d’intérêt et je vous avais alors écrit que je partageais votre dénonciation de tout ce qui est messianisme.

        Pour autant, j’avoue continuer à penser qu’il est possible de s’attacher aux passages positifs du Coran (comme du « Livre ») et écarter – comme dépassés, excessifs, d’origines différentes, voire de jactance, que sais-je – ceux qui sont évidemment odieux.

        Il se peut que, ainsi que vous le pensez, il soit aujourd’hui encore impossible de se dire musulman sans prendre à la lettre les passages sulfureux du Coran (encore n’est-ce cependant pas exact dans quelques pays moins intégristes), mais je crois aussi que les instances musulmanes qui, chez nous, viennent de dénoncer les abominations des islamistes et assez spectaculairement, sont de bonne foi et ont sans doute à l’Islam un rapport plus proche de celui des chrétiens actuels non intégristes que de celui des admirateurs de Torquemada.

        Oublions une seconde ce problème des versets punitifs ou positifs, pour nous attacher à ce que je pourrais appeler l’éthique coranique ; il me semble que la plupart de ces versets éthiques pourraient aisément être réécrits en langage « occidental ». Je pense ainsi que, de nos jours, nombre de musulmans, notamment des penseurs, ne sont pas fondamentalement différents des Français, chrétiens lucides, dont vous êtes.

        Cela dit, n’imaginez pas que je penche vers une conversion musulmane. Je ne me suis pas éloigné depuis longtemps d’un christianisme de « prêt-à-porter » (sans grande valeur spirituelle, à mes yeux, mais si confortable) pour verser dans une autre, mais semblable, religion.

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Si vous m’avez lu, vous savez que « l’éthique coraniste » est messianiste, c-à-d qu’elle divise l’humanité en deux : eux (à convertir ou supprimer) et nous.
          Les veersets « positifs » du Coran s’inscrivent dans cette éthique, qui imprègne tout le texte.
          Merci, M.B.

          Répondre
          1. Lucien MARTIN

            Tout de même, cher Michel, certains versets disent clairement qu’on ne peut forcer personne à croire (bien peu compatible avec : la conversion ou la mort, par les islamistes), ou encore que Dieu donne la foi à qui il veut (peu compatible avec la condamnation et l’infliction de peines « énormes » aux « mécréants » – malgré eux, donc. Et j’avoue ne pas apercevoir en quoi il serait vraiment impossible d’isoler ces versets « positifs » des autres (sans parler des versets éthiquement irréprochables), si ce n’est pour le musulman qui n’a que « la foi du charbonnier », mais non pour celui qui pense, et il en existe, heureusement. Dans un salmigondis, il est peut-être difficile, mais non impossible de faire le tri de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas

            Et puis, j’y songe, je suis également frappé par le fait que la fixation (extrêmement hostile) du Coran sur les « associateurs » marque presque chaque sourate et d’innombrables versets et pourrait bien expliquer beaucoup de choses (je ne compte plus l’incroyable nombre de fois où le Coran vitupère contre « association » et « associateurs »). Il me semble – pour m’exprimer comme le Coran – que, si je crois les deux « messages descendus » avant le Coran ET à la vie de l’au-delà, je ne suis pas exactement un mécréant, il ne m’est pas promis de finir dans le feu éternel, « quel beau séjour ». Il me semble que le Coran est ainsi d’abord marqué par une insistance frénétique à prôner le monothéisme. Quand je parle de frénésie, ce n’est pas pour contester le monothéisme en général et celui du Coran en particulier, tant, pour moi, au contraire, tout polythéisme (ne fût-il qu’atténué dans le culte des saints ou les anges) est en contradiction essentielle avec la notion même de divinité.

            Amicalement

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              1- « certains versets disent clairement qu’on ne peut forcer personne à croire » –> Soyez exégètes : d’où vient ce verset (car de mémoire, il est isolé) ? Quel contexte dans la sourate concernée ? Sa source : talmudique, christiano-hérétique ? Vous continuez à considérer le Coran comme un texte écrit par 1 seule personne. C’est un patchwork de traditions judéo-chrétiennes + réécriture califale.
              2- « bien peu compatible avec : la conversion ou la mort ». « Dieu donne la foi à qui il veut = peu compatible avec la condamnation et l’infliction de peines « énormes » aux « mécréants » –> Pourquoi, dans le même texte, une chose et son contraire ? Exégèse !
              3- Dans le Coran, « associateurs » = « chrétiens » (Voir « Naissance du Coran »). Le monothéisme du Coran est JUDÉO-chrétien, c-à-dire emprunté au judaïsme radicalisé des Esséniens. Il ignore le monothéisme de Jésus, qui révolutionne le judaïsme en appelant Dieu « Abba » (Cf « Mémoires d’un Juif ordinaire »). Coran et évangiles (passés au crible de la critique) n’ont pas le même Dieu.
              M.B.

    2. Jean Roche

      Trois remarques :

      1) les juifs et les chrétiens ont trouvé depuis fort longtemps des façons de s’inspirer de la Bible moins idiotes que de la prendre à la lettre (ce qui est rigoureusement impossible). C’est moins simple en Islam (y compris parce que le Coran est relativement moins atroce, ce qui finalement n’arrange rien).

      2) on a toute latitude (en tout cas on ne risque rien pénalement) au sein du Judaïsme comme du Christianisme, pour remettre dans leur contexte les passages à tendance totalitaire (Josué, Juges, etc.) et même soutenir qu’ils ont été fabriqués à une époque (Josias) où le royaume juif montait en puissance et nourrissait des velléités totalitaires, profitant de l’affaiblissement de l’Assyrie, velléités qui ont été fracassées par les armées égyptienne puis babylonienne.

      3) pour revenir au Coran, qu’un même texte présente des centaines de fois Dieu comme miséricordieux, indulgent, etc. et des centaines fois comme menaçant des plus effroyables et éternels châtiments ceux qui ne croient pas aveuglément à Sa parole et Son Prophète, c’est encore plus déstabilisant et aliénant que s’il se bornait à menacer. A noter que son caractère pardonneur est toujours invoqué dans les mêmes termes, alors que les supplices promis aux récalcitrants montrent une créativité délirante.

      Répondre
      1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

        1- Le Coran est beaucoup plus atroce que la Bible canonique. Il puise son atrocité dans les écrits esséniens, et les a développés.
        2- Aujourd’hui, oui. Mais souvenez-vous des procès & condamnations de la Renaissance… L’exégèse historico-critique n’est officiellement autorisée en catholicisme que depuis Divino Afflante, 1943.
        3- C’est là qu’une exégèse historico-critique est indispensable. Car pour les musulmans, TOUT le coran est parole de Dieu. Ils sont dans un véhicule à 2 moteurs, un qui tire vers le Nord et l’autre vers le Sud. Inconfortable.
        M.B.

        Répondre
  6. Jean - baptiste F.

    Cher Michel,
    Ne sont-ils pas simplement en train de faire leur révolution?
    Quand bien même les textes du Coran ne prônent, effectivement, ni la paix, ni la tolérance, leurs coeur semble penser le contraire…
    N’est-ce pas cela l’essentiel?

    Jean – baptiste F.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Il n’y aura pas de « révolution » tant qu’ils refuseront de dire la vérité sur le Coran (et son Prophète).
      Ils sont bien à plaindre : écartelés entre leur conscience éduquée par ce que nous appelons « les Lumières », dont il répète la litanie, et un texte fondateur & normatif qui dit le contraire.
      M.B.

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