Archives du mot-clé méditation

Jésus et l’identité de son ‘’Dieu’’ (Prier VI)

J’ai raconté ci-dessus la lente découverte de ‘’Dieu’’ par le peuple juif. Découverte de son identité ? Non, mieux que ça : découverte de la façon dont on pouvait entrer en relation avec lui. Il était le Père (Ab’ en hébreu) du roi-messie et de chaque Juif en particulier. Chacun était et se savait « fils de ‘’Dieu’’ ». Un père à la mode de l’Antiquité, certes, lointain et autoritaire, mais un père quand même.

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BOUDDHA : La méditation, splendeurs et limites (Prier II)

  « Dieu, est-ce toi qui veux notre souffrance ? Par ton silence tu es coupable d’avoir laissé faire le Mal, es-tu son allié ou son complice ? »

Ce cri poussé par Élie Wiesel au sortir des camps de concentration, c’était déjà celui du Bouddha, le jeune Siddhartha né en Inde au Ve siècle avant J.C. : « Pourquoi souffrons-nous ? Sommes-nous condamnés au Mal et à la souffrance ? Comment y échapper et trouver la paix intérieure ? » Après avoir cherché une réponse dans la religion brahmanique, dans son ascèse et ses pratiques, il lui a tourné le dos : la fin de la souffrance, dit-il, ne viendra « ni des dieux, ni des livres sacrés, ni des pratiques religieuses. » (1) Lire la suite

RÉSISTER ?

Nous venons de vivre un moment particulier dans l’histoire humaine. Depuis 1945, aucune guerre entre les grandes puissances signataires de la Charte des Nations-Unies. Quarante ans plus tard, ces ‘’Grands’’ créaient l’OMC pour réguler le commerce mondial. Naissait le Droit international et une ‘’Communauté Internationale’’ (en fait, les démocraties) qui prétendait établir et faire respecter certaines lois morales. Certes, depuis 1945 le canon n’avait jamais cessé de tonner sur la planète, les ‘’Grands’’ de se faire la guerre par ‘’petits’’ interposés. Mais enfin l’Europe restait un havre de paix et de démocratie libérale.

C’est fini, ce temps a pris fin. Nous sommes aujourd’hui revenus 60 ou 100 ans en arrière. N’ayant rien appris de nos souffrances et rien oublié de nos vieilles querelles.

Et il nous va falloir (ré)apprendre à (sur)vivre, c’est-à-dire à résister. Lire la suite

À UNE AMIE INCROYANTE (III) : Pourquoi le Mal et la souffrance ?

Dans nos conversations, tu revenais sans cesse à cet argument imparable : s’il y a un ‘’Dieu’’ créateur, si sa création est « toute bonne » comme l’affirme la Bible, pourquoi tant de maux et de souffrances sur terre ? ‘’Dieu’’ a-t-il créé Le Mal ? Et si ‘’Dieu’’ est amour, pourquoi tant de haines et de détresses ? Ce ‘’Dieu’’ nous a-t-il donc créés pour la souffrance ?  Lire la suite

LE IVe ÉVANGILE ET JÉSUS (I)

Il y a huit ans je publiais un court essai, Aux sources de l’évangile selon saint Jean, dans lequel j’exhumais du IVe évangile le texte le plus ancien du Nouveau Testament, écrit par le seul témoin oculaire du bref parcours de Jésus en Palestine entre l’an 30 et le 9 avril 33. Ce texte fragmentaire, éparpillé dans l’ensemble du IVe évangile, je l’ai appelé le récit du ‘’disciple que Jésus aimait’’. Ce récit seul m’intéressait, parce qu’il décrit un Jésus d’avant les corrections apportées à son image par les évangélistes puis la théologie chrétienne. Lire la suite

PÉDOPHILIE : L’ÉGLISE DANS LE GOUFFRE

   Le 5 octobre, une bombe éclatait en France. Le ‘’Rapport Sauvé’’ (1) rendait publique son enquête : depuis soixante-dix ans, plus de 200.000 enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres. Ce chiffre énorme montre qu’il ne s’agissait pas d’accidents isolés mais d’une pratique courante, et tacitement admise – puisque couverte par l’omerta du « secret de la confession ».

Omerta : « Cachez ce sein que je ne saurais voir »  Lire la suite

ACCOMPAGNER LES MOURANTS, TUTOYER LA MORT

  Un jour ou l’autre, nous aurons à accompagner un(e) mourant(e), membre de la famille ou ami(e) proche. Un jour ou l’autre la mort, idée abstraite, refoulée dans l’inconscient de nos peurs, un jour ou l’autre cette ‘’chose’’ maintenue dans l’oubli s’invitera bruyamment à nos côtés. Elle nous parlera, et on ne saura pas quoi lui dire. Mais elle deviendra terriblement proche, à ‘’tu’’ et à ‘’toi’’ avec nous.

Quand la mort fait irruption dans le paysage, que penser ? Lire la suite

RETOUR DU DÉSERT (II) : Monsieur le démon

Je l’ai dit dans l’article précédent : celui/celle qui pratique la méditation, quelle que soit sa forme ou ses modalités, fait l’expérience d’un état de conscience qui échappe au raisonnement, aux déductions savantes, aux représentations, aux pensées ordinaires ou triviales. La méditation met en contact (fut-ce brièvement, fut-ce inconsciemment) avec le monde au-delà des apparences.

Une fois franchie sa première étape (le silence des pensées), il y a autant d’expériences que de méditants. Les adeptes du bouddhisme chemineront, avec le « rien », au plus profond d’eux-mêmes puis de la réalité cosmique. Les judéo-chrétiens verront s’offrir à eux une tout autre expérience : la rencontre d’un au-delà peuplé d’êtres invisibles aux yeux mais très réels et très présents.

Comment les rencontre-t-on ? Comment peut-on être sûr qu’on n’est pas victime d’une illusion, d’une autosuggestion, d’un accès de schizophrénie ou de désordre mental ? Et si l’on pense être psychologiquement équilibré, comment savoir si cette expérience n’est pas provoquée par le démon ou toute autre puissance maléfique ? Lire la suite

RETOUR DU DÉSERT (I): l’expérience

 La « traversée du désert » : certains la subissent, d’autres la choisissent. Temporaire, durable ou définitive, c’est un ingrédient indispensable à toute aventure humaine.

Il n’y a pas de vie à sa juste hauteur d’homme ou de femme sans passage par le désert.

Point n’est besoin pour s’y rendre de prendre l’avion, d’organiser des caravanes de chameaux, de coucher sous la tente. Le désert est d’abord une attitude de l’esprit et de l’âme. C’est l’éloignement de tous les faux-semblants, des gadgets dont nous nous entourons et que nous croyons indispensables. C’est l’abandon des repères habituels de la vie sociale. On ne va pas vers le désert, on l’appelle à soi. Lire la suite