Archives du mot-clé Bouddhisme

ADIEU, ET À BIENTÔT

En 1974, quand j’ai commencé à préparer ma thèse en doctorat, nous étions très peu, nombreux en France à nous intéresser au fait que Jésus était Juif. « Juif, le fondateur du christianisme ? Jamais de la vie, vous n’y songez pas ! » Et de fait, à Rome, ma thèse fut refusée. J’y affirmais que si Jésus était Juif, son enseignement était celui d’un Juif à des Juifs et non pas d’un Dieu à des chrétiens. Cette thèse bouleversait notre lecture des Évangiles, ce qu’on croyait savoir d’eux et des origines du christianisme. Lire la suite

Y A-T-IL DES SIGNES DE L’AU-DELȦ ? (II)

En 1975 le Dr. Raymond Moody publia une enquête sur La survie de la conscience après la mort du corps. Il décrivit un ensemble de phénomènes ressentis par des personnes ranimées après constatation de leur mort clinique et les appela NDE, « Near Death Experience » – en France EMI, « Expérience de Mort Imminente ».

Haraldsoon et Osis décidèrent d’élargir son étude pour lui donner une base plus scientifique. Ils lancèrent une gigantesque enquête, menée conjointement aux USA et en Inde sur des milliers de cas d’EMI. Leurs conclusions confirmaient les travaux de Moody, j’en ai rendu compte dans ce blog. Lire la suite

Jésus et l’identité de son ‘’Dieu’’ (Prier VI)

J’ai raconté ci-dessus la lente découverte de ‘’Dieu’’ par le peuple juif. Découverte de son identité ? Non, mieux que ça : découverte de la façon dont on pouvait entrer en relation avec lui. Il était le Père (Ab’ en hébreu) du roi-messie et de chaque Juif en particulier. Chacun était et se savait « fils de ‘’Dieu’’ ». Un père à la mode de l’Antiquité, certes, lointain et autoritaire, mais un père quand même.

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BOUDDHA : La méditation, splendeurs et limites (Prier II)

  « Dieu, est-ce toi qui veux notre souffrance ? Par ton silence tu es coupable d’avoir laissé faire le Mal, es-tu son allié ou son complice ? »

Ce cri poussé par Élie Wiesel au sortir des camps de concentration, c’était déjà celui du Bouddha, le jeune Siddhartha né en Inde au Ve siècle avant J.C. : « Pourquoi souffrons-nous ? Sommes-nous condamnés au Mal et à la souffrance ? Comment y échapper et trouver la paix intérieure ? » Après avoir cherché une réponse dans la religion brahmanique, dans son ascèse et ses pratiques, il lui a tourné le dos : la fin de la souffrance, dit-il, ne viendra « ni des dieux, ni des livres sacrés, ni des pratiques religieuses. » (1) Lire la suite

PEUT-ON COMMUNIQUER AVEC NOS MORTS ?

 M. me raconte que sa mère dit bonsoir à son mari, puis s’effondre : la mort était là. Deux jours après, son mari, homme au cœur humble, la voit à côté de lui. Elle est éclatante de lumière et lui affirme : « Ne sois pas triste. Traverse tranquillement ces journées. Sache que maintenant je ne suis plus de la terre, mais du ciel. (1)

C’était en mars 1945. Jeune jésuite, j’étais alors à Berlin qui croulait sous les bombes. Soudain j’entends tambouriner à la porte. J’ouvre et vois un jeune homme, son visage nettement éclairé par les incendies : « Vite, allez à tel endroit, mon père est en train de mourir ! » J’y cours et dans les décombres je trouve un homme âgé, déjà mort. Dans sa poche, un portefeuille. En tombe la photo du jeune homme aperçu à l’instant. Au dos de la photo, une ligne : « Mon fils, mort sur le front russe en 1943 ». (2) Lire la suite

IDENTITÉ ET RELIGION (II). La laïcité à l’épreuve

  En l’an 63 avant J.C., Jules César acheta le vieux titre de Pontifex Maximus qui le mettait à la tête des prêtres de la religion d’état. Ses successeurs reprirent le titre, mais aucun empereur n’a jamais gouverné au nom d’un dieu quelconque, ou considéré qu’il recevait son pouvoir d’un dieu. Ni même qu’il établissait un pont entre dieu et les hommes, comme on le dit parfois. Mais plutôt que cette charge honorifique confirmait son aptitude à exercer le pouvoir impérial (1). Il n’y a jamais eu dans l’Empire romain de théocratie puisque sa religion, purement formelle, acceptait tous les dieux.

Et Jésus inventa la laïcité
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M.Y. Bolloré et O. Bonnassies, DIEU, LA SCIENCE, LES PREUVES (IV) : Pauvre Jésus !

Le chapitre 18 de Dieu, la science, les preuves pose la question « Qui peut être Jésus ? ». Les deux auteurs, ingénieurs et rationalistes, campent ainsi le décor : « Contrairement aux chapitres scientifiques [qui précèdent], tout le monde ici peut arriver à une conclusion par ses propres moyens… Cher lecteur, prenez place parmi les jurés, l’audience commence » (p. 384). Autrement dit, bien qu’ils prétendent que « ce livre a une seule méthode, la raison et la science », ils ne traiteront pas la question brûlante de l’identité de Jésus de façon scientifique. Mais accoudés à la buvette du Prétoire. Lire la suite

PÉDOPHILIE : L’ÉGLISE DANS LE GOUFFRE

   Le 5 octobre, une bombe éclatait en France. Le ‘’Rapport Sauvé’’ (1) rendait publique son enquête : depuis soixante-dix ans, plus de 200.000 enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres. Ce chiffre énorme montre qu’il ne s’agissait pas d’accidents isolés mais d’une pratique courante, et tacitement admise – puisque couverte par l’omerta du « secret de la confession ».

Omerta : « Cachez ce sein que je ne saurais voir »  Lire la suite

DE GRAND MATIN, LE JOUR DE PÂQUE … (Jean, chap. 20)

« Le matin, étant encore ténèbre, Marie de Magdala vient au tombeau… » (1) Marie-Madeleine, qui avait assisté au supplice de Jésus de loin (on n’avait pas le droit de s’approcher des crucifiés) a suivi son petit cortège funéraire jusqu’au tombeau. Elle a vu qu’on le fermait en roulant la lourde pierre devant l’entrée. La fête juive de Pâque se terminant notre dimanche au lever du soleil, pendant cette fête nul ne pouvait s’approcher d’un tombeau sous peine d’impureté majeure. Quand, à l’aube ténébreuse, elle vient pleurer le mort, Marie-Madeleine devance l’heure de quelques minutes – mais elle s’aperçoit que d’autres l’ont précédée. Lire la suite

ACCOMPAGNER LES MOURANTS, TUTOYER LA MORT

  Un jour ou l’autre, nous aurons à accompagner un(e) mourant(e), membre de la famille ou ami(e) proche. Un jour ou l’autre la mort, idée abstraite, refoulée dans l’inconscient de nos peurs, un jour ou l’autre cette ‘’chose’’ maintenue dans l’oubli s’invitera bruyamment à nos côtés. Elle nous parlera, et on ne saura pas quoi lui dire. Mais elle deviendra terriblement proche, à ‘’tu’’ et à ‘’toi’’ avec nous.

Quand la mort fait irruption dans le paysage, que penser ? Lire la suite