LE DIABLE EXISTE-T-IL ? Les mystiques (II).

Les commentaires au précédent article résument bien nos réticences à admettre l’existence d’une puissance maléfique personnalisée, et notre rejet viscéral d’une telle réalité. C’est toute notre culture, notre éducation rationaliste et scientifique qui s’opposent à l’idée d’un ou plusieurs diables acharnés à nous faire souffrir et à nous perdre. On invoque le « déterminisme scientifique », on dit que « Satan décrit plus une situation qu’un être démoniaque », on parle d’adversité, de destin, de fatalité, d’hypertrophie de l’égo – bref, de forces impersonnelles, aveugles et incontrôlables dont nous subissons les méfaits. On rappelle le vieil argument : « Dieu est bon, donc il ne peut être l’auteur du Mal. » Il nous a dotés d’un libre arbitre, c’est nous qui en usons mal et sommes responsables de tout.

Ces arguments sont battus en brèche par le regard porté sur l’histoire de notre planète, par la relecture de nos vies personnelles et par les expériences hors normes des mystiques.

Qu’est-ce qu’un mystique ?

Toutes les religions, toutes les cultures ont eu et ont encore leurs mystiques, que Siddhârta appelle des ‘’Éveillés’’. Ces mystiques-éveillés sont des hommes et des femmes pour qui la frontière entre le monde visible et le monde de l’invisible n’existe plus. Nous autres nous vivons dans un monde d’apparences, soumis à nos cinq sens. Les mystiques franchissent la barrière des apparences, ils tutoient le monde invisible et ceux qui l’habitent. D’où les phénomènes dont ils sont coutumiers, que nous appelons paranormaux parce qu’ils se situent en-dehors de nos normes rationnelles. D’où aussi le danger d’illuminisme pour les autres, un attrait irrationnel pour le merveilleux, une tendance à la magie que les institutions condamnent comme dangereuses. l’Église catholique s’est toujours méfiée de ses mystiques et soumet leurs témoignages à un examen rigoureux, soupçonneux. C’est pourquoi toute publication sur le cas d’Yvonne-Aimée de Malestroit a été interdite ou étroitement surveillée dès sa mort, en 1951.

Aucun mystique ne choisit de l’être, tous s’en plaignent et cherchent à cacher les manifestations paranormales dont ils sont l’objet. Chacun(e) est soumis à des souffrances morales et parfois physiques, qui sont à la fois la marque de leur vocation singulière, et le prix qu’ils payent pour l’assumer jusqu’au bout. L’expérience mystique semble indissociablement liée à la souffrance.

La souffrance et Le Mal

Jeune prince gâté et préservé, Siddhârta rencontre un jour la souffrance sous sa forme la plus commune, le triple échec de la déchéance, de la maladie et de la mort. Il comprend alors que la souffrance est universelle, qu’elle accompagne chacun de nous, de sa naissance à sa mort, comme une fatalité indépendante de nos volontés. C’est quand il décide de lutter contre elle, d’en venir à bout, qu’il devient un Bouddha – un Éveillé.

C’est aussi la rencontre de la souffrance qui donne à Jésus sa stature définitive d’Éveillé. Quand il quitte Jean-Baptiste pour aller au désert, il est brutalement confronté aux passions humaines qui dormaient en lui, pouvoir, argent, plaisir. Ici les évangiles ne laissent rien entrevoir de ses sentiments intimes, mais sa lutte contre la tentation a été violente, douloureuse. Puis il quitte le désert et se trouve en face, dans la synagogue de Capharnaüm, d’un homme possédé par le Satan. (Mc 1, 21) Ils s’identifient l’un l’autre, et c’est seulement alors que Jésus peut le chasser, mettant un terme aux souffrances du possédé.

Cette identification dès le départ lui a été facilitée par son éducation juive. En revanche, il a fallu un certain temps à Siddhârta pour mettre un nom sur l’auteur de la souffrance : il l’appelle le Mara – l’équivalent hindou du Satan juif.

Dès lors, ces deux Éveillés sont envahis par une force qui leur est commune, la compassion. Mis en présence des foules juives, Jésus est bouleversé : « À leur vue il fut ému dans ses entrailles (1) car ils étaient comme des brebis sans berger. » (Mc 6,34) Et devant le tombeau de son ami Lazare « il fut violemment ému intérieurement, se troubla, et pleura. » (Jn 11)

Ce n’est pas par une suite de raisonnements, par une déduction abstraite, que Siddhârta et Jésus ont reconnu dans une personne du monde invisible l’auteur de toute souffrance : c’est par une expérience vécue, qui a bouleversé leurs schémas mentaux et qui en a fait des êtres de compassion. Cette capacité à faire sienne la souffrance d’autrui est la marque de tous les mystiques. Elle décuple de façon inouïe l’aspect douloureux de leurs vies. Ils ne l’acceptent que parce qu’ils ont su reconnaître la réalité du Mal personnifié – un ou plusieurs démons qui s’attaquent à eux et contre lesquels ils luttent de toutes leurs forces. Conscients qu’ils participent ainsi au gigantesque combat cosmique du Mal contre ‘’Dieu’’.

Les mystiques et nous

Quel crédit pouvons-nous leur apporter ? Pouvons-nous tirer des enseignements de leurs expériences hors-normes ? Tous ont entendu leur appel alors que la situation religieuse et politique dans laquelle ils vivaient était chaotique. Pour Jeanne d’Arc c’est « la grande misère de France », pour François d’Assise une « Église qui tombe en ruines » (parole que lui adresse le crucifix de San Damiano.) Pour Thérèse d’Avila c’est la contre-réforme et l’Inquisition, pour le Curé d’Ars les guerres napoléoniennes, pour Thérèse de Lisieux l’essor d’une laïcité agressive, pour Yvonne-Aimée de Malestroit la rencontre de la condition ouvrière, puis la deuxième guerre mondiale où sa participation à la résistance lui vaudra d’être arrêtée et torturée par la Gestapo.

            Bien avant eux, Siddhârta avait tenté de s’interposer dans les conflits entre roitelets hindous. Et Jésus a vécu dans une Palestine occupée par les Romains, oppressée par un haut-clergé collaborateur. C’est parce qu’il les a dénoncés et qu’il a été assimilé aux Zélotes (les Résistants de l’époque) qu’il sera arrêté et crucifié comme agitateur politique. (2)

            Les mystiques catholiques constatent que leur Église est en mauvais état. Certains (François, Thérèse d’Avila) ont voulu la réformer, mais aucun n’a remis en cause sa hiérarchie. Tous se sont soumis à elle, fut-ce dans la douleur. Conscients de leur impuissance à redresser le vieil arbre, ils ont situé leur action sur le plan qui était le leur, l’intrusion de l’au-delà dans leurs vies. Ils se sont offerts pour être le champ de bataille où pouvait se livrer sans restrictions la lutte contre Le Mal, acceptant délibérément d’être blessés, détruits par la violence du combat comme l’atome dans une bombe atomique. Et comme cette bombe, ils ont dégagé une énergie extraordinaire – dont ils n’étaient pas conscients.

L’aiguillon de la chair

            Dans ce combat le diable possède deux armes puissantes, l’appétit pour l’argent-et-le-pouvoir, et le désir sexuel. L’argent, il est facile de s’en séparer, le pouvoir d’y renoncer. Mais la pulsion sexuelle est inscrite dans chacune de nos cellules. Plusieurs mystiques hommes, Augustin, François d’Assise, Charles de Foucauld, s’y sont livrés sans retenue avant leur conversion. Les femmes (est-ce plus facile pour elles ?) n’ont jamais souillé une chasteté rigoureuse. Mais chez tous, leur rencontre avec le monde de l’au-delà s’exprime en termes quasi érotiques dont les psychiatres font leurs délices. Refoulement, sublimation ? Extases ressemblant à la jouissance sexuelle ? Et puisque la souffrance accompagne toujours la jouissance, sadomasochisme ? C’est la grille d’analyse des psychiatres. Ils n’admettent pas que l’expérience mystique puisse réussir là où si souvent ils échouent.

Car les mystiques se montrent étonnamment équilibrés dans une chasteté qui défie toutes les règles de la psychiatrie, et remarquablement féconds dans une vie d’activités trépidantes. Jeanne d’Arc délivre Orléans, couronne le roi, cloue le bec des inquisiteurs par ses réponses d’un bon sens imperturbable. François et Thérèse d’Avila fondent de grands ordres religieux, le curé d’Ars fait de sa paroisse la plus prospère (et la plus célèbre) de France, Yvonne-Aimée redonne vie à sa communauté, crée un hôpital, abrite des résistants, tient tête à la Gestapo – elle sera décorée par le général De Gaulle, l’Angleterre, les États-Unis…

            Les mystiques ont la tête au ciel, mais ils ont les pieds sur terre, et solidement. Ce ne sont ni des névropathes, ni des refoulés. Ils font preuve d’un équilibre et d’un bon sens que bien des psychiatres pourraient leur envier.

L’impossible parole

L’une des difficultés qu’ils éprouvent, c’est qu’ils ne trouvent pas les mots pour dire leur expérience. Pour nommer l’au-delà des apparences, le langage humain n’a plus de sens. Ils tentent de ressusciter ce qu’ils ont vécu avec des phrases, mais peinent tristement sur des qualificatifs inertes. Sauf Jean de la Croix, ils n’ont aucune formation intellectuelle, philosophique ou théologique. L’expérience vécue du mystère, la rencontre physique avec les habitants du ‘’monde d’après’’ passent avant la tentative d’élucidation intellectuelle. Pour dire quelque chose de cette rencontre et de la joie qu’elle leur procure, François chante, l’intellectuel Jean de la Croix écrit des poèmes : chacun sent que les mots sont incapables de rendre compte de ce qu’il a vécu.

De plus ce sont des gens de leur époque, vivant dans un milieu souvent fermé – communauté religieuse ou Église de leur temps. Nous qui lisons leurs témoignages, nous sommes confrontés au baroque de la Thérèse espagnole, aux mièvreries de la Thérèse normande, aux conventions d’Yvonne-Aimée la bretonne. Mais ne nous y trompons pas : derrière les styles convenus de chaque époque, la puissance de leurs expériences fait éclater le carcan du langage. Sous le sable, il y a des rivières de diamants.

Les mystiques sont parmi nous

Eux-mêmes le reconnaissent, il y a des degrés dans l’expérience mystique. Le mysticisme extra-ordinaire (visions, extases, paroles divines) d’une Jeanne d’Arc ou d’une Thérèse d’Avila. Les attaques féroces et spectaculaires du démon contre François, le curé d’Ars, Yvonne-Aimée. Aucun n’y attache d’importance, tous disent que ce n’est qu’un à côté de leur expérience, un à côté secondaire.

Et puis il y le mysticisme ordinaire des gens ordinaires, vous et moi. Ceux qui savent (intuitivement, sans le théoriser) que le monde ne se limite pas à ce qu’ils voient, à ce que la science décrit, à ce que l’intelligence peut mettre en formules. Ils s’évadent (disent-ils) de ce monde matériel par la poésie, par l’arrêt devant la beauté, par la rêverie. Les jeunes enfants sont souvent aptes à ce saut dans l’irrationnel. En fait, ces mystiques ordinaires ne s’évadent pas : ils quittent une prison mentale pour entrer dans le monde de l’invisible, qui leur devient (pour un instant) aussi réel que l’autre.

C’est pourquoi les grands mystiques, une fois écartés les phénomènes paranormaux qui leur sont propres, ont quelque chose à nous dire. Qu’il y a une autre dimension du monde, que nous sommes faits pour y pénétrer. Que la mort n’est plus à craindre quand on sait qu’elle n’est pas une fin de ténèbres mais l’entrée, enfin, dans le ‘’monde d’après’’ où le diable n’aura plus prise sur nous, d’où la souffrance sera bannie, la joie parfaite et infinie.

                                                           M.B., 7 décembre 2016
 (1) En grec esplanchnisté, de splanchna, les entrailles.
(2) Je développe cela dans Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire (Dans le silence des oliviers).

 

47 réflexions au sujet de « LE DIABLE EXISTE-T-IL ? Les mystiques (II). »

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  7. Ping : L’HUMOUR FACE À L’OPPRESSION : le rire de Jeanne d’Arc | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique

  8. Nadab

    J’ai toujours été surpris par cette tendance dualiste persistante dans les milieux chrétiens. Dieu ne serait pas l’auteur du mal. Nous pouvons pourtant lire le contraire au chapitre 45 d’Isaïe (verset 7). Et si, dans la Genèse, il y a l’image du serpent, c’est bien la tentation de désobéir à la volonté divine qui anime Ève. Et après avoir refusé le sacrifice de Caïn, l’Éternel ne lui recommande-t-il pas de lutter contre le désir du péché, qui est « tapi à sa porte ». si dieu est bien l’auteur du mal, il ne saurait être tenté par le mal, c’est bien ce que dit Jacques dans son épitre (1, 13) et de continuer :
    « Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise.(14)
    Et après que la convoitise a conçu, elle engendre le péché; et le péché étant consommé, engendre la mort. »(15)
    Je dois humblement avouer que tout le reste ne paraît que fariboles et séquelles de manichéisme.

    Pour ce qui est des mystiques, je ne saurais rien en dire de plus que ce qu’en disait l’immense Martin BUBER. Il faut lire et relire « Ich und Du » et retourner la vie de ce monde.

    Bien humblement vôtre.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Il y a dans l’Ancien Testament une ÉVOLUTION, depuis les textes que vous citez et le Livre de Job. Elle prend naissance chez les prophètes, dont Jésus se considère explicitement comme l’héritier et le continuateur. Chez lui, « Dieu » est notre père, nous sommes ses enfants chéris, la relation filiale écarte tout dualisme (la « famille » est une). Le manichéisme, comme le gnosticisme, a ignoré cet enseignement de Jésus.
      Merci, M.B.
      P.S. : comme je le rappelle, les mystiques sont des gens extrêmement insérés dans la vie de ce monde.

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      1. Nadab

        Voilà bien le désaccord entre nous et peut-être au-delà mon désaccord avec le christianisme.
        En effet, la lecture de la Bible, d’un bout à l’autre me semble délivrer le même message.
        Le rapprochement que je viens de faire entre la Genèse et l’épitre de Jacques me semble bien le confirmer. Dieu peut y être un bon père, un vengeur, un destructeur, un amant passionné, un législateur et j’en passe. Cela reflète essentiellement la tentative désespérée de l’humanité d’une description qui lui est impossible de l’invariant en qui tous les contraires sont unis. Relisez Maïmonide en son Guide des égarés. Mais, de chaque circonstance de l’Histoire naît un langage nouveau. Buber le dit mieux que moi : »Dans la réponse de Dieu, tout, et le Tout lui-même, se révèle comme étant un langage. »
        Et si nous lisons ce que l’on nomme le Nouveau Testament, nous y verrons que si Dieu peut être le tendre père de l’enfant prodigue, il peut tout aussi bien être décrit comme celui qui fait mettre à mort torturer ou jeter en prison. Il faut lire toutes les paraboles et jusqu’au bout !
        L’Histoire, après Jésus, n’est pas tant celle d’un message nouveau que sa diffusion possible au-delà d’israël après la chute du Temple, soixante-dix ans après sa naissance. Malheureusement, et là nos avis se rapprocheront, cela a conduit à la naissance de toute une « théologie » farfelue que vous connaissez mieux que moi et par là au christianisme, et à l’islam sa conséquence naturelle.
        Bonne soirée.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          L’exégèse biblique consiste précisément à démêler dans le texte ces traditions qui semblent s’opposer. A identifier les époques, les milieux d’origine et parfois les auteurs. Ce qui permet de mettre en lumière le message de Jésus lui-même. Le travail est suffisamment avancé pour qu’on en fasse une première synthèse, que je propose dans mes bouquins. Le grand Maïmonide, comme Buber, sont le reflet d’une époque et de ses polémiques.
          M.B.

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  9. Debanne

    Cher Michel Benoit,

    Je ne résiste pas au plaisir d’amener ma petite pierre dans ce débat à propos du « diable » :

    …(…) »Baudelaire suggère que le plus belle ruse du diable c’est de nous persuader qu’il n’existe pas. On peut dire, tout simplement, que le diable existe. On n’a pas besoin de lui prêter une capacité à ruser. Il ne trompe personne. Le diable dit la vérité. Celle de l’inconscient. (…)

    Pour le reste, je pense que celui qui y croit (au diable) c’est bien parce que cela l’intéresse au plus profond de lui. Qu’il trouve un bénéfice secondaire comme on dit chez vous. Effectivement, c’est pour ne pas savoir, pour ne pas connaître ses turpitudes ou je ne sais quoi. Celui qui croit au diable, c’est qu’il lui est sûrement utile à quelque chose et, à mon avis, à quelque chose d’important. Au sens de sa vie ou, plus exactement, au non-sens de sa vie. Probablement qu’il ne croit en rien d’autre.
    J’ai toujours remarqué que ces personnes qui s’accrochent au diable, c’est bien parce qu’elles n’ont rien ailleurs. Et nous, on se disait : « Plutôt le diable que le vide » pour employer une expression que j’ai entendue dans ma pratique. Le vide est insupportable. Alors pour eux le diable est très utile (…) »…

    In, Le diable, l’exorciste et le psychanalyste. Conversations sur le mal et la possession, Maurice Bellot, Alberto Velasco, Ed. Favre, 2016, pp. 106-107 notamment.

    Bonne lecture à tous,
    Amicalement,

    H de D.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Je ne « crois » pas u diable (je ne « crois » en rien), mais je constate. Les faits d’expérience ont bouleversé mes convictions intellectuelles : tant pis (ou tant mieux) pour moi.
      M.B.

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      1. Debanne

        Cher Michel Benoit,

        Je relis avec grande attention votre introduction. Néanmoins, je doute que deux de vos affirmations : « relecture de nos vies personnelles » et « expérience hors normes des mystiques », soient pertinentes. Quant à l’histoire de la planète, qui peut prétendre la connaître intégralement ? Personne !
        En quoi la relecture de nos vies personnelles, et selon quel(s) principe(s), systématiseraient-elles, réifiraient-elles la présence d’un être maléfique à l’oeuvre ?
        En quoi l’expérience hors normes (selon vous…) des mystiques montrerait-elle l’existence d’un personnage malfaisant ?
        Je trouve que votre généralisation du particulier à l’ensemble des êtres humains est discutable.

        Comment relisez-vous votre vie ? A partir de quel principe objectif ? Vous ne précisez pas et c’est dommage. Avez-vous un témoin de cette relecture ou la faites-vous vous même ? Et la suggestibilité comment y échappez-vous ? Et les oublis mémoriels ? Il y a là, a priori, un tour de force peu démonstratif et hautement personnel de votre manière d’aborder cette possibilité. Il n’en reste pas moins que l’expérience professionnelle qui est la mienne (et qui n’est pas vraiment généralisable) me montre que « tant de personnes se racontent des histoires à eux-mêmes », qu’il est difficile d’admettre que faire soi-même le point sur sa vie personnelle de manière objective et incontestable est d’une difficulté extrême (voire impossible). L’être humain est d’une telle complexité, il est structuré de manière abyssale !…

        Quant aux « mystiques » que vous convoquez, votre article en utilise très peu. Sont-ils à ce point si peu nombreux ? Et à partir de quel(s) principe(s), ou selon quelles vertus, ces personnes auraient-elles des pouvoirs extra-ordinaires ? Surtout lorsque vous restituez leurs états antérieurs : comportements, sexualité (qui représente d’ailleurs toujours un élément signifiant plus présent chez les hommes que chez les femmes. Curieux non ?!…), etc…

        Si vous saviez le nombre de personnes qui voient, entendent, ressentent, sentent, vivent selon eux des choses hors du commun, vous seriez surpris. Sont-ils des « mystiques » ? Je n’en sais rien. Mais la production mentale des hommes est tellement abondante sans être forcément pathologique, que les « mystiques » que vous citez font parfois pale figure à côté de ceux que nous entendons régulièrement.
        Mais nommer c’est faire exister n’est-ce pas ? Aussi, qui parle ? Et à partir d’où ? Selon quelle position sociale, intellectuelle, expérientielle ? Selon quelle trajectoire sociale ? Et avec quels mots ? Et dans quels champs sociaux ? Voilà ce qu’il faudrait d’abord analyser pour tenter de démontrer…

        Les « psy » qu’ils soient psychiatres ou psychologues (Les vrais : c’est à dire, ceux qui ont un doctorat et 10 à 12 ans d’études derrière eux, fait de la recherche, publié et enseigné à l’université. Les autres : ceux qui se sont « contentés » du Master et de cinq petites années d’études, quelle légitimité ont-ils pour prétendre distinguer le normal du pathologique ? Ajoutons que le fait d’avoir fait une analyse rajoute de la compétence.), ne pathologisent pas comme vous semblez le concevoir « l’expérience mystique ».
        Elle existe sous des formes multiples. Et aujourd’hui on se réfère aussi à l’ethno-psychiatrie et à la sociologie-clinique compte-tenu de la complexité et la multiplicité des productions mentales humaines… La connaissance de l’inconscient social, de l’inconscient cérébral et de l’inconscient psychique sont plus que jamais au programme !

        Non, les « mystiques » ne sont pas les concurrents des psys… Et les récits romancés de leur histoire n’ajoutent pas à l’élucidation de la vérité objective qui nous manque cruellement pour analyser leurs trajectoires familiales et sociales. Surtout s’agissant de gens d’église ! Je ne peux pas développer davantage ce point, hélas…
        Seule la maladie mentale est pathologique. Le reste, ce qui empêche de vivre normalement, peut faire l’objet d’une prise en charge spécialisée mais à la libre demande des gens concernés.

        Je ne doute pas un seul instant que pour vous le « diable » existe puisque vous l’affirmez et le nommez. Mais il me semble que cette manière de subsumer votre histoire personnelle, et de subrepticement l’appliquer au plus grand nombre, s’apparente plus à une construction idéologique qu’aux démonstrations rigoureuses auxquelles vous nous aviez habitués.

        Amicalement,
        H de D.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Ouh la ! En vrac : 1- L’histoire de l’humanité s’est d’abord écrite dans des mythes comme Gilgamesh ou le début de la Bible. Tous ces mythes (écits par des gens à partir de leursz expériences) font une place au démon. 2- Lequel je crois avoir rencontré à l’oeuvre dans ma vie, après une relecture tardive (et émiçnemment subjective) de ladite vie. 3- Je parle des quelques mystiques que je connais pour les avoir longuement fréquentés, bien sûr il y en a beaucoup d’autres. 4- Ceux-là ne sont pas des malades mentaux. 5- et pour conclure : vous confondez « démonstration rigoureuse » et « analyse LOGIQUE ». Les phénomènes humains, qui échappent à la logique logicante, peuvent cependant être analysés rigoureusement.
          Dans mon roman à paraître « La danse du Mal », vous trouverez une réflexion sur ces sujets sous forme de polar.
          M.B.

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          1. Debanne

            Cher Michel Benoit,

            Vous avez parfaitement raison, il s’agit bien de votre logique et uniquement de la votre. Formé dans l’une des universités les plus prestigieuses du monde, mon holisme a ses limites mais ma démarche scientifique, et de scientifique, n’est faite que de logique épistémologique et de rigueur…
            Et la pulsion épistémologique ne s’oppose pas à la pulsion sexuelle comme beaucoup le croient… On apprend tout par corps (et par coeur pour les révisions en vue des examens et concours…).
            Quant au mythes, on apprend en philo dès le lycée qu’ils sont « fondateurs »…
            Néanmoins, à en rester aux mythes on en serait encore à la Terre plate et au géocentrisme. Heureusement que les sciences et leur démarche logique sont passées par là ! Vous avez pourtant démystifié le mythe de Jésus fils de Dieu…
            Déconstruisons les mythes afin de savoir ce qui se cache derrière les apparences. Et la période actuelle, envahie du retour de l’obscurantisme des religions de toutes sortes, mérite qu’on s’y attaque sérieusement : votre livre sur l’islam y participe activement.
            Bon, j’ai horreur des romans policiers que je ne lis jamais, mais je me ferai un plaisir de déguster votre prochain roman.

            Amicalement,
            H de D.

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    2. Lucien Martin

      La pensée de Baudelaire (que je connaissais, sans savoir qu’elle était de lui, je l’avoue) m’amuse comme un jeu de l’esprit. Rien de plus.

      Bien entendu, je ne peux la prendre au sérieux ; d’une certaine façon, elle me fait penser (et sourire) comme le fait la preuve de l’existence de Dieu selon saint Anselme (reprise paraît-il et affinée par le grand mathématicien Kurt Gödel). Avec ce genre de raisonnement, on peut prouver tout ce qu’on veut. Et même le contraire.

      Cela dit, peut-être avez-vous raison de penser que certains ne croient au diable que pour combler un vide, faute d’avoir autre chose. D’une certaine manière, on pourrait ainsi définir ma négation du Diable : j’ai autre chose, puisque je ne parviens pas à concevoir l’Univers sans une intelligence transcendante, si transcendante, si infinie (si l’on peut dire la chose comme cela), que, corrélativement selon moi, le Diable m’apparaît impossible.

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  10. Roland Leblanc

    «Je suis de ces gens ordinaires qui cherchent la vérité au quotidien; et qui ont le temps d’y consacrer un peu de temps. Depuis 2012, étant retraité, j’ai eu l’occasion de m’initier au Tarot et à la Numérologie. Bien que néophyte dans cet art nouveau, je progresse néanmoins dans la compréhension de tout ce qui m’entoure. J’ai entrepris l’étude de ces deux disciplines pour connaître mieux , et les gens et comment ça marche … le domaine du vivant. Là où j’en suis rendu, je dirais que le diable me semble plus être le bon diable ; au sens de celui qui aide tous et chacun à cheminer sur le chemin de Vie. J’oserais affirmer que le bien et le mal travaillent ensemble , et, qu’ils font partie de la Vie. Vivre est cet état , où, nous nous devons d’apprendre de la Vie ce qui est à apprendre. J’ai appris quant à moi, que la Vie est dualité . Penser que le mal peut être évité, me semble utopique quant à moi. Je crois que nous logeons tous à la même étoile , comme on dit, ou plutôt que nous logeons sur la même terre , avec . le défi de concilier en chacun de nous le bien et le mal; qui sont deux aspects de la réalité, la Réalité. Étant tous inter=reliés au fond, je dirais que nous pouvons avec un peu de volonté développer nos forces intérieures, pour , ensuite mieux adapter notre comportement pour composer avec la réalité faite de dualité. La carte du Tarot qui rend le mieux cette idée que j’énonce est l’arcane 11, la Force.
    Note: La douceur vient à bout de la bête… En nous, notre moi intérieur peut aider à concilier notre duelle identité , pour que nous assumions mieux la Réalité. Le Tout reste Mystérieux , je vous l’accorde.
    Sur ce : Bon chemin de Vie. »
    Roland

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Vous rejoignez tout un courant de la pensée juive pour lequel le démon a été créé par « Dieu » pour nous inciter à nous tourner vers Lui.
      M.B.

      Répondre
  11. Jon Jon

    D’humeur argumentative…

    Tout d’abord je pense qu’il faille se mettre d’accord sur le point de la conceptualisation des choses: en réalité si une « puissance maléfique personnalisée » existait bien, cela supposerait également qu’existe une « puissance bénéfique personnalisée », et si l’on entend par « personnalisée », incarnée, matériellement, sur terre, alors satan existe à notre image, tout comme dieu, tout comme ils ont été représentés de tous temps, des êtres sensiblement différents aux hommes physiquement, mais tout à fait capables de leur ressembler… Pour ma part notre tendance à personnifier humainement les « êtres invisibles » a au départ été un moyen d’expliquer aux non initiés et aux gens simples des concepts qui les dépassaient, qui nous dépassent toujours; ça n’est en réalité aucunement une question de connaissance théorique ou de culture, mais d’expérience personnelle supposant des qualités particulières. Aujourd’hui comme hier, le dogmatisme régnant du christiannisme à l’hindouisme péreclite sur le terreau de l’ignorance humaine, du blocage de chacun pour atteindre un niveau supérieur de qualité d’être. Donc c’est soit les deux existent ensemble, soit ils n’existent pas, ensemble, dans la forme physique, pour résumer. Et là je pense que la conclusion est assez claire sur ce point.

    Par ailleurs satan dans le judaisme est très peu usité, il est un personnage quelque peu ridicule et le terme est définit premièrement et simplement comme « ennemi, adversaire »… Pas le dieu de la mort, appelé en hébreu dans les textes « Meleh Hamavet »… Or Mara représente dans le bouddhisme et l’hindouisme un ensemble de concepts liés entre eux: représentant du plaisir des sens, de la mort, de l’illusion du monde des apparences… Bouddha ne lui donne pas un nom. Mara existe déjà et s’appelle déjà Mara dans l’hindouisme. A ce sujet j’estime qu’il est tout aussi important de connaître les fondamentaux de l’hindouisme pour affirmer comprendre le bouddhisme, tout comme le judaisme pour le christiannisme. Ce sont les instigateurs du dogme chrétien dans leur souci de simplification des concepts pour avilir le peuple ignorant, qui ont édifié satan ou le diable en personnage maléfique destructeur et puissant. Pour ma part il cristallise psychologiquement la peur de l’homme: si tu crois au diable dans sa définition la plus simple, tu es soumis à la peur, point. Et celui qui t’y fait croire, est celui qui te soumet. Et plus tu as peur, plus tu seras soumis, d’où l’intérêt pour les conquérants chrétiens de faire croire à un Satan en majuscule, tout puissant.

    Aussi je n’aime pas trop utiliser le terme de « visible » et « invisible », trop fourvoyé, car si ces forces sont invisibles, elles sont également « inaudibles », « intouchables »…; Je pense que le terme d' »imperceptible » est déjà plus juste. Pareil pour des termes tels que « paranormaux », « mystiques » trop usités, fourvoyés, détournés de leurs sens premiers, trop new age… Concernant « le monde d’apparence soumis à nos 5 sens », les êtres plus avancés n’avancent pas détenir d’autres sens, ni ne pas être soumis à leur 5 sens, hormis le sixième sens explicité dans le bouddhisme theravada comme étant l’esprit dans sa capacité de réflexion… Ils développent simplement la capacité de leurs 5 sens davantage que nous, en terme qualitatifs, comme les bébés les animaux ou les femmes qui par exemple peuvent capter des fréquences sonores que l’homme adulte n’arrive plus à atteindre, mais ils y sont également soumis.

     » l’Église catholique s’est toujours méfiée de ses mystiques et soumet leurs témoignages à un examen rigoureux »: rappelons tout de même que sous couvert de souci d’équité et de vérité l’église catholique a surtout cherché à éliminer tout être spirituel qui ne se soumettait pas à son dogme totalitaire: d’où la crise spirituelle que l’occident connait depuis des siècles. Et puis il vaut encore mieux quelques charlatans ici et là (la preuve est que nous vivons très bien entourés de ceux-là aujourd’hui) que plus d’êtres éveillés et avancés du tout sur terre ne pensez-vous pas?

    « Aucun mystique ne choisit de l’être, tous s’en plaignent et cherchent à cacher les manifestations paranormales dont ils sont l’objet. L’expérience mystique semble indissociablement liée à la souffrance ».
    Une vision très catholique sado-masochiste et victimiste du monde. Je ne prétend pas avoir votre savoir en matière de chrétieneté Michel, mais je sais que dans le bouddhisme et l’hindousime nombreux sont les êtres avancés qui entreprennent le chemin de leur plein gré, qui ne sont pas des êtres torturés bien au contraire, en commençant par le fameux prince de Siddharta… Aujourd’hui encore des êtres comme le Dalai Lama ou Ama pour ne citer que les stars adulées en occident ne m’apparaissent pas comme des êtres torturés et « victimes » de forces supérieures incontrôlables.

    Les « mystiques » ne vivent pas tous forcément « dans le monde », tendance également très en vogue dans la spiritualité moderne d’inspiration chrétienne… Encore une résurgence de l’égo de vouloir toujours être adulé des autres… Si un homme comme l’abbé Pierre pour parler du probable dernier « sauveur » français adulé, l’a été, bien d’autres, anonymes, retirés au fin fond des Pyrénées ou ailleurs, remplissent également un rôle, de pôle énergétique purifié, de passage du monde imperceptible au monde perceptible de forces de paix et d’amour.

    Les analystes psychiatriques, comme philosophiques ou dogmatiques, des êtres avancés, sont tout aussi ridicules que seraient celles d’un illettré envers les écrits de ces premiers. Mais c’est toujours bien de le leur rappeler. Les expressions de « plaisir » et d' »extase » dans la perception avancée n’ont aucun lien d’apparenté avec la vision communément adoptée, basique, animale, que nous connaissons tous. Les « mystiques » suffis ou hindous, dont un exemple très clair est Ramakrishna, ont exprimé cela de façon très forte certes, mais notre interprétation se fourvoie à apparenter cela à de l’érotisme.

    Leur impossible parole comme vous dites est la preuve même de l’impossibilité de matérialisation totale de la vacuité dans le matériel: c’est à nous d’aller vers elle, pas l’inverse, tendance très dangereuse new age que je constate chez nombre de mes pairs fainéants de nos jours. Même si nombre de mystiques orientaux expriment leurs expériences de manière très intéressante, intelligible et intellectuelle, notamment de nos jours, et je ne vais pas citer quelques noms quand il en existe des centaines, ceux qui sont le plus réputés pour leurs écrits et leur « intellectualisme » donnent ainsi parfois la preuve même de leur « mensonge » en en parlant de trop, en cherchant trop à théoriser… J’ai des noms… 😉

    Je sais que le titre de votre article était encore un prétexte pour nous parler de spiritualité et de ces hommes et femmes extraordinaires que nous ne pouvons qu’aspirer à être… Un petit extrait de « Lumière de l’Asie », sur l’histoire du bouddha: « je serai un interprète du monde muet, et ferai diminuer le flux de la douleur universelle »…

    Au plaisir de vous lire encore

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Plaisir partagé ! Les mots trahissent le plus souvent nos intuitions profondes, pardonnez-moi si c’est mon cas. L’expérience vécue est très difficile à transmettre, les parents le savent (sinon, l’humanité irait mieux !). Continuons à chercher.
      M.B.

      Répondre
      1. Jonathan

        J’ai l’impression de vous avoir poussé à exprimer deux réalités très subtiles et pas simples à réaliser pour la plupart d’entre nous… Et dans le même temps vous avez en un sens extrait la quintessence de mon propos, tout cela en partant d’un sujet somme toute très banal… C’est sûr on va continuer ! :-))

        Répondre
    2. Lucien Martin

      « « puissance bénéfique personnalisée » » ne signifie nullement puissance « incarnée », mais puissance consciente, ayant des objectifs, s’intéressant à sa création, etc…

      Répondre
      1. Jonathan

        … Le seul être capable de porter intérêt à sa création, à avoir des objectifs etc… est le seul être à disposer d’un esprit producteur de ces concepts, l’être humain, donc une puissance incarnée… Attribuer à d’autres classes d’êtres vivants ces concepts c’est encore une erreur du mental et d’ l’égo humain qui ne cesse de tout ramener vers lui.

        Répondre
        1. Lucien Martin

          Votre réponse m’étonne : n’est-ce pas supposer le problème résolu que de dire que le « le seul être à disposer, etc… », c’est l’être humain, quand jusqu’aux constats scientifiques (V. l’ouvrage de Jean Staune que je cite à Michel Benoit) rendent très probable – je ne dis pas : prouvent – l’existence d’un être transcendant qui est l’origine de tout et qui a fait de l’Univers un ensemble hautement rationnel. Un être dont l’intelligence est à la nôtre ce que l’infini est au fini. En sorte que voir dans mon propos un anthropomorphisme (bien loin de mes idées) relève du paradoxe : j’aurais mieux compris que vous me reprochiez une bien grande suffisance d’imaginer seulement que ma modeste intelligence puisse être comparée à celle de Dieu, en somme, que vous me reprochiez un certain « déimorphisme », si je peux ainsi m’exprimer ; tant il est évident que l’intelligence qui, certainement, préside en tout à l’Univers est incommensurablement supérieure comparée à la mienne.

          Répondre
          1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

            N’oubliez pas que personne n’a jamais pu expliquer rationnellement l’existence du Mal personnifié – mais que tous en souffrent. Cf mon thriller à paraître en mars, « La danse du Mal »
            M.B.

            Répondre
  12. Roland Leblanc

    Je suis de ces gens ordinaires qui cherchent la vérité au quotidien; et qui ont le temps d’y consacrer un peu de temps. Depuis 2012, étant retraité, j’ai eu l’occasion de m’initier au Tarot et à la Numérologie. Bien que néophyte dans cet art nouveau, je progresse néanmoins dans la compréhension de tout ce qui m’entoure. J’ai entrepris l’étude de ces deux disciplines pour connaître mieux , et les gens et comment ça marche … le domaine du vivant. Là où j’en suis rendu, je dirais que le diable me semble plus être le bon diable ; au sens de celui qui aide tous et chacun à cheminer sur le chemin de Vie. J’oserais affirmer que le bien et le mal travaillent ensemble , et, qu’ils font partie de la Vie. Vivre est cet état , où, nous nous devons d’apprendre de la Vie ce qui est à apprendre. J’ai appris quant à moi, que la Vie est dualité . Penser que le mal peut être évité, me semble utopique quant à moi. Je crois que nous logeons tous à la même étoile , comme on dit, ou plutôt que nous logeons sur la même terre , avec . le défi de concilier en chacun de nous le bien et le mal; qui sont deux aspects de la réalité, la Réalité. Étant tous inter=reliés au fond, je dirais que nous pouvons avec un peu de volonté développer nos forces intérieures, pour , ensuite mieux adapter notre comportement pour composer avec la réalité faite de dualité. La carte du Tarot qui rend le mieux cette idée que j’énonce est l’arcane 11, la Force.
    Note: La douceur vient à bout de la bête… En nous, notre moi intérieur peut aider à concilier notre duelle identité , pour que nous assumions mieux la Réalité. Le Tout reste Mystérieux , je vous l’accorde.
    Sur ce : Bon chemin de Vie
    Roland

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Tarot, numérologie : je n’y connais rien, mais pourquoi pas ? Quel que soit l’outil, l’essentiel est de progresser.
      M.B.

      Répondre
      1. Jean Roche

        A titre personnel je fonctionne un peu voire beaucoup au Yi King, http://bouquinsblog.blog4ever.com/yi-king

        Mais il faut quand même comprendre que ce genre d’outil n’est pas justifiable scientifiquement, et qu’il ne peut être que personnel, on ne persévère que si on constate que ça apporte quelque chose (et attention à ne pas le vouloir a priori), sans préjuger de ce que ça apporte ou non à d’autres. Et si ça « marche » il vaut mieux le considérer comme un maitre que comme un serviteur.

        Répondre
  13. CORRE Henry

    66. Faculté de vision.
    À travers tout le moyen âge, le signe distinctif et véritable de l’humanité supérieure était la faculté d’avoir des visions — c’est-à-dire d’être possédé d’un profond trouble cérébral ! Et, au fond, les règles de vie, de toutes les natures supérieures du moyen âge (les natures religieuses) visent à rendre l’homme capable de visions. Quoi d’étonnant si l’estime exagérée où l’on tient les personnes à moitié dérangées, fantasques, fanatiques, soi-disant géniales, ait persisté jusqu’à nos jours ? « Elles ont vu des choses que d’autres ne voient pas » — certainement, et cela devrait nous mettre en garde contre elles et nullement nous rendre crédules !

    AURORE – Friedrich Nietzsche

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Connaissant assez bien le Moyen-âge, je n’ai jamais entendu dire que « le signe distinctif et véritable de l’humanité supérieure était la faculté d’avoir des visions » Où donc Nietzsche est-il allé pêcher cela ? Son esprit était-il dérangé ? Je ne suis pas le seul à le soupçonner.
      M.B.

      Répondre
  14. Lucien Martin

    Bonjour Michel,

    Sur le plus clair de vos propos, je suis en accord avec vous ; sans me prétendre – il s’en faut – mystique extraordinaire ; sans savoir même si je suis un mystique ordinaire au sens que vous donnez à ces deux mots, même s’il est vrai que je crois profondément qu’il y a une autre réalité, transcendante.

    En revanche, je ne crois décidément pas au Diable. Non pas du tout pour les raisons que vous dénoncez (je crois avec raison, car elles ne sont qu’au niveau de la raison humaine), mais une raison tout autre. Quand j’essaie de me représenter Dieu, de cerner sa définition (sans y parvenir vraiment, bien entendu), du moins l’idée que je m’en fais est intrinsèquement incompatible avec l’existence même d’une autre entité spirituelle ; en compétition avec Dieu, qui plus est. Je ne peux penser à l’hypothèse de l’existence du Diable, sans la ressentir comme une limitation de Dieu et Dieu ne peut être limité sans cesser d’être infini (en toutes choses), autrement dit, sans cesser d’être Dieu.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Lu dans « A coeur ouvert » d’Élie Wiesel : « Le diable serait-il le chemin proposé par Dieu pour aller vers Lui ? »
      M.B.

      Répondre
      1. Lucien Martin

        Je ne déteste pas, moi non plus, le paradoxe. En réalité, je pense que la question – aussi insoluble ici-bas que la preuve de l’existence de Dieu – est celle de notre libre-arbitre. Sans libre-arbitre, la question du bien et du mal est vide de sens. Le paradoxe est que – en termes de logique humaine – notre libre-arbitre est inconciliable avec la notion même de Dieu (bien sûr, ce n’est pas moi qui l’ai découvert).

        À ce propos, je songe à un passage du très riche ouvrage – conçu en termes scientifiques – de Jean Staune (fondateur de l’université interdisciplinaire de Paris), « Notre existence a-t-elle un sens ? » On pourrait dire qu’il y fait apparaître que, scientifiquement, notre libre arbitre existe bien, avec cette précision essentielle qu’il nous confèrerait seulement le pouvoir de dire « non », tandis que nous ne contrôlerions pas la genèse des pulsions auxquelles nous pouvons donc répondre éventuellement ainsi.

        Au fond, n’y aurait-il pas une certaine communauté de vue entre cette conclusion scientifique et la pensée d’Élie Wiesel que vous citez ?

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Bien sûr. Notre libre-arbitre est la capacité à dire « oui » ou « non » aux pulsions qui s’agitent en nous.
          M.B.

          Répondre
          1. Lucien Martin

            Il est tout de même important de noter que, selon les études neurologiques dont fait état Jean Staune, la conscience humaine ne serait pour rien dans l’apparition de la pulsion ; seul le libre arbitre intervient alors, soit pour laisser agir la pulsion par une sorte d’abstention, soit pour la bloquer. C’est en ce sens qu’il ne serait pas tout à fait exact de mettre sur le même plan le « oui » (qui serait donc une abstention) et le « non » dans lequel le libre arbitre, donc la responsabilité, sont engagés.

            C’est en songeant à cette distinction – peut-être un peu subtile – que j’esquissais l’idée d’un rapprochement entre le travail de Staune et la pensée d’Élie Wiesel : l’émergence de la pulsion serait-elle le « diable » d’Élie Wiesel ?

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Dans ce domaine où les neurosciences s’affrontent à l’inconscient, je n’ai aucune compétence. Je me contente d’une phénoménologie de première appréhension
              Merci
              M.B.

  15. GLOWACKI Pierre

    Bonjour Michel

    Personnellement je croie que le « diable » n’est autre que nous mêmes car notre animalité(sexe, argent, pouvoir, notre avoir et notre paraître,…) prévaut sur toute approche spirituelle de laquelle nous nous sommes éloignés progressivement et aujourd’hui plus rapidement avec les sollicitations mercantiles, la désinformation ou la censure des médias.

    Vous parlez de mystiques, je suis personnellement convaincu qu’ils nous ont fait passer beaucoup de messages, mais que nous n’avons pas pris le temps de les lire, ou nous ne les avons pas toujours pris au sérieux et pourtant…..

    J’ai lu la quasi totalité de « l’Évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta (à l’exception du tome 4 difficile à trouver) soit plus de 4000 pages. Ce n’est pas un nouvel Évangile, et il ne remet pas en cause en aucune façon les évangiles tels que nous les connaissons, mais il déroule la vie de Jésus tout au long de ses trois années de vie publique.

    J’ai été séduit, littéralement envoûté par le fond comme par la forme même si parfois les descriptions de lieux (régions, villes et villages, sites naturels, voies de communication), de monuments ou de personnes, poussées à l’extrême créent des longueurs.
    Il faut savoir que des villages, des monuments, des voies de communication etc. décrits par Maria n’ont été découverts qu’après sa mort.
    Jean-François Lavère, ingénieur IGC à la retraite a entrepris depuis plus de 10 ans l’étude systématique des données matérielles contenues dans l’œuvre de Maria Valtorta, pour en évaluer la cohérence et la véracité : conclusion actuelle : sur plus de 12000 points, 99,6% sont exacts dont certains révélés par les recherches archéologiques étaient inconnus avant les années 60.
    Par ailleurs, dans « les cahiers de 1943» de Maria, Jésus lui dit le 11 septembre 1943: « La Terre, dont vous êtes si fiers et si férocement jaloux, n’est qu’une de ces poussières tournant dans l’infini, et pas la plus grande. Mais certainement la plus corrompue. Des vies et des vies pullulent dans les millions de mondes qui font la joie de votre regard dans les nuits sereines »…Invention d’une petite none cloutée au lit depuis 1934 ??????

    J’ai encore beaucoup à lire sur le sujet, mais afin de préciser les messages dissimulés tout au long de cette oeuvre, j’ai voulu compléter cette lecture avec des analyses de l’oeuvre faites par des chercheurs et par chance je suis tombé sur des vidéos de Jean Michel Gaudreault (bien qu’il ne soit pas un exégète) dont la synthèse nous permet de mesurer toute la portée des écrits de Maria.

    Je vous communique les principaux liens ci-dessous (d’autres existent que vous retrouverez aisément si vous le souhaitez) :

    Avant propos en image: paroles de Jésus concernant « La théorie de l’évolution » de Darwin
    ouvrir le lien: https://www.youtube.com/watch?v=y48Dwvk4c7k

    1- 1. L’évolution et ses illusions et Maria Valtorta – Jean-Marcel Gaudreault – Lois de l’Univers divin – Durée : 35:05. Jean-Marcel Gaudreault 6 762 vues

    2- 2. Au-delà de l’absurdité la Vie – Jean-Marcel Gaudreault – Les Lois de l’Univers divin – Durée : 34:37. Jean-Marcel Gaudreault 2 995 vues

    3- 3. La Gestation divine de l’humanité – Jean-Marcel Gaudreault – Les Lois de l’Univers divin – Durée : 46:16. Jean-Marcel Gaudreault 1 366 vues

    Cordialement

    Pierre GLOWACKI

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Merci. Je ne connais pas cette mystique-là. Mes références sont les grands mystiques du catholicisme (+ Siddhârta), longuement étudiés et presque toujours approuvés après un long processus d’Inquisition.
      M.B.

      Répondre
      1. GLOWACKI Pierre

        Mon cher Michel,
        Je ne pense pas qu’il y ait des grands et des petits mystiques, Maria Valtorta est une mystique catholique et, si vous ne la connaissez pas parce c’est que vous ne voulez pas la connaitre ce qui me surprends vous qui êtes un exégète, chercheur, votre curiosité aurait dû être alertée car vos domaines de prédilection sont plus proche de ce thème que des primaires de la droite.
        Quant à Maria Valtorta sa reconnaissance officielle viendra car on note l’intérêt et les recommandations au plus haut de la hiérarchie de l’Église Catholique:
        • Le pape Pie XII : Son jugement était favorable. Aussi conseilla-t-il de publier l’œuvre sans rien enlever, pas même les déclarations explicites de rapporter des « visions » et des « dictées »
        • Le pape Paul VI : Mgr Pasquale Macchi, le secrétaire particulier du Pape avait confirmé, en 1963, au cours d’un long entretien au P. Berti que l’œuvre de Maria Valtorta n’était effectivement pas à l’Index.
        • Le pape Jean Paul II : Le Pape Jean-Paul a canonisé le Padre Pio et béatifié Mère Teresa, tous les deux lecteurs de Maria Valtorta, tous les deux en ayant recommandés la lecture
        • Le pape Benoît XVI : Dans la dernière année de son pontificat, Benoît XVI a béatifié coup sur coup, deux défenseurs affichés de Maria Valtorta : Mère Maria Inès du Très Saint-Sacrement (1904 –1981), fondatrice des Missionnaires clarisses du Très saint Sacrement. Elle avait demandé qu’un exemplaire de « l’Évangile tel qu’il m’a été révélé » figure dans chacune des maisons qu’elle avait fondé, puis le 29 septembre 2012, le Père Gabriele Allegra, bibliste traducteur de la Bible en chinois, ouvertement favorable à Maria Valtorta dont il confirmait l’inspiration divine. 

Le souverain-Pontife reconnaît ainsi que l’œuvre promue par ces deux bienheureux n’était en rien condamnable.
        • Le pape François : « Enfin, pourquoi ne pas nous détendre en entrant dans le quotidien de Jésus et de ses disciples, et emprunter le regard de Maria Valtorta, mystique italienne du XX° siècle, qui aurait été dotée de la surprenante faculté d’assister en vision aux journées du Christ et de ses proches ? Sans rien ajouter à la Révélation apportée par le Christ, son « Évangile tel qu’il m’a été raconté (2)» – qui n’est pas un cinquième Évangile ! – pourrait bien nous aider à porter un regard neuf sur la Parole de Dieu et sa nécessaire centralité pour notre vie ».
        • Padre Pio de Pietrelcina : « Non seulement je vous permets de le lire, mais je vous le recommande
        De même les personne suivantes soutiennent son oeuvre:
        • Mgr Pasquale Macchi (Rome), secrétaire personnel du pape Paul VI.
        • Mgr Alfonso Carinci (Rome), secrétaire émérite de la Congrégation des Rites.
        • Cardinal Édouard Gagnon (Rome), conseiller théologique au cours du Concile Vatican II.
        • Cardinal Agostino Bea (Rome), recteur de l’Institut biblique pontifical et conseiller du Saint-Siège.
        • Père Gabriele M. Roschini, OSM (Rome), professeur de l’Université pontificale du Latran, mariologue renommée, conseiller du Saint-Siège, auteur de, Centro Editoriale Valtortiano (2000), Isola del Liri.
        • Père Gabriel Allegra, missionnaire (Chine), traducteur de la Bible en chinois, béatifié en 2002 par
        • Mgr Roman Danylak (Rome).
        • Mgr Sosa Pakiam (Thiruvananthapuram, Inde).
        • Mgr Ugo Lattanzi (Rome), doyen de la Faculté de Théologie de l’Université pontificale du Latran, conseiller du Saint-Siège.

        Cordialement

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Vous me faites un procès d’intention bien inutile. Par « grands mystiques », je voulais dire ceux dont j’ai entendu parler, parce qu’ils ont joué un rôle dans l’Histoire de leur époque.
          M.B.

          Répondre
  16. JR

    Bonjour,

    Pour aller dans le même sens, je remarque que, depuis disons un demi-siècle, les apparitions mariales apparemment les plus médiatisées et prestigieuses dans les milieux catholiques (autrement, il y en a des milliers, de ces apparitions) se sont produites en Bosnie (Medjugorje), au Rwanda (Kibeho), en Syrie (Soufanieh, banlieue de Damas). On sait ce qu’il est advenu par la suite dans ces pays (un des voyants de Kibeho a été victime du génocide).

    Après, une corrélation est souvent tout sauf simple à expliquer. Aide spirituelle surnaturelle avant une épreuve (relativement prévisible dans les trois cas) ? Résultat d’une inquiétude latente ? Autre chose ?

    Dans le même ordre d’idée, l’affaire des Dialogues avec l’ange (que personnellement je trouve bien plus crédible et inspirante) a précédé d’encore plus près l’épreuve. http://bouquinsblog.blog4ever.com/dialogues-avec-l-ange

    Répondre

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