Archives pour la catégorie VERS L’AU-DELA DES APPARENCES

Qu’y a-t-il au-delà de ce que nous percevons du monde qui nous entoure ?

Confession d’un enfant du siècle (1) : le premier signe

                                               « Il importe de construire le présent à travers le passé » (J. Semprun)

A l’âge de sept ans, jamais je n’avais entendu parler de Dieu. Ni de Jésus, des anges et du Saint Frusquin. Le Paris d’après-guerre était une ville blessée qui laissait voir sans pudeur les stigmates de ses lâchetés et de ses résistances. Les gens continuaient de raser les murs, ne se parlaient pas, avaient le regard soupçonneux des vaincus. Dans notre beau quartier, la bourgeoisie industrieuse tentait d’oublier ses abaissements devant l’occupant, de se relever et de reconstruire la France. Adonnés à leurs tâches mystérieuses, mes parents m’avaient abandonné aux domestiques en me privant d’affection. Dans ce milieu le bon ton voulait que les enfants, laissés à eux-mêmes, fassent leur ‘’première communion’’ – étape initiatique nécessaire pour pénétrer dans une société incroyante, indifférente à tout sauf à elle-même et aux règles d’une bienséance séculaire. Lire la suite

L’UNIVERS ET ‘’DIEU’’ : VERTIGE DE L’INFINI

L’univers, ‘’Dieu’’, l’infini ? Depuis ses origines, l’humanité fait face à ces objets de pensée et les interroge avec acharnement. Certains disent que nos corps ne sont qu’une infime parcelle de l’univers, d’autres que nous sommes une image de ‘’Dieu’’. D’une façon ou d’une autre, nous vivons immergés en eux, ils font partie de nous et peut-être faisons-nous partie d’eux. Un vertige nous saisit : au juste, que savons-nous d’eux, l’univers, ‘’Dieu’’ et l’infini ? Lire la suite

LE CHIEN DE DIEU

J’avais 21 ans quand on m’a organisé un stage d’été dans le laboratoire d’une société agroalimentaire à Slough, près de Windsor (Angleterre) où je logeais dans un petit hôtel. De ma fenêtre je pouvais voir, de l’autre côté de la rue, l’entrée d’un estate très chic, très old England : un demi-cercle pavé pour l’éventuelle arrivée des carrosses, dominé par une haute porte de bois massif. Encadrée de granit, majestueuse, cette porte avait quelque chose de solennel et vaguement hostile. Jamais je ne la voyais s’ouvrir, elle semblait rendre l’intérieur de l’estate et son intimité à la fois lointains et inaccessibles. Lire la suite

LA PETITE FILLE ESPÉRANCE EN DANGER ? (Charles Péguy)

C’est en 1912 que Charles Péguy écrit Le Porche du mystère de la deuxième vertu. Remettons-nous dans l’air du temps : l’affaire Dreyfus a déchiré la France en deux, les lois sur la laïcité ont secoué l’opinion. En Russie une première révolution (1905) en annonce une seconde, qui va bouleverser l’Europe. Réunifiée depuis peu, l’Allemagne veut ‘’sa guerre’’ contre nous. Les ouvriers s’éveillent, et commencent leur longue marche semée de grèves violentes…

Bref, en 1912 le monde est en feu, le monde va brûler, le monde brûle.

C’est dans ce contexte crépusculaire que Péguy choisit d’écrire un poème sur l’espérance, la deuxième des trois vertus. Lire la suite

BONJOUR VIEILLESSE

                    Bonjour vieillesse, adieu vieillesse

                    Tu es inscrite

                    Dans les rides de mes mains

Hier, je me suis aperçu que je vieillissais de vingt-quatre heures par jour. Rien, à vrai dire, ne m’avait préparé à cette stupéfiante découverte, puisque dans ma tête j’avais toujours entre 15 et 16 ans, l’âge des illusions généreuses, des projets fous, des tristesses infinies. Mais enfin il fallait bien se rendre à l’évidence : mon corps, ce serviteur si fidèle et si prompt à m’obéir, mon corps me lâchait par petits bouts. Lire la suite

Y A-T-IL DES SIGNES DE L’AU-DELȦ ? (II)

En 1975 le Dr. Raymond Moody publia une enquête sur La survie de la conscience après la mort du corps. Il décrivit un ensemble de phénomènes ressentis par des personnes ranimées après constatation de leur mort clinique et les appela NDE, « Near Death Experience » – en France EMI, « Expérience de Mort Imminente ».

Haraldsoon et Osis décidèrent d’élargir son étude pour lui donner une base plus scientifique. Ils lancèrent une gigantesque enquête, menée conjointement aux USA et en Inde sur des milliers de cas d’EMI. Leurs conclusions confirmaient les travaux de Moody, j’en ai rendu compte dans ce blog. Lire la suite

LA VIE APRÉS LA MORT (I). Des preuves ?

En 1975 paraissait un livre à l’immense succès mondial, La Vie après la vie. Enquête à propos d’un phénomène : la survie de la conscience après la mort du corps. Son auteur, l’américain Raymond Moody, était philosophe, docteur en psychiatrie et médecine. Très vite ses éditeurs flairèrent la bonne affaire et ajoutèrent un sous-titre racoleur : La preuve scientifique de la vie après la mort. Lire la suite

LA VÉRITÉ VA-T-ELLE DISPARAÎTRE ? (Trump, Poutine et les autres)

Dans le face-à-face dramatique entre Pilate et Jésus, le gouverneur romain pose au petit rabbi juif une question qui hante depuis toujours la conscience humaine : « Qu’est-ce que la vérité ? »

Pilate n’est pas un philosophe, ce n’est pas un théoricien, c’est un dirigeant politique. Il a des responsabilités et sait que s’il n’y a plus de vérité reconnue et partagée par tous, il n’y a plus de société, plus d’État, plus rien qui tienne. C’est l’universel chaos. Lire la suite

Une parole pour notre temps (Etty Hillesum III)

Dans l’article précédent (1) j’esquissais le portrait de cette jeune Juive hollandaise gazée à Auschwitz en 1943. Et son parcours fulgurant de la non-croyance à la plus haute expérience mystique. Pendant ses trois dernières années, elle va tenter de répondre à ce cri de son ami Jan : « Qu’ont donc les hommes à vouloir détruire leurs semblables ? » Lire la suite

Le ’’Dieu’’ inattendu (Etty Hillesum II)

                                          « En réalité, les mots doivent accentuer le silence » (Etty Hillesum)

Après le magnifique livre de Sylvie Germain, publié en 1999, on ose à peine écrire une ligne sur Etty Hillesum. Et pourtant il le faut. Car, plus encore qu’alors, Etty parle aujourd’hui à notre époque bouleversée (1). Et sa parole est si juste, si enracinée dans une vie si exceptionnelle, qu’il faut la ruminer pour apprendre d’elle comment la force intérieure permet de survivre à la barbarie montante. Lire la suite