TOTALITARISME ET VÉRITÉ – L’ISLAM À LA CROISÉE DES CHEMINS

 Qu’est-ce que la vérité ? Cette question que Pilate pose à Jésus (1), elle a fait couler dans l’histoire de l’humanité plus de sang qu’aucune autre. C’est la mère des pires horreurs dont l’être humain s’est montré capable, la source de ses haines les plus tenaces et de ses crimes les plus monstrueux.

Le monothéisme père de l’intolérance

La vérité ? Au 5e siècle avant J.C. Aristote la concevait de façon purement métaphysique, on pourrait presque dire esthétique, sans incidences morales.  Pour lui, l’univers est organisé suivant un principe d’unité : il y a une unité de l’être en quoi repose sa beauté, et l’unicité de la vérité découle de cette unité de l’être. Aristote n’en tire aucune conclusion morale ou politique, la vérité est belle parce que l’être est beau. Son approche est contemplative, elle n’est pas opérationnelle dans la sphère des activités humaines.

C’est semble-t-il en milieu juif que la question a été posée autrement, avec des conséquences incalculables. Pour la Bible il n’y a de vérité qu’en Dieu, or Dieu est unique, donc la vérité est unique. Non pas unique parce qu’elle est un attribut de l’être, mais unique parce qu’elle est le reflet de l’unicité divine. Autrement dit, tous ceux qui rejettent le Dieu unique des Juifs ne sont pas dans la vérité mais dans l’erreur.

Idée totalement étrangère aux sociétés de l’antiquité qui étaient viscéralement polythéistes. L’idée d’un Dieu unique leur paraissait absurde, la multiplicité des dieux était le gage de l’unité de l’Empire et de sa paix intérieure. Pharaon ou César étaient prêts à accepter parmi les leurs Yahvé, le dieu des Juifs – un dieu de plus, où est le problème ? – mais à condition que ce dieu tolère tous les autres et vive avec eux en bonne harmonie.

L’irruption du monothéisme a introduit dans ces sociétés un poison dont elles avaient jusque-là été immunisées : l’intolérance. Et la pire de toutes les intolérances parce qu’elle était religieuse, c’est-à-dire irrationnelle. Elle induisait une vision du monde séparatiste, elle coupait le monde en deux : ceux qui adhèrent à la vérité unique du monothéisme et les autres, tous les autres.

Mise par écrit aux 6e et 5e siècles avant J.C., la Thora juive est profondément intolérante : elle sépare l’humanité en deux, le Peuple élu et les autres. Sachant cela, il est surprenant de suivre le parcours du Juif Jésus (2) : au début de sa vie publique il adopte le séparatisme juif, « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis d’Israël. » Mais sa rencontre d’une femme syrienne puis d’un officier romain font éclater en lui le strict cadre de son judaïsme et de son intolérance : désormais et jusqu’au bout, il se tournera vers tous, païens, rebuts de la société, pécheurs.

L’affirmation que lui prête l’évangile selon s. Jean – Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix (1) (et quiconque ne l’écoute pas est contre moi), cette affirmation n’est pas de lui, elle n’appartient pas à son registre conceptuel. Elle vient de l’auteur tardif de cet évangile, qui était imprégné d’une philosophie grecque abâtardie étrangère à la culture et au mode de pensée du Juif Jésus. Qu’est-ce que la vérité ? Cette question attribuée à un Pilate devenu porte-parole des philosophes, Jésus ne se l’est jamais posée en ces termes.

Au 13e siècle Thomas d’Aquin a tranché définitivement la question : il y a, dit-il, une Vérité Première d’où découlent toutes les autres, et cette vérité repose dans la vérité de Dieu. Autrement dit, il n’y a qu’une seule vérité parce que Dieu est unique, c’est un retour à la conception de la Bible. Et ceux qui rejettent cette vérité, « il faut les abandonner au jugement séculier… sans éviter la sentence de mort. » (3) Par cette conclusion, Thomas d’Aquin justifiait moralement l’Inquisition catholique et ses pratiques, en lui donnant ses bases idéologiques.

Ce n’est qu’au 20e siècle qu’une série de thérapeutes comme Freud, d’écrivains comme Camus, de philosophes, ont renversé la vapeur : à part quelques esprits intégristes, tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’il n’y a pas une seule vérité. Mais que chaque être humain possède la sienne, et ne vit en harmonie avec les autres qu’en se soumettant à des lois qui établissent une vérité commune en constante évolution législative.

Dans les années 1960, le Concile Vatican II a consacré cette transformation en proclamant le principe de la pluralité religieuse – chaque religion possédant une part de vérité. Si l’Église catholique prétend toujours posséder la plus grande part de cette vérité, désormais elle ne condamne plus celles qui n’ont dans leur assiette qu’une petite part.

L’islam totalitaire ?

            Rappelons que l’organe officiel du parti communiste de l’Union Soviétique s’appelait La Pravda, c’est-à-dire La Vérité. Il n’y avait pour les communistes qu’une seule vérité, la leur. Karl Marx était Juif, Staline ancien séminariste : faut-il voir dans cet atavisme judéo-chrétien la racine profonde du totalitarisme soviétique ? On ne peut s’empêcher d’y penser.

Religion révélée pour les musulmans, l’islam est-il totalitaire ? Oui, parce que – construit contre le judaïsme et le christianisme -, il ne reconnaît et n’accepte qu’une seule pravda, une seule vérité – la sienne. Le plus effroyable totalitarisme est celui qui proclame l’unicité de la vérité, en ajoutant que cette vérité, c’est lui (et lui seul) qui la possède.

Une seule vérité, parce qu’un seul Dieu : le slogan musulman Allahou Akbar, ‘’Dieu est grand’’, peut être implicitement compris ‘’Allah est le plus grand’’ – plus grand que les autres dieux, celui des Juifs et celui des chrétiens. Consciemment ou inconsciemment, c’est bien ainsi que le comprennent certains musulmans avant de saisir leur kalachnikov.

La racine du totalitarisme des chrétiens radicaux, des sionistes comme des musulmans djihadistes est donc théologique, une certaine conception de la vérité qui découle directement de leur allégeance à un Dieu unique. Or les populations croyantes, dans leur immense majorité, ne font pas de théologie : elles écoutent et elles suivent ceux qui la font à leur place, la leur proposent ou la leur imposent. Depuis toujours, ces théologiens tiennent un fast-food de la pensée et de la volonté divine : on ne peut pas demander aux croyants ordinaires qui viennent s’y nourrir d’approfondir chacun le sujet. Ils font confiance à leurs cuisiniers en science divine et tendent leurs assiettes sans poser de questions.

Aujourd’hui, l’islam est à la croisée des chemins. Parce que de plus en plus de voix se font entendre (4) pour montrer que la légende coranique ne résiste pas à l’analyse historique et critique. Pour dire qu’une autre lecture du Coran est possible. Pour clamer dans le désert que cette démythologisation de leurs origines est une condition indispensable pour que les musulmans se réconcilient avec le reste du monde, et avec eux-mêmes.

On l’a vu chez les chrétiens, la démythologisation d’un texte sacré est un processus long, tortueux, douloureux, qui n’a débouché (et encore, partiellement) qu’au terme de plusieurs générations (5). Chercheurs en exégèse historico-critique du Coran (6), nous ne nous faisons pas d’illusion : les graines semées aujourd’hui dans le silence porteront leurs fruits, mais il y faudra du temps.

Beaucoup de temps.

                                                                                  M.B., 19 février 2016
(1) Évangile selon saint Jean, 18, 37.
(2) Parcours que j’ai raconté dans Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire (Dans le silence des oliviers).
(3) Après avoir traité la question de façon purement métaphysique au début de sa carrière dans ses Quæstiones disputatæ de veritate, il l’a reprise ensuite sous  son angle moral dans la Somme Théologique, IIa Pars, Q. 1 citée ici.
(4) Voir dans ce blog la série d’articles « Coran : les choses bougent » et les articles sous le mot-clé « Coran » ou « islam ». Ainsi que mon essai Naissance du Coran.
(5) Voir dans ce blog le mot-clé ‘’exégèse’’.
(6) J’ai cité les principaux d’entre eux dans la Postface de Naissance du Coran, pages 131 à 137, intitulée ‘’Histoire d’une recherche’’.

23 réflexions au sujet de « TOTALITARISME ET VÉRITÉ – L’ISLAM À LA CROISÉE DES CHEMINS »

  1. Jean-Pierre Castel

    Bravo mon cher Michel,
    je suis comme vous l’imaginez à 100% d’accord avec votre texte. Un petit clin d’oeil : où est passé le messianisme?
    Ce que j’ajouterai, c’est que cette prétention à détenir l’unique vérité constitue, dans l’histoire des religions, la singularité des trois religions abrahamiques. Elle se manifeste dans la figure du dieu jaloux, dans le concept d’idolâtrie et dans la condamnation de l’idolâtrie, figure, notion et condamnation inconnues auparavant. Elle est à l’origine de « la violence monothéiste », toujours commise au nom de « l’extirpation de l’idolâtrie ».

    Certes le judaïsme et le christianisme ont tenté de se prémunir contre les appels à la violence du texte sacré, l’un par la tradition orale, l’autre par l’exégèse. Mais l’exégèse n’a pas empêché des esprits aussi grands que Saint Augustin ou Saint Thomas d’Aquin d’approuver, voire de légitimer les persécutions, ni encore au XIXème siècle le cardinal Lavigerie d’exhorter « à faire connaître la nouvelle religion en détruisant systématiquement les pratiques du paganisme incarné ». D’autre part l’exégèse ne vise qu’une élite : l’exégèse passe, la lettre reste. Du fait de leur sacralité même, les textes sacrés restent des attracteurs plus puissants que toute exégèse ou toute tradition orale. Ce qui m’incline à penser que seule une réelle désacralisation des textes sacrés (au sens ne les considérer que comme des textes appartenant au patrimoine de l’humanité comme l’Iliade et l’Odyssée ) soutenue par les autorités religieuses elles-mêmes pourrait désinhiber la responsabilité des fidèles. Vaste programme…

    Je ne connais qu’un théologien qui ait prôné un pluralisme religieux sans réserve, et proscrit en conséquence toute activité missionnaire : John Hick. Quelqu’un dans les églises aujourd’hui a-t-il repris le flambeau?

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Pas que je sache.
      Les autorités religieuses ? Elles tirent leur pouvoir d’une lecture aussi peu éclairée que possible des textes dits « sacrés ».
      Merci, M.B.

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    2. Jean Roche

      Cette désacralisation a commencé, au moins dans le monde judéo-chrétien, quand on a commencé à pouvoir dire, ouvertement, que les textes sacrés n’étaient pas sortis prêts à l’emploi de la dictée divine. Le verrou le plus important a sauté quand il a été assez largement reconnu (après plusieurs siècles d’étouffement et il reste des irréductibles) que Moïse ne pouvait pas avoir écrit le Pentateuque. http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/4bible.htm

      Et c’est à partir de là qu’on a, peu à peu, perdu l’habitude de bruler les mal-pensants.

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      1. Jean-Pierre Castel

        A Jean Roche
        A quoi assistons-nous aujourd’hui, y compris dans le monde chrétien et juif? A un retour à la lecture littérale des textes, cf. les évangéliques, le mouvement chrétien le plus dynamique à l’échelle mondiale (en termes de prosélytisme et de croissance des effectifs) , et la montée des orthodoxes dans le judaïsme de ce côté-ci de l’Atlantique. Rappelons que plus du tiers des Américains se déclarent aujourd’hui créationnistes (40% Pew 2005, Gallup 2010, Ipsos 2011 et Lifeway Research 2012, 34% Pew 2014)

        Ce qui me faisait dire que du fait de leur sacralité même, les textes sacrés restent des attracteurs plus puissants que toute exégèse ou toute tradition orale.

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      2. Jean-Marie

        Moïse a-t-il seulement existé ?

        Quel expert crédible a dit « Il est impossible déjà que de si nombreuses personnes ( Combien « officiellement » ?) aient vécu 40 ans dans, le désert sans laisser de traces »

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Il y a eu une fuite des Hébreux sous Ramsès II. Conduite sans doute par un homme, dont la légende a fait Moïse. Même chose pour Muhammad : un guerrier arabe dont les califes ont fait LE Prophète.
          M.B.

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          1. Jean-Marie

            Les ancêtres des Hébreux ne seraient donc pas des brigands apirous

            On a la preuve qu’il y a eu un nombre conséquent d’Hébreux avec synagogues et tremblement en Egypte pendant « un certain temps »?

            Merci

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            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              on a 1 ou 2 textes égyptiens qui témoignent de la présence des « Yahuds » en Égypte à l’époque de Ramsès II. Pas de traces archéologiques : des huttes d’esclaves de l’an – 1200 ne laissent pas de traces. Vous dites « synagogues » ? Oh homme inculte, sachez que les synagogues sont une création pharisienne du retour d’exil, pas avant – 500 !
              M.B.

            2. Jean-Marie

              Merci de réduire un peu, une fois de plus, ma grande inculture.

              Bof, on est toujours l’inculte de quelqu’un

              Les « Apirous », c’est erroné, grand cultivé ?

              Et, entre autre mythe, David, chef de bande au service de l’étranger, devenu petit roitelet comme, un peu moins, son fils Salomon ?

              Bref « La bible dévoilée » et sa suite, votre grande culture vous en fait penser quoi ?

              Merci

            3. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Merci d’abord de saluer mon immense culture, vous êtes bien le seul à mesurer son étendue, cela me fait chaud au coeur. La réalité historique des mythes bibliques a été beaucoup travaillée ces 50 dernières années, je ne me suis pas spécialisé dans cette question sauf pour le tout petit créneau qui est le mien, le Jésus historique.
              Amicalement
              M.B.

          2. Jean-Pierre Castel

            Je cite Wiipédia (sources 2005) :
            La découverte des premiers Israélites, en très petit nombre, prouve la non-historicité du retour en Canaan d’une population importante d’exilés (il est prouvé qu’il n’y a pas eu d’arrivée en Canaan d’une population de grande ampleur). L’histoire de la population des Israélites commence vers 1200 av. J.-C., c’est celle dont l’archéologie porte la trace : le récit biblique des Hébreux en Égypte, du retour de cette population nombreuse en Canaan, de leur conquête militaire, de leur installation et de leur devenir en tant qu’Israélites est sans rapport avec ce que l’archéologie démontre.

            En sait-on plus depuis? En particulier sur la présence des Hébreux en Egypte? Quand? Combien? si fuite il y a eu, quelles causes?

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Je n’ai pas particulièrement travaillé cette question depuis 30 ans. Wikipedia n’existait pas alors, vous y trouverez des éléments de réponse – à contrôler dans les sources.
              M.B.

  2. Lucien Martin

    Très beau texte.

    Je pense qu’il n’y a et ne peut y avoir qu’un seul Dieu ; l’unicité de Dieu m’apparaît fondamentalement inhérente à son être même ; l’infini ne se partage pas.

    Si l’on peut être sûr d’une chose, c’est de celle-là. Qu’il s’agisse du Dieu des chrétiens en tenant compte des chapelles variées qui les distinguent (si elles ne les divisent pas), des juifs ou des musulmans (non sans chapelles eux-mêmes), c’est et ce ne peut être que le même Dieu. L’expression même est inadaptée, car parler d’un « même dieu » c’est presque suggérer qu’il peut y en avoir d’autres.

    Au-delà de cette « vérité » absolument fondamentale, le reste n’est que folklore ; et je ne mets là rien de péjoratif, bien au contraire. Pourquoi irais-je maudire celui qui ne vit pas cette foi à ma façon plus que je ne condamne celui qui – comme moi – pour s’exprimer, utilise une autre langue que moi ? Je lui demande toutefois, s’il prétend venir s’installer chez moi de s’abstenir de vouloir m’imposer son langage… ou son « dieu », je veux plutôt dire sa manière de vivre son rapport à Dieu ; qu’il respecte la mienne, surtout chez moi, de même que je respecte la sienne, surtout chez lui.

    Amitiés.

    Répondre
  3. Serge.D

    Bonjour Michel Benoît. Il me semble que pour ce sortir du problème de la non justification du polythéisme, l’église des premiers temps a utilisé un subterfuge intellectuel adéquat, qq peu intelligent car elle fait tanguer la raison: un seul dieu oui mais ….en même temps, plusieurs dieux : je veux parler de la Trinité »… Un polythéisme dans le monothéisme, en qq
    sorte. De plus, je me demande si tous ces saints, ces docteurs en église, Marie, etc …. ne remplacent pas, en réalité, la dévotion à tous ces anciens dieux. Le polytheisme a t il vraiment disparu ? …Ensuite, la vérité est mouvement. Elle grandit. De plus, elle est distribuée au gré du vent, comme les graines de la fleur de pissenlit. …. Elle ne peut donc être apprehendée, enfermée dans une cage… Juste recherchée. Bonne journée. Serge.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Le reproche que le Coran fait au christianisme, c’est d’avoir « associé » dans sa Trinité deux dieux à l’Unique. Sans compter tous les saints, qui dans la croyance populaire prennent + ou – la place de dieu. C’est pourquoi le soufisme, qui a des saints, est considéré comme une hérésie par les « bons » musulmans.
      Merci, M.B.

      Répondre
    2. Jean-Marie

      Si Jésus est Dieu, fils unique de Dieu, comment imaginer ce qui se passait dans sa tête pendant qu’il « jouait » au charpentier depuis son adolescence à environ trente ans ?

      Il rongeait son frein en souriant dans sa barbe ?

      Un dérangeant stigmatisateur pas toujours tendre du manque d’altruisme de la majorité des pratiquants du judaïsme palestinien avec des disciples espérant qu’il était le Messie et donc des places au « gouvernement » ?

      Répondre
      1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

        Mais Jésus n’était pas « Dieu » = de nature divine. Ce sont les théologiens qui l’ont transformé en hybride humano-divin. Cf mes (inestimables) publications.
        M.B.

        Répondre
  4. Jean

    Après leur sédentarisation, les groupes (sociétés) humains voyant leur nombre augmenter, ont été confronté à la difficulté d’assurer leur cohésion.
    Pour permettre cette cohésion, ils ont inventé des mythes leur assurant des croyances communes.
    Si ces sociétés se trouvaient en contact avec des voisins hostiles, leurs croyances avaient tout intérêt à être suffisamment simples, homogènes et agressive pour assurer leur défense et surtout les préserver des risques d’assimilation aux croyances voisines.

    Cela n’expliquait-il pas, que des peuples en perpétuel conflit avec leurs voisins, se soient dotés de mythes réducteurs, renforçant leur sentiment nationaux et décrivant leurs voisins de façon négative.

    La propagande communiste désignait le capitalisme comme la cause de tous les maux humains, dans le but évident de protéger sa population de la contamination de l’idéologie libérale.

    Le Judaïsme, peuple élu, porte encore aujourd’hui, la marque de ce repli identitaire (un juif se dira juif avant de se présenter comme français ou européen).

    Comme vous de faite remarquer, c’est la même idéologie qui a été transmise au christianisme, à l’islam et enfin au communisme.

    Dans un monde interconnecté, ces idéologies ont-elles encore un avenir ?

    Répondre
  5. combe

    L’expression « avoir la vérité » est significative. « j’ai la vérité », « L’Eglise a la vérité  » avec l’ajout du catéchisme « et donc l’église ne peut ni se tromper, ni nous tromper », c’est pourquoi « le Pape est infaillible quand… »
    Ces expressions me semblent révélatrices d’un climat : La vérité considérée comme un avoir, une possession. Lien vérité-pouvoir sur les consciences !
    Les attaques de Benoit 16 et prédécesseurs contre « le relativisme » ne procèdent-ils pas de la même veine ?
    Merci de tes réflexions. je les fais suivre !
    Je@n

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Tout-à-fait, le totalitarisme possède La Vérité (unique). Compare les attaques de Benoît XVI & alii avec la récente réflexion du pape François sur les homosexuels : « Qui suis-je pour les juger ? » Petit souffle d’air frais dans l’Église catholique, s’éteindra-t-il avec ce pape ?
      M.B.

      Répondre
  6. Jean Roche

    Bonjour,
    Le mot « totalitarisme » a, au moins depuis Hannah Arendt (même si elle a grossi le trait), un sens assez précis qu’il serait ennuyeux de galvauder (il m’a été donné d’entendre une Corse prétendre que la France procède à un génocide des Corses…). Voir http://bouquinsblog.blog4ever.com/martyre-et-totalitarisme (résumé d’un ouvrage que je ne désespère pas de faire éditer). Cela posé, l’Islam du premier siècle de l’Hégire remplissait largement les conditions à mon sens, et le Christianisme aussi dans ses périodes dures (que ce fût perversion du message initial ou suite logique de sa prétention à détenir les clés du Paradis).
    Cordialement,

    Répondre
  7. Jean-Marie

    « Qu’est-ce que la vérité ? Cette question que Pilate pose à Jésus  »

    Sait-on qui a été témoin de cette scène et l’a racontée aux évangélistes ?

    Sa femme peut-être ?

    Répondre

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