LA RECHERCHE SUR JÉSUS DÉRAPE : Christian Amphoux et le « grand n’importe-quoi »

 Au lendemain de sa mort, Jésus a été manipulé. On en a fait un messie et un dieu (ses disciples), puis un magicien venu d’un autre monde (les Gnostiques), un philosophe stoïque ou épicurien (les rationalistes), un anarchiste, féministe et premier des communistes (les politiques), un hippie altermondialiste (le new âge)… Jésus étant passé par toutes ces sauces au cours des siècles, on croyait avoir tout vu.

Eh bien, non ! On n’avait pas encore vu M. Christian Amphoux.

Dès les premières pages de son livre (1), il nous prévient : « J’ai été programmé par une main invisible pour découvrir une nouvelle voie d’accès au Jésus de l’histoire… Cette main guide mes pas… m’imposant une direction que je n’ai pas choisie, me révélant enfin ce qu’a été le Jésus historique pour que je le fasse découvrir… à d’autres ».

Nous voici donc prévenus : c’est par une illumination que M. Amphoux, après avoir été helléniste, musicologue, théologien, archéologue, grammairien, textualiste (sic), est enfin devenu exégète du Jésus historique.

I. Un illuminé

Sait-il que depuis deux siècles des dizaines de chercheurs, universitaires de haut vol, se sont lancés dans la Quête du Jésus historique (2) ? Sait-il qu’ils ont totalement renouvelé notre connaissance du Galiléen et des origines du christianisme ? Que leurs travaux sont souvent d’une grande qualité scientifique ? Nenni, niet, nein : pour lui, ceux qui l’ont précédé sont passés, sans exception, à côté de tout. « La main invisible… m’a détourné d’un cursus universitaire ordinaire en me poussant vers d’étranges découvertes. Pour approcher le Jésus historique, c’est dans le deuxième sens [des Écritures] qu’il faut le chercher et non dans le sens apparent où l’ont cherché, jusqu’à présent, tous les historiens de la vie de Jésus, sans exception… [La main invisible m’a permis de] donner au Jésus historique un début d’existence… En voici une présentation pionnière ».

Qu’on se le dise ! L’an I de la recherche sur Jésus commence avec M. Amphoux. Depuis Reimarus (1778) jusqu’à John P. Meier (3), personne n’a rien fait ni rien compris. Ce hardi pionnier, guidé par une main invisible, va enfin donner au Jésus historique un début d’existence.

II. La méthode

Les mots de l’évangile ont donc pour lui un double sens ? La chose est aussi vieille que le christianisme. Depuis Philon (contemporain de Jésus) jusqu’à Bernard de Clairvaux (12e siècle), l’exégèse de la Bible a été principalement allégorique : le sens apparent d’un passage renvoyait à une signification plus profonde. L’exégèse des Pères de l’Église était poétique et mystagogique, cherchant à découvrir dans la Bible le mystère de Dieu sans jamais l’embrasser tout entier. Tandis que celle d’Amphoux s’appuie sur des affirmations ‘’historiques’’ péremptoires, sans preuves ni références : « Jusqu’en l’an 135, dit-il, le christianisme a vécu dans la culture du Temple, culture judéo-hellénistique savante, pratiquant une écriture… à double sens, un sens apparent directement accessible et un sens profond qui doit être expliqué. Cette écriture s’inspire de la lecture d’Homère à Alexandrie… Après 135 la culture gréco-romaine s’impose, elle est moins savante »

Y avait-il au 1er siècle une « culture du Temple judéo- hellénistique » ? Rappelons que le clergé du Temple, essentiellement Sadducéen, était farouchement attaché à la lettre de la Torah qu’il n’était pas question pour eux d’interpréter autrement qu’à la lettre. Et qu’ils étaient violemment opposés à la culture hellénistique.

Les rédacteurs des évangiles, Juifs de condition modeste ne parlant qu’araméen, étaient-ils allés à Alexandrie pour se former à l’exégèse d’Homère ? Et après l’an 135, les Juifs qui ont pris leur suite étaient-ils devenus des gréco-romains ? Rien de tout cela ne tient debout. Mais avançons : « Entre la rédaction finale des évangiles… et les sources que je reconstitue par hypothèse, écrites dans l’écriture savante, il y a un point commun : le souci d’allier la proportion d’égalité et celle du simple au double. La double proportion est-elle un trait caractéristique de cette culture judéo-hellénistique du Temple ? ».

Que signifie ce jargon ? « En 2006 je découvris par hasard que la double proportion correspond à une équation qui vient de l’école pythagoricienne et s’applique à l’octave [rappelons que l’auteur a été musicologue ]. Il existe une relation numérique simple et constante entre trois notes de la gamme, la tonique, la sous-dominante et la dominante. Entre les deux notes extrêmes de l’octave le rapport vibratoire est de 2 à 1. La fréquence de la sous-dominante est de 4/3 et celle de la dominante de 3/2… De plus, entre 1 et 2, 3/2 est la moyenne arithmétique (a+b/2) et 4/3 la moyenne harmonique (2ab/a+b)… 4/3 divise l’intervalle de 1 à 2 dans la proportion du simple au double, et 3/2 dans la proportion d’égalité, soit à eux deux la double proportion »

Ceci étant d’une clarté limpide, continuons : « Or Platon… indique que cette structure de l’octave est aussi celle de l’âme qui sert de lien entre le monde de Dieu et celui des hommes : la double proportion sert donc à Jérusalem à donner à un livre [biblique] le statut d’Écriture sacrée, faisant le lien entre Dieu et son peuple… j’ai alors commencé à étudier le deuxième sens du texte évangélique… Enfin m’apparaissait la structure savante » des évangiles.

Donc, formés à l’exégèse alexandrine d’Homère et hellénistes confirmés, les pécheurs du lac de Galilée et leurs successeurs étaient également familiers des Pythagoriciens et de Platon ? Même chez les Gnostiques les plus illuminés on ne trouve d’élucubrations semblables. Mais il est vrai que M. Amphoux est un « pionnier ».

III. Jésus aristocrate du Temple

Pourtant, sa thèse centrale ne découle pas de cette découverte mais des généalogies de Matthieu et Luc 1 et 2. On sait que ce sont des midrashim folkloriques et naïfs destinés à insérer Jésus dans l’histoire mythique d’Israël. M. Amphoux en fait une lecture fondamentaliste d’où découlent des syllogismes en cascade : « Dans ces généalogies, Jésus est de la famille de David ». Or David est le fondateur d’une dynastie royale. Donc Jésus est issu d’une lignée royale. Or un descendant de roi ne peut pas être le fils d’un modeste charpentier de province. Donc Joseph était un notable, chef des charpentiers du Temple, et c’est là que Jésus est né. Or c’est au Temple qu’était éduquée l’aristocratie juive de l’époque. Donc Jésus a reçu l’éducation d’un aristocrate :

« D’après les évangiles, Jésus est né à Bethléem… Or Bethléem est une allusion à David, car David était de Bethléem » Donc « les historiens doutent de la naissance de Jésus à Bethléem ». Mais « Bethléem  est à prendre avec la complexité de son sens… il évoque le roi David et souligne l’ascendance royale de celui qui y naît. Donc [les historiens] en concluent que Jésus est né à Nazareth ». On appréciera la rigoureuse logique du raisonnement.

Sa preuve ? « Le mot Nazareth est formé sur la racine n-z-r qui signifie ‘’consacré, la consécration’’… Or, s’il est un lieu auquel s’applique l’idée de consécration, c’est bien le Temple de Jérusalem. Donc Jésus est né dans la descendance de David, et il a été élevé au Temple, lieu de la consécration… Donc Jésus n’est pas le fils d’un modeste artisan de province… Joseph était le patron qui… coordonnait les travaux du Temple, et Jésus a pu… à la mort de son père, hériter de sa fonction ». Jésus, aristocrate et maître-charpentier au Temple de Jérusalem ? C’est nouveau, ça vient de sortir. Continuons :

« Jésus est l’aîné, il est donc l’héritier de la fonction royale. On lit dans l’évangile de Luc que : « Marie le coucha dans une crèche (phatné) parce qu’il n’y avait pas de place (topos) pour eux à l’hôtellerie (katalyma) » Or cela est incompatible avec la dignité royale. Donc la phrase de Luc a un autre sens… Le mot phatné qu’on traduit par « crèche » signifie aussi « opulence ». Le mot topos signifie « lieu », Or le lieu par excellence est le Temple. Le mot «hôtellerie »  enfin est une charmante transposition touristique du grec katalyma qui indique le lieu où l’on dételle les chevaux, c’est-à-dire par extension une « résidence » inhabituelle. La phrase de Luc prend alors un deuxième sens : « Marie le coucha dans l’opulence, parce qu’ils n’avaient pas leur lieu dans la résidence qu’ils auraient dû occuper », le palais royal d’Hérode.

C’est évident, fallait y penser..

On apprend dans la foulée que Joseph « a une cinquantaine d’années… et Marie environ quinze ans » quand ils se marient. Quant aux frères de Jésus, Jacques, Joseph, Simon et Jude, nommés par ordre de naissance dans les évangiles, on apprend qu’en fait Joseph était l’aîné, et qu’il n’était autre que le diacre Étienne, chef des hellénistes lapidé dans les Actes des apôtres. Quant à Jacques, c’était aussi un helléniste distingué qui aurait révisé et traduit en grec les paroles de Jésus. Le 3e frère, Jude, serait l’auteur de L’évangile selon Thomas, c’est donc lui aussi un helléniste et un ancêtre des Gnostiques. Enfin Simon, bien que nommé avec ses trois frères, n’est qu’un cousin germain de Jésus. Il est l’auteur de la Didaché qu’il a écrite avant de mourir à l’âge de 120 ans.

Et ainsi de suite pendant 263 pages.

IV. Pourquoi ces délires ?

Tout du long, l’auteur mélange lecture fondamentaliste des évangiles et divagations réjouissantes. Tout lui est permis : il ré-écrit la façon dont les informations sur Jésus nous sont parvenues, au mépris des vraisemblances il attribue à tel ou tel un rôle essentiel dans la rédaction des évangiles, mélange allégrement les sources, les dates, les influences. On a par moment l’impression qu’il n’a plus ses esprits, pourtant il possède une vaste érudition et ses déductions s’enchaînent avec une logique qui leur est propre. Dans quel but met-il la somme de ses connaissances au service de délires en vagues successives ? Il faut aller jusqu’à l’Annexe : Repères sur l’histoire des évangiles, 38 pages de tableaux et de résumés, pour discerner une intention initiale : réinventer totalement le christianisme à partir d’un postulat, la naissance et l’éducation aristocratique de Jésus et de ses frères. Lesquels, on l’a vu, sont pour lui des hellénistes qui s’opposeront aux autorités du Temple au nom de leur ascendance royale, puis à Paul. Les textes sont découpés en tranches, recomposés, battus comme un jeu de cartes…

 Alors, pourquoi ?

Peut-être tout simplement pour faire parler de soi. Pour exister hors d’une ‘’Église’’ protestante qui a eu le tort de ne pas le reconnaître, hors d’une communauté universitaire qui ne l’a pas suffisamment accueilli, de chercheurs qui jugent sévèrement ses « recherches ». Peut-être aussi pour poursuivre jusqu’au bout l’idéologie rationaliste qui se manifeste dans certains milieux protestants depuis le XIXe siècle ?

Le résultat est dangereux. Car au terme de son démembrement des textes, la personne de Jésus disparaît, et son enseignement aussi. La transformation du prédicateur galiléen en aristocrate du Temple, sous couvert de ‘’science’’, recouvre les évangiles d’un voile qui rend impossible la rencontre du prédicateur itinérant, pauvre et proche des déclassés. Et de la nouveauté fulgurante de son enseignement, il n’est plus question.

Je mets mes lecteurs en garde contre ces « nouveaux fantaisistes » de la quête du Jésus historique. Nous vivons à une époque troublée où beaucoup ne savent plus à quoi ni à qui se raccrocher. On ne doit toucher à Jésus qu’avec la prudence du chercheur, l’humilité de celui qui reconnaît et respecte le travail de ses prédécesseurs, la rigueur de techniques éprouvées par l’usage. Et sans autre passion ni objectif que de progresser dans la connaissance d’un homme qui a existé, tel qu’il était en lui-même. Avec sa personnalité propre, son hérédité culturelle, dans un milieu et des lieux réels, à une époque réelle.

La plupart des chercheurs finissent par se prendre d’amour pour cet homme exceptionnel dont ils découvrent peu à peu le destin tragiquement contemporain

Mais pas une fois le mot amour n’apparaît dans le travail de M. Amphoux.

Il sera vite oublié. Au passage, il aura fait quelques dégâts chez ceux qui le suivent.

                                                          M.B., 9 sept. 2019
 (1) Christian AMPHOUX, Sous le voile du sens apparent, LE JÉSUS DE L’HISTOIRE, Encretoile éditions, 2016, 267 pages..
(2) Plusieurs articles dans ce blog. Dans la case « recherche » tapez « quête du jésus historique »
(3) Sur cet exégète dont Amphoux dit avec mépris que « son ouvrage monumental [n’est que] de l’histoire sainte », plusieurs articles dans ce blog. Dans la case « recherche », tapez « Meier ».

9 réflexions au sujet de « LA RECHERCHE SUR JÉSUS DÉRAPE : Christian Amphoux et le « grand n’importe-quoi » »

  1. Jean-Baptiste FOURRIER

    Très Cher Michel,

    Heureusement, il existe des « cherchants », à l’opposé de cet illuminé, qui tentent d’apporter des réponses ou tout le moins des chemins de réflexion sans pour autant tronquer les règles du jeu en termes d’exégèse. A ce sujet, je vous renvoie à la lecture de deux magnifiques essais de Jean HEE, peu connu du grand public, à savoir :
    FOI ET DOUTE D’UN CHRÉTIEN ORDINAIRE (Edition LES PRESSES DU MIDI)
    TOME I – CROIRE EN DIEU
    TOME II – JÉSUS ET/OU CHRIST

    Biologiste de métier et ancien séminariste dans les années 50 (parcours de vie ayant de curieuses résonances avec la vôtre), il a tenté une approche des sujets traité, en toute humilité, en partant des articles du Crédo ou de la philosophie générale qu’ils présupposent, tels qu’il les a reçu, pour en faire une analyse critique forte intéressante dissociée de tout système philosophique plus ou moins idéaliste (effort rationnel pour penser totalement le réel en le respectant et après l’avoir exploré scientifiquement) et dont les conclusions rejoignent étonnamment les votre notamment sur le Jésus authentique.

    Cet essayiste autodidacte rédige actuellement un troisième et dernier TOME dont le sujet traite de l’Eglise en tant qu’Institution, sujet que vous avez abordé dans votre ouvrage PRISONNIER DE DIEU. Je sais, pour avoir eu l’immense chance d’en converser avec lui, qu’il a lu votre ouvrage qui l’a fortement intéressé.

    J’espère de tout cœur que vous trouverez l’envie et le temps de vous pencher sur ces écrits et espère, dans l’affirmative, avoir votre retour sur le sujet.

    Amicalement,

    Jean-Baptiste

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  2. Paul Kerlois

    Il n’est pas surprenant que l’histoire de Jésus/Christ soit réécrite en fonction des recherches ou des velléités de chacun.
    Rien de grave puisque cela dure depuis 2.000 ans !

    Certains, et non des moindres, en doutent, mais Il semblerait que le personnage de Jésus ait bien eu une certaine réalité historique, réalité qu’il est difficile de cerner avec exactitude, comme pour beaucoup de personnages de l’époque.
    Vous êtes, à ma connaissance, l’un des rares historiens qui ait conduit des recherches sur ce sujet, avec une relative indépendance d’esprit, indépendance qui vous est donnée par votre propre histoire de scientifique, puis de moine pendant 20 ans, et enfin d’écrivain et de chercheur…

    Ce Jésus historique, vous nous le faite découvrir dans votre excellent livre « L’évangile du treizième apôtre ».
    Personnage profondément humain, que vous allez jusqu’à cataloguer d’Éveillé, au même titre de Siddhartha Bouddha et quelques autres.

    Mais ses disciples, puis Paul, ne furent pas très emballés par ce personnage humble et aimant.
    C’est d’un chef, d’un maître, d’un Messi dont ils avaient besoin.
    Ils créèrent donc le Christ, ressuscité, né d’une vierge, et finalement fils de dieu.
    Belle réussite…, puisque le christianisme va régner religieusement, mais aussi et surtout économiquement sur une grande partie du monde pendant presque deux millénaires.

    L’état actuel du christianisme et les dérives du monde économique occidental nous font regretter que le message de l’éveillé Jésus n’ait pas été retenu, de même que toute la philosophie et le respect de la vie qu’il y avait chez les peuples « indigènes », que nous avons broyés en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et encore aujourd’hui en Amazonie.

    P.K.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Merci. Juste une nuance : depuis + d’1 siècle, des dizaines d’historiens ont travaillé la question. Voyez ici les articles « Quête du Jésus historique ».
      Le meilleur de mes livres sur Jésus (parce qu’il tient compte des recherches les + récentes) est un roman, « Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire ». Je vous le recommande.
      M.B.

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      1. Paul Kerlois

        Je n’ai pas dit, Michel, que vous étiez le seul écrivain sur Jésus…
        Beaucoup ont écrit sur ce sujet, mais beaucoup de ces écrits sont le fait de « croyants » convaincus, d’« athées » militants ou d’« illuminés » comme celui qui nous vaut cet article… donc qui n’intéressent que ceux qui partagent ces opinons, même s’ils peuvent être nombreux !

        Votre démarche offre de l’intérêt dans la mesure où vous vous inscrivez me semble-t-il, dans la démarche d’Ernest Renan, qui a eu sur la vie de Jésus une approche d’historien et de chercheur en s’appuyant sur l’analyse des textes et des recoupements historiques.

        La divinité de Jésus lui est très rapidement apparue comme une pure création de ses disciples après sa mort, divinisation qui servit de base de lancement du christianisme toujours régnant sur l’occident au 19è siècle, et qui lui valut les foudres et l’opprobre du monde chrétien.

        Et pourtant, son approche de l’homme Jésus est étonnamment humaine.
        Elle rejoint celui que vous qualifiez d’Eveillé.

        Mais vous dépassez l’approche purement historique, donc humaine de Jésus, pour y rajoutez une approche qui vous est plus personnelle, d’un Dieu Père qui aime : « Abba », et que l’homme Jésus dites-vous a fait sien.

        Vous insistez également sur le Mal auquel nous serions tous confrontés.
        Jésus l’a affronté dans le désert, de même que Siddhârta au pied de son arbre.

        Dieu et le Diable, le Bien et le Mal.
        Vaste programme…
        P.K.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Je m’inscris dans la lignée des chercheurs de la « Quête du Jésus historique » (voyez ce mot dans blog), qui ont donné aux intuitions de Renan une base objective et « technique » solide.
          Merci, M.B.

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  3. Claude (Mr) Marec

    Bonjour monsieur, je vous remercie pour votre article très intéressant.
    Un proche m’a dit avoir lu avec grand intérêt le « Jésus pour le 21° siècle », de John Shelby Spong.

    Est-ce que vous avez eu l’occasion de lire ce livre récent ? Si oui, avez-vous s’il vous plaît un avis sur cet ouvrage ? Je vous remercie par avance pour votre réponse.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Spong fait partie de la branche américaine de la « Quête du Jésus historique ». Je n’ai pas lu son livre parce que l’auteur avait travaillé avec le « Jesus Seminar » qui m’a paru être une mauvaise piste. Mais à cause du retentissement de ce livre aux USA, je vais le lire prochainement. Merci, M.B.

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  4. Jojo

    Amphoux? Au fou! Comme vous le dites, c’est un mélange de fondamentalisme et de délire. Tous les chercheurs savent que la naissance à Bethléem est plus que douteuse, d’autant plus que ses références historiques sont introuvables et que la chronologie est tout aussi introuvable, faisant naître Jésus entre sept et deux ans avant sa naissance. Avec à la clef un encore plus introuvable massacre des Innocents. Le simple fait que les deux généalogies davidiques de Jésus ne correspondent pas suffit à les discréditer. Il est clair que tout cela n’est qu’une invention destinée à persuader les Juifs que Jésus était le Messie, ce qui supposait qu’il fût descendant de David et né à Bethléem. Inversement, ne pas voir que Jésus et sa garde rapprochée sont Galiléens, est stupéfiant. Quant à l’argument des droits que conférerait une ascendance davidique, il est mathématiquement idiot: entre le harem de David et les mille femmes de celui de Salomon, il est clair que la quasi-totalité des habitants de la Palestine devaient être, à tous les niveaux possibles, apparentés à David près d’un millénaire plus tard. Bref, c’est une lecture qui ne voit que certains détails, les plus douteux justement, des évangiles, et occulte l’essentiel, et changeant arbitrairement tout ce qui peut gêner son interprétation. Quand on s’amuse à jouer sur le sens des mots, tout est possible.
    Quant à Platon, j’espère n’y être pour rien. J’avais justement fait une communication à l’université de Montpellier, à l’occasion d’un colloque sur Platon en 2006, sur la gamme du Timée, où j’expliquais (beaucoup plus clairement) comment Platon articulait l’âme du monde sur les rapports mathématiques qui constituent la gamme. Elle avait d’ailleurs été plutôt bien accueillie, dans une salle pleine, ça correspondrait pour la date, et il semble que notre auteur soit relié à Montpellier. En tout cas, ces rapports (qui, au passage, ne constituent pas du tout une équation), n’ont strictement rien à voir avec le Temple, et toute extrapolation interprétative serait totalement déplacée.
    Tout cela est donc absolument consternant. On a visiblement affaire à quelqu’un qui a des connaissances et qui est incapable de les cadrer et de les organiser. Les études fabriquent souvent des imbéciles qui maîtrisent bien certains détails mais sont hors d’état de les resituer dans un ensemble. « Science sans conscience… » L’intelligence consiste à savoir hiérarchiser les connaissances, à distinguer le détail de l’essentiel, pour reconstituer l’ordre du réel. Et beaucoup de virtuoses du détail se perdent dans la pensée du réel.
    Cela dit, je pense que personne ne lit ce livre, et que de telles aberrations ne séduiront que quelques imbéciles. C’est déjà trop, certes, mais dans le genre, il y a pire.

    Répondre

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