UN ROMAN SUR LA NAISSANCE DU CORAN : « La Porte du Messie » de Philip Le Roy

Mon essai Naissance du Coran, aux origines de la violence, est paru il y a deux mois, mais il m’a fallu dix années d’étude, de travail et de tâtonnements pour l’écrire.

Exactement au même moment paraissait le roman de Philip Le Roy, La Porte du Messie (Cherche Midi). Aucun plagiat possible, et aucun contact entre les deux auteurs, qui ne se connaissaient pas et travaillaient chacun de son côté.

Je viens de lire La Porte du Messie. Et j’ai eu l’heureuse surprise d’y trouver une documentation solide : Le Roy a puisé aux mêmes sources que moi, les orientalistes allemands et quelques spécialistes francophones de haut vol, dont Édouard-Marie Gallez.

Il a eu la bonne idée de présenter les résultats de ces recherches érudites sous la forme d’un thriller de facture classique, comme je l’avais fait dans Le Secret du Treizième Apôtre pour présenter la recherche récente sur l’homme Jésus.

Un tabou brisé

Le Roy n’hésite pas à briser le tabou des origines de l’islam, malgré l’interdit farouche du monde musulman relayé par la complicité des médias occidentaux (1). Le Coran n’est pas une révélation divine descendue du ciel sur un visionnaire arabe, Muhammad, mais une série de lectionnaires liturgiques syriaques repris, amplifiés et modifiés pendant un siècle par les califes de Jérusalem et Damas pour établir leur pouvoir politique. Dans Naissance du Coran, j’ai montré en détail la façon dont cette manipulation s’est opérée, avec ses conséquences dévastatrices sur la paix mondiale.

La recherche sur ce sujet est si récente et si confidentielle que les hypothèses sont nombreuses, et Le Roy en adopte quelques-unes qui me semblent particulièrement fragiles – par exemple que La Mecque serait en Syrie, ou que Waraqua, nazôréen et cousin légendaire de Muhammad, serait l’auteur d’un proto-Coran, un texte écrit par lui avant que les califes ne s’en emparent pour le trafiquer. N’empêche, dans ce roman, l’essentiel est dit – auprès duquel ces détails relèvent de querelles d’experts.

Un thriller

J’en ai fait l’expérience avec Le Secret du Treizième Apôtre, un roman d’action est la meilleure façon de faire passer au grand public des vérités qui dérangent.

Le Roy construit autour de ces vérités chuchotées par quelques chercheurs un thriller plaisant, avec une intrigue qui maintient le lecteur en alerte. On lui pardonnera quelques invraisemblances – une lézarde des remparts de Jérusalem, provoquée par un tremblement de terre, qui permet au héros de passer à travers les murs, ou bien ce héros recevant une balle qui traverse son crâne sans lui faire perdre ni sa conscience, ni son sourire… Cela importe peu au regard d’une action bien menée et des informations qu’elle contient sur l’origine du Coran, secret jalousement gardé par les dirigeants musulmans comme par les fondamentalistes américains, sans parler du rôle des nazis dans l’émergence du fondamentalisme islamique.

Tout cela est parfaitement exact, je le signale en note dans Naissance du Coran et l’ai développé dans des articles déjà anciens de ce blog (2).

Une convergence encourageante

Mes lecteurs savent quels obstacles j’ai rencontré pour la publication de Naissance du Coran, aucun « grand éditeur » n’acceptant de prendre le risque de publier cet essai pourtant apaisé et scientifiquement solide.

La parution, au même moment, de deux ouvrages destinés au grand public, convergents malgré l’absence de contact entre les auteurs, relève de la pure coïncidence. J’y vois un encouragement : il a fallu trois siècles pour que la laïcité s’enracine en France, trois siècles de douloureux affrontements. Comme Naissance du Coran, Le roman de Philip Le Roy ose enfin poser les termes d’un débat que le monde musulman va devoir un jour affronter et mener à terme, s’il veut enfin être en paix avec lui-même et avec le reste du monde.

M.B., 6 juillet 2014

(1) Voir dans ce blog les articles sur la Pensée Unique et sur Naissance du Coran (tapez à droite les mots-clés)

(2) Vous les trouverez en tapant à droite le mot-clé Messianisme.

19 réflexions au sujet de « UN ROMAN SUR LA NAISSANCE DU CORAN : « La Porte du Messie » de Philip Le Roy »

    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Les idées : excellent. L’écriture : hélas, c’est écrit comme un scénario de film ! L’action : beaucoup d’invraisemblances. Malgré tout, bonne pioche. M.B.

      Répondre
  1. GLOWACKI

    Suite à la lecture d’un Roman historique, « La Porte du Messie » de Philip LEROY et du livre de Michel Benoit sur la Naissance du Coran, j’ai effectué quelques recherches sur internet qui m’ont conduit à une étude intéressante sur les origines de l’Islam.
    Bonne lecture si le sujet vous intéresse.

    Le mystère des origines de l’islam enfin éclairci

    Présentation de la thèse d’Edouard-Marie Gallez,
    intitulée « Le Messie et son prophète. Aux origines de l’islam »[1]

    Où en est la recherche historique sur cette religion en pleine expansion, dont les fidèles ont largement dépassé le milliard et qui attire de plus en plus les intellectuels ? Comme dans de nombreu­ses questions « sensibles », il y a une « histoire partiale » et une « histoire vraie », pour reprendre l’expression de Jean Guiraud[2] dans ses études sur la « légende noire » anti-catholique. Officiellement, alors que de semblables affirmations sont ridiculisées lorsqu’il s’agit du christianisme, les « spécialistes » feignent de croire aux révélations reçues par Mahomet[3], sur le mont Hira, de l’ange Gabriel, à son voyage nocturne sur Burak, sa jument à tête de femme, et à d’autres éléments fort peu scientifiques de sa lé­gende, et chaque année des thèses universitaires avalisent les ré­cits merveilleux de la sira[4], à grand renfort de citations et de notes érudites. Nous ne nous étendrons pas sur les raisons du véritable terrorisme intellectuel qui a imposé cette version offi­cielle, encore en vigueur, du moins en France jusque dans les débuts du XXI siècle.
    Avec la récente parution de la thèse d’Edouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète. Aux origines de l’islam, nous passons véritablement de la légende à l’histoire. Par sa critique impitoya­ble des sources, l’auteur écarte systématiquement toutes les inven­tions orientales et toutes les forgeries des prétendus historiens. Il se fonde, pour en faire une grande synthèse, sur les travaux du petit nombre de chercheurs honnêtes qui, surtout depuis une trentaine d’années, ont osé, dans des études partielles, s’écarter de la version admise par les islamologues patentés. Voyons d’abord, avant de présenter les travaux d’Edouard-Marie Gallez, quels sont ces savants qui ont étudié de façon scientifique la question de l’apparition au Proche-Orient d’une nouvelle religion dans la première moitié du VIIee siècle.

    Les chercheurs
    Déjà, dans les années 1950, le dominicain Gabriel Théry, écrivant sous le pseudonyme de Hanna Zakarias[5], avait imaginé une hypothèse[6] capable de rendre compte, principalement à partir d’une analyse du texte officiel du Coran[7], des incohérences et des absurdités qui s’y trouvent. Pour lui, l’islam est une « entreprise juive » mise en œuvre par le rabbin de la Mecque, qui aurait converti au judaïsme un jeune arabe nommé Mohammed. Ayant traduit en langue arabe un résumé du Pentateuque (aujourd’hui perdu, mais dont on retrouve des fragments dans le Coran actuel), ce rabbin aurait tenté d’utiliser cet Arabe pour entraîner son peuple dans l’entreprise messianique de reconquête de la Terre promise… pour le compte des Juifs. Possédant maintenant un livre sacré capable de faire pièce à l’Ancien et au Nouveau Testament, les Arabes auraient repris ce projet à leur compte. Cette hypothèse, qui ne tenait déjà pas compte de certaines études partielles publiées antérieurement sur le sujet, est aujourd’hui abandonnée à la suite des travaux des chercheurs que nous allons mentionner. Il n’en reste pas moins que nous pouvons saluer le courage de ce savant, qui a contribué à faire sauter la chape de plomb qui étouffait alors la recherche en matière d’islam.
    Tout va changer avec la publication en 1977 de la thèse du professeur (à Cambridge, puis à Princeton), Patricia Crone[8], qui, faisant la synthèse des travaux antérieurs et des découvertes récentes, en particulier en matière d’archéologie, donne enfin une explication plausible des événements qui se déroulèrent au Proche-Orient à partir de 614 (prise de Jérusalem par les Perses).
    Ce grand savant a définitivement établi :
    – que l’islam n’est pas né dans le Hedjaz (nord-ouest de la péninsule arabique), mais en Syrie ;
    – que le Coran ne peut pas être considéré comme un document historique authentique du Vile siècle ;
    – que le Mahomet historique n’a rien à voir avec le person­nage dépeint par la sira ;
    – que le mécanisme de la tradition islamique empêche de considérer les textes qui en sont issus comme des documents exploitables par les historiens.
    Ces études du professeur Patricia Crone ont donné les nouvelles pistes les plus intéressantes de la recherche actuelle.
    D’autres érudits ont continué sur cette lancée :
    – Le P. Antoine Moussali, par sa connaissance de l’arabe et de la psalmodie, a rétabli le texte de certains versets du Coran et identifié des ajouts postérieurs dans certaines sourates impor­tantes, permettant de nouvelles interprétations. Ce travail, qui semble indispensable avant toute traduction définitive, n’avait jamais été seulement commencé par la pléiade de spécialistes qui, depuis le XIX siècle, se sont penchés sur cet écrit, et qui faisaient confiance au texte officiel du Coran établi par les docteurs de la foi ! Le P. Moussali[9] a dégagé des indices très clairs qui montrent que le « Coran » dont parle (65 fois) l’actuel livre sacré des musulmans était un lectionnaire, traduit de l’araméen en arabe dans les années 610-630. Ce lectionnaire était en usage dans une secte dont nous parlerons plus loin, les judéo-nazaréens. A ce « Coran » primitif, les premiers califes ont ajouté un texte fait d’une compilation d’écrits en arabe, qui, remaniée peu à peu, devint l’actuel Coran au cours du VIII siècle.
    – D’autres chercheurs se sont attachés à des aspects partiels de la question et à l’établissement de certains points d’histoire. Parmi eux, citons Ray A. Pritz pour son étude sur la secte des judéo-nazaréens[10] – même si l’affirmation de leur disparition au IVe siècle est aujourd’hui contestée – et Alfred-Louis de Prémare pour sa publication de la liste des documents nouveaux découverts et étudiés depuis une trentaine d’années, avec de très intéressantes monographies sur les différents auteurs et chroniques[11], ainsi que son étude sur l’élaboration du corpus coranique aux VII et VIIIeesiècles[12]. Travail indispensable, même si on peut regretter qu’il ait montré trop de timidité à en tirer les conclusions qui pourraient sembler logiques et fait dans ses commentaires sur Mahomet quelques erreurs pour sacrifier à la vérité officielle.
    – Cependant, la véritable synthèse de toutes ces études est la thèse d’un jeune savant, Edouard-Marie Gallez, qui a été soutenue en novembre 2004, sous le titre Du messianisme nazaréen au prophétisme islamique. Cette thèse a été publiée en juillet 2005 sous le titre de Le Messie et son prophète. Aux origines de l’islam. Auparavant, l’auteur nous a autorisés à en publier un résumé et quelques « bonnes feuilles »[13]. Les quelques notes qui vont suivre ne font qu’exposer cette nouvelle hypothèse historique qui donne enfin une explication plausible de la naissance de l’islam.

    Les Qurayshites
    Les Arabes sont un très vieux peuple du Proche et Moyen- Orient, qui n’a jamais eu d’histoire propre. Divisé en de nom­breuses tribus nomades ou sédentaires, ils formaient déjà une des composantes de l’empire perse de Darius I à la fin du Vere siècle avant Jésus-Christ. Les textes bibliques en parlent comme de riches négo­ciants faisant le commerce des aromates, de l’or et des pierres précieuses, et des pasteurs nomades vivant de brigandage. La razzia leur permettait de compléter leur ordinaire par l’appro­priation de biens divers et d’esclaves. Ils peuplaient les confins de la Mésopotamie le long de l’Euphrate, et à l’est de la Syrie.
    Ces nomades étaient devenus partiellement sédentaires, formant à partir de la fin du Ille siècle, deux royaumes, les Lakhmides autour de Hira (en Mésopotamie, sur l’Euphrate), et les Ghassanides avec trois lieux de résidence aux confins du désert de Syrie et dans le Golan[14].
    « En raison de leur mobilité et de leurs capacités guerrières, les Ghassan étaient pour Byzance des alliés indispensables, qu’il lui fallait ménager », écrit A.L. de Prémare. « Aussi jouaient-ils, comme les Lakhmides, leurs ennemis du côté perse, un rôle important sur l’échiquier politique ».
    Au IV siècle, une autre tribu, celle des Saracènes (Saraceni)[15], sous la direction de la « reine » Mauvia (Mawiyya) tentera de secouer la tutelle de Rome : après avoir battu les trou­pes de l’empereur arien Valens (373), elle finit par s’entendre avec les Romains. C’est à partir de cette date que les Arabes com­mencèrent à prendre conscience de leur force militaire : au VIsiècle, ils se mirent, comme mercenaires, au service des deux grands empires qui se disputaient la suprématie au Proche-Orient, Byzance et les Perses. Les Ghassanides seront vassaux de Byzance, les Lakhmides de la Perse.
    Mais parmi les différentes tribus arabes, il y en a une qui va prendre une importance considérable dans l’Histoire, celle des Qoréchites (en arabe qurays), dont est issu Mahomet. L’écrivain syrien Narsaï, écrivant vers 485, mentionne déjà la cruauté des Qurays au cours des razzias qu’ils faisaient dans la région de Beith Aramayé, à l’ouest de l’Assyrie[16]. Il semble qu’au VI siècle, ils se soient reconvertis dans le commerce, peut-être à cause d’une christianisation, au moins superficielle[17]. De plus, de nombreux noms de lieux portent leur nom en Syrie, et non dans le Hedjaz, comme on pourrait s’y attendre. Le géographe René Dussaud[18] a relevé le nom d’une rivière qui porte leur nom (nar al quraysiy) qui traverse les ruines d’un village d’Arabes semi-nomades (un caravansérail, centre de commerce et halte pour les caravanes) appelé Khan el-Qourashiyé, situé 30 km au nord-est de Lattaquié. Les chroniques nous donnent encore d’autres indications sur l’activité de ces Arabes, qui se situe entre la Syrie et la Palestine : la Chronique de Jacob d’Edesse (fin du VIIe siècle), traduite par A.L. de Prémare[19] précise que Mahomet « alla pour le commerce en terres de Palestine, des Ara Çaya (région arabe de Mésopotamie) et de Phénicie des Tyriens ». D’autres traditions mentionnées par ce même chercheur situent autour de Gaza le lieu de l’activité commerciale de Mahomet et la tombe de son arrière-grand-père ; sa famille y possédait des terres[20].

    Les judéo-nazaréens
    Mais revenons en arrière, pour parler d’une autre force, spirituelle celle-là, sans laquelle l’islam n’aurait pas pu naître, la secte des judéo-nazaréens. Leur existence, très mal connue jus­qu’à ces dernières années, a été mise en valeur par Ray A. Pritz dans son étude Nazarene Jewish Christianity… Rappelons que c’est ce chercheur qui les a baptisés « judéo-nazaréens » pour éviter les ambiguïtés du vocable « nazaréens »[21] sous lequel ils étaient connus jusqu’ici. Il s’agit d’une déviation des chrétiens d’origine juive appartenant à la communauté du premier évêque de Jérusalem, Jacques (l’apôtre Jacques le Mineur ou le « frère de Jésus » Jacques le Juste ? ; la question est pendante), mort martyr en 62 après J.C. Ces judéo-nazaréens (avec E.M. Gallez, adoptons cette dénomination qui, à défaut d’être reconnue par tous les islamisants, a le mérite d’être claire) croient que Jésus n’est pas mort sur la croix (il y aurait eu une substitution), mais qu’il est gardé en réserve au ciel dans une perspective politique de conquête du monde.
    Parmi les écrits qui expriment cette idéologie politico-religieuse, il faut détacher le Deuxième livre de Baruch ou Livre syriaque de Baruch, un apocryphe datant des années 80 après Jésus-Christ[22]. Tout en prônant l’observation scrupuleuse de la Loi dans le présent, ce texte annonce dans l’avenir un monde nouveau et bien concret, qui viendra sur la terre après les douze époques de cette vallée de larmes. Alors, le Messie, qui est comparé à une vigne et aussi à une source d’eau vive, régnera sur le monde entier, et Jérusalem sera rebâtie. Ce n’est qu’au terme du règne messianique qu’aura lieu la résurrection des corps : « C’est pour toute la terre que cela arrivera… Dès que sera accompli ce qui doit arriver dans ces parties (du temps), le Messie commencera de se révéler »[23].
    Il y a dans ces textes, « Une vision dialectique du monde », selon l’expression d’E.M. Gallez. En effet, les judéo-nazaréens se distinguent de façon polémique des judéo-chrétiens (les chrétiens de Palestine) et des juifs orthodoxes. Aux chrétiens (ne recon­naissant que leur seul Evangile, copié de celui de Matthieu, à l’exclusion des autres), ils reprochent d’avoir contaminé de paganisme la pure tradition juive, le Messie-Jésus ne devant pas être « mêlé » à Dieu. Aux juifs, ils ne pardonnent pas la lapidation de Jacques le Juste, la non reconnaissance du Messie, et surtout l’introduction, dans le corpus des livres sacrés, de la Mishna et des Talmudin, qui donnent une fausse interprétation de la Tora. Ils sont donc les représentants de la vérité entre deux erreurs opposées.
    Comme tous les hétérodoxes, les judéo-nazaréens auront tendance à se diviser, et au Proche-Orient, ce morcellement s’inscrit dans la géographie, chaque groupe sectaire possédant un ou plusieurs villages ou quartiers d’une ville. Et comme ceux-ci vivent habituellement en autarcie, leur religion peut parfaitement rester ignorée du monde intellectuel, même pendant plusieurs siècles. Cela doit être particulièrement vrai pour les judéo-nazaréens qui étaient coupés du monde religieux juif et chrétien. Ces coutumes expliquent l’ignorance et les confusions faites par les Pères de l’Eglise, qui ont voulu appréhender le phénomène du développement des hérésies qui s’étendent, en particulier en Syrie, dans les premiers siècles après Jésus-Christ. En ce qui concerne les judéo-nazaréens, la plupart des exégètes sont incapables de les définir clairement. C’est le cas par exemple de saint Jérôme qui en 404 écrit à saint Augustin à leur propos : « Tandis qu’ils veulent tout ensemble être juifs et chrétiens, (ces hérétiques) ne sont ni juifs ni chrétiens »[24].
    En réalité, ils voulaient fortement se distinguer des uns et des autres ! Aussi bien le petit nombre de documents que nous possédons sur cette secte ne signifie pas qu’elle n’a pas existé et même prospéré, non seulement jusqu’au IV siècle, mais bien au-delà, contrairement à l’opinion de Ray A. Pritz. En effet, celui-ci ignore un témoignage capital qui n’a pas échappé à un autre chercheur, Simon Claude Mimouni[25], à savoir celui du pèlerin anonyme de Plaisance qui, vers 570, visita la Palestine. Il fait état d’une communauté d’Hébreux qui ne s’entendaient pas avec les chrétiens, mais qui n’étaient pas non plus des juifs talmudistes. Il ne pouvait s’agir que de judéo-nazaréens, analyse E.M. Gallez, qui donne d’autres preuves épigraphiques se trouvant en parti­culier dans des villages ruinés du plateau du Golan. Mais le texte capital qui nous fournit la preuve que, au VII siècle, les judéo- nazaréens n’avaient nullement disparu, c’est… le Coran lui-même, aussi curieux que cela puisse paraître. Mais le Coran étudié, non avec les lunettes roses de la légende musulmane, mais avec les outils de l’analyse historique et théologique utilisés par E.M. Gallez. En effet, le Coran que nous connaissons mentionne un « coran » auquel il se réfère, et cela soixante-cinq fois. Comme il ne peut pas se référer à lui-même, il s’agit bien d’un autre texte. Quel est-il ? Pour répondre à la question, il faut faire appel à l’étymologie. Le Mot Quran vient de Qara, verbe hébreu signi­fiant crier, lire ou réciter en public. C’est également le sens du syriaque qorono qui désignait un florilège chrétien d’extraits bi­bliques, destiné à la lecture publique, appelé aussi « lection­naire ». Cela s’applique parfaitement à l’usage que les musulmans firent du Coran élaboré par les califes à partir du VIIIee siècle, qui servait à des lectures journalières. Mais de quel lectionnaire s’agit-il dans les sourates qui parlent du « coran » ? La Sourate 3, 113 fait allusion à « Une communauté debout (umma) (qui) récite les versets de Dieu durant la nuit et ils se prosternent. »
    Ce n’est évidemment pas la communauté naissante des musulmans, mais une autre, qui est désignée ailleurs (Sourate 5, 66) : « Parmi eux (les Juifs), il y a une communauté qui va sans dévier ». Cette communauté qui, selon une tradition biblique ancienne, se lève la nuit pour réciter des psaumes, est évidemment celle de l’auteur qui, n’étant pas un Juif orthodoxe (ceux-ci constituent l’autre communauté qui « dévie »), ne peut que faire partie du groupe judéo-nazaréen qui nous occupe. Des citations de nombreuses autres sourates viennent conforter cette analyse d’Edouard-Marie Gallez.
    Ainsi, nous avons la preuve que les judéo-nazaréens n’avaient pas du tout disparu au début du VIIe siècle, puisque leur lectionnaire, avec le Pentateuque (tora) et l’Evangile (celui de Matthieu, injil), se retrouve dans l’actuel Coran. A partir de ce moment, nous avons une « grille » qui va nous faire avancer dans l’explication des événements qui vont se produire dans la pre­mière moitié du VIIe siècle. Cette découverte d’Edouard-Marie Gallez va lui permettre de bâtir une hypothèse scientifique qui va « coller » à la réalité géographique et historique.

    Les apories de l’histoire officielle
    Mais voyons d’abord ce qui s’est passé et comment la pseudo-histoire officielle nous explique la naissance et le dévelop­pement de cette religion guerrière qui, comme un raz-de-marée, va bientôt submerger non seulement le Moyen-Orient, mais une partie du bassin méditerranéen. Le début du VIIe siècle est une période de troubles dans l’empire romain d’Orient. L’empereur Maurice est détrôné et assassiné par un centurion, Phocas, élevé au trône par ses soldats (602). Ce dernier laisse ravager et conquérir ses provinces d’Asie par le Perse Chosroès II (Khusraw II). Mais en 610, il est à son tour détrôné et tué par Héraclius, le fils de l’exarque ou gouverneur général de la province d’Afrique. Attaqué de tous les côtés par diverses peuplades, l’Empire est sauvé par Sergius, le patriarche de Constantinople, qui fait jurer à Héraclius de le défendre, alors qu’il voulait transporter le centre du pouvoir à Carthage. Mais les Perses continuent leurs conquêtes et en 614 s’emparent de Jérusalem emportant la Sainte Croix à Ctésiphon (aujourd’hui Bagdad), leur capitale. Ayant enfin pu réunir une armée suffisante, Héraclius recommence la conquête de l’Asie mineure à partir de 622 et finit par vaincre les Perses à Ninive (628). Chosroès II est renversé par une révolution de palais et ses successeurs restituent aux Byzantins toutes leurs conquêtes, ainsi que la Sainte Croix qu’Héraclius replace solennellement à Jérusalem (631). C’est alors que les Arabes, qui n’avaient pas participé en tant que peuple à ces événements, vont soudain apparaître et tout balayer sur leur passage, faisant en l’espace d’un siècle, la conquête de la Palestine, de la Syrie, de la Perse, de l’Egypte, puis dans un second temps, du Maghreb et de l’Espagne (632-750).
    Les explications données par les historiens officiels sur la rapidité de cette conquête sont les suivantes : le Prophète, inspiré par Dieu, aurait essayé de convertir les polythéistes de la Mecque. Il aurait été d’abord expulsé et se serait replié sur Yatrib (future Médine), où il aurait composé le Coran et créé l’islam, aurait levé une armée, reconquis la Mecque, et de là serait monté vers le nord, comme un ouragan qui aurait tout renversé sur son passage.
    Or cette version, qui ressemble à un conte des mille et une nuits[26] butte contre les impossibilités ou les absurdités suivantes :
    – La Mecque, située dans un lieu particulièrement insalubre, n’existait pas au temps de Mahomet. Cette ville a été créée quelques dizaines d’années après par les califes pour des raisons religieuses et politiques[27] ;
    – Le Coran est truffé d’histoires juives et de recomman­dations d’appliquer les prescriptions de la religion judaïque. Or, les sources juives, comme le reconnaît de Prémare[28], sont muettes sur la présence de colonies juives dans cette partie du Hedjaz. Et ce n’est pas l’activité de marchand de Mahomet qui a pu lui donner une pareille érudition ;
    – L’idéologie messianique de conquête du monde qui était celle des conquérants arabes, est dénoncée par l’évêque de Jérusalem Sophrone en 635[29]. Or cette idéologie n’est pas arabe, ces peuples s’étant contentés jusqu’au VII siècle de guerroyer pour faire du butin ou d’être mercenaires des Byzantins ou des Perses ;
    – Contrairement à ce qu’affirme A.L. de Prémare après les islamologues officiels, Mahomet n’a jamais revendiqué pour lui la qualité de prophète. Dans les documents d’époque cités, il est écrit que les gens disaient qu’il l’était, ce qui n’est pas la même chose[30].

    Un essai d’explication : de Gabriel Théry à Edouard-Marie Gallez
    Voilà quelques objections (il y en a d’autres) qui sont insurmontables pour la vulgate officielle. Le Père Gabriel Théry avait bien vu les trois dernières, et pour y répondre, il avait avancé l’hypothèse du rabbin de la Mecque, mentor de Mahomet, qui l’aurait initié au Pentateuque, aux commentaires rabbiniques de la Bible, et aux arcanes de la religion juive. Il expliquait aussi l’importance de l’Evangile (injil) dans le Coran par la nécessité pour le rabbin de tenir compte de la communauté chrétienne de la Mecque. Les découvertes de Patricia Crone ont ruiné l’hypothèse du rabbin et de son adversaire, le curé. De toute façon, comment un juif, pour qui Jésus est un imposteur, aurait-il pu parler de façon laudative du Messie et de sa mère Marie ? Cette fausse piste devait donc être abandonnée : les Juifs « orthodoxes » n’étaient nullement responsables de la création de l’islam, c’est un fait maintenant établi. Une autre raison historique militait encore contre cette thèse : les Juifs venaient de subir, de la part des Perses, des persécutions qui ne les mettaient pas en position de force. En 614, par haine des Byzantins chrétiens, ils avaient aidé Chosroès lors du siège de Jérusalem par celui-ci. Pour les récompenser, le Roi des Rois leur avait confié l’administration de la ville. Ils en profitèrent pour se livrer à un grand massacre de chrétiens, si bien que les Perses leur retirèrent cette charge, les expulsèrent de la ville et les déportèrent dans plusieurs villes de leur empire.
    Il fallait donc trouver autre chose. C’est ce qu’a fait E.M. Gallez en avançant l’hypothèse de l’alliance des Arabes qurayshites et du groupe des judéo-nazaréens, qui, nous allons le voir, non seulement intègre les découvertes récentes (ou qui avaient été oubliées) de la science historique, mais surtout répond à toutes les objections que nous venons de mentionner, et explique les obscurités qui entourent l’apparition et le développement d’une nouvelle religion au VII siècle, l’islam. Nous nous borne­rons, dans le cadre de cet article, à mentionner les principaux points de cette hypothèse scientifique :
    – l’islam est né de la conjonction, dans la première moitié du VIIee siècle, de trois éléments : les peuplades arabes puissantes et riches lasses de combattre pour des étrangers (Byzantins et Perses) et récemment humiliées par eux ; ensuite le groupe de chrétiens hérétiques de sang juif, les judéo-nazaréens, porteurs d’une idéologie messianique de conquête non seulement de la Terre (la Palestine), mais du monde entier ; enfin un homme, Mahomet, appartenant à une tribu arabe de marchands disposant donc du « nerf de la guerre » nécessaire au démarrage et à la poursuite d’une opération de cette envergure ;
    – Un contingent d’Arabes ennemis des Byzantins aurait participé activement au siège de Jérusalem par les Perses en 614. En 622, devant l’avance des armées d’Héraclius qui a commencé la reconquête de l’Anatolie, les Qurayshites de Mahomet et les judéo-nazaréens qui les accompagnent, et qui sans doute avaient participé au massacre des chrétiens, décident d’émigrer (ils se nomment d’ailleurs ainsi, les « émigrés », muhadjirun) à Yatrib, la grande oasis du Hedjaz, où les armées byzantines ne risquent pas d’aller les chercher.
    – Là, Mahomet et les docteurs judéo-nazaréens qui l’entourent (les liens entre eux étaient anciens, et il est probable qu’il avait épousé une jeune femme de ce groupe, nommée Khadija ou autrement) ont une idée de génie, camoufler cette fuite en un repli stratégique pour la reconquête de la Terre (la Palestine), rappelant non seulement l’épisode égyptien de l’« Exode », mais aussi ce qu’avaient fait les Macchabées. Pour bien affirmer cette volonté agressive, ils vont jusqu’à rebaptiser Yatrib en Médine, allusion à la petite ville de Modin[31] d’où ces héros juifs, après avoir abandonné Jérusalem (167 avant J.C.) étaient repartis pour y revenir victorieux, fondant un éphémère royaume asmonéen de 163 à 135 av. J.C. Une autre façon frappante d’exalter ce repli en l’intégrant dans une stratégie offensive fut de transformer 622 en l’an I du calendrier musulman.
    – C’est ce repli de Jérusalem sur Yatrib (et non de La Mecque sur Yatrib, comme le prétend la vulgate officielle), où vivaient déjà d’autres judéo-nazaréens, qui fut nommé l’Hégire (= l’exode). De 622 à 634, Mahomet a sans doute fort à faire pour asseoir sa domination sur les Arabes de la péninsule. Il tente plusieurs opérations militaires, en particulier en 629 où il se fait battre à Mouta, au sud-est de la Mer morte. Ce n’est qu’en 634 que les opérations d’invasion commencent du côté de la Syrie, sous la direction de Mahomet lui-même (qui est censé être mort depuis deux ans), selon divers documents très anciens.
    – Ce sont les califes successeurs de Mahomet qui mettront en œuvre son plan. La prise de Jérusalem a lieu sans combat par les troupes d’Omar en 635, 636 ou 637. Omar, maître de la ville, fait déblayer l’esplanade du Temple, devenue un dépôt d’immondices et, avec ses alliés judéo-nazaréens, offre un sacrifice pour faire revenir le Messie.
    – Celui-ci ne se manifestant pas, les Arabes (les Qurayshites et les Ghassanides, naguère au service de Byzance, qui les ont rejoints) se débarrassent de leurs mentors, les docteurs de la foi judéo-nazaréens, et prennent à leur compte leur lectionnaire, le Coran, qu’ils font réécrire par ceux d’entre eux qui acceptent de « collaborer », pour en faire un livre sacré qui fasse pièce à celui des juifs (la Bible) et à celui des chrétiens (les Evangiles).
    – Cette lente élaboration (qui durera près de deux siècles) d’une religion de conquête sera la base de l’expansion islamique qui s’étendra vers la Perse et le bassin méditerranéen…

    Mahomet
    Mais le plus grand mérite de la thèse d’E.M. Gallez est de donner enfin son vrai relief au personnage de Mahomet. Laissant de côté la « sira », qui en fait un personnage aussi peu crédible que le sont de nos jours les biographies officielles d’un Staline ou d’un Mao par exemple, ce grand érudit, s’appuyant principa­lement sur les (trop) rares témoignages des chroniques du temps, nous peint un de ces grands hommes qui ont marqué l’histoire de leur forte personnalité.
    En effet, il fut à la fois négociant, prédicateur, conquérant et chef d’Etat, plus exactement « Seigneur des Arabes ».
    Négociant, grâce à son appartenance à la tribu des Qurayshites et son mariage avec Khadija, la riche cousine d’un des « prêtres » judéo-nazaréens, Mahomet se déplaçait pour son commerce à travers la Palestine, la Mésopotamie et le Liban-Sud, et Yatrib.
    Prédicateur « très bien instruit et à l’aise avec l’histoire de Moïse », Mahomet, « proclamait la venue du Messie », selon certaines chroniques[32]. Il laissait dire (sans l’affirmer) qu’il était un prophète annonçant en réalité non la venue, mais le retour[33] du Messie-Jésus qui devait être précédé par la « libération de la Terre (la Palestine) » et « la restauration de la Maison de Dieu (reconstruction du Temple) ».
    Egalement, conquérant, Mahomet l’est par son « charisme » de chef de guerre, sa capacité de fédérer les tribus arabes et de leur imposer une idéologie guerrière, mais surtout par sa stratégie consistant à profiter de l’épuisement des deux grands empires pour lancer une grande offensive, et sa tactique géniale de repli sur Yatrib pour mieux revenir vers la Palestine en donnant à ces opérations un caractère messianique.
    Chef d’Etat, enfin, Mahomet l’est par l’instauration de la nouvelle théocratie du califat, et sa vision de la communauté des croyants (umma) transcendant les nations et les empires, qui doit s’imposer au monde entier divisé en territoires soumis (dar el islam) et zones de guerre (dar el harb). Des projets qu’il n’aura pas le temps de mettre en œuvre, mais qui seront réalisés et développés par les califes qui lui succéderont.

    Conclusion
    C’est cette analyse originale que nous devons à Edouard-Marie Gallez, qui éclaire d’un jour nouveau cette période encore très mal connue de l’histoire du Proche-Orient.
    Ces conclusions ne sont encore qu’une hypothèse scienti­fique bien étayée, mais que la recherche historique devra confirmer ou infirmer sur de nombreux points.
    En tout état de cause, cette thèse devra dorénavant servir de référence à tout chercheur honnête sur la question des origines de l’islam.
    Mais soyons réalistes : ces réelles avancées de la science n’empêcheront sans doute pas la désinformation d’avoir encore de beaux jours devant elle dans l’islamologie officielle et la vulgarisation.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Merci de ce long commentaire. Si vous y consentez, je souhaiterais le publier sous forme d’article (avec ses références) sur mon blog.
      Vous « déployez » fort bien ce que j’ai condensé, souvent en quelques lignes seulement, dans mon livre « Naissance du Coran ». Je ne voulais pas m’étendre, redire ce que d’autres avaient déjà dit, mais offrir une synthèse de leurs travaux qui inciterait le lecteur à aller plus loin par lui-même.
      Vous faites à propos de « Mahomet » des affirmations dont je me suis bien gardé, puisqu’elles sont historiquement hasardeuses. En fait, on sait très peu de choses de ce guerrier arabe. Son mariage avec Khadidja, etc… appartiennent à la légende.
      Dans ma postface, j’ai résumé l’ « Histoire de la recherche ». Elle ne commence pas avec G. Théry, mais avec le p. Lammens (1910).
      Ces quelques réserves mises à part, merci pour votre excellente collaboration.
      M.B.

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  2. Guillaume Hervieux

    Michel benoît bonjour

    je découvre aujourd’hui votre blog ainsi que votre livre que je vais commander aujourd’hui.
    Merci du commentaire très positif que vous venez d’écrire. Nous sommes sur la même longueur d’onde, aussi bien sur la nocivité d’un certain messianisme, que sur la nécessité d’informer sur la genèse réelle du Coran et de trouver le mode le plus adapté aujourd’hui pour le faire.
    Notre difficulté est la visibilité. Il y a des résistances…Philip Leroy et moi (guillaume Hervieux), nous parlerons de votre livre aussi souvent que possible.
    Quant à la porte du messie, il est parfois commenté en dépit du bon sens ! Simon est perçu comme un super héros alors que c’est le prototype même de l’anti héros, celui dont la vie n’est pas la sienne, prisonnier du désir de vengeance de son père, téléguidé par une femme qui veut voir en lui un messie pour servir les projets d’une secte, et qui se sort de situations difficiles parce que des personnes sont là pour le protéger sans qu’il le sache. d’Autres ont commenté la révélation que nous a apportée une femme voilée à un salon du livre, et que nous révélons dans la note de l’auteur. Certes, on est en droit de ne pas y croire, c’est un thriller, mais ces gens sont-ils aussi critiques vis à vis du cheval ailé de Mahomet ou de l’ange Gabriel passant ses nuits à dicter un coran déjà écrit à un homme analphabète…n’ont-ils pas compris le clin d’oeil…d’autres encore font un commentaire cinglant … « encore un Dan brown de plus…sans aucune innovation ! » Ah bon, et dans quel autre thriller remet-on en cause l’origine du Coran ?
    Tous ces commentaires (sur amazone, nous avons une flopée de « testeur d’amazone, on se demande d’où ils sortent! ») se recopient, sont certainement pour certains téléguidés, ou alors produits par des gens qui ne savent pas lire ou ne comprennent rien à ce qu’ils lisent…
    Tous cela me laisse penser que nous avons touché juste et que vous et moi nous devons d’intensifier nos efforts pour que nos livres soient le plus connus, vendus ou prêtés. forcer le débat est une nécessité. je suis comme vous, je ne supporte plus ces commentaires lénifiants sur la soi-disante tolérance, bienveillance absolue de l’islam…il est temps que les responsables de cette religions se remettent réellement en question et prennent leur part de responsabilité concernant la violence dont ils sont à l’origine.
    Voici mes coordonnées ; guillaume hervieux, guihervieux@yahoo.fr.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Cher monsieur,
      D’abord, félicitations pour ce thriller. Ayant écrit « Le Secret du 13° Apôtre » pour vulgariser la recherche sur Jésus (traduit en 18 langues, best-seller en France, Espagne, Angleterre, Allemagne), je sais de quoi il retourne.
      La difficulté d’un thriller, c’est toujours la « chute ». J’ai choisi de laisser mon héros (qui vient d’échapper au Vatican) traqué par un musulman. Va-t-il y passer ? Je laisse le lecteur sur cette interrogation. J’eus préféré que Simon termine ainsi, menacé sans qu’on sache si…
      « Naissance du Coran » est un essai, que j’ai voulu aussi lisible que possible malgré la technicité du sujet. En le lisant, vous verrez que nous puisons aux mêmes sources et disons en gros la même chose. Vous n’avez pas mis en relief le rôle de la littérature essénienne dans la radicalisation des nazôréens, mais cela eût alourdi le canevas du thriller.
      Faites connaître « Naissance du Coran », que j’ai eu un mal fou à faire éditer.
      Je viens de rencontrer Édouard-Marie Gallez, notre maître à tous.
      Restons en contact et épaulons-nous : c’est un Himalaya qu’il faut faire bouger, et nous sommes si peu nombreux à proposer aux musulmans de se libérer des légendes mortifères dans lesquelles ils sont englués, mettant en péril la paix mondiale !
      Je serai toujours heureux de vous entendre.
      M.B.

      Répondre
      1. Guillaume Hervieux

        Ce fut difficile pour nous aussi, nous avons essuyé plus de 20 refus d’éditeurs…Quant à Simon, il n’est pas mort…il y aura une suite.
        Vous pouvez compter sur nous pour faire connaître votre ouvrage. Philip Leroy va mettre un lien vers votre blog sur son blog.
        Et si vous en avez le courage, un thriller sur les origines du Coran signé Michel Benoît serait le bienvenu.
        Cordiales salutations à l’éclaireur que vous êtes.
        G.H.

        Répondre
  3. monic34

    QUAND L »église reconnaîtra t elle tous ses mensonges et ses abus …j’ai reçue tant de coups de règle de la part des « bonnes sœurs »…qui m’ont rendue païenne…de savoir en plus que c’était des mensonges.
    amicalement

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Les Églises (chrétienne, musulmane) ne PEUVENT PAS reconnaitre les manipulations qui ont donné naissance à leur influence & pouvoir. « Dieu » n’a rien à voir avec tout ça !
      M.B.

      Répondre
  4. Luc

    Bravo Michel BENOIT, votre commentaire m’enthousiasme et vous honore dans le monde difficile et peut-être décadent dans lequel nous vivons aujourd’hui. Je n’ai pas encore lu votre livre, Naissance de l’Islam, que j’ai commandé et je m’apprête à acheter également le livre de Philip Le Roy.
    Je vous encourage vivement à écrire un thriller vous-même, le Secret du Treizième Apôtre a été une réussite à bien des égards : bon roman, écriture fluide, excellent moyen de passage des idées pour approfondir. Allez-y c’est votre mission !

    Un fidèle lecteur et admirateur.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Oui, il faudrait. Je sollicite mes vieux neurones, fatigués de se battre contre des moulins à vent. M.B.

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  5. BENCHEKROUN MOHAMED SAAD

    Erreur de pensee pour manque de recherche sur le sujet de votre livre.
    On ecoutant juste vos paroles sur la page youtube, donnant une analyse sur le fondement de votre livre et vos recherche, je me petmet de vous envoyer ce simple message d’eveille pour vous dire que le Coran n’est absomlument un puzzle, ni la creation d’un etre humain quelqu’il soit, mais bien les paroles de Dieu le meme Dieu createur de tout cet univers, transmis par ll’ange gabriel au prophete Mohamed qui est le dernier envoye de Dieu apres jesus, moise et abraham, qui sont tous de la descendance d’Adam pere de l’humanite.
    Comment alors pourriez vous pretendre que le createur de cet univers peut appeller a de la haine et le non pacifisme pour ces sujets, alors que le but essentiel et primordiale de chaque prophete et la propagation de la paix, la justice et l’equilibre dans tout ces sens.
    En outre, si vous limiter et referencer la lecture du coran a lorsqu’il fait appelle au musulmans de combattre les mecreants, durant les premieres annees (Hegir) de l’apparition de cette religion, au combat pour qu’ainsi l’unique religion universelle puisse se propager, alors votre vision et comprehension sont inadequate a la realite de la religion musulmane et ces principes de paix et de tolerance.
    Enfin vous coller une etiquette noir sur une surface blanche par de la colle diluable. Faite plus de recherche sur la religion musulmane, relisez le coran encore une fois et envoyer moi par email vos question je vous rependrais en toute sincerite.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Comprenez bien : j’ai lu et étudié le Coran sans tenir compte de la tradition musulmane qui fournit ses clés d’interprétation, de même que l’on étudie la Bible sans tenir compte des interprétations de la tradition chrétienne. Le texte tel qu’il nous est parvenu, rien que le texte. Replacé dans son contexte historique du moment, avec les différentes interprétations possibles – et divergentes, à cause de l’obscurité de cet arabe du 8e siècle. Un texte qui n’a pas été « dicté » par Dieu (Allah), pas plus que la Bible. Évidemment, les musulmans ont du mal à accepter une autre lecture du Coran que celle de la légende élaborée par les califes du 8e siècle pour prendre le pouvoir ! Pourtant, cher ami, cette lecture renouvelée par des travaux indépendants de la tradition est indispensable, si les musulmans veulent trouver la paix intérieure (en eux) et extérieure (avec le reste du monde). Lisez mon livre « Naissance du Coran » ! et acceptez de vous engager sur la route que les chrétiens ont empruntée il y a deux siècles, ce qui leur a permis de trouver la paix et d’entrer dans la modernité !
      Amicalement, M.B.

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      1. H de D.

        Bonjour cher Michel Benoît,

        Il est toujours consternant d’observer (de lire) à quel point les vrais travaux d’érudition dérangent ceux qui ont intérêt à ce que rien ne soit dévoilé des avantages qu’ils tirent de leur religion (des pouvoirs de toutes sortes, à commencer par la domination sans partage des hommes sur les « pauvres » femmes, etc.). Oui, le Coran est bien un ensemble de textes disparates d’origine humaine. Non, il n’y a pas d’Islam modéré, ce serait absolument antithétique ! Oui, nous occidentaux européens sommes des mécréants pour les musulmans qui s’en défendent !
        Je me permets de signaler la sortie d’un livre qui intéressera celui qui veut vous donner des leçons (sic!) : « Comment le voile est devenu musulman » de Bruno Nassim Aboudrar aux éditions Flammarion. Voici aussi un lien fort éclairant sur les pratiques musulmanes tout à fait « pacifiques » comme se permet de vous rappeler celui qui veut, plus haut, vous faire la leçon (resic!) :
        http://www.pointsdereperes.com/articles/autre-visage-de-islam-cache

        Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous lorsque vous dites que vous vous battez contre des moulins : je crois que vous vous battez contre tous ceux que la Vérité dérange ! Et seule la démarche scientifique de haut vol qui est la vôtre est un gage de pertinence et de sérieux que tout la communauté scientifique (dont j’ai l’honneur de faire partie) vous reconnaît !
        Votre tâche est particulièrement ardue, mais ô combien enthousiasmante et riche ! Vous avez beaucoup de lecteurs de par le monde : qui peut parmi les scientifiques en dire autant ? Peu de gens comme vous le savez…
        Modestement, je ne peux que vous encourager à poursuivre vos travaux comme le font tous vos lecteurs (ou presque apparemment…).
        Seule la Vérité mérite d’y consacrer une vie ! C’est semble-t-il votre destin !…
        Avec tous mes encouragements et mon salut très amical,
        H de D.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Merci d’abord de cet encouragement, et pardon d’avoir pleurniché sur ce blog.
          Vous connaissez ce dialogue du « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand, Acte II scène 7, entre De Guiche et Cyrano :

          De Guiche : « Vous, monsieur… avez-vous lu Don Quichot ?
          Cyrano :  » Je l’ai lu,
          Et me découvre au nom de cet hurluberlu.
          De Guiche : « Veuillez méditer alors sur le chapitre des moulins,
          Car, lorsqu’on les attaque, il arrive souvent…
          Cyrano : « J’attaque donc des gens qui tournent à tout vent ?
          De Guiche : « … Qu’un moulinet de leurs grands bras chargés de toile
          Vous lance dans la boue ! …
          Cyrano :  » Ou bien dans les étoiles ! »

          Amicalement, M.B.
          P.S. : je vais mettre sur le blog sans tarder un article sur l’islam dit « modéré ».

          Répondre
  6. Corre Henry

    bonjour Michel,
    malheureusement sous la forme d’un roman cet ouvrage s’apparente au Da Vinci code de l’Islam, voir commentaires Amazon, dommage!
    amicalement

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Certes. Mais il a l’immense mérite (que n’avait pas le Da Vinci Code) d’être basé sur une documentation sérieuse, qu’il respecte. Il faudrait (en aurais-je la force) que je fasse un thriller à partir de « Naissance du Coran ». Je commence à y penser, mais quel travail en perspective !
      Amicalement, M.B.

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    2. Olivier

       » Le Coran n’est pas une révélation divine descendue du ciel sur un visionnaire arabe, Muhammad, mais une série de lectionnaires liturgiques syriaques repris, amplifiés et modifiés pendant un siècle par les califes de Jérusalem et Damas pour établir leur pouvoir politique.  »
      ——————————————————————————
      Un peu à la façon des évangiles qui ne sont pas des livres « inspirés » de Dieu mais des textes composés en fonction des pouvoirs politiques de communautés se référant à Jésus . Au 2e siècle ,Irénée de Lyon aurait fait un choix : on conserve ,on élimine , on ajoute ….dans le même but !
      Pourquoi toujours cette alliance entre le Trône et l’Autel ? Elle est génétique et le restera probablement .

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