ALLAH OU’AKBAR !

            Allah ou’Akbar, Dieu est grand ! D’où vient ce cri de ralliement des musulmans ?

            Il faut remonter très haut, jusqu’aux Esséniens – une secte juive dont les textes, écrits au tournant du 1er millénaire, ont été retrouvés dans les grottes de Qumrân.

            J’ai décrit dans Naissance du Coran la radicalisation de cette secte, dont l’extrême violence s’est manifestée dans la guerre de 66-70 contre Rome, et la barbarie dans le suicide collectif de Massada en l’an 73.

            Le Rouleau de la Guerre des Esséniens a été retrouvé presque intact à Qumrân. On y lit : « Rassemblez vos forces pour le combat de Dieu ! Car c’est aujourd’hui l’heure du combat contre la multitude de Bélial, la colère de Dieu sur toute chair ! » Un génocide sans survivants : « Ce sera l’heure de la domination pour ceux du peuple de Dieu, et de l’extermination pour tous ceux de Bélial. »(1) On reconnaît ici l’idéologie messianique (2), l’humanité coupée en deux, la nécessité d’exterminer physiquement tous ceux qui ne croient pas « comme nous » – c’est-à-dire les fils de Bélial, de Satan.

          On lit enfin : « L’extermination de toute nation impie est décidée… Sur les trompettes de la tuerie on inscrira : ‘’Main puissante de Dieu dans le combat, pour faire tomber tous les infidèles… » Sur leurs étendards on écrira ‘’Moment de Dieu, tuerie de Dieu’’… et après le combat on écrira ‘’Dieu est grand !’’ » (3)

            Dieu est grand : gravée autrefois sur les étendards esséniens, cette devise qui accompagne et justifie la tuerie se dit en arabe Allah ou’Akbar.

 I. Dieu est grand

             C’est donc aux Esséniens que les Arabes ont emprunté leur cri de ralliement. Par le truchement des nazôréens, le Règlement de la guerre leur est parvenu (4). Ils l’ont adopté et ce cri, Allah ou’Akbar, introduit aujourd’hui chacune des prières des mosquées du monde entier. Il est psalmodié, répété à chacune des prosternations rituelles, devenant la carte de visite, le slogan identitaire de tout musulman – qu’il s’agisse d’un acte de violence, d’une tuerie, ou de la simple prière d’un croyant pieux et pacifique, où qu’il se trouve.

            Comment une religion a-t-elle pu s’identifier – et se résumer – dans ces trois mots ?

-a- Dieu est grand

            Il faut se remettre dans le contexte du judaïsme après la révolte des Maccabées, au 2e siècle avant J.C. Une guerre d’une violence inouïe pour l’identité juive, contre la culture grecque dominante et contre les Juifs qui collaboraient avec l’hellénisme. Les ‘’vrais’’ Juifs affirmaient leur identité en proclamant Adonaï Eh’ad, Dieu est Un, credo du judaïsme depuis toujours. S’il est Un, il est grand.

-b- Dieu est le plus grand

            Mais si le Dieu des Juifs est grand, c’est aussi qu’il est plus grand que tous les dieux païens de l’hellénisme – du reste du monde. Adonaï Eh’ad devient une affirmation de l’identité juive face à la culture païenne dominante, face au monde entier. Non seulement il n’y a qu’un seul Dieu, non seulement Il est grand, mais il est le plus grand. Il va donc légitimement exercer sa vengeance contre tous les autres dieux, personnifiés par Bélial.

         Et cette vengeance c’est nous, les vrais croyants, qui la mettrons en œuvre par une guerre d’extermination contre les fils de Bélial.

            Car on ne négocie pas avec Le Mal, on ne traite pas avec Bélial, on ne marchande pas avec lui. Il faut lui faire la guerre, le traquer, le jeter à terre, l’éliminer jusqu’à sa racine – et qu’il n’en reste plus rien.

II. Allah ou’Akbar

            Le cri de ralliement des musulmans porte en lui l’extrême violence de ses origines esséniennes. Le musulman pieux qui récite en boucle Allah ou’Akbar dans ses prières quotidiennes ne se doute pas qu’il brandit un étendard de guerre. Les djihadistes qui le crient en se jetant sur les infidèles (ou sur d’autres musulmans) s’appuient sur lui pour s’imprégner de sa violence. Ils ne savent pas d’où leur vient ce slogan, mais ils lui donnent tout son sens en exterminant ceux de Bélial, en mettant en œuvre le Moment de Dieu, la tuerie de Dieu.

            Du plus pacifique au plus pieux, du fanatique au sanguinaire, le slogan Allah ou’Akbar est bien l’étendard d’un Dieu de vengeance, de violence et de sang.

 III. Jésus : « Notre Père »

             Jésus vivait au 1er siècle, au moment où le Règlement de la guerre des Esséniens venait d’être mis par écrit. Il connaissait forcément ce texte, qui a eu un écho considérable dans la société juive de son temps. Quand ses disciples lui demandent « Apprends-nous à prier » (5), on aurait pu s’attendre à ce qu’il reprenne le Credo Juif, Adonaï Eh’ad, Dieu est un, Dieu est grand.

          Or, c’est tout autrement qu’il commence sa prière : Abbinou… C’est de l’araméen, la langue de Jésus. On traduit habituellement Abbinou par « Notre Père », mais c’est passer à côté de l’essentiel du message de Jésus. Car Abba ne signifie pas « Père », mais quelque chose comme « papa, Daddy. »

            Aucun Juif n’osait donner à Dieu ce sobriquet familier, celui d’un enfant qui s’adresse à son petit papa chéri.

            À lui seul, ce nom donné par Jésus à son Dieu est l’une des trois révolutions qu’il apporte au judaïsme de son temps (6).

            Révolution considérable dans l’histoire religieuse de l’humanité : le Dieu de Jésus n’est pas le plus grand, lointain, terrifiant, juge rigoureux de nos actions. C’est un papa attentif à ses enfants (nous), qu’il chérit et accueille à bras ouverts dans sa maison (6).

            D’un côté Allah ou’Akbar, Dieu est grand, si grand qu’il justifie tout massacre commis en son nom. De l’autre Abbinou, un Dieu de tendresse, de pardon et d’accueil.

            Le Dieu du Coran n’est pas celui de Jésus. Il n’est pas le nôtre, dans la mesure où nous savons entendre Jésus.

            N’en déplaise à ceux qui se gargarisent de dialogue interreligieux, tout dialogue est impossible entre christianisme et islam car nous ne parlons pas de la même chose.

            Nous n’avons pas le même Dieu.

                                                         M.B., 25 décembre 2014.
(1) Règlement de la guerre XV, 12-13 ; I, 5.
(2) Outre Naissance du Coran, plusieurs articles dans ce blog : tapez le mot-clé « messianisme ».
(3) Règlement de la guerre XV, 2 ; III, 8 ; IV, 7-8.
(4) Je retrace les modalités de cette transmission dans Naissance du Coran.
(5) Matthieu 6, Luc 11.
(6) J’ai développé cela dans Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire, Livre de Poche.

31 réflexions au sujet de « ALLAH OU’AKBAR ! »

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  2. Jean-Marie le Gobanais

    Notre Bienveillante et Ineffable Source et Finalité (dont on a tant parlé et dont on parle tant et parlera encore beaucoup) ne saurait être « le plus grand « (des dieux) puisqu’il est unique

    Faire de lui un « daddy » (dictature de l’anglais !), c’est l’anthropomorphiser gratuitement. Quoique ça ait beaucoup rapporté d’argent et pas seulement à des auteurs.

    Quel est votre recul maintenant sur votre psychisme quand vous avez prié sous la bure le fils unique de Dieu et sa Vierge mère. C’était de l’auto suggestion, de l’auto-intoxication ? C’était potentiellement utile et exauçable et fructueux ?

    Existe-t-il un livre francophone sur ce recul regroupant des témoignages de « défroqués » toujours théistes ?

    A défaut vu votre aura d’auteur « bancable » (encore !) vous devriez en animer la collecte et en assurer la préface

    Pour conclure : Allah al Mahabba, i-e Allah (mot utilisé aussi par les Arabes chrétiens) est Amour avant d’être grand

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      C’est Jésus qui appelle son Dieu « Abba », ce qu’on peut traduire par « daddy ». Anthropomorphisme ? Non, car « Abba » n’est pas une (nouvelle) définition de « Dieu ». « Abba » définit une nouvelle RELATION au Dieu de Moïse.
      Je suis rentré dans un monastère à 23 ans pour apprendre qui était Dieu – dont j’ignorais tout. J’y ai appris le dogme catholique, et il m’a fallu 40 ans pour m’en distancier.
      Témoignage de défroqué ? Le froc, c’est le passé. Je m’efforce de témoigner du présent, et de travailler pour l’avenir.
      M.B.

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  3. Hélène

    Merci Nadab ! Effectivement les prophètes le disaient déjà, notamment Amos et aussi Esaïe (surtout dans certaines parties). A ce propos, j’ai tendance à défendre le Dieu de l’Ancien Testament dans la mesure où ses colères, du moins selon la parole des prophètes (le génocide de Josué dont parle Michel Benoît, c’est autre chose me semble-t-il), consistent à fustiger l’arrogance et l’égoïsme des riches qui oppriment les faibles, les pauvres, les veuves, les orphelins. La colère divine est souvent de l’indignation et, dans ce cas, elle a pour origine l’amour…
    Il y a quelques années, j’ai entendu à la radio un grand penseur juif qui disait en substance : on ne peut pas lutter contre l’obscurité de manière directe. On ne peut que la faire reculer en amenant davantage de lumière. Il ajoutait qu’il en va de même en ce qui concerne le mal : lorsqu’on cherche à le combattre, on ne fait que l’alimenter. La seule solution consiste à augmenter le bien et à transmettre davantage d’amour.

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    1. nadab

      Il faut dire que l’Éternel a rarement manqué d’occasions de se mettre en colère et qu’il s’était choisi un peuple indocile et un peuple doté d’une bonne propension à la violence. Déjà au début, il suffit de voir les difficultés de Jacob avec Lévi et Siméon. Et puis, le gentil joseph, me dira-t-on ce qui l’obligeait à déposséder les Égyptiens de tous leurs biens au profit de Pharaon et à les déporter aux quatre coins de leur propre pays?
      Enfin, bon, ces Hébreux, c’est un peuple comme les autres, ni pire ni meilleur; alors comment faire pour que, une bonne fois pour toutes, ils se chargent du message divin ?
      A la fin du Deutéronome, tout n’est pas rose. l’Éternel est fâché contre Moïse à la suite de l’affaire des eaux de Mériba. Les premiers espions envoyés en Canaan sont revenus comme des pleutres. Moïse lui-même prévoit, malgré les serments et les bénédictions, qu’ils vont abandonner l’Éternel.
      Toutefois, il reste deux hommes qui, partis d’Égypte, ont accompli tout l’exode en restant fidèles, Josué et Caleb. Ils ont vu les prodiges d’Égypte et ceux du désert et peuvent en parler.
      Les exploits accomplis par Josué sont certes d’une extrême violence mais ne sont en rien un modèle actuel. Il s’agit là d’un évènement unique et d’une tentative pour Dieu d’installer sa parole sur terre dans un royaume « nettoyé » pour lui.
      Eh bien, c’est d’autant moins un exemple à suivre que c’est un échec ! La conquête avance au plan matériel, mais dés que le dernier vieillard qui a connu Josué vient à mourir, Israël se détache du Seigneur. C’est écrit à la fin du livre de Josué et répété au début du livre des Juges, suivi d’une menace divine.
      La suite dudit livre contient nombre d’exemples de ce qu’il ne faut pas faire.
      Il en est souvent ainsi dans La Bible et notre devoir d’interprétation doit en tenir compte, sinon, nous suivrions l’exemple de Jephté ou celui du lévite d’Éphraïm…
      Alors que, merci de le rappeler, le premier commandement est un commandement d’amour, de Dieu, d’abord, et de notre prochain en ce qu’il est fait à l’image de Dieu, n’est-ce pas ?
      Douce et heureuse année 2015 à vous, Hélène, et à tous ceux qui liront ce lignes, en commençant par notre hôte.

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  4. Bruno

     » Il faut remonter très haut, jusqu’aux Esséniens – une secte juive dont les textes, écrits au tournant du 1er millénaire, ont été retrouvés dans les grottes de Qumrân. »
    M.B.
    ———————————————————————————
    Je me demande s’il n’y a pas esséniens et esséniens … :
    – avant son arrestation ,jésus s’était réfugié dans le quartier essénien de Jérusalem .Il a donc été protégé par eux .Ses relations étaient donc bonnes avec ce milieu ;
    – Jean- Baptiste est censé avoir été un essénien . Jésus a été le disciple de Jean -Baptiste ;
    – la première communauté chrétienne semble avoir été copiée sur le modèle essénien .

    Ces esséniens de l’entourage de Jésus auraient donc été des modérés par rapport à ceux de la communauté de Qumrân .
    A moins que dans le message de Jésus ,il n’y aurait des aspects violents volontairement dissimulés lors de la rédaction des évangiles .
    Autrement dit, un Jésus pas si « doux et humble de cœur  » que ne le rapporte la tradition .

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      1- Le « quartier essénien » de Jérusalem a été nommé ainsi tardivement. Pas forcément du temps de Jésus.
      2- Jésus se sépare de J.B., c’est là qu’il devient lui-même – voyez « Mémoires d’un Juif ordinaire ».
      3- La cmté de Jérusalem est clairement copiée sur le mode de vie essénien. Mais c’est après la mort de Jésus ! D’où mon hypothèse : certains disciples de Jésus étaient ou avaient été esséniens. Lui, clairement non. Voyez l’article « Jésus était-il essénien » de ce blog.
      M.B.

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    2. CLAUDE TROGLER-BRIAND

      Quelque part, cette vision réductrice de l’Islam – vous ne dites jamais DES ISLAMS, car pour vous, puisqu’il n’y a qu’UN Coran, il n’y a qu’UN Islam – vous autorise à un amalgame pernicieux… Diriez vous qu’il n’y a qu’UN Christianisme ?… Aujourd’hui, oserai-je l’affirmer, ce sont des analyses comme la vôtre qui cautionnent et justifient l’abominable massacre de la rédaction de Charlie Hebdo !!!… Pouvez vous parler d’Islamisme soufi ? ou d’Islamisme ismaëlien, ou de tant d’autres tendances – par ailleurs tout autant persécutées par les fondamentalistes ?… Désolé de vous le rappeler, mais, défroqué ou pas, vos préjugés vous égarent : si le Coran a une origine probable qu’ignorent ses fidèles, vous n’en êtes pas moins coupable de complicité obtuse avec ses pires sectateurs… Vous m’avez BEAUCOUP déçu, je vous croyais plus sage et plus serein, je vous découvre finalement aussi partisan et aussi bas de plafond que ceux que vous dénoncez !…
      CLAUDE TROGLER-BRIAND

      Répondre
      1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

        M’avez-vous lu ? Ou bien, me serais-je mal exprimé ?
        Je ne parle JAMAIS d’islam en premier lieu, mais DU CORAN (et de l’islam ou des musulmans en incise). L’islam est une immense civilisation de treize siècles. Je n’en suis en aucun cas un spécialiste et me garde soigneusement de porter des jugements sur une réalité socio-historique extrêmement diversifiée. En revanche, le Coran, je commence à connaître.
        Lisez ou relisez les articles publiés dans la catégorie « l’islam en questions » de ce blog, notamment l’article sur l’appel de Paris. Le problème des musulmans et le nôtre, c’est le Coran, leur seule autorité. Alors, lisez « Naissance du Coran », dont le plafond n’est pas si bas que ça.
        Et ne vous laissez pas emporter par l’émotion : c’est ce qu’attendent les djihadistes, nous faire perdre nos nerfs, obscurcir notre jugement.
        Amicalement, M.B.

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        1. CLAUDE TROGLER-BRIAND

          Époustouflant !… vous ne parlez pas de l’Islam, dont vous n’avez qu’une vague connaissance (sinon incidemment) mais vous êtes un expert « ès Coran », et c’est dans ce Coran que vous trouvez matière à affirmer que l’on trouve les germes de la violence que manifeste… un bouquin qui, tout seul et par lui-même, avec ses petites pages tranchantes et sa couverture à coins renforcés, mettrait le monde à feu et à sang…ou les lecteurs de ce « Saint Livre » qui, comme dans tout LIVRE UNIQUE qui se respecte ( et doit donc fatalement contenir TOUT et SON CONTRAIRE pour apporter comme il se doit, la Réponse à TOUTES les questions)… donne accès à une connaissance transcendante incontestable ?… « Je critique pas l’Islam, ni les Musulmans… juste Leur Saint Livre, dont je prouve qu’il les incite aux pires dérives. Je ne porte pas de jugement sur Le Prophète – qui a transmis l’intégralité du dit Coran « ne varietur », tel qu’Il l’a reçu, mais juste que ce qu’Il a transmis est un fatras pernicieux ! »… on peut dire que vous avez le sens de la nuance !
          Malheureusement, en « démontrant » que TOUS les musulmans sont inévitablement liés dans leurs choix et leurs engagements, par CERTAINS versets « pousse au crime » quand d’autres, au sein du même fourre tout, sont porteurs de paix, de tolérance et de pardon, vous prétendez ne pas affirmer qu’être musulman c’est OBLIGATOIREMENT être un psychopathe sanguinaire, et que TOUS les musulmans sont FATALEMENT des djihadistes en puissance… Si c’est de l’humour, le moment me parait mal choisi !… Si vous êtes SÉRIEUX, c’est PIRE !!!… Si vous vous êtes mal fait comprendre, c’est peut-être ENCORE PLUS INQUIÉTANT…
          Si, en « démontrant » le contenu pernicieux ( de certains versets) du Coran, vous n’entendiez pas PROUVER qu’il ne peut être attendu QUE LE PIRE de ceux et celles qui s’y réfèrent… c’est à dire des Musulmans, il me semble que vous vous êtes tragiquement fourvoyé quelque part…
          J’exprimais mon amère déception… votre réponse la laisse entière, hélas. Chacun ses petites manies, moi, c’est à la Bible que je m’en prends, quand je démontre, par exemple (dans des articles publiés sur mon « mur » Facebook [Claude Trogler-briand] qu’il n’y a pas eu de « péché originel » puisque ni Adam ni Eve ne pouvaient avoir conscience de commettre une faute tant qu’ils ignoraient le Bien et le Mal, ne pouvant accéder à cette connaissance qu’à la condition d’avoir précisément commis la « faute »… ce sont donc des INNOCENTS qui furent condamnés… à être éloignés de l’Arbre de vie, et donc à devenir mortels, eux et TOUTE LEUR DESCENDANCE encore plus innocente de cette pseudo faute. Dieu est donc l’inventeur du CRIME CONTRE L’HUMANITÉ et tous ceux qui le vénèrent devraient être poursuivis pour apologie de crime contre l’Humanité !… Là, au moins, pas de jaloux, ce sont les 3 « religions du Livre » que j’envoie au tapis, mais je ne m’en défends pas, j’assume !
          Curieusement

          Claude Trogler-briand

          Répondre
          1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

            Je ne réponds pas à vos attaques : à quoi bon ? Il est curieux qu’ayant la même analyse que moi sur la Bible (l’hystérie en moins), vous ne compreniez pas ce que j’ai écrit dans moult articles de ce blog et un livre (que vous n’avez pas lu ?)
            M.B.

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          2. nadab

            à Monsieur CLAUDE TROGLER-BRIAND

            Jeune homme,
            J’espère que vous êtes jeune, car ainsi du temps vous reste pour l’étude, si vous y êtes disposé bien sûr. je ne peux que vous conseiller la lecture du Guide des égarés de rabbi Moïse ben Maïmoun dit Maïmonide. Cette lecture vous semblera ardue au départ, mais vous en retirerez une très grande satisfaction, vous verrez vos opinions changeront. Peut-être même voudrez-vous apprendre l’hébreu.
            Au demeurant, si vous ne le savez pas, sachez que ce grand savant juif a écrit ce traité en arabe et fut apprécié des philosophes musulmans de son temps et aussi de nombre de chrétiens dont Thomas d’Aquin.

            Répondre
  5. NM

    Bonjour,
    L’utilisation du terme « Abba »,bien que nettement plus pacifique que le « Allah ou’Akbar » renvoi cependant à l’idée d’une entité anthropomorphique.
    Dieu de haine ou d’Amour,quel différence puisque que l’un comme l’autre ne sont que des références humaines exprimant la volonté de l’auteur?
    Certes les interprétations qui en découlent sont gigantesque pour les croyants,mais sont elles éclairantes pour le chercheurs de vérité?
    Le monde n’est ni haine,ni amour,le monde existe et suis sa propre logique (qui n’est d’ailleurs guère poétique)!
    L’Univers est un gigantesque processus thermodynamique qui poussent les structures à dissiper de l’énergie afin d’augmenter l’entropie.Cela se traduit par une compétition pour la survie entre les espèces,groupes,idées,laissant parfois place à la coopération…dans la lutte.
    Je pense que le message du Christ était davantage un message sociale qu’une quelconque tentative de décrire Dieu(ce qui est un non sens complet):nous vivons dans un monde impitoyable et c’est a nous de l’investir pour le rendre meilleur,aidons nous les uns les autres car c’est de cette façon que nous pourrons péreniser la vie sur terre…
    En ce qui concerne la notion d’un Dieu d’amour,il me semble qu’il est naïf d’en conclure qu’un démiurge situé je ne sais ou aurait des « sentiments pour nous ».
    L’amour n’est que l’expression humaine des caractères physiques de la Nature.

    Bonnes fêtes de fin d’années!

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Jésus ne « décrit » pas Dieu : son Dieu est celui de Moïse. Mais il décrit une RELATION avec ce Dieu qui est une nouveauté totale dans l’histoire des religions;
      m;b;

      Répondre
      1. Harold J. Benjamin de Vaucorbeil

        Cher Michel,

        N’ayant point trouvé la rubrique « Répondre » associée à votre dernière livraison intitulée « Allah ou’akbar », je réponds vous ici.

        En lisant votre conclusion (« tout dialogue est impossible entre christianisme et islam ») l’on se dit qu’à vouloir tout interpréter à la lumière de la pensée religieuse, il y a grand danger à se fourvoyer dans ce fameux « choc des civilisations » cher à Samuel P. Huntington, comme à se tromper d’ennemi.
        J’ai autant horreur que vous du « politiquement correct ». On ne peut me soupçonner de la moindre sympathie envers les wahhabites et autres jihadistes. Les horreurs commises au nom de l’islam me révulsent autant que vous.
        Mais je n’oublie pas que ces mouvements ont été — et sont toujours — directement ou indirectement, financés et encouragés par les puissances occidentales et leurs régimes inféodés. Qui a armé et soutenu les Talibans contre l’Union Soviétique en Afghanistan, avec les conséquences que l’on sait ? Qui aujourd’hui arme et soutient les bandes qui sèment la mort et la terreur en Syrie, au Mali et au Nigéria ? Quel rôle jouent le Qatar, la dynastie saoudienne et la dictature du Bahrein ? Qui a facilité le transfert de l’arsenal militaire libyen vers les pays d’Afrique noire actuellement déstabilisés par la mouvance islamiste ? Commencer à répondre à ces questions, c’est aussi se dire que si l’on fermait ces robinets-là, on aurait des chances d’éviter la nouvelle guerre froide qui se prépare.
        Au risque de vous heurter, je dirais que toutes les religions sont violentes ; ce sont les circonstances historiques qui révèlent cette violence au grand jour, ou, au contraire, la mettent sous le boisseau. Rechercher les causes de cette violence dans la nature ou l’origine de telle ou telle religion est — au mieux — une grave erreur d’interprétation.

        Amicales salutations,

        Harold J. Benjamin de Vaucorbeil

        PS : je vous recommande le merveilleux film d’Abderramane Sissako, « Timbuktu ».

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Vous ne me heurtez pas ! Tous mes écrits parviennent à la même conclusion : les religions sont par nature violentes, puisqu’elles ont pour but d’imposer une seule Vérité (la leur) à tous, par la force s’il le faut. Le christianisme a fait cela pendant des siècles.
          Dans « Naissance du Coran » chapitre 21, j’identifie un « choc des messianismes » encore plus dangereux que le « choc des civilisations » de S. Huntington.
          Amicalement, M.B.

          Répondre
  6. bierny

    Bonnes fetes ,
    juste une petite question ,si vous n’ete pas pour inter religieux ,que proposez vous comme autre solution ???que l’on le veuille ou non ,nous devrons vivre ensemble,heureusement que nos jeunes l’on bien compris,ici, en Belgique les différentes religion sont inscrit dans l’enseignement et obligatoire,chaque parent décide de la religion que l’enfant suivra ,et cela dans les école de l’état …a quand chez vous en France ?quand les religions sont inscrite au programme ,les enfants apprenne a respecter et connaitre la religion de l’autre …
    cordialement
    Marie alice

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Je ne suis pas « contre » l’interreligieux. Historien des religions, je constate et je décris. Pour les musulmans, la seule solution qui rendrait possible un dialogue serait qu’ils entreprennent une lecture historico-critique du Coran, comme les chrétiens l’ont fait pour la Bible depuis 1 siècle 1/2.
      Alors, on pourrait dialoguer.
      Amicalement, M.B.

      Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Eh oui. « L’islam est au-dessus de tout ». Si j’étais dans un de ces pays, j’aurais déjà été exécuté.
      En attendant, amicalement.
      M.B.

      Répondre
  7. Lucien MARTIN

    À la lecture du Coran, on ne peut qu’être frappé (notamment) par deux choses : 1) l’obsession du « châtiment douloureux » promis aux mécréants et le « tuez-les où que vous les trouviez », 2) l’inlassable répétition de l’unicité de Dieu (sur ce point, je ne peux qu’être d’accord avec les musulmans, sans aucune inclination à aller plus loin), avec cette précision (où je trouve quelque ambiguïté) que l’adversaire du musulman est surtout et avant tout l' »associateur » – pour être clair, le chrétien trinitaire (ce que je ne suis d’ailleurs pas) – en sorte que je me demande s’il y aurait, pour le musulman, un mécréant moins mécréant que l’associateur, p. ex. le Juif, qui est vraiment monothéiste, à la différence du catholique.

    Et, dans ce « châtiment douloureux », cette « ignominie » pour le mécréant, rapprochés de ce texte où le Coran déclare que nul ne croit si Allah ne le veut, je trouve une formidable incohérence… de même, d’ailleurs que dans les écrits patristiques : selon ceux-ci, c’est par la foi que nous sommes sauvés et non par les œuvres, ce qui est fort inquiétant quand on y lit aussi que l’on ne peut croire si l’on n’a la grâce de croire et que Dieu (tel Allah) donne (ou refuse) sa grâce à qui il veut. Comment alors ne pas croire à la prédestination ?

    Et je n’y crois pas.

    Amicalement.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Oui, il y a dans le judéo-christianisme (et certains Pères de l’Église) tout le matériau du Coran. Voyez « Naissance du Coran ».
      Amicalement, M.B.

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  8. Jacques Dalem

    Je partage votre conclusion, mais ne pourrait-on pas espérer qu’avec le temps on décante le Livre Saint des musulmans pour en supprimer les passages les plus agressifs et n’en retenir que « les fleurs du Coran ». Je sais que certains s’y sont essayés et que l’affaire a très mal tourné. Pourtant tout évolue .Le catholicisme du pape François n’est plus celui de Pie XII., alors pourquoi dénier aux musulmans de pouvoir faire évoluer leur religion. Etrangement les excès actuels et que l’on sait , pourraient être un catalyseur, car beaucoup de musulmans modérés se rendent compte qu’il y a pour leur religion péril en la demeure et que ce blocage n’est plus acceptable. Ceci dit, cette métabolè doit être l’œuvre des musulmans. Nous ne pouvons rien y faire.
    Une dernière question : la pratique du soufisme ne serait-elle pas le moyen d’échapper à la tyrannie du Texte et donc des pratiques qu’il justifie ; en d’autres termes de rejoindre Dieu, l’Unique par le coeur, comme l’ont fait certains mystiques chrétiens – et là il y aurait peut-être convergence puisque le Dieu de Jésus est Amour.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      1- Tous les musulmans qui ont tenté une lecture historico-critique du Coran, seule issue possible, ont été tués ou exilés (voyez la petite liste que je donne à la fin de mon livre « Naissance du Coran », liste non exhaustive)
      2- Les soufis sont très mal vus en terre d’islam, obligés de se cacher.
      Amicalement, M.B.

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  9. Hélène

    Le dialogue entre christianisme et islam est impossible, ainsi que vous le démontrez.
    Mais pas entre chrétiens et musulmans pacifiques, heureusement…

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      1. Hélène

        Pourtant, dans la population, lorsque les cultures se mélangent, il peut exister des échanges entre chrétiens et musulmans. C’est le cas au sein d’une institution où je donne des cours de français à des personnes en difficulté avec la langue écrite. Il y a notamment des chrétiens de différentes confessions et des musulmans. Dans cette institution, nous sommes supposés éviter d’aborder les questions religieuses lors des conversations informelles, afin d’éviter les tensions. Mais à quelques reprises, l’occasion de le faire s’est présentée dans le cadre de mes cours. Cela a donné lieu à de vrais échanges, paisibles et bienveillants, où chacun était ouvert à ce que disaient tous les autres. Il est vrai qu’il s’agissait de pratiques et de rituels, non de croyances, ce à quoi j’ai veillé attentivement.
        Ce que je constate à partir de ce que j’ai observé depuis de longues années, c’est que lorsqu’il y a des conflits religieux, que ce soit au niveau de pays ou simplement dans le cadre privé, ces conflits portent toujours sur les croyances, comme si les comportements entre êtres humains n’avaient pas d’importance. Depuis que j’en ai pris conscience, je le vérifie constamment. L’être humain semble avoir la plus grande difficulté à supporter que tout le monde ne croie pas comme lui.
        Mais qu’importe la croyance dans le fond ? Est-elle utile ou agréable à Dieu ? De quel Dieu s’agirait-il alors ? D’un Dieu à l’ego démesuré et assoiffé de pouvoir comme certains êtres humains ? Mais non, bien sûr. Dieu n’a pas besoin de nos croyances, quelles qu’elles soient. Ce sont les humains qui ont besoin de croire, car leurs croyances leur sont bénéfiques, ou du moins elles devraient l’être. Elles devraient, à mon avis, les aider à se comporter avec bienveillance les uns envers les autres, tous les autres, pas seulement ceux qui sont du même bord que soi. C’est cela qui est agréable à Abba, au Dieu d’amour.
        A mon avis, aussi longtemps que les débats religieux porteront sur les croyances (dogmes ou convictions individuelles), on n’a aucune chance d’arriver à s’entendre. Il n’y a qu’à voir les théologiens chrétiens entre eux… Et ceux qui cherchent réellement à s’entendre ont souvent, semble-t-il, des difficultés avec leur hiérarchie.
        C’est pourquoi l’éthique devrait primer sur la croyance à mon avis.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Merci de ce commentaire. Vous avez totalement raison.
          MAIS…
          Derrière les croyances, il y a des textes « sacrés » censés venir de « Dieu ».
          Le Coran est l’un d’eux.
          Et la soumission au Coran définit le musulman (« Islam » vient de l’araméen ‘aslama qui veut dire soumettre).
          Et voilà pourquoi le monde va mal…
          M.B.

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          1. Hélène

            Oui, je vais d’ailleurs relire Naissance du Coran où vous parlez de tout cela…
            A propos, j’ai acheté et lu tous vos livres et attends le prochain avec impatience.
            J’avais des questions en suspens, et des perplexités pas même encore élaborées en questions. A chacune d’elles vous apportez des éclaircissements, des réponses, ou en tout cas des hypothèses crédibles. Par exemple en ce qui concerne l’évangile de Jean : j’étais intriguée par les passages touchant à Jésus, qui sentaient le vécu tout en n’ayant aucun équivalent dans les synoptiques, mélangés à d’autres qui me paraissaient proches du courant gnostique… Les cours suivis à l’Université (faculté protestante), quel qu’ait été leur intérêt, avaient plutôt contribué à obscurcir le tout, en complexifiant sans dégager suffisamment les lignes de force; et c’est vous qui m’avez permis d’y voir plus clair…
            Merci pour les synthèses si limpides que vous partagez avec le grand public.
            Cordiiales salutations.

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            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Heureux d’avoir au moins une lectrice… Faites connaître autour de vous !
              L’époque n’est pas (n’est plus) à la recherche fondamentale, on doit répondre à tout en 30 secondes, entre deux informations « people ».
              C’est pourtant en allant au coeur des questions qu’on peut avancer (un peu)
              Amicalement
              M.B.

        2. nadab

          Certes oui, mais n’était-ce déjà pas ce que disaient les prophètes ?

           » Je hais, j’ai en dégoût vos fêtes, je ne prends nul plaisir à vos assemblées. Quand vous m’offrez des holocaustes et des libations, je ne les agrée point ; je n’ai point de regard pour votre tribut d’animaux gras. Faites-moi grâce du bruit de vos cantiques, que je n’entende plus le son de vos luths ! Mais que le bon droit jaillisse comme de l’eau, la justice comme un torrent qui ne tarit point !  »
          Et ce passage d’Amos est précédé des terribles :
           » Malheur à celui qui désire voir le jour de l’Eternel ! »…
           » Bien sûr, le jour de l’Eternel sera ténèbres et non lumière, il sera sombre et sans lueur. »
          Rappelons-nous que ces prophéties se sont réalisées et se réaliseront de nouveau. Car d’aucuns, de nos jours encore, veulent voir le jour de l’Eternel… Qu’ils appartiennent aux trois monothéismes ou à des formes modernes de paganisme importe peu.
          Dieu vous bénisse, Hélène.

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