CORAN : LES CHOSES BOUGENT 1. : Leila Qarb

« Le problème des musulmans et le nôtre, ce n’est pas l’islamisme, c’est le Coran. » C’est ce que j’écrivais dans un précédent article, Pour une autre lecture du Coran. Et c’est pourquoi je signale dans ce blog les avancées sur le texte du Coran et sa compréhension, qui se font jour ici ou là, de façon nécessairement très discrète. (1)

Ainsi l’interview sur Radio Courtoisie (2) de deux auteurs, Leila Qadr pour son livre Les trois visages du Coran et Olaf pour Le grand secret de l’islam. Deux chercheurs qui parviennent au même résultat que Naissance du Coran, puisqu’ils ont les mêmes sources et la même méthode, historique et exégétique – exigeante.

Leila dit que « derrière le Coran il y a un texte en souffrance », « un texte derrière le texte. » Elle distingue 3 stades d’écriture dans ce texte, une première rédaction qui ne comportait que des consonnes, une deuxième avec l’ajout des voyelles qui permettent d’interpréter ces consonnes, et une troisième, la réinterprétation du texte voyellisé par les scribes au service des califes de l’islam naissant.

Pour les deux premières strates, j’ai préféré parler d’une « arabisation progressive » de la langue originelle du Coran, l’araméen. Dialecte de l’hébreu qui s’est transformé, en un ou deux siècles, pour donner l’arabe du Coran.

Leila rappelle qu’au plus fort de la conquête arabe du bassin méditerranéen, au 8e siècle, le Coran n’existait pas encore et n’est jamais cité ou invoqué par les conquérants.

Plus disert qu’elle, Olaf signale que nos politiques et commentateurs sont « des gens de culture chrétienne qui jugent de l’islam en fonction de cette culture », ce qui les empêche de comprendre son originalité et sa portée. Il rappelle que comme tous les messianistes, les musulmans se sont construit une « sur-réalité. » Qu’ils se considèrent comme au-dessus des autres (3), désignés par Dieu pour accomplir son plan, l’éradication du Mal de la planète.

Tous deux identifient les judéo-chrétiens nazôréens comme prédicateurs auprès des Arabes sédentarisée en Syrie, le Coran étant né à partir des lectionnaires liturgiques de ces nazôréens. Ils affirment que la biographie de Muhammad a été écrite a-posteriori pour justifier religieusement une domination politique. Que La Mecque n’existait pas à l’époque du Prophète – du moins, pas comme important nœud de commerce caravanier : « La Mecque est la grande absente du Coran. »

Les lecteurs de Naissance du Coran sont familiers de ces notions, qui permettent seules de comprendre l’immense problème que pose le Coran à une planète qu’il met périodiquement à feu et à sang.

J’ai voulu les rendre accessibles au grand public en écrivant un thriller, Le visage du Prophète, qui peine à trouver son éditeur. Il faut pourtant que ce roman voie le jour et soit diffusé, pour faire « bouger » encore plus les choses. Inch’Allah.

                                                 M.B., 3 avril 2015

 (1) Par exemple la série « Les musulmans dans l’impasse » I à IV, spécialement I. Quelques réactions à « Charlie » d’intellectuels musulmans et II. Quelques réactions de musulmans, les articles Une lueur d’espoir : la déclaration d’Al Sissi à Al-Azhar  , Les musulmans dans l’impasse : l’Appel de Paris, Le Coran : des frémissements ? , Le Coran, sortir de l’impasse (Sami Aldeeb) et tout récemment Coran, les choses bougent-elles ?

(2) : https://www.youtube.com/watch?v=oXW_MxTspzc
(3) Voir le chapitre « Seuls contre tous : les hommes supérieurs » de Naissance du Coran, pages 123-126.

NAISSANCE CORAN 1COUV

19 réflexions au sujet de « CORAN : LES CHOSES BOUGENT 1. : Leila Qarb »

  1. GLOWACKI

    Poursuivant mes recherches pour satisfaire ma curiosité sur l’Islam et le Coran j’ai trouvé un ensemble de vidéos (supportées par des publications d’exégèses sous le titre de « FIN DES TEMPS Mensonge et Vérité » en trois volumes) qui expliquent les démarches scientifiques qui ont conduit à une traduction du Coran à partir de l’ébreu l’araméen et l’arabe ancien sur le plan épigraphique et comparant le texte officiel en arabe avec l’ancien testament et l’évangile de Mathieu.
    Les corrections apportées donnent alors du sens au sourates; c’est assez « bleuffant »

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    1. Jean-marie

      Vous auriez le ou les liens, SVP

      A propos de vidéo on en trouve aussi formulée par des musulmanes cultivées non voilées apparemment pratiquantes qui prennent pour pain béni toutes les légendes qu’on leur a raconté sur Muhammad.

      Vous me direz que c’est le cas pou toutes les religions les légendes prises au sérieux par des « intellos »

      Même pour le bouddhisme … qui n’est pas une religion puisq
      ue athée

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      1. Jean Roche

        Bonjour,
        C’est un raccourci de dire que le Bouddhisme est athée. Il y en a des centaines de branches, dont on finit par se demander ce qu’elles peuvent avoir en commun, et beaucoup sont clairement théistes.
        Cordialement,

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Il y a des bouddhismes, comme des islams et des christianismes. Je ne m’intéresse qu’au bouddhisme théravada.
          M.B.

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          1. Jean Roche

            Si je prends la Parabole de la Flèche, le Théravada est plus agnostique qu’athée.
            En bref, un jour, un disciple insatisfait se plaignit de ce que le Bouddha ne disait pas si l’univers est fini ou infini, créé ou incréé, et cetera. Réponse : « Imagine un homme qui reçoit une flèche empoisonnée, et qui refuse de se faire soigner tant qu’il ne saura pas qui la lui a lancée, et pourquoi, et quel genre d’homme c’est, et cetera, ne va-t-il pas mourir avant d’avoir la réponse ? Moi, j’enseigne sur la douleur (le mot a aussi la connotation d' »illusion ») l’origine de la douleur, la fin la douleur, la voie vers la fin de la douleur… ».

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            1. Jean-marie

              Çà fait un bail qu’il m’arrive de regretter autour de moi que les bouddhistes ne s’intéressent pas au « tireur de la flèche » , (en ces termes), mais j’ignorais que la légende présentait cela ainsi. Merci

              L’ennuyeux c’est que c’est aussi le « tireur » qui a conçu et le blessé et la flèche et l’air qu’a traversé la flèche.

              Et que le blessé est à l’origine , de sa blessure que le « divin tireur » lui a laissé la liberté de se faire.

        2. Jean-marie

          « Pluri-théistes » ou monothéistes ?

          Qu’en pense « notre expert local », ami de Siddhartha, qui n’est finalement qu’un des bouddhas dont la vie est aussi pluri-légendaire et invérifiable que celle de Mahomet, mais beaucoup plus pacifique ?

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  2. GLOWACKI

    Fidèle lecteur, je me permets de vous envoyer ce lien (Vous le connaissez probablement) où je retrouve Naissance du Coran.

    ▶ Le Grand Secret de l’Islam et Les Trois Visages du Coran sur Radio Courtoisie (28 décembre 2014) – YouTube.html

    Amicalement

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      je donne ce lien dans mon dernier article.
      Je n’ai pas été invité à cette émission. L’essentiel est que les choses bougent.
      M.B.

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  3. Jean Roche

    Bonjour,
    Le Coran n’existait pas encore au huitième siècle et n’est jamais invoqué par les conquérants ? En 712, Hadjahadj Ibn Youssef, invoquait Coran 47:4 pour tancer son général parti à la conquête du Sind (dans le Pakistan actuel), victorieux mais qui ne massacrait pas assez.
    C’est le même Hadjadj qui a mis au point les signes diacritiques indiquant les voyelles brèves et distinguant les consonnes que l’on confondait auparavant à l’écriture (le Sin et le Shin, etc.).

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  4. Jean-marie

    Cher Michel

    Pourquoi ne signalez-vous pas que Olaf permet de charger son livre gratuitement ?

    Pourquoi n’en faites-vous pas autant avec générosité au moins pour votre futur livre ?

    Cordialement.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      1- Parce que mon article est court, et renvoie au lien qui permet d’entendre « Olaf »
      2- C’est ce que je ferai, si les circuits traditionnels de diffusion se montrent fermés à ce roman.
      M.B.

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  5. Jorge PEREIRA DA COSTA

    Je viens d’achever la lecture de « Dieu malgré lui », sur votre conseil, et son contenu m’a apporté un complément significatif d’éclairage sur Jésus.
    J’attends, de pied ferme, « Le visage du Prophète » en espérant que vous finirez par trouver un éditeur!
    Cordialement,
    Jorge

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