MATTHIEU RICARD SUR ANTENNE 2

Hier soir dimanche, mon ami Matthieu Ricard a passé dix minutes au Vingt heures d’Antenne 2. Dix minutes, le temps de glisser quelques phrases pour dire ce qui est sa vie, et pourrait être la nôtre.

Quand David Pujadas le présente comme un spécialiste du bonheur, Matthieu corrige immédiatement : plus que le bonheur, la liberté. Liberté d’être soi, liberté d’être aux autres. « Qu’est-ce qui se passe dans votre cerveau quand vous méditez ? » J’attendais la réponse : « Rien, car la méditation c’est le silence des pensées. » Mais les questions suivantes arrivent en rafale, plus ou moins anecdotiques. On passe, la minute d’antenne est rare et chère.

En 1995, pour tenter de mieux comprendre le parcours singulier du Juif Jésus, j’étais allé à Katmandou travailler sur le bouddhisme. J’ai rencontré Matthieu par hasard, nous sommes devenus amis. Non seulement il m’a guidé dans les méandres de l’immense littérature bouddhiste, mais il m’a aidé à rédiger la deuxième partie de Dieu malgré lui – un parallèle inédit entre l’expérience vécue par Jésus et de celle vécue par Siddhârta Gautama, le Bouddha.

Matthieu est un moine tibétain, de l’école du bouddhisme Vajrayana qui s’est éloignée au fil des siècles de l’école Théravada, exclusivement attachée à l’enseignement du Bouddha lui-même. Il n’empêche, la méditation est commune à toutes les écoles bouddhistes. Et des nombreux lamas que j’ai rencontrés à Katmandou, Matthieu est le seul (je n’ai pas eu de chance ?) dont j’ai eu le sentiment qu’il mettait la méditation en pratique.

Un exemple. Lors d’un deuxième séjour là-bas, dès mon arrivée je vais à Schetchen, sa lamaserie, pour le voir. « Matthieu, me dit-on ? Il est à Dharamsala, il rentre ce soir par le bus. Il sera très fatigué. » Il faut avoir fait le trajet Dharamsala-Katmandou en autobus local pour savoir quelle épreuve physique c’est, sur les routes indiennes et népalaises. Le soir même, à tout hasard je me pointe à Schetchen. En haut d’un escalier, j’aperçois la silhouette de Matthieu qui entre dans son bureau : il descendait donc tout juste du bus, après 24 heures de route marathon.

Je monte l’escalier, entre à sa suite dans le bureau. Il avait à peine posé son baluchon par terre, se retourne, vient à moi avec un grand sourire : « Michel ! Plaisir de te voir, assieds-toi…. Alors, qu’est-ce que tu racontes ? » Pas un geste d’impatience, pas une protestation, pas un mot du genre : « J’arrive, s’il te plaît laisse-moi reprendre des forces, manger ou boire quelque-chose, souffler avant de te recevoir. » À cet instant précis il est totalement disponible à ce qui surgit, rien n’existe plus que la personne en face de lui. Ni soucis du passé, ni fatigue présente, ni préoccupation du lendemain à organiser.

Et je pense à l’épisode raconté par les évangiles (1) : Jésus se trouvait au milieu d’une foule orientale qui le pressait de toutes parts à l’étouffer. Arrive un homme, Jaïre, qui a une demande urgente à lui faire : à cet instant la foule semble s’effacer autour d’eux, disparaître de la conscience de Jésus. Plus rien n’existe en face de lui que ce seul homme et sa requête pressante. Pendant qu’il l’expose à Jésus, dans la foule une femme se fraye un chemin, passe derrière lui car elle n’ose le déranger, touche son vêtement dans l’espoir d’être guérie de sa maladie. Jésus l’a-t-il vue ? En tout cas il a perçu à la fois sa démarche honteuse, sa présence et son besoin. À l’instant il abandonne Jaïre, se tourne vers la femme, lui parle comme si elle était seule au monde. À nouveau plus rien n’existe pour lui qu’elle. Puis il redonne toute son attention à Jaïre – mais l’avait-il quitté pour se tourner vers la femme ?

Méditation en action. Une attention totale à l’instant présent, à la seconde présente, au moment présent. Attention totale à chaque être qui se rend présent dans ce moment présent. Attention qui n’exclut personne – au contraire, elle inclut chacun dans une relation qui va droit à l’essentiel.

Le bonheur ? Malgré le titre d’un de ses livres, Matthieu a préféré hier parler de liberté. Une liberté qui rend disponible à tout ce qui surgit, puisqu’on n’est plus encombré par rien de ce qui pourrait l’entraver, possessions, argent, pouvoir, idéologies.

Méditer ? D’après Matthieu c’est la chose la plus simple qui soit. Et la plus évidente, comme est évident le fait de respirer pour vivre.

                                               M.B., 19 octobre 2015
 (1) Luc 8, 40-56 et parallèles. Cet épisode a tous les critères de l’authenticité historique.

26 réflexions au sujet de « MATTHIEU RICARD SUR ANTENNE 2 »

  1. Joseph Biancamaria

    Juste un modeste commentaire au sujet de Dieu et du Bouddhisme !
    Il n’y a pas de Dieu* dans le Bouddhisme ? Il y beaucoup plus… Ce que les intellectuels cartésiens ont traduits par « Vacuité » et que nous bouddhistes nommons Shunyata n’est pas qualifiable, on pourrait à peine s’en approcher en parlant d’une inimaginable énergie d’amour et d’intelligence ouverte et bienveillante, une matrice créative qui nous imprègne tous et que l’on peut quelques fois ressentir en disciplinant son mental.
    Si j’osais une mauvaise plaisanterie je dirais nous sommes tous Dieu… dès que nous avons rangé notre égo au placard. Un intellectuel cartésien

    Joseph Biancamaria

    *Je fais allusion au Dieu dont on a abreuvé mon enfance qui disposait de son Peuple, de ses Enfants de ses Ministres et dont l’Église était dite Universelle ! Je pourrais élargir en évoquant tous les Dieux imaginés par l’homme, à l’image de l’Homme…

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Ne cédez-vous pas au démon théologique de votre enfance catholique ? Non seulement il n’y a pas de dieu pour Siddhârta, mais il lutte vigoureusement contre les dieux esclavagistes de son hindouisme natal. J’aime à penser que s’il avait connu le dieu de Jésus (qui n’est pas tout-à-fait celui de Moïse, ni celui du dogme catholique), il l’aurait adopté. Il y a un passage d’Udana Sutta qui va dans ce sens.
      M.B.

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  2. Joseph Biancamaria

    Bonjour Monsieur Michel Benoît,

    Je viens de relire pour la troisième fois, toujours avec autant de plaisir  » DIEU MALGRÉ LUI ».
    Comme vous, mais bien moins impliqué, je suis de culture catholique. Marqué par la religion Catholique mais jamais vraiment impliqué… j’ai fréquenté une école religieuse à Bourg-en-Bresse entre 1943 et 1950 et, outre les enseignements religieux traditionnels, mes dimanches commençaient par la Messe, puis venaient les Vêpres dans la Basilique du Sacré Cœur et dans la soirée le Salut dans la chapelle d’une petite communauté franciscaine. J’avais donc entre huit et quatorze ans et haïssais les dimanches…
    Je me suis rapproché du Bouddhisme, il y a une quarantaine d’années, époque où un ami de Mathieu : Gérard Godet avait invité en France quelques maîtres tibétains dont j’ai pu suivre les enseignements. Par la suite, j’ai eu le bonheur de pouvoir suivre plus personnellement un maître, non pas un moine mais un maître laïque qui m’a beaucoup marqué.
    Je ne vous décrirai pas son enseignement, ce serait impossible même en noircissant des milliers de pages. Je voudrais juste vous faire partager un enseignement qu’il m’a transmis un matin sous la forme d’une question (en anglais) :

    « Joseph, pouvez-vous définir un chemin spirituel ? »
    — ???????
    — Un chemin spirituel consiste à remplacer une paranoïa négative par une paranoïa positive en attendant d’être capable d’aller au delà !

    J’ai mis beaucoup de temps à digérer cette réponse mais maintenant, moi qui était incapable de prier lorsque j’étais chrétien, je peux entrer dans n’importe quelle église, temple ou synagogue et m’y recueillir profondément autant que lorsque je fais ma pratique spirituelle ou mes séances de méditation chez moi…
    Ce maître m’a fait comprendre que ce n’est pas la religion qui sauve, ni l’objet de cette religion, mais notre propre pratique, notre propre foi.
    De ce fait, lorsque je médite en visualisant une Déité tantrique, je sais qu’elle est une fenêtre que j’ouvre sur la « Nature Divine »* à laquelle je n’ai pas encore accès.
    Alors, si un frère ou une sœur catholique visualise le Christ en majesté, même dans sa version « Sacré-Cœur-de-Jésus, je peux comprendre et partager sa prière, même si la mienne est différente et même si ma vision de Jésus est exactement celle que vous décrivez dans votre livre.
    Parmi les enseignements chrétiens de cette école, l’un d’entre eux m’avait profondément marqué et choqué, c’était cette phrase que l’on nous administrait comme un dogme :
    Hors de l’église point de salut !
    Moi qui fréquentais à l’époque une famille protestante adorable… je ne pouvais accepter l’idée qu’ils soient damnés éternellement uniquement parce qu’ils étaient hors de « l’Église Universelle »
    Peut-être notre civilisation rationaliste nous a-t-elle rendus trop dualistes, nous cherchons trop à expliquer les choses en oubliant de les vivre.
    Pour moi, la solution conseillée par mon Maître est de m’assoir, me calmer, me concentrer sur la pratique qui me correspond et laisser ce qui doit advenir se réaliser et ça, je ne crois pas que ça puisse se transmettre, en tous cas par un l’être ordinaire que je suis.

    En vous remerciant de vos passionnants ouvrages, je vous prie d’accepter, Michel, l’expression de tout mon respect.

    Joseph Biancamaria

    « Nature Divine »*
    Pour nous, bouddhistes, nous utilisons le terme « Shuyatta » qui est très mal traduit en français par « Vacuité » alors qu’il signifie tout le contraire.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      bienvenue au club !
      je vous recommande la lecture de « Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire » présenté dans ce blog
      nous sommes dans l’anitcha et allons vers l’anatta
      amicalement
      m.b.

      Répondre
  3. Madeleine

    « À cet instant précis il est totalement disponible à ce qui surgit, rien n’existe plus que la personne en face de lui. »

    Et à sa fatigue, pourtant annoncée, qui a été disponible ?
    Qu’est-ce que l’amitié ?

    *******

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      A cet époque, pas moi. Un maître se sacrifie pour ses disciples ignorants, égoïstes, à peine au début du chemin. Voyez Jésus.
      M.B.

      Répondre
    2. Olivier

      Qu’est-ce que l’amitié ?
      Madeleine
      —————————————————
      Et nous voici en présence d’un autre aspect important du bouddhisme : l’ego ,…le « moi ,je » .
      Une personne qui maîtrise son ego expérimenterait la véritable amitié dont la caractéristique est le désintéressement , la gratuité .
      On sait que l’ego est très rusé : il peut se déguiser en altruisme,en amitié ,en dévouement , en sacrifice etc .
      Tout l’art de la personne avertie est de le démasquer , de l’identifier .
      Si le bouddhisme reconnait en l’ego son principal adversaire ,le christianisme lui donnerait le visage de Satan . On a personnalisé Dieu ( le Bien ) comme on a personnalisé le mal ( Satan). Ce ne sont que des personnalisations !

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  4. Olivier

    De la part de Matthieu Ricard ,il fut peu question , me semble-t-il de la « pleine conscience  » un des piliers du bouddhisme . On ne peut tout évoquer en une émission …sous les caméras !
    Cela signifie être le plus consciemment possible de l’instant qui se déroule : très présent à soi , à l’environnement et aux autres .
    A la limite , être conscient de soi le mieux possible , serait être proche de Dieu puisque Dieu est en nous !
    La pleine conscience de soi ,c’est la pleine conscience de Dieu en soi .
    La pleine conscience serait alors une proximité avec Dieu : là ,bouddhisme et christianisme se rejoignent une fois de plus .

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Impossible de répondre à votre message dans cette fenêtre. Voici les « têtes de chapitre » :
      1- Siddhârta enseigne la pleine conscience (sans la nommer je crois ?).
      2- Pour lui, le but ultime de son cheminement est l’extinction (des passions entre autres) : le rien.
      3- Donc, une fois franchi le parinirvâna, on ne rencontre rien (donc, on ne souffre +)
      4- Jésus n’enseigne ni la méditation ni la pleine conscience
      5- Mais il pratique la méditation, comme la pleine conscience (cf Jaïre, etc.)
      6- Le but ultime de son cheminement est la réunion avec « Abba »= sa conception de « Dieu »
      On pourrait dire que Siddhârta et Jésus se rejoignent sur la méthode, pas sur la finalité
      M.B.

      Répondre
    2. combe

      un peu rapide la conclusion ! on n’est pas ici dans une démonstration de logique ou un théorème !
      « puisque Dieu est en nous », c’est une prémisse dogmatique !

      Répondre
      1. Olivier

        un peu rapide la conclusion ! on n’est pas ici dans une démonstration de logique ou un théorème !
        « puisque Dieu est en nous », c’est une prémisse dogmatique !
        Combe
        —————————————————————-
        D’accord ,en voici une moins dogmatique : la pleine conscience ,c’est une manière d’être en relation avec sa propre expérience : ce que nous percevons avec nos cinq sens, nos sensations corporelles , nos pensées , nos émotions .

        Répondre
  5. Dominique LEBASTARD

    Moi aussi j’ose compter Matthieu Ricard parmi mes amis spirituels…
    Mais avez-vous entendu sa réponse à la question « Le bouddhisme est-il une philosophie ou une religion ? »
    « C’est un chemin de transformation. » a-t-il dit.

    L’évangile relu avec un oeil neuf ne dit-il pas la même chose, dans la parabole du semeur dont la graine meurt ou produit du fruit, dans la parabole des talents ou les serviteurs ont enterré leur trésor ou l’on multiplié, quand il évoque « tout sarment qui ne porte pas de fruit » et que son père « émonde ». le sel de la terre, la lumière du monde, et chaque fois que Jésus fustige l’observance de la lettre au profit de la conversion du coeur, lorsqu’il inverse les valeurs : »qui veut devenir grand sera votre serviteur » etc… Enfin lorsque Jésus affirme « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre ».

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Un « chemin », ou une « expérience » de transformation : ni une religion (qui exige la foi = croire en l’incroyable) ni une philosophie/idéologie = des idées.
      Une pratique.
      Tous les Éveillés ont en commun les mêmes fondamentaux. Jésus, Siddhârta, François d’Assise, etc. Dans la 2e partie de « Dieu malgré lui », j’ai comparé l’expérience vécue par Jésus & Siddhârta = le résultat de leur pratique. Mais pas ou peu leur enseignement respectif (très proche)
      Merci, M.B.

      Répondre
  6. Debanne

    Bonjour,
    J’avoue que tout cela me laisse une fois de plus perplexe ! En effet, s’il s’agit d’une « réincarnation » (mais là, il faudrait en apporter la preuve !), pourquoi se réincarne-t-il en moine d’une part ? Et d’autre part, en moine athée ? N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Je sais vous allez me dire que dans le bouddhisme il n’y a pas de dieu. Alors justement pourquoi vivre une vie de moine ? N’y a-t-il pas d’autres mobiles plus connus car plus humains ? J’en ai la ferme impression…
    Par ailleurs, je suis stupéfait de vous lire lorsque vous affirmez qu’il (Matthieu) est le seul lama à mettre en pratique la méditation ! Si ces « maîtres » ne mettent pas en pratique la méditation, méditent-ils vraiment ? Et si oui, cela sert alors à quoi de méditer ? A passer le temps ? A décongestionner son cerveau ? Si les actes ne sont pas en rapport avec les idées, quid de la vérité et de l’honnêteté de l’engagement ?
    Enfin que ce soit Pujadas ou consors, on en reste toujours au degré zéro du journalisme, hélas pour nous ! La télévision (et le journal télévisé en particulier), est devenue depuis longtemps l’opium du peuple !…

    Amicalement,
    H de D.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Siddhârta n’emploie jamais le mot de « réincarnation » (invention des orientalistes du XIX° siècle). Il parle de « cycles de renaissances ». La ré-inCARNation suggère qu’une âme s’inCARNe dans un corps, et pour Siddhârta il n’y a pas d’âme.
      Vous m’avez mal lu : je ne dis pas que M.R. est le seul moine (au monde) à pratiquer la méditation, mais que lors de mes séjours à Katmandou, j’ai eu le sentiment que parmi les lamas que je voyais, il était le seul à me donner cette impression. Et je donne un exemple.
      M.B.

      Répondre
      1. Debanne

        Cher Michel Benoit,

        Je vous avais bien lu, mais ma réponse était restée dans l’implicite… Aussi, je deviens explicite ici.
        Il m’avait semblé que la méditation chez les lamas avait comme conséquence d’être ouvert et disponible quel que soit le moment. Qui plus est, lorsqu’on a choisi cette vie, et de surcroit face à un étranger…
        Mais peut-être que la méditation ne conduit pas à cet état intérieur ? Ne pratiquant pas moi-même cette « discipline » je ne puis être qu’interrogateur…

        Amicalement,

        H de D.

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          La méditation est le coeur de l’enseignement de Siddhârta. Tout gravite autour. La « pleine conscience », la compassion, etc. sont des effets & résultats de cette méditation. En même temps qu’ils attestent de sa qualité.
          M.B.

          Répondre
    2. combe

      vos remarques me semblent intéressantes mais d’un certain point de vue.
      Parler de « Moine athée » nous parait une hérésie. La remarque est intéressante, car elle révèle que nous sommes immergés dans le concept d’une présence permanente et universelle de DIEU, d’une forme de Dieu. Je ferai deux remarques : pourquoi n’y aurait-il pas des personnes qui s’engageraient dans une vie collective de moine, avec le dépouillement de tout avoir qui la caractérise (bien que le mot soit inversé car monos = seul !) pour accéder à la pleine humanisation de leur être et de leur environnement ?
      2. N’y aurait-il pas lieu de conseiller à tout un chacun de tenter, au moins une fois dans sa vie, de vivre sans référence à une forme quelle quelle soit de Dieu ? Belle expérience à mon humble avis !!

      Répondre
  7. Olivier

    « Qu’est-ce qui se passe dans votre cerveau quand vous méditez ? » J’attendais la réponse : « Rien, car la méditation c’est le silence des pensées »
    ————————————————————————————————————-
    Entre la méditation bouddhiste et ce qu’un mystique tel Jean-de- la- Croix appelait l’Oraison on trouve un point commun .
    Jean-de -la Croix préconisait d’utiliser ,au départ, des images ,des pensées puis de les laisser progressivement tomber pour n’être plus ….qu’une présence muette en présence de Dieu .
    Une des définitions de la méditation bouddhiste est de « penser du plus profond de sa non pensée ! »

    Il y aurait tant d’autres ressemblances entre entre les philosophies ou religions orientales et le judéo-christianisme . La Source très lointaine est probablement commune .
    L’essentiel serait de la retrouver .

    Répondre
  8. combe

    Comme j’ai apprécié ces 2 seules phrases : « plus rien n’existe pour lui qu’elle »
    et aussi  » Attention totale à chaque être qui se rend présent dans ce moment présent » !
    Difficile l’Ecoute attentive. Y compris par mail ou téléphone. J’ai maintes fois l’occasion de tenter de la pratiquer pour PJ. Toute une discipline ! Merci.

    Répondre
  9. Adèle

    Merci . ça me fait un plaisir fou que Mathieu Ricard soit votre ami ; le contraire m’aurait inquiétée .
    Juste un détail bête :ce n’était (heureusement) pas Pujadas qui lui posait ces quelques questions .

    Répondre
  10. Jean-marie

    Matthieu Ricard est très certainement une belle âme compatissante et altruiste bien plus sage que moi

    Malheureusement ,à mes yeux faillibles, il est athée, du moins dans cette incarnation-ci

    Siddhartha Gautama, Un des bouddhas, non ?

    J’admire votre capacité à « imaginer » la pensée d’Isho.* Mais qu’est-ce qui étaye. votre conviction que cette anecdote est authentique ? . Pourquoi certains versets seraient plus que probablement de pieux ajouts apologétiques et pas d’autres ?

    Vous qui avez appris l’araméen ancien, c’était bien Isho bar Yawsep ? i

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Matthieu est bouddhiste = il n’y a pas de dieux dans le bouddhisme (primitif = théravada).
      Authentification d’un passage de l’évangile : voyez mes livres, ou ceux de John P. Meier par exemple.
      M.B.

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