AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA (II) : la troisième création de l’amour

  QUI a créé l’univers ? QUI, dans un deuxième temps, a doté l’espèce humaine d’une pensée abstraite qui la différencie radicalement des animaux les plus évolués ?

Dans l’article précédent, j’esquissais un rapprochement entre ce que notre science sait aujourd’hui de la naissance de l’univers, et les deux récits de la création du Livre de la Genèse. Insistant sur la nature de ces récits, qui ne sont ni historiques ni scientifiques mais mythologiques. Un mythe renvoie à une perception de la réalité qui se situe au-delà de ses énoncés : il requiert donc une interprétation permanente en fonction de ce que nous savons positivement. Confronter un mythe avec la science n’est légitime et fructueux qu’au prix de cette interprétation, qui s’appelle l’herméneutique. On cherche la ‘’pointe’’ du mythe, ce qu’il veut dire au-delà de ce qu’il dit.

I. Ce qui est acquis scientifiquement aujourd’hui

La science fonctionne par des hypothèses, qui s’annulent l’une l’autre jusqu’à ce que sédimentent quelques vérités acquises. Sur l’origine de l’univers, rappelons quelles sont ces quasi-certitudes.

-a- D’abord, qu’il y a eu un commencement de notre univers, qu’on appelle le Big-Bang. Avant ce commencement, il n’y avait rien auquel notre esprit humain puisse accéder, puisqu’il est incapable de mettre le « rien » en formules. Le Big-Bang a fait exister une quantité d’énergie phénoménale, qui est à l’origine de tout ce qui s’ensuit.

-b- Ce commencement a donné naissance à un état de la matière caractérisé par son désordre, son agitation : un état qu’on appelle la « soupe primordiale », si chaotique que ses éléments (hydrogène et hélium) ne permettaient pas à la lumière de s’en échapper. L’espace, le temps et de la matière existaient désormais, mais la lumière n’était pas visible : c’était ce qu’on appelle « l’âge sombre » de l’univers.

-c- Très lentement, les atomes d’hydrogène s’agrégèrent en amas qui provoquèrent une force gravitationnelle proportionnelle à la masse de l’agrégat. Cette force gravitationnelle engendra des pressions telles que des étoiles apparurent, laboratoires d’éléments nouveaux – ceux qui nous constituent aujourd’hui. Avec les premières étoiles qui émergeaient de la ‘’soupe primordiale’’, la lumière devint visible.

-d- Le reste semble obéir aux lois de l’évolution, lois de la physique (dont nous savons qu’elles n’ont pas changé depuis le Big-Bang) puis lois du vivant.

Si on les lit correctement, les deux récits bibliques de la création concordent pour l’essentiel avec ces données de la science.

II. Ce que nous ne savons toujours pas

-a- Quand on parle de ‘’Lois de l’évolution’’, il faut s’entendre. C’est nous qui avons reconstitué le passé de l’univers et l’évolution des espèces, en formulant leurs lois. Mais l’ensemble des évolutions qui conduisent de l’instant 10-13 secondes après le Big-Bang (1) jusqu’à nous, statistiquement, ne peut obéir à aucune loi prévisionnelle. Le hasard étant exclu, il faut bien parler d’une intelligence organisatrice.

-b- Certains astro-physiciens préfèrent parler d’information. Le Big-Bang aurait contenu un stock d’informations, des logiciels informatiques qui auraient conduit la matière primitive à produire d’abord l’univers, puis notre planète exceptionnelle, et enfin l’exception absolue de l’humain pensant. Admettons que le Big-Bang soit un événement informatif (informatique ?) : QUI est l’informaticien assez génial pour avoir prévu d’avance la somme des logiciels qui mènent jusqu’à nous ?

-c- L’univers et son expansion supposent au départ une énorme quantité d’énergie : QUI est à la source de cette énergie ?

-d- La sortie de l’âge sombre de l’univers et l’apparition de la lumière ont eu lieu quand la force gravitationnelle a agrègé la matière primitive pour donner des étoiles. QUI est l’auteur de la force gravitationnelle ? On sait que toute sa vie Einstein a tenté, non pas de trouver l’auteur de la gravitation, mais d’unifier conceptuellement cette force avec les trois autres forces qui régissent l’univers (2). Lui n’y est pas parvenu, mais ses héritiers proposent plusieurs hypothèses – dont aucune n’a encore été confirmée par l’observation.

À ces quatre questions ainsi formulées, nous savons que la science n’aura jamais de réponses.

De son côté, la Bible attribue à ‘’Dieu’’ la création de l’univers et l’évolution des espèces. Suivant la science, faut-il voir ‘’Dieu’’ comme une énergie créatrice impersonnelle ? Les religions de l’Antiquité n’étaient pas loin de le penser quand elles adoraient le soleil, source de toute énergie sur terre. Pour d’autres, ‘’Dieu’’ serait-il un informaticien génial ? C’est ce que pensaient les philosophes des Lumière, qui voyaient en lui un « Grand Horloger. » Mais ces deux conceptions de ‘’Dieu’’ ne rendent pas compte de l’expérience humaine accumulée au cours des siècles par certaines religions, dont le judaïsme puis le christianisme. Allons voir de ce côté-là.

III. L’auteur de l’univers : énergéticien, informaticien, ou ‘’être’’ d’amour pur ?

La limite des savants et philosophes, c’est qu’ils ne prennent pas en compte la plus puissante, la plus formidable énergie qui soit, celle de l’amour.

Là, nous avons un problème : c’est que nous autres ne connaissons de l’amour que ce que nous en expérimentons à notre échelle humaine. Un sentiment, capable de nous faire nous dépasser nous-mêmes ou accomplir des actes déraisonnables (le cœur a ses raisons que la raison ignore.) Un sentiment, qui peut  abolir certains obstacles rencontrés sur nos chemins. Mais un sentiment fragile, qui peut disparaître aussi vite qu’il apparaît : « Les histoires d’amour finissent mal », dit la chanson.

Dans l’Ancien Testament l’amour de ‘’Dieu’’  est d’une toute autre nature que le nôtre. Pour le décrire, les prophètes ont employé les seules images dont ils disposaient, qu’ils tiraient de leur expérience humaine plus ou moins tragique. ‘’Dieu’’ serait comme un époux navré par l’infidélité de sa femme, ou comme un parent inquiet pour sa progéniture. Il aurait des entrailles, qui frémiraient à chacune des souffrances endurées par les humains. On est toujours dans le langage mythique de l’allégorie : les prophètes cherchent à faire comprendre quelque chose que leurs mots ne parviennent pas à exprimer. Leur ‘’Dieu’’ est humain, il aime un peu comme nous. Trop comme nous, sans doute.

Héritier des prophètes juifs, Jésus a porté leur message à l’incandescence en créant un choc culturel dont nous mesurons rarement l’ampleur. Pour lui, ‘’Dieu’’ est un père. Là encore nous nous heurtons au langage allégorique, parce que notre image de la paternité humaine ne donne pas l’idée juste de ce que peut être la paternité divine. Dieu-père, pour Jésus, c’est celui qui restaure l’humanité blessée par Le Mal. Ses guérisons, ses pardons, sont des allégories en actes accordées aux malades, aux pécheurs qu’il rencontre. Ce n’est pas une étape de plus, dans la continuité de leur vie précédente : c’est une nouvelle vie, une autre vie qui s’offre à eux. Jésus parle de métanoia, terme qui désigne un renversement à 180° de la trajectoire humaine.

Une nouvelle, une troisième création (3) : à chacun de ces actes créateurs, Jésus le répète : « Le Royaume de Dieu a fait irruption parmi vous. Tout est accompli ».

Contrairement à l’amour humain, l’amour divin ne ressort pas seulement du sentiment, mais de la volonté. C’est une volonté créatrice, la même qui présidait aux deux premières créations. Le ‘’Dieu’’ de Jésus n’est pas la source de l’amour : il est amour créateur, depuis l’origine et jusqu’à l’instant présent. Il apparaît donc comme la force qui unifie l’univers, depuis le Big-Bang jusqu’à chacun de nous.

Une hypothèse de plus ? Pas seulement. Car ces re-créations se sont reproduites, au long des siècles, un nombre de fois incalculable. Vies des saints, conversions fulgurantes, parcours anonymes, nul ne saura jamais le nombre d’êtres humains qui ont eu accès, de leur vivant, à la troisième création.

En l’absence d’explication scientifique sur l’origine de l’énergie universelle et de l’évolution cosmique puis des espèces, l’hypothèse de l’amour comme force créatrice à l’œuvre depuis les origines ne peut être écartée. Elle trouve sa légitimité quand elle s’appuie sur l’expérience de tous ceux qui ont connu une re-création, une restauration de leur humanité blessée. Négliger cette accumulation d’expériences ou la rejeter au nom d’une science positiviste, ce serait ne pas penser en scientifique. Ce serait limiter notre connaissance du monde à son expression mathématique.

 « Un peu de science éloigne de Dieu disait Pasteur, mais beaucoup y ramène. » Au milieu de toutes leurs équations, les savants qui n’intègrent pas dans leur pensée l’expérience humaine des chercheurs de ‘’Dieu’’ ne vont pas jusqu’au bout de leur démarche scientifique.

                                                                       M.B., 14 août 2018
(1) Le moment jusqu’où nous pouvons remonter dans le temps, voir l’article précédent.
(2) La ‘’force atomique faible’’ (fusion/fission nucléaire), la ‘’force atomique forte’’ (cohésion de la matière) et la force électro-magnétique.
(3) Parce qu’elle s’opère dans le domaine humain, cette troisième création est encore plus fragile que les deux précédentes. L’humain re-créé peut revenir dans le chemin du Mal, retourner à ses démons. La liberté humaine introduit un paramètre d’incertitude que ne semblent pas connaître les deux premières créations.

9 réflexions au sujet de « AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA (II) : la troisième création de l’amour »

  1. P.K.

    « AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA ».

    Cette affirmation, veille comme le monde… n’est-elle pas en fait un oxymore ?
    Commencement / Création, soit Espace/Temps sont deux notions liées au « modèle standard » de notre univers actuel. Ces deux notions ne sont même pas en phase avec le principe d’incertitude de la physique quantique, en tout cas pour le peu que nous en savons actuellement.

    Et même si c’était avec humour, ce n’est pas Jean-Paul II qui nous donnera la réponse en s’adressant à Stephan Hawking, « Après le Big-Bang, c’est pour vous. Mais avant, c’est pour nous ! ».

    De surcroit, des chercheurs envisagent d’autres hypothèses qu’une simple création à l’origine du Big-Bang:
    – la « théorie des cordes » qui imagine des milliards d’autres univers en parallèle à notre propre univers;
    – la théorie d’une succession de Big-Crunch et de Big-Bang: expansion puis concentration éternelle de l’univers.

    Vous avez donc sans doute raison de ne pas chercher la réponse dans une approche purement anthropomorphique, même s’il est difficile de s’en extraire.
    Alors pourquoi pas l’AMOUR ?

    Mais n’est-ce pas à nouveau purement anthropomorphique ?
    L’air, l’eau , les rochers, les arbres, les animaux, même s’ils sont beaux ou redoutables, sont ils dotés d’Amour ?

    Dieu en nous créant avec Amour ne se serait-il intéressé qu’à cette infime et quasiment invisible partie du monde ?

    Vous posez la question « Qui a créé l’Univers ? »
    Or, l’acte de créer, est un acte qui s’inscrit dans le temps et l’espace, deux éléments fondamentaux qui ne sont liés qu’au « modèle standard » de notre univers actuel.
    physique quantique ?

    Seules des hypothèses sont émises par des chercheurs :
    – la « théorie des cordes » qui imagine des milliards d’autres univers en parallèle à notre propre univers;
    – la théorie d’une succession de Big-Crunch et de Big-Bang: expansion puis concentration de la matière de l’univers.
    Alors Dieu dans tout ça ?
    Si nous restons dans une approche anthropomorphique, il y a forcément un avant le Big-Bang, qui fut clairement énoncé, même si c’était avec humour, par Jean-Paul II s’adressant à Stephan Hawking, « Après le Big-Bang, c’est pour vous. Mais avant, c’est pour nous ! ».
    $$$$$$$$

    Par ailleurs ce cadre espace/temps, nous « enferme » dans une analyse qui ne peut-être qu’anthropomorphique, car comment penser et s’exprimer sans avoir comme base notre propre existence matérielle et temporelle ?


    En complément de vos réflexions sur « l’étonnante concordance entre les grands éléments du récit biblique et les acquisitions toute récentes de la science de l’univers », ne pensez-vous pas qu’il pourrait être également intéressant de relever les convergences entre les civilisations antiques et nos connaissances actuelles.

    Je ne suis pas spécialiste de ces domaines, mais je vous livre malgré tout quelques réflexions:

    *** « La soupe primordiale »

    Dans la plupart des grands récits mythologiques, notre monde émerge d’une sorte de « soupe primordiale ».

    – En Egypte et en Mésopotamie, ce prémonde était un océan tumultueux, vaste tourbillon, sans lois ni stabilité.

    – En Grèce, à l’origine il y avait le « Chaos », vaste, vide, sombre et informe.

    – En Chine, Yin et Yang émergèrent d’une « vapeur primordiale ».

    – Dans la Genèse, terre et eau, lumière et ténèbres étaient mélangés.

    L’histoire de notre univers tel qu’il est décrit par les scientifiques dans le « modèle standard », vient corroborer les intuitions de nos ancêtres : notre histoire a bien débuté, juste après le «big-bang», par une « soupe primordiale », sorte de mousse – constituée de « cordes ou de boucles », mousse qui a brusquement enflé et s’est complexifiée, pour aboutir à l’espace, au temps et la gravitation, tels que nous les connaissons aujourd’hui. ( Aurélien Barrau, cosmologiste, auteur de « Big bang et au-delà » (Dunod)

    *** L’apparition différée de la lumière :

    – Dans la mythologie Grecque, Chaos s’unit à Eros pour engendrer la lumière.

    – Pour les Chinois, Pangu, le dieu créateur, a grandi pendant des milliers d’années, à l’intérieur d’un œuf. Quand il pu enfin en sortir, il trébucha. Sa chute fut si violente que ses yeux furent projetés dans le ciel : son œil droit devint le soleil, son œil gauche, la lune.

    – Selon le récit biblique,: « Au commencement, la terre était vide et déserte, et l’obscurité couvrait l’océan primitif. Dieu dit « Que la lumière soit » et « La lumière fut ». Dieu vit que la lumière était bonne et il la sépara des ténèbres. Il appela la lumière jour et les ténèbres nuit. »

    Nous savons aujourd’hui que la lumière n’est apparue que 380.000 ans après le big-bang, quand la baisse de la pression et de la chaleur dans l’univers a permis aux photons de s’échapper. (Le satellite européen PLANCK a pu reconstituer en mars 2013 la photo de notre univers tel qu’il était il y a 13,8 milliards d’années).

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    1. P.K.

      Je suis confus pour le commentaire ci-dessus qui comprend dans sa deuxième partie, qui a été copiée par erreur, copie d’un autre commentaire fait dans l’article précédent de Michel Benoit, et copie de réflexions faites avant envoi et non destinées à être publiées.
      Voilà donc ci-dessous le commentaire que je souhaitais faire à l’excellent article de M.B. qui nous interroge sur notre existence dans ce monde: simple hasard ou participation à une force spirituelle supérieure ? – Il est vrai que les Éveillés (Bouddha / Jésus / Mandela et d’autres) nous interpellent.
      P.K.

      « AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA ».

      Cette affirmation, veille comme le monde… n’est-elle pas en fait un oxymore ?
      Commencement / Création, soit Espace/Temps sont deux notions liées au « modèle standard » de notre univers actuel. Ces deux notions ne sont même pas en phase avec le principe d’incertitude de la physique quantique, en tout cas pour le peu que nous en savons actuellement.

      Et même si c’était avec humour, ce n’est pas Jean-Paul II qui nous donnera la réponse en s’adressant à Stephan Hawking, « Après le Big-Bang, c’est pour vous. Mais avant, c’est pour nous ! ».

      De surcroit, des chercheurs envisagent d’autres hypothèses qu’une simple création à l’origine du Big-Bang:
      – la « théorie des cordes » qui imagine des milliards d’autres univers en parallèle à notre propre univers;
      – la théorie d’une succession de Big-Crunch et de Big-Bang: expansion puis concentration éternelle de l’univers.

      Vous avez donc sans doute raison de ne pas chercher la réponse dans une approche purement anthropomorphique, même s’il est difficile de s’en extraire.
      Alors pourquoi pas l’AMOUR ?

      Mais n’est-ce pas à nouveau purement anthropomorphique ?
      L’air, l’eau , les rochers, les arbres, les animaux, même s’ils sont beaux ou redoutables, sont ils dotés d’Amour ?

      Dieu en nous créant avec Amour ne se serait-il intéressé qu’à cette infime et quasiment invisible partie du monde ?
      P.K.

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  2. Niesen Philippe

    Bonjour,

    Pourquoi « Le hasard étant exclu, il faut bien parler d’une intelligence organisatrice. » ?

    Je crois que sans cette phrase il est très difficile de justifier un Dieu.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Sur le hasard, voyez les articles donnés en référence à la fin de « Au commencement Dieu créa (I) »
      M.B.

      Répondre
  3. GLOWACKI Pierre

    Bonjour,
    J’ai lu il y a peu de temps le livre “Signe de vie “ de José Rodriguez Dos Santos dans lequel, bien que ce soit un roman, toutes les informations scientifiques utilisées qu’elles soient mathématiques, microbiologie de l’espace, astronomiques ….sont authentiques et correspondent à nos connaissances les plus récentes.
    Sa conclusion rejoint ce que vous écrivez et pour lui, la “ volonté originelle de la création “ c’est de créer la VIE.
    Cet ouvrage est d’une richesse scientifique incroyable et passionnante sur les avancées des sciences touchant à l’univers.
    Cordialement

    Répondre
  4. Ping : AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA (I) – mais pas d’un seul coup) | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique

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