L’UNIVERS ET ‘’DIEU’’ : VERTIGE DE L’INFINI

L’univers, ‘’Dieu’’, l’infini ? Depuis ses origines, l’humanité fait face à ces objets de pensée et les interroge avec acharnement. Certains disent que nos corps ne sont qu’une infime parcelle de l’univers, d’autres que nous sommes une image de ‘’Dieu’’. D’une façon ou d’une autre, nous vivons immergés en eux, ils font partie de nous et peut-être faisons-nous partie d’eux. Un vertige nous saisit : au juste, que savons-nous d’eux, l’univers, ‘’Dieu’’ et l’infini ?

Vertige devant la frontière

Et d’abord, l’univers a-t-il une frontière ? Y a-t-il une limite à l’immensité qui nous entoure ? Cette question, vieille comme l’humanité, se pose de façon toute nouvelle depuis la découverte, en 1927, du ‘’Big Bang’’ par l’astrophysicien Georges Lemaître.

Avant le Big Bang il n’y avait rien que l’on sache. Après, il y a un univers qui dépend donc de celui qui l’a créé. Je dis « celui » car depuis un siècle, l’évidence s’est imposée qu’une intelligence créatrice seule a pu donner à l’univers les constantes qui lui ont permis d’évoluer jusqu’à nous.

Appelez-la ‘’Dieu’’ si vous voulez : la nature de cette intelligence créatrice et la nature de l’univers sont intimement liés.

L’univers, donc. On sait aujourd’hui trois choses avec certitude : 1° qu’il a commencé par le Big Bang il y a 13,7 milliards d’années. 2° que depuis cet instant il connaît une expansion continue, organisée, et que la lumière suit cette expansion. Et enfin 3° que la vitesse de la lumière, mesurée au début du XXe siècle, est d’environ 1 milliard de km/heure.

Sachant cela, on peut poser la question des limites de l’univers en termes relativement simples : puisque la lumière apparaît au moment du Big Bang, que celui-ci s’est produit il y a 13,7 milliards d’années et que depuis lors la lumière franchit 1 milliard de km/heure, faites le calcul ; vous obtenez un nombre de km (c’est-à-dire la limite de l’univers) impressionnant. Mais votre calcul sera faux puisqu’au moment où vous l’aurez fait, la lumière aura encore franchi des millions de km. En repoussant toujours la limite de l’univers.

Cette limite, qu’on appelle l’horizon cosmologique, a donc ceci de particulier qu’elle se dilate et s’éloigne du centre à une allure vertigineuse – un peu comme un ballon d’enfant qu’on continuerait sans cesse à gonfler : il grossirait, mais à l’intérieur de son enveloppe.

Qu’y a-t-il au-delà de cette frontière, de l’autre côté de l’horizon cosmologique ? Il nous est impossible de le savoir. Et les hypothèses de multivers – d’univers multiples – sont des théories plus philosophiques que scientifiques.

Vertige devant l’univers

Alors, notre petit univers ? Petit puisque limité, mais infini puisque sa limite ne cesse de s’étendre à une vitesse fabuleuse, et nous ne savons pas vers quoi. Autrement dit nous savons que notre univers est là – puisque nous sommes là pour l’observer -, nous savons quand il a commencé mais nous ne savons pas comment, ni ce qu’il y avait avant, ni qui a déclenché ce commencement. Et nous savons qu’il a une limite, mais nous ne savons pas la situer puisqu’elle ne cesse de fuir vers l’infini.

Un univers fini mais infini. Le vertige.

Et nous ? Les évènements que nous vivons, les objets que nous connaissons obéissent tous au principe de causalité qui est universel : tout vient d’une cause, qui a sa propre cause, etc. Universel aussi le principe d’impermanence : rien ne dure, rien ne disparaît, tout se transforme.

Or nous ne savons pas quelle est la cause du Big Bang, c’est-à-dire de l’univers. Ni s’il durera. Ni s’il disparaîtra ou se transformera (en quoi ?)

Autrement dit, malgré les récentes avancées de l’astrophysique, nous ne connaissons pas l’univers dans lequel nous vivons. Nous savons qu’il est là, c’est sûr. Mais nous ignorons ce qu’il est.

Vertige devant la connaissance d’un objet inconnaissable. Vertige devant cet univers connu, mais comme inconnu.

Vertige de ‘’Dieu’’ ?

La nature de l’univers – quelque chose dont on sait qu’on n’en sait rien – fait irrésistiblement penser à l’autre interrogation de l’humanité : s’il y a un dieu (appelons comme ça le créateur du Big Bang), qui est-il ? Ou plutôt quel est-il ?

Au Ve siècle avant J.C., le Bouddha Siddhârta avait résolu la question en trois phrases : « Tout a une cause. SI l’univers a été créé par une cause, il faut chercher la cause de cette cause et on remonte ainsi à l’infini. Donc l’univers est incréé : il n’a pas de cause, pas de dieu, pas de créateur, il n’a ni commencement ni fin ».

Nous savons aujourd’hui que Siddhârta avait tort : l’univers a commencé voici 13,7 milliards d’années, et il aura une fin (1). Quelle est sa cause ? La réponse n’appartient pas au domaine de la science mais à celui des religions. Cette cause, elles l’appellent ‘’Dieu’’ .

‘’Dieu’’, pourquoi pas ? Mais en disant ‘’Dieu’’, on soulève bien plus de questions qu’on n’obtient de réponses. Quel est ce ‘’Dieu’’ ? Créateur, c’est sûr. Intelligence créatrice et même programmatrice, c’est sûr aussi : l’univers n’a pas évolué jusqu’à nous par hasard mais en suivant un programme d’une extraordinaire précision.

Ce ‘’Dieu’’ a donc eu une intention personnelle en créant un univers, celui-là et pas un autre, dont l’évolution aboutit jusqu’à nous. Mais de ce créateur nous ne savons rien, sauf qu’il existe puisque nous sommes là. Tout comme l’univers, ‘’Dieu’’ est connu comme inconnaissable. On sait tout de lui quand on sait qu’il a créé, mais on ne sait rien de ce qu’il est. Si on en reste là, c’est vertigineux.

Toutes les religions ont vu naître en leur sein des mystiques habités par ce vertige du Dieu connu comme inconnu. Ces hommes et ces femmes font l’expérience de l’inconnaissable. Est-ce une connaissance ? Oui, assurément. Cette connaissance révèle-t-elle la nature de ‘’Dieu’’, comme la science le fait d’un de ses objets d’étude ? Non. Celui que les mystiques connaissent garde son mystère. Quand ils tentent (difficilement) de nous faire part de cette expérience vécue, ils emploient un vocabulaire nocturne : « Dans la nuit obscure – Oh ! quel bonheur ! – je ne voyais rien qu’une lumière pour me guider vers Celui que j’aimais » (2).

Nous sommes ici dans le domaine de la haute poésie, puisque le langage ordinaire est incapable de décrire cette expérience. Ils parlent de ténèbres de l’inconnaissance, de nuée lumineuse, de brise légère… Expérience exceptionnelle qui n’est pas donnée à tous.

C’est pourquoi en Israël, à partir du Ve siècle avant J.C., une lignée de prophètes a découvert une des facettes de la nature de ‘’Dieu’’ : ils disent qu’il est amour. Et ils précisent qu’en disant cela, ils ne savent pas ce qu’ils disent : parce que nos amours à nous, les seuls que nous connaissions, sont fragiles, transitoires et souvent éphémères. Tandis que l’amour de ‘’Dieu’’ pour nous est d’une telle puissance qu’il a créé l’univers (et nous dans l’univers).

‘’Dieu-amour’’, cela recule les frontières de l’inconnu mais cela ne les supprime pas, puisque la nature créatrice de cet amour nous échappe.

Au 1er siècle le dernier des prophètes juifs, Jésus, a franchi un pas de plus. Il a donné à ce ‘’Dieu’’ inconnaissable le nom d’Abba, c’est-à-dire ‘’père tendrement aimant / aimé’’.

En le nommant ainsi, Jésus ne dit pas quel est ‘’Dieu’’, comment il est fait. Il dit seulement quelle peut être notre relation avec lui : non pas la crainte ou l’éloignement, mais l’intimité confiante des petits enfants avec leur père chéri.

Et il affirme que ce père a engendré l’univers dans un acte d’amour. Par amour et pour l’amour.

‘’Dieu’’ connu comme inconnu ? Oui, tant que l’amour n’aura pas vaincu les forces du mal à l’œuvre dans l’univers.

                                                                                 M.B., 25 janvier 2024
(1) Deux hypothèses : Big Crunch ou Big Freeze
(2) Saint Jean de la Croix

19 réflexions au sujet de « L’UNIVERS ET ‘’DIEU’’ : VERTIGE DE L’INFINI »

  1. Glowacki

    Bonjour Michel,
    Il y a un roman “La formule de Dieu” de José Rodrigues Dos Santos dans lequel toutes les données scientifiques sont aujourd’hui validées par les chercheurs.
    La part romanesque du livre est secondaire mais elle donne de l’attractivité a la lecture dans un domaine scientifique complexe.
    On apprend que “ si toute l’énergie libérée par le Ig Bang était plus faible d’une infime fraction la matière retournerait en arrière et s’effondrerait en un gigantesque trou noir, si elle était légèrement plus forte, elle se disperserait si rapidement que les galaxies ne pourraient même pas se former. Cette énergie pour que l’univers puisse se dilater d’une façon ordonnée devrait être la d’une précision de un pour 10 puissance 120 ce qui veut dire qu’à une infime fraction près l’univers n’aurait pas eu la possibilité d’abriter la vie.”
    “ le plus extraordinaire c’est que seule l’énergie rigoureusement nécessaire à l’organisation de l’univers a été libérée “
    On apprend également que l’éloignement des galaxies s’accélère et leur vitesse qui est de l’ordre de 95% de la vitesse de la lumière et que ne pouvant la dépasser, il est probable qu’elle décroisse ce qui finirait par un Big Crunsh pour l’univers !……….

    Il y a donc bien un créateur avec l’intention de donner la vie !
    Cordialement

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Oui, mais vous ne citez qu’une des dizaines de « constantes » réglées avec perfection pour que l’univers existe tel qu’il est, et nous sur terre tels que nous sommes.
      « Un créateur » ? Oui, tout n’est pas né tout seul à partir de rien. « Avec l’intention » : c’est ce que les Américains appellent « l’intelligent design ». Ces constantes ont été « pensées », sans quoi l’univers (et nous) ne serait pas ce qu’il est.
      Merci, M.B.

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  2. Glowacki

    Bonjour Michel,
    Il y a un roman “La formule de Dieu” de José Rodrigues Dos Santos dans lequel toutes les données scientifiques sont aujourd’hui validées par les chercheurs.
    La part romanesque du livre est secondaire mais elle donne de l’attractivité a la lecture dans un domaine scientifique complexe.
    On apprend que “ si toute l’énergie libérée par le Ig Bang était plus faible d’une infime fraction la matière retournerait en arrière et s’effondrerait en un gigantesque trou noir, si elle était légèrement plus forte, elle se disperserait si rapidement que les galaxies ne pourraient même pas se former. Cette énergie pour que l’univers puisse se dilater d’une façon ordonnée devrait être la d’une précision de un pour 10 puissance 120 ce qui veut dire qu’à une infime fraction près l’univers n’aurait pas eu la possibilité d’abriter la vie.”
    “ le plus extraordinaire c’est que seule l’énergie rigoureusement nécessaire à l’organisation de l’univers a été libérée “
    On apprend également que l’éloignement des galaxies s’accélère et leur vitesse qui est de l’ordre de 95% de la vitesse de la lumière et que ne pouvant la dépasser, il est probable qu’elle décroisse ce qui finirait par un Big Crunsh pour l’univers !……….

    Il y a donc bien un créateur avec l’intention de donner la vie

    Répondre
  3. Gris

    Commentaire de lecture pour contribution à l’honnêteté intellectuelle. Merci donc pour ce billet qui risque de ne contenter que « moi-même » ! sourire.
    Votre proposition initiale : « s’il y a un dieu (appelons comme ça le créateur du Big Bang), qui est-il ? Ou plutôt quel est-il ? »

    Dieu créateur posé comme hypothèse suppose un Etre originel et qui dit être dit intention. Peut-on en douter ? Or, vous confirmer en poursuivant :

    « Créateur, c’est sûr. Intelligence créatrice et même programmatrice, c’est sûr aussi : l’univers n’a pas évolué jusqu’à nous par hasard mais en suivant un programme d’une extraordinaire précision. »
    La précision est fondée sur la mesure et nos instruments sont à la mesure (!) des critères qui ont amenés à notre existence biophysique. C’est un point de vue finaliste qui considère l’homme comme étant une fin en soi. D’autres « intelligences » d’une autre nature pourraient également conclure à cette finalité de leur existence mais avec d’autres critères de programmation si, par exemple, ces existences intelligentes fonctionnent dans une organisation autre que carbonée, au silicium ou encore sous d’autres atomes non tétravalent ou encore une vie avec seulement l’H et He pendant les cent millions d’années après le Big Bang sous les étoiles géantes du début de l’univers.
    Ainsi toute programmation sert un raisonnement finalitaire et biaise la notion d’intention : Dieu voulait-il l’apparition de l’homme ou n’est-il qu’un des arrangements possibles de formes de matières qui autorise une conscience de soi. Quelles sont les délimitations du Soi pour définir une identité dans son rapport avec … l’autre !

    Et vous en déduisez (logique !) une intention personnelle puisque créateur il y a. Transcendance d’un Etre, Volonté de programmation donc introduction du concept de personnalité sous-tendant cette (V)volonté.
    Or toute la cosmogénèse pourrait s’interpréter comme une manifestation d’arrangements – l’impermanence que vous citez dans l’approche hindouiste ou bouddhiste. Immanence auto-créatrice. Mais il est vrai que ça laisse un goût amer d’impersonnalité insupportable.

    Vous avancez encore un autre syllogisme : « Mais de ce créateur nous ne savons rien, sauf qu’il existe puisque nous sommes là. » Le raisonnement est biaisé de par la définition que vous posez dans la Proposition initiale : la prémisse du créateur existant est invalidée par le fait même que nous n’en savons rien (à part de définir un Créateur car nous sommes sa créature) et que le fait d’être là ne prouve pas non plus une intention, attribut du créateur. Et vous posez « Si on en reste là, c’est vertigineux. » Alors que je dirais c’est vertigineux d’ignorance par incapacité de notre intellect fini à cerner (sic) l’infini posé comme un rapport entre un début présupposé (la théorie de la relativité n’est pas la théorie du tout – à inventer ! – ni du vide quantique par ex.) et une extension universelle aux masses tragiquement manquantes (~ 5%).

    L’autre hypothèse de « l’incréé » présente l’honnêteté de l’ignorance de la cause première. Elle ouvre la voie de l’inconfortable Nature évoluant par elle-même dans un «Ainsi vont les choses » où même la pensée de l’homme n’est qu’un épiphénomène conscient d’un phénomène où je vous accorderai le terme de Conscience pour qualifier la capacité de connaissance des faits de fonctionnement qui nous régissent. Ce sous-ensemble de la vie consciente (ou Vie) qu’est l’Homme (aux espèces découvertes de plus en plus disparates ) est-il voué à perdurer ? Et selon quels critères ou modalités de transformations adaptatives à l’évolution de l’univers lui-même ?

    On voit que l’intellect ne peut résoudre un système fondé sur la dualité de notre pensée qui s’appuie sur le pouvoir séparateur de nos sens, nos perceptions, qui fait que quelque chose existe plutôt que rien. Une telle dualité nous confronte à nos limites de raisonnement. Un tel obstacle déporte notre raisonnement sur un affectif originel dû aux conditions de notre croissance psycho-physiologique faisant dépendre notre survie de l’intégration dans notre société en commençant par maman et papa. La psychanalyse récente ne peut être ignorée dans la compréhension des stades balbutiants de ce que l’on appelle amour. Amour qui se résume par besoin de reconnaissance. Jésus l’a bien compris dans son apprentissage de Rabbi (dont il s’est écarté) et il transcende l’intellect raisonné d’avec l’affectif purement émotionnel en faisant entrer l’homme dans toute sa dimension sociale ; on est que socius (la lutte contre nous-même est le psy ≠ de l’esprit). Il le fait, pour prendre un exemple d’actualité sur nos conflits entre laïcité et religion d’état ou entre communautarisme, en disant « Rendez à César ce qui appartient à César » et « nous sommes tous frères en esprit ». Il ne résout pas nos problèmes (psy) mais il nous incite à les poser sur les plans respectifs de notre croissance de l’affectif vers la raison – de gérer nos émotions humaines légitimes (nos « attachements ») et de maîtriser les excès d’autorité d’un savoir incomplet. Nous serons toujours confrontés au pouvoir des choix (donc aux conflits intérieurs et extérieurs) qui signe notre potentielle créativité, en vue d’une liberté qui marquera l’empreinte de cet esprit que nous ne sommes pas encore. Vivre et savoir mourir : une fin en soi lol

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Ne mélangeons pas tout ! Entre le moment du Big Bang et nous, des milliers de « constantes » sont intervenues pour que vous et moi soyons ici, aujourd’hui, tels que nous sommes. L’accumulation et le réglage – très fin, très précis – de ces constantes ne peut pas, statistiquement, être le fruit du hasard. Sortir de cette contrainte factuelle c’est du domaine de la poésie (« et si le monde n’était pas ce qu’il est ? »)
      merci, M.B.

      Répondre
  4. Max Dessus

    En parlant de Dieu au singulier que faites vous de tous ceux qui parlent de dieux au pluriel: nos ancêtres les grecs les romains, les égyptiens, le japonais shintoistes, les animistes, etc?

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Et dans la liste, vous oubliez les chrétiens, qui ont inventé 2 dieux (seulement) à côté du Dieu unique. Ils ont appelé ça « la trinité », puisque 1+2 = 3.
      je m’en tiens à l’enseignement du Juif Jésus : en hébreu « Adonaï éch’ad », Dieu est unique.
      Les civilisations que vous citez ont fait ce qu’elles ont pu, avant Jésus. Et c’était mieux que rien. Des « prolégomènes » de Dieu, mot compliqué employé par les premiers penseurs chrétiens.
      M.B.

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  5. Cecil Pontre

    « Mais de ce créateur nous ne savons rien, sauf qu’il existe puisque nous sommes là. »
    I like this sentence.
    Je garde un tres bon souvenir de notre rencontre chez toi.
    I don’t beleive in « God », i know God.
    I send you the only two texts I have written in my life.

    La foi ( La recherche de l’homme)
    Scruter son esprit.
    Chercher dans la nuit.
    Rencontrer sans cesse l’obscurité.
    Essayer de comprendre
    l’incompréhensible,
    de saisir l’insaisissable.
    Se heurter sans cesse
    à sa propre faiblesse.
    Regarder l’invisible
    qui ne se montre pas.
    Combattre l’invincible
    qui ne se laisse pas vaincre.
    En face de son mystère,
    l’homme est dépassé par tout
    ce qu’il est lui-même.
    Aller toujours plus loin en avant
    en s’avouant vaincu et incompris.
    Mais suivant le mouvement de son cœur
    et à travers l’amour
    faire le saut dans le vide
    en se livrant.
    Devenant ainsi réceptacle,
    il accueille ce qu’il est, d’un autre.
    S’ouvrir pour s’accueillir
    Se donner pour se trouver
    Amour et foi,
    Foi et amour.
    Ténèbres lumineuses
    Invisible vision
    Faiblesse puissante
    Défaite victorieuse
    Mort vivante
    Mystère dévoilé
    Homme Dieu
    Cecil Pontré (1970 -Cîteaux – France)

    Propos sur ma réalité présente :
    L’enfant d’une mère parfaite, j’ai grandi insouciant jusqu’à l’âge de 10ans. Suivant ma réalité, je suis devenu moine – un chercheur de sens. Aujourd’hui, après un long cheminement je suis toujours le même moine peut être différent des moines que j’ai laissés au Monastère. J’ai trouvé le sens, la vérité. J’accepte ma réalité et je vis en paix. Je ne crois en rien. J’existe, tout est possible.
    Cecil Pontré (2023 -Perth- Australie).

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Dear Cecil
      Moi non plus, je ne « crois » pas en Dieu. Je vis avec lui.
      Et quand je dis cela je suis couvert de honte, mais rempli de bonheur.
      Saint Augustin : « Chercher Dieu, c’est le trouver. L’avoir trouvé, c’est le perdre »
      Merci pour ton beau texte. I do remember you both. Comment va ta femme ?
      And how is the tango ? You must be now world autorities !
      In silent love, M.B.

      Répondre
  6. Paul K.

    Michel, vous parlez de « vertige de l’infini », mais il n’y a vertige de l’infini que pour ceux qui vivent dans l’espace-temps, car composés d’un corps et d’un esprit, et qui ont donc la capacité de réfléchir à leur existence dans l’univers, c’est-à-dire nous, les humains.

    Y a-t-il d’autres formes d’existence dans l’univers ? Nous n’en n’avons pas la preuve formelle, mais nous le « sentons » bien au fond de notre être : ce sont nos proches qui nous ont quittés, mais qui sont néanmoins toujours présents auprès de nous ; ce sont des forces spirituelles (dieux, anges ou diables…) dont nous sentons la présence, même si nous les rejetons en partie ; ce sont toutes les forces « spirituelles » qui se dégagent de nos forêts, nos montagnes, nos mers etc.

    Quant aux réflexions de savoir s’il y a eu un seul Big Bang, et rien avant, ou s’il y a eu une succession de Big Bang et de Big Crunch, ou s’il y a de multiples univers comme l’a pensé et écrit peu de temps avant sa mort, le physicien Stephen Hawking, laissons aux scientifiques le soin d’y réfléchir, puisque nous ne savons même pas ce qui s’est passé avant le « mur de Planck », c’est-à-dire 10-43 secondes après le Big Bang.

    Ce n’est donc pas sur des bases scientifiques que nous allons pouvoir réfléchir sur le pourquoi de notre existence en ce bas monde…

    Ce ne peut être qu’une approche de réflexion personnelle.
    Michel, votre approche est celle d’un Dieu, père (Abba).
    Or notre monde actuel est plutôt dominé par l’égocentrisme, le fric, le pouvoir, le sexe intrusif des hommes, l’exploitation sans fin des plus faibles, la destruction de notre nature… et j’arrête là !

    Donc ma question Michel, c’est de savoir pourquoi dans cette réflexion que vous menez sur notre existence dans notre univers, vous ne l’abordez que sous l’angle d’un Dieu plutôt sympathique, alors que le Mal est là, et ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre.

    Dis autrement, si vous estimez que c’est un Dieu bon qui a créé l’univers, quelle y était la place du Malin ?

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      merci de votre commentaire. Les « présences » que vous signalez font partie, me semble-t-il, de ce vertige qui nous saisit face à l’infini & à celui qu’on appelle « Dieu ». Quant à savoir POURQUOI ce créateur a laissé s’introduire, dans notre monde, les puissances du Mal.. Depuis que les humains pensent, ils se posent la question. Il y aurait bien une réponse : dans ce blog, au mot-clé « mal », vous trouverez plusieurs articles dans lesquels j’essaye d’approcher de cette réponse.
      M.B.

      Répondre
  7. Martin Jean

    Cher Michel, tes réflexions- méditations sur le vertige sont riches et sources d’échange. Certes, l’infini spatial est concevable puisque la matière peut s’expanser au delà de ses limites temporaires. A partir de quelle origine absolue ? Y a-t-il une limite ? Mystères. Par bonheur, on sait se fixer des origines relatives pour un monde qui nous apparait bien réel. De même pour le temps, sauf qu’on en connait à peu près l’origine, et que l’avant n’est pas de même nature que l’après. Quand à la dimension spirituelle, ses limites sont celles de l’exprimable, et par bonheur il nous est donné de penser autre chose que le réel. Et enfin l’amour, heureusement on peut, après l’avoir expérimenté humainement, le transposer au delà du réel.
    Certes il y a vertige si l’on pense au vide. Mais pas si la pensée et l’amour remplissent le vide.

    Répondre
  8. Hélène

    Bonsoir Monsieur,
    Pour l’âge de l’Univers, il me semble qu’il manque un chiffre. Vous vouliez dire 13,7 milliards d’années ?
    Merci pour vos articles toujours très intéressants et éclairants.

    Répondre

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