Je l’ai dit dans l’article précédent : celui/celle qui pratique la méditation, quelle que soit sa forme ou ses modalités, fait l’expérience d’un état de conscience qui échappe au raisonnement, aux déductions savantes, aux représentations, aux pensées ordinaires ou triviales. La méditation met en contact (fut-ce brièvement, fut-ce inconsciemment) avec le monde au-delà des apparences.
Une fois franchie sa première étape (le silence des pensées), il y a autant d’expériences que de méditants. Les adeptes du bouddhisme chemineront, avec le « rien », au plus profond d’eux-mêmes puis de la réalité cosmique. Les judéo-chrétiens verront s’offrir à eux une tout autre expérience : la rencontre d’un au-delà peuplé d’êtres invisibles aux yeux mais très réels et très présents.
Comment les rencontre-t-on ? Comment peut-on être sûr qu’on n’est pas victime d’une illusion, d’une autosuggestion, d’un accès de schizophrénie ou de désordre mental ? Et si l’on pense être psychologiquement équilibré, comment savoir si cette expérience n’est pas provoquée par le démon ou toute autre puissance maléfique ?
En effet tous les méditants, dès qu’ils s’aventurent au désert, font la même expérience : ils sont assaillis par des forces négatives qui les harcèlent. Jésus, disent les évangiles, « s’en alla au désert et il fut tenté par le diable » ou « les bêtes sauvages », autre appellation des démons. Pendant 40 jours il lutta pied à pied et finalement, dit Luc, « le diable s’écarta de lui [pour revenir] au temps fixé ». Fixé par le destin ? Fixé par Dieu ? De fait, à partir de cet instant sa vie publique ne fut plus qu’une longue suite de confrontations avec le diable, qui sembla l’emporter par la mort tragique qui mettait fin à sa trajectoire.
Dans un autre contexte le Bouddha Siddhârta, quand il s’établit au pied de l’arbre du Bhodi, fut assailli par les Maras qui firent tout pour l’empêcher de parvenir à l’Éveil. Jusqu’à sa mort ils ne cesseront de le tenter pour qu’il revienne en arrière : mais le Bouddha coupa court en répondant au chef des Maras « Constructeur de maison, je t’ai vu : tu ne construiras plus de maison [en moi] »
Alors, comment savoir en présence de qui la méditation nous introduit ? C’est à Thérèse d’Avila que je l’ai demandé, une femme réaliste, qui a les pieds sur terre et qui sait de quoi elle parle.
« Un jour que je faisais oraison, écrit-elle, je vis le Seigneur Jésus près de moi – ou plutôt je perçus sa présence, car je ne vis rien, ni des yeux du corps ni de ceux de l’âme Comment, demanderez-vous, comment savais-je que c’était Lui ? Je le répète, je ne le voyais ni des yeux du corps ni des yeux de l’âme, ce n’était pas une vision imaginaire. Mais alors comment puis-je affirmer qu’il est près de moi, avec une évidence plus grande que si je le voyais de mes yeux ? Je prendrai un exemple : supposons que je suis dans une pièce plongée dans l’obscurité et qu’une personne que je n’ai jamais vue mais dont j’ai entendu parler entre silencieusement dans la pièce par une porte dérobée. Dans l’obscurité je ne la vois pas, je ne l’entends pas, mais je perçois sa présence par un sens mystérieux mais très certain » (1)
Devant les juges de l’Inquisition qui la cuisinaient sur cette expérience, jamais elle ne se dédira : cette présence qu’elle perçoit dans l’oraison, c’est bien celle de Jésus ou de ses saints. « Comment en êtes-vous sûre » insistent les inquisiteurs ? – Je le sais, répond-elle, par les effets de cette présence, qui sont la paix, la tranquillité d’âme, le calme intérieur et les progrès rapides dans des vertus qui jusque là me semblaient inaccessibles à cause de ma faiblesse ».
Les Inquisiteurs s’acharnaient car ils n’acceptaient pas que Thérèse puisse être en contact direct avec la divinité sous l’une ou l’autre de ses formes, sans en passer par les sacrements de l’Église – c’est-à-dire par le contrôle de leur pouvoir. Au cours de son histoire, l’Église catholique a toujours inquiété ou persécuté les mystiques (2) parce qu’ils lui échappaient en rencontrant ‘’Dieu’’ directement, sans passer par son intermédiaire.
Ils mettent donc Thérèse sous surveillance et constatent, surpris, qu’elle se montre assidue à la pratique des sacrements. Fut-ce piété ou malice de sa part ? Elle insistera même pour que ceux qui la persécutent l’entendent en confession, et se montrera à leur égard d’une obéissance scrupuleuse
Alors, ils la pousseront dans ses retranchements : « Comment savez-vous que ces expériences que vous faites dans l’oraison, ce ne sont pas des illusions du démon ? » La question était dangereuse, car à cette époque l’Espagne était parcourue par des hordes d’Illuminados qui engendraient des scènes d’hystérie collective troublant l’ordre public. Thérèse ne serait-elle pas comme eux possédée par le démon, faut-il l’exorciser ? « Le démon, répond-elle avec le sourire,, est une créature de Dieu : il peut nous attaquer – et il ne s’en prive pas. Mais jamais il ne l’emporte : face à Dieu, le démon est un éternel perdant ».
Cette fois-ci, les théologiens de l’Inquisition la tiennent. Ils lui posent une question à laquelle aucun d’entre eux n’a été jusqu’ici capable de répondre : « Nous savons, lui disent-ils, que Dieu est infiniment bon- Or le démon est mauvais par nature. Donc le démon n’est pas une créature de Dieu ». « Vous ne comprenez rien, répond Thérèse avec patience. Dieu a permis que le démon existe et qu’il nous tente de mille manières pour que ses attaques nous gardent de l’orgueil et nous maintiennent dans l’humilité. Car sinon, en présence des faveurs qu’Il nous accorde dans l’oraison, nous nous prendrions pour des Anges de Dieu ».
C’était une réponse à la Jeanne d’Arc : Thérèse leur ayant cloué le bec, ils passèrent à autre chose.
Trois siècles plus tard un autre grand méditant, le Curé d’Ars, dira aux témoins des attaques spectaculaires dont il était victime : « Ça ? Oh, mais ce ne sont que les « mômeries » du Grappin. Il est bien attrapé de voir qu’il me rend service : car grâce à lui je reste à ma place, celle d’un pauvre pécheur. Allez ! il ne me fait pas peur, ne le craignez pas ! ».
Si d’aventure vous allez faire un petit tour au désert (ou si les circonstances de la vie vous y placent), prenez des munitions (évangiles, témoignages des aînés) et ne craignez rien : si le démon pointait son nez, créant mille problèmes ou inquiétudes, sachez qu’il est toujours perdant.
M.B., 1er septembre 2019.
(1) Vie écrite par elle-même, chap. 27.
(2) Dans ce blog, plusieurs articles autour de ce mot. Tapez « mystique » dans la case « rechercher » colonne de droite.
Cher Michel Benoît,
Merci de nous faire partager votre beau retour du désert. Vous soulevez évidemment la grande question qui traverse toute l’histoire du christianisme: la dérive du concept de foi. L’Église a réussi à persuader tout le monde que Dieu et le religieux étaient une affaire de foi et de croyance. Or c’est une absurdité suicidaire. Si Dieu n’est qu’une affaire de croyance, il n’a plus qu’un intérêt anecdotique, il est en option. Quelqu’un d’âge mûr qui en est encore à croire que Dieu existe (tout en ajoutant que la foi se nourrit du doute, c’est très bien vu) a raté quelque chose. Si on est encore à ne pas savoir, avec son intelligence, sa raison autant, ou plus encore, qu’avec son csur, c’est triste. Le fond du problème est que l’Église a voulu théoriser et formaliser ce que Jésus avait toujours refusé de faire. La grande leçon du néoplatonisme (qui nous a donné les mystiques flamands et rhénans), est que Dieu est au-delà de toute parole, de toute théorisation, de tout article de foi (concept diabolique s’il en est). Tout catéchisme est un blasphème parce qu’il réduit Dieu à des formules. Le piège est l’articulation entre la foi et le croire. Si vous croyez au credo de Nicée, vous avez la foi. Donc, avant 325, personne ne pouvait avoir la foi… Et suffit-il de dire qu’on y croit pour qu’on y croie? Le problème vient d’un glissement de sens qui a totalement falsifié le concept de foi. Quand Jésus reproche aux apôtres pris dans la tempête d’être des hommes de peu de foi, que leur reproche-t-il? De ne pas croire au credo de Nicée, qui sera formulé près de trois siècles plus tard? Non, bien évidemment, mais seulement de ne pas avoir confiance. Quand Paul fait son célèbre parallèle entre la foi, l’espérance et l’amour, de quelle foi s’agit-il, puisque la théologie chrétienne n’existe pas encore, et que c’est une foi sans articles? Ici encore, de la confiance en Dieu. La pistis dans les Écritures n’est pas du tout la foi telle que nous l’entendons, mais la confiance en Dieu. Et cette confiance n’a rien, absolument rien, à voir avec tous les articles de foi des théologiens. En grec pistis désigne la confiance, et non la foi, et le verbe pisteuô signifie faire confiance. La confiance est un état, et non une croyance.
Alors pourquoi cette dérive théologique?La raison est simple: Jésus n’avait pas fondé de religion, ni posé de dogmes, il n’avait pas institué de rites (visiblement Paul force un peu sur la Cène, et Jean n’en donne pas du tout la même version ritualisée). Alors c’est vite parti dans tous les sens, et le tableau que saint Irénée dresse des hérésies montre qu’on avait accommodé Jésus à toutes les sauces, y compris la débauche. Il fallait donc définir un noyau théorique, et c’était le piège. L’Eglise se cherchait et avait besoin de se définir. Comment penser Jésus? Comment ne pas tomber dans les dangers de toutes les sectes? À ce propos, je ne partage pas votre penchant pour les Ébionites ou les Nazôréens (qui sont peut-être les mêmes), dont le corpus pseudo-clémentin laisse supposer que c’étaient des défenseurs du judaïsme qui haïssaient Paul et l’helléno-christianisme. Le niveau de leur haine de Paul est stupéfiant. Et ce sont eux qui ont donné naissance à l’islam.
Dans un premier temps, l’Église tente de formaliser une doctrine, dont la fonction est de déterminer qui est avec nous et qui est contre nous, qui est inclus, qui est exclu. Et quand elle est au pouvoir, c’est la catastrophe. Alors il y a deux Églises, celle qui vit intérieurement le message de Jésus, en tout cas ce qu’elle en perçoit, et celle qui fait la surveillance des dogmes. C’est la catastrophe des professeurs: quelle que soit la discipline, les profs en dégoûtent la plupart des élèves. On connaît la formule: quand on sait faire quelque chose, on le fait; quand on ne sait pas, on l’enseigne. Il suffit souvent de mettre une discipline ou une œuvre au programme pour en dégoûter les élèves. Le prof est un raté de sa discipline, et le prof de théologie est un raté de la rencontre avec un Dieu qu’il confond avec des formules. Quelqu’un qui a raté l’essentiel. La révélation finale à saint Thomas d’Aquin dit tout. Le divin doit être de l’ordre du vécu, et là, je serais plutôt augustinien, ce qui n’empêche pas la théologie d’Augustin d’être catastrophique. Ceux qui ont un tant soit peu expérimenté les réalités qui nous dépassent, savent qu’il y a des états, qui ne dépendent pas de nous mais doivent être considérés comme des dons magnifiques, des grâces, où on accède au savoir absolu. C’est un peu comme si on était entouré de diamants et de pierres précieuses dont on prendrait une poignée, pour garder quelque chose de cet émerveillement; et quand on est redescendu, on n’a plus que des petits cailloux… Les mots qu’on voudrait mettre sur cette expérience ne sont que des cailloux à côté des diamants qui nous avaient éblouis. Alors, illusion, dira-t-on. Non, vie transformée, avec un sens profond qui oriente toutes nos recherches. Dans tous les domaines, il y a les professeurs et les visionnaires, et le monde est géré par des professeurs. Enfin, maintenant, le clergé a définitivement tué l’Église, la place est libre pour la spiritualité.
Merci. En effet, ce qui ressort de la relation de Jésus avec les malades c’est la question : « As-tu confiance en moi ? » La guérison est immédiate s’ils ont assez de confiance dans la personne qu’ils ont en face d’eux.
Cet homme étant mort n’est plus accessible que dans la prière – c-à-dire l’aventure dans l’au-delà des apparences. Certains font ce saut sans passer par la foi, il y a des exemples célèbres (Augustin, Claudel, de Foucauld). La plupart ont besoin de la foi mise en forme et exprimée dans les dogmes d’une Église. Il me semble que c’est une première étape, qu’il faut dépasser pour aller à la rencontre de l’objet de la foi : la personne de Jésus, de son Père, etc.
C’est la grande question que posent toutes les religions : elles ne sont qu’un MOYEN qu’il faut abandonner un jour pour parvenir à la réalité.
Siddhartha le Bouddha parle d’une barque, dans laquelle il faut monter pour traverser le fleuve (des apparences ?), qu’on doit abandonner une fois parvenu grâce à elle sur l’autre rive. Et le témoignage des grands mystiques chrétiens est unanime : leur rencontre avec les personnes de l’au-delà s’effectue directement, c’est un autre chemin que celui de la foi, des dogmes, des sacrements – qui a été ou est encore le leur, mais qu’ils dépassent pour la réalité.
Question délicate ! M.B.
Nous sommes entièrement d’accord. Cela n’a, d’ailleurs, rien d’original. Vivekananda disait la même chose: chaque religion peut être une voie, et s’il est bon de commencer son chemin dans une route tracée, il est souhaitable de le terminer seul, en dehors de toute église. L’incompatibilité entre la mystique et l’institution est déjà dans les évangiles. L’épisode de la Transfiguration est une formidable leçon: pas de tente pour Moïse et Élie. C’est la tentation immédiate, installer, fixer Moïse et Élie, la Loi et les prophètes; Et Jésus répond qu’on ne les installe pas, que seules comptent les personnes vivantes. L’histoire de la spiritualité nous donne une leçon impressionnante avec la création de la réforme du Carmel. D’abord, j’avais été frappé en lisant saint Jean de la Croix, de constater qu’il ne parlait que d’états mystiques, sans jamais introduire la moindre dogmatique. Thérèse, elle, a toujours peur de s’égarer, et elle demande constamment à ses directeurs de lui confirmer qu’elle ne s’éloigne pas des dogmes, que ses révélations sont compatibles. Et finalement, ils se désintéressent de la direction de l’institution, et vont se faire complètement marginaliser par leur successeur immédiat. Ils seront l’un et l’autre isolés et écartés de la communauté. Vous connaissez le mot de Thérèse sur son lit de mort: « Je suis quand même d’Église… » Formidable » quand même ». Et Diego Evangélista, qui dirige l’ordre, parcourt tous les monastères pour récupérer toutes les lettres de direction spirituelle de Jean, juste après sa mort, pour les détruire. Quand on sait la qualité du peu de lettres qui ont échappé à la destruction, on mesure la perte irréparable due au successeur même des fondateurs, qui, heureusement, meurt subitement en pleine activité de destruction de toutes les traces possibles de Jean de la Croix. D’ailleurs le troisième fondateur, Élisée de la Mère de Dieu, qui avait été le principal directeur de Thérèse, et qui avait joué un rôle très important dans la création de la réforme du Carmel, quittera l’ordre déchaussé et mourra en Hollande, retourné dans un Carmel classique. Cet incroyable paradoxe de la dérive immédiate de ce qui apparaissait comme une extraordinaire institution mystique, montre à l’évidence qu’il ne peut pas y avoir d’institution mystique. C’est l’une ou l’autre. Et le paradoxe du paradoxe est qu’on a besoin d’institution pour commencer. Le rôle de l’Église a été celui-là, mais dès qu’on absolutise les institutions, c’est la catastrophe. En tout cas, tous ceux qui s’installent comme intermédiaires obligés entre l’homme et le divin insultent Dieu en prétendant qu’il ne peut pas se passer de leur intermédiaire. Si Dieu est Dieu, comment pourrait-il dépendre du bon vouloir d’une institution, surtout quand les hommes qui l’incarnent sont ce qu’ils sont? « Hors de l’Église point de salut » est un terrible blasphème.
Même schéma avec François d’Assise, et tous les pionniers de la mystique (pas seulement en catholicisme).
D’où ma devise (AOC): »Les Églises mènent à Dieu à condition de les quitter ».
M.B.
Pas mal trouvé cette devise
Mais pouvez-vous nous redire ici en dix lignes votre conception de Dieu, SVP ?
Encore mieux, en un mot : « Inconcevable »
M.B.
Vous savez déjà depuis pas mal de temps que moi c’est trois mots
Ineffable Source et Finalité
Je suis donc battu :-)))
Il ne vous reste donc plus qu’à avoir une vision réincarnationniste de votre unique vie, en attendant qu’on ne sache un peu plus que ce que disent entre autres, Weis et Newton sur nos « occupations » durant nos probables inter-incarnations.
Mais comme les « religieux » n’en disent pas davantage ..
Qu’en pensaient Thérèse et Jean ? S’ils n’en parlaient pas c’est qu’ils avaient encore bien du chemin à faire
Tout cela est bien compliqué. Plus on s’en approche par l’expérience, plus il apparaît que « Dieu » est simple.
Déjà Aristote repris par Thomas d’Aquin : « L’Un est simple ».
M.B.
Vous avez raison de recommander de n’avoir pas peur du démon, mais vous semblez oublier à quelle condition. Il est bien plus malin que nous, nous ne pouvons le craindre qu’à la condition d’avoir une absolue confiance en notre si bon Père du Ciel.
Puisque vous citez sainte Thérèse d’Avila, je vous rappelle cette phrase du chapitre XXXII :
« Je ne sais comment nous pouvons vivre en repos quand nous voyons tant d’âmes que le démon entraîne avec lui en enfer »
En effet. J’ai commencé à lire la « Vie par elle-même » de Thérèse il y a 10 ans. Je n’en suis qu’au chap. 27 (un chapitre me fait plusieurs mois !). Je vais faire un n° III sur l’un des noms du démon : « Le Malin »
Je jure d’avoir vu à la télé le cardinal Lustiger répondre à un journaliste à la télé
« L’enfer existe, mais il est vide »
L’INA m’a affirmé n’avoir pas trace de ce propos étonnant venant d’un expert.
Alors il habite où votre démon ?
Que des êtes désincarnés identiques en soi à votre être et au mien exercent leur liberté que leur a forcément laissé l’Ineffable de faire le mal et d’inciter à le faire. D’accord, hélas.
Mais des démons avec des cornes , non; pas plus que des anges, créatures spécifiques avec des ailes .
La grande victoire du démon, c’est d’avoir réussi à passer inaperçu. Il est malin, c’est même son nom.
M.B.
Donc, Michel, vous croyez au Démon, à Satan, créature divine vivant à l’extrême sa liberté que l’Ineffable ne pouvez que lui accorder comme à nous tous pour que notre Amour det donc pour ses créatures pensantes ?
Il est pour vous perdu définitivement où il reviendra dans le Giron de sa Source ?
D’un côté la légende (Satan = ange déchu, etc.)
De l’autre, les faits (culturels, historiques, expérienciels).
Je ne m’intéresse qu’aux faits.
M.B.
Bonjour Michel, heureux de vous voir de retour, enrichi par votre retraite au désert.
Mais comment avoir le loisir de partir au désert lorsque l’on a charge de famille?
Vale.
En effet, le départ au désert est un luxe. Pouvez-vous utiliser 1/2 journée de vacances pour vous isoler ? Un moment, même court, de week-end ? Ensuite, les transports où vous êtes non-accompagné ?
Il suffit d’avoir fait dans sa vie une expérience de « désert » (une randonnée ?) pour pouvoir la « repiquer » dans les moments de vacuité, d’attente, de transports, etc. On s’aperçoit alors que la vie active offre plein de recoins de solitude, comme les squares disséminés dans les grandes agglomérations… Le vrai « désert », c’est de pouvoir se vider la tête. Ne serait-ce que quelques minutes.
M.B.
Cher Michel
Pendant un certain temps vous avez cru des choses et agit d’une façon en toute sincérité et « bonne foi » , mais je suis sûr que maintenant vous vous demandez comme vous avez pu à ce point manquer de sens critiques
Il importe de se méfier sagement de son auto-suggestion.
Il m’étonnerai fort que Thérèse d’Avila n’ait pas cru que Jésus était né à Bethlehem et qu’il était fils unique d’une vierge.
Et pourtant l’exégète respecté par Ratzinger, et prêtre catholique suggère qu’Isho Bar Yawsep est probablement né à Nazareth ou ses environs et qu’il eut des frères et des sœurs de sang.
Et ça n’est là qu’un exemple de la crédulité que nous avions en commun.
Aimons le plus possible, même maladroitement au début, dans un rayon croissant, ce qui commence théoriquement par l’adoption le mieux possible d’un train de vie sobre agressant le moins possible l’environnement.
Le reste nous sera « donné » par surcroît sous le regard extraordinairement aimant de notre Ineffable Source et Finalité, hors toute religion inventée par des hommes.
Delà à être certain que nous _ notre être véritable – nous incarnons de nombreuses fois, c’est une question de temps de lectures et de visionnement, chacun étant libre d’évoluer à son rythme, puisque l’Amour Suprême ne pouvait que nous laisser libre de faire des bêtises, même très grosses, afin que nos actes sages et aimant aient de la valeur .
Aucun intérêt à être aimé par des robots qu’on aurait créé.
Modestement et altérophilement
Ping : RETOUR DU DÉSERT (I): l’expérience | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique