FEMMES, JE VOUS HAIS ! (le Coran et ces dames)

          Il y a sur cette terre, environ 1 milliard de musulmans – soit logiquement la moitié de femmes. Que dit le Coran de nos adorables moitiés ?

 Aux origines : le messianisme judéo-essénien

           Pour son époque l’Ancien Testament n’est pas particulièrement misogyne, il donne même parfois aux femmes une place qu’elles n’avaient pas chez les peuples voisins.

           Mais à partir de l’exil (- 586), on voit apparaître en Israël un messianisme de plus en plus exacerbé, combiné à partir du II° siècle avant J.C. avec un gnosticisme de plus en plus affirmé.

           Messianisme : c’est l’attente d’un Messie charismatique et belliqueux, qui prendra la tête d’une guerre d’extermination contre tous les ennemis d’Israël.

          Gnosticisme : c’est un courant philosophique qui sépare l’univers en deux sphères, celle du bien (les Fils de Lumière) et celle du mal (les Fils des Ténèbres).

           Les manuscrits trouvés sur les rives de la Mer Morte datent du tournant du 1° millénaire. On y lit des perles, comme : « La perversion du cœur des femmes éloigne les humbles de Dieu, égare les humains dans un fossé et les séduit par leurs flatteries. (1) Au roi elles enlèvent sa gloire, au brave sa force, au pauvre le soutien dans sa pauvreté. » (2)

          Ầ cette époque, était donc répandue en Israël une idéologie selon laquelle la femme, par nature, détourne l’homme de sa mission.

          Pourquoi ? Parce qu’ici-bas les Fils de Lumière (nous) sont engagés dans une guerre sans merci, totale, contre les Fils des Ténèbres (eux). Dans ce climat totalitaire, la séduction féminine empêche le fanatique d’être entièrement investi dans la seule chose qui compte, son combat pour le triomphe de la cause du Bien (nous).

          Séductrice, la femme représente pour l’homme (et donc pour la communauté des combattants) un danger mortel.

          Séduction (tentation), en arabe, se dit fîtna.

           On retrouve cette misogynie dans le Talmud, écrit juif rabbinique écrit cinq siècles plus tard. « Le Talmud est résolument misogyne… La femme n’est pas digne de témoigner (pas plus que le fou ou l’enfant). Le mariage est un acte d’achat, et la femme appartient à son mari sans pouvoir, contrairement à lui, dissoudre cette union. » (3)

           Retenons de cela qu’un fort courant juif, d’origine essénienne et qui s’épanouit dans le judaïsme rabbinique, voyait dans le monde la scène d’un combat apocalyptique entre le bien et le mal. Guerre totale : ne survivront que ceux dont les armes ne seront ni polluées, ni alourdies par une quelconque tentation.

          Prêt à se sacrifier pour le retour du Messie, le fanatique ne doit être retenu ou empêché par rien.

 Le Coran, un texte d’inspiration judéo-chrétienne

           La recherche contemporaine a mis en évidence un fait que les érudits musulmans peinent à reconnaître : le Coran est entièrement d’inspiration juive et nazôréenne. (4)

          Juive, et pas n’importe quel judaïsme : le judaïsme rabbinique du VII° siècle, c’est-à-dire talmudique.

          Nazôréenne : cette secte judéo-chrétienne, qui sort lentement de l’oubli, E.M. Gallez l’appelle à juste titre un judéonazôréisme (5). C’est-à-dire un judéo-christianisme particulier, à la fois messianique et fortement teinté de gnosticisme.

           On ne peut pas comprendre le Coran si l’on oublie qu’il part en guerre d’une part contre les musrikûn, ceux qui associent d’autres dieux au Dieu unique (les idolâtres et les chrétiens). Et d’autre part contre les kafirûn, ceux qui « recouvrent » Dieu par leurs infidélités à sa Loi (les juifs).

          Dans l’optique talmudique aussi bien que nazôréenne reprises par le Coran, le salut du monde est en jeu : il y a d’un côté le « parti d’Allah », hizb Llah, qui doit tout sacrifier au Chemin d’Allah, sabîl Llah. Et de l’autre le « parti de Satan », hizb saytân formé par les ennemis d’Allah.

          L’homme musulman est un mukallaf, un chargé de mission, réquisitionné par Allah : tout doit être sacrifié à cette cause.

 Les femmes, obstacles à la cause

          Dans cette optique totalitaire seule compte l’Umma, la communauté des croyants : l’individu ne compte pas.

          Or, à cause de leur maternité les femmes ont l’esprit tourné vers la vie qu’elles créent autour d’elles, d’où cette prescription du Coran : « Vos femmes et vos enfants sont pour vous des ennemis. Prenez-y garde ! Vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation – fîtna » (6).

          C’est aussi pourquoi « les hommes ont autorité sur les femmes, parce qu’Allah les préfère à elles » (7). Et si elles ne se soumettent pas, « celles de vos femmes dont vous craignez la désobéissance, reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais si elles vous supplient, cessez de peser sur elles » (8).

           Non pas que l’homme serait automatiquement du parti de Dieu, tandis que la femme serait automatiquement du parti de Satan. Mais seule une femme devenue mukallaf , militant(e) totalement engagée dans la cause, peut trouver grâce aux yeux de la communauté, l’ Umma.

          La femme n’est pas l’égale de l’homme, mais la croyante est l’égale du croyant. Ce qui peut expliquer le choix de certaines femmes du port du voile, qui les marque comme croyantes plutôt que comme femmes.

           On trouve déjà cette idée dans plusieurs évangiles apocryphes gnostiques comme l’évangile de Thomas, logion 114 :

          « Simon-Pierre dit : « Que Marie sorte du milieu de nous, car les femmes ne sont pas dignes de la Vie ». Jésus dit : « Je l’attirerai afin de la faire mâle… car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux ».

 Le Coran, un progrès et un adoucissement

           On sait assez peu de choses sur la société arabe du Hîdjaz au VII° siècle. Mais ce qu’on constate, c’est que le Coran annule la lapidation de la femme adultère, prescrite – et pratiquée – dans le judaïsme à l’époque de Jésus.

          Si une femme est surprise en flagrant délit d’adultère (ou fortement soupçonnée), « le débauché et la débauchée recevront cent coups de fouets chacun, et un groupe de croyants sera témoin de leur châtiment. N’ayez aucune indulgence envers eux, c’est la religion d’Allah. » (9)

          De même, en cas d’héritage « Allah ordonne d’attribuer au garçon la part de deux filles » (10) : c’était sans doute plus qu’elles n’avaient jamais reçu.

          La législation coranique sur la dot, les enfants, le divorce, le témoignage en justice nous paraît médiévale et inacceptable : pour nous elle l’est , mais au VII° siècle elle représentait plutôt un progrès.

          Le problème, c’est que l’horloge historique de certains fanatiques musulmans s’est arrêtée à la fin du VII° siècle. En ce qui concerne l’accusation d’adultère notamment, ils oublient que les plaies de cent coups de fouets cicatrisent plus facilement qu’un corps écrasé à coups de pierres.

 Les hadîths

           D’autant plus qu’au texte du Coran se sont ajoutés, au cours des siècles, des hadîths ou paroles du Prophète recueillies par ses proches compagnons, et non consignées dans le texte du Coran dicté par Allah à son Prophète.

           Ainsi, ce délicieux proverbe qui lui est attribué :

          « La plus grande cause de misère que j’ai laissée à l’homme, ce sont les femmes. »

          Ou encore, cet autre attribué à ‘Ali, neveu de Mahomet :

          « La femme toute entière est un mal. Et ce qu’il y a de pire en elle, c’est que c’est un mal nécessaire » (11).

           Heureusement, il y a des versets du Coran (dictés par Dieu) comme celui-ci :

          « Vos femmes sont un champ à labourer : labourez-le comme il vous plaît. » (12). Tout récemment, je bavardais avec un musulman de milieu populaire, qui était fier de passer ses journées à étudier le texte du Coran. Il m’expliqua que ce verset de la sourate « La Vache », la 2° du Coran, signifiait en fait que les maris peuvent prendre leurs femmes par devant ou par derrière, « comme il leur plaît ». Ce sont les délices de l’exégèse coranique, adaptée à « un peuple qui ne se trompe pas » (13).

 L’héritage judéo-gnostique en christianisme

           Les chrétiens n’ont de leçons à donner à personne.

          Rappelons-nous ce que fut la condition de la femme en chrétienté triomphante : nous étions tout aussi messianistes, attendant le retour du Christ et prêts à le hâter par quelques bonnes croisades – comme celle des armées du pape contre les pieux albigeois.

          Tout aussi gnostiques, reléguant l’œuvre de chair aux confessionnaux, si d’aventure elle s’accompagnait de plaisir.

          Combien de siècles avons-nous mis à reconnaître aux femmes, après une âme semblable à celle des hommes, une dignité égale à la leur ?

           Et nous souvenons-nous que Jésus, qui fut nazôréen, parlait en public à une femme, étrangère de surcroît, acceptait dans son entourage des femmes qui se montrèrent à son égard d’un dévouement sans borne, jusqu’au bout. Relevait sans la juger une prostituée repentante, rendait la vie à une femme adultère sur le point d’être lapidée…

           Hélas, Jésus a été transformé en Christ, ce qui ne lui a pas réussi – et à nous non plus.

                                                M.B., 21 août 2011

 (1) Écrits Intertestamentaires, Pléiade 1987, Fragments divers : Pièges de la Femme, pp. 447-451.

(2) Testaments des XII Patriarches, Juda, id. p. 867.

(3) Raphaël Cohen, Ouvertures sur le Talmud, Paris, Granger, 1990, p. 125.

(4) Voyez, dans ce blog, les articles rassemblés sous la rubrique « L’islam en questions »

(5) Le Messie et son prophète, 2 tomes aux Éditions de Paris, 2005. Ouvrage remarquable, auquel j’emprunte une partie de cet article.

(6) Coran 64, 14-15.

(7) Coran 4,34 a.

(8) Coran 4,34 b. Traduction Denise Masson, corrigée par Berque.

(9) Coran 24,2.

(10) Coran 4,11.

(11) Deux hadîths cités par Gallez, Tome I page 508.

(12) Coran 2, 223.

(13) Coran 5, 51.

SUIS-JE (sommes-nous) ANTI-ISLAMISTE ?

          Une lectrice m’écrit :

 « Je dois avouer que votre obstination contre l’islam me bloque. Que vous apporte, dans vos recherches, votre dénigremet permanent de l’islam ? Vous aide-t-il à retrouver les traces des premiers chrétiens qui ont tenté de sauvegarder le message de Jésus ? »

           D’abord, merci  de votre interrogation. Elle mérite que j’y réponde point par point.

 Obstination contre l’islam

           Soyons clairs : autant je connais la tradition chrétienne dans sa formation et son évolution au cours des siècles, autant (par comparaison) je n’ai de l’immense tradition islamique qu’une connaissance approchée. Courte est la vie.

          Je ne porte donc jamais de jugement sur l’islam en tant que tradition intellectuelle & spirituelle.

          Mais j’ai passé beaucoup de temps à étudier le texte du Coran, avec les mêmes méthodes exégétiques & critiques qui se montrent si fructueuses pour la Bible.

          Pourquoi tant de travail ?

           Parce que j’en avais assez d’entendre dire que « l’islam est une religion de paix, d’amour et de tolérance. Ne confondons pas islam et islamistes« . J’ai donc voulu aller au texte fondateur de cette religion, le Coran dont tous, « bons musulmans » comme islamistes, semblent apparemment se réclamer.

           Conclusion : je ne sais pas si « l’islam est une religion de paix et de tolérance » (la réponse n’est pas de mon domaine de compétence). Mais je sais désormais que le Coran est un texte qui appelle à la violence, au meurtre et à l’intolérance.

          Tout le Coran ? Non. Et c’est là la difficulté, que seule une exégèse historico-critique permet de lever.

           Une partie du Coran seulement appelle à la violence et à l’intolérance. Ce que j’appelle dans mon roman (à venir) les « versets brûlants ». Ces versets éclairent de leur lumière incendiaire tout le Coran.

          Les identifier, comprendre d’où ils viennent et pourquoi, c’est se rapprocher des « bons musulmans » qui ne s’en réclament pas, et s’éloigner des islamistes qui en ont fait l’étendard de leurs violences.

 Les traces des premiers chrétiens

           On le dit rarement, mais toute une partie du Coran n’est rien d’autre que le reflet d’un judéo-christianisme primitif, le nazôréisme (parfois confondu à tort avec l’ébionisme). L’auteur du Coran a été assez proche des nazôréens – tels qu’ils survivaient encore en Syrie au VIII° siècle – pour inclure dans son texte de larges extraits de leur christianisme particulier. Et condamné comme hérétique par l’Église chrétienne.

           Or il se trouve que Jésus était nazôréen (voir Dieu malgré lui, et ma mise au point postérieure). Certes, le nazôréisme du Coran n’est pas celui de Jésus au 1° siècle (dont on sait peu de choses). Le Coran témoigne de l’évolution subie pendant 6 à 7 siècles par un nazôréisme devenu de plus en plus messianiste. Mais enfin il existe bien un lien matériel entre l’auteur du Coran, séduit par ce nazôréisme judéo-chrétien tel qu’il le rencontra au 8° siècle en Syrie, et Jésus qui fut nazôréen au 1° siècle en Palestine.

         Et les lecteurs du Secret du 13° apôtre comme de Jésus et ses héritiers et Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire savent le rôle joué dans la vie de Jésus par un homme, qui fut sans doute nazôréen lui-même (le « disciple que Jésus aimait »), dans la transmission du message de son maître.

          Comme dans l’évolution primitive du mouvement nazôréen.

           Certes, tout ceci ne repose que sur des hypothèses historiques. Criticables, par définition. Mais à une condition toutefois :  que la critique se situe (au moins) au même niveau d’élaboration et de travail sur les sources que l’hypothèse. Désirée, cette critique est alors toujours bienvenue.

           Islamophobe ? Pas sûr, en tout cas pas directement.

          Plus que réservé sur la nature pacifiste et tolérante du Coran ? Oui, et en connaissance de cause.

                                                   M.B., 26 sept 2011

CHARIA OR NOT CHARIA (Hebdo)

          Un hebdomadaire français satirique, Charlie Hebdo, a été incendié récemment. Il avait modifié son titre en Charia Hebdo, et affiché sur sa « Une » le portrait stylisé du Prophète.

          Pourquoi ce geste, fait pour détruire et peut-être pour tuer ?

          Selon l’habitude de ce blog, pour comprendre je vous invite à prendre du recul.

           Au début du VIII° siècle de notre ère apparût en Arabie un livre, écrit dans une langue d’une grande beauté : le Coran.

          Pareils chefs d’œuvre sont toujours l’aboutissement d’une lente maturation de la langue, des idées, de l’écriture elle-même. Or, fait unique dans l’histoire de la littérature, celui-là n’avait aucun antécédent arabe.

          Les musulmans considérèrent donc son apparition comme miraculeuse : « Le Coran… a été transmis au Prophète, instrument passif de la Révélation, tel qu’il est conservé au ciel, de toute éternité, sur la Table gardée. Selon la tradition la plus constante,… il constitue en lui-même un miracle. » (1)

          L’auteur de ce miracle ne pouvait être que Dieu lui-même. La légende se répandit qu’un arabe, prophète et illettré, avait fidèlement répété ce que Dieu lui dictait au cours de ses visions.

           Il manquait à l’islam le héros sans lequel aucun grand mythe ne peut voir le jour : une biographie, qui soit à la hauteur de son visionnaire.

          Il faudra attendre cent trente ans pour voir apparaître une « vie du fondateur de l’Islam qui se présente en une suite chronologiquement ordonnée » (2), celle d’Ibn Ishâq (704-768). L’auteur aurait puisé sa matière dans des compilations de traditions orales provenant des compagnons du prophète :

     – les Hadîths rapportant ses paroles

     – et la Sîra décrivant ses faits et gestes.

           Un siècle plus tard, Ibn Hichâm (mort en 834) prit connaissance du texte d’Ibn Ishâq avant qu’il ne disparaisse, et s’en inspira pour écrire la première biographie complète du fondateur de l’islam.

           Deux siècles séparent donc cette biographie des événements qu’elle raconte. Puis les Vies du Prophète s’enchaînent à un rythme soutenu, toutes calquées – jusqu’à nos jours – sur celle d’Ibn Hichâm.

           Hadîths et Sîra se développèrent au sein de la Sunna, qui devint après le texte sacré la seconde autorité législative de l’islam, donnant naissance à la Charia.

 Arrêtez de charrier !

           Il n’existe pas de texte de référence de la Charia, un code écrit comparable au Code Napoléon ou au Code de Droit Canonique de l’Église catholique.

          La Charia n’est consignée nulle part : c’est un ensemble de jurisprudences, qui se sont imposées au fil des siècles et sont considérées d’origine divine.

 Deux exemples :

 1- les juifs punissaient l’adultère par la lapidation publique (3). Le Coran abolit cette loi : en cas d’adultère, la femme sera punie de cent coups de fouets, ce qui cicatrise quand même plus facilement qu’un crâne écrasé sous les pierres.

 2- Le Coran ne dit nulle part que les femmes musulmanes doivent être voilées, mais seulement que les femmes du Prophète devront être couvertes jusqu’en bas. Ầ cette époque, les bédouines travaillaient vêtues d’un simple pagne : prescrire aux femmes du chef de l’État de ne pas montrer leurs cuisses en public était somme toute raisonnable.

           C’est la Charia qui a réintroduit la lapidation de la femme adultère, rendu obligatoire le port du voile intégral, et prescrit bien d’autres règles dont il n’y a pas trace dans le Coran.

          Quand, où, qui ? Ce n’est pas notre sujet.

           Empilées les unes sur les autres, les pratiques médiévales de la Charia sont mises en œuvre différemment selon les pays : il existe une application modérée de la Charia (« Je prends ceci, je laisse cela »), et des applications rigoureuses ou fondamentalistes (« Je choisis le plus sévère »).

           Chaque dictature islamiste est libre de charrier à sa guise.

 Le Prophète sans visage

           Mais ce n’est pas pour son titre que Charia Hebdo a été détruit : c’est pour avoir montré, d’un trait de plume incisif, le visage du Prophète à sa « Une », et donc visible dans tous les halls de gare.

           Rappelez-vous la querelle des iconoclastes dans l’empire Byzantin : le Christ, abstraction forgée à partir de s. Paul, est le socle du christianisme. Donc on ne devait pas montrer le visage de Jésus, dont l’humanité aurait pu remettre en question l’édifice dogmatique chrétien.

           Le Coran est matériellement la parole de Dieu. L’humanité de son Prophète, forgée tardivement comme on l’a vu, doit disparaître devant le message qu’il a reçu. Montrer le visage de Muhammad, c’est ramener les musulmans aux origines historiques de leur légende fondatrice et risquer de la voir se fissurer.

           L’incendie d’un hebdomadaire français rappelle à tous que le dogme musulman est intouchable. Symboliquement, il remplace les bûchers de l’Inquisition, flammes pour flammes.

                   On n’est pas sortis de l’auberge.

                                            M.B., 9 décembre 2011

 (1) Denise Masson, Le Coran, Introduction, Paris, Pléiade, 1967, p. XVII.

(2) Régis Blachère, Le problème de Mahomet. Essai de biographie critique du fondateur de l’Islam, Paris, P.U.F., 1952, p. 5.

(3) Voyez dans l’Évangile dit selon s. Jean l’épisode de la femme adultère, que Jésus sauve de la mort par lapidation.

HALALLI AU HALAL ?

          Dans le cirque que nos politiciens – toujours soucieux de nous distraire – nous offrent périodiquement , un nouvel acteur vient d’entrer en scène : le Halal.

          De quoi s’agit-il ?

 I. Casher : l’obsession juive de pureté

           La pratique du judaïsme est fondée sur la notion de pureté.

          Choisi par Dieu parmi tous les peuples, un juif se doit d’être pur tout comme Dieu est pur, pour rester digne de son élection. Rien ne doit pénétrer dans son corps du dehors, qui puisse le rendre impur.

          Dans le Lévitique, la liste des aliments impurs est longue et précise. Le principal est le sang : « Où que vous habitiez, vous ne mangerez pas de sang… Quiconque [mangera un animal] devra en répandre le sang par terre, car la vie de toute chair, c’est son sang. Quiconque mangera du sang, n’importe quel sang, je me tournerai contre lui et je le retrancherai du peuple » (1)

           Le sang était donc considéré comme le siège du principe vital : l’absorber, c’était en quelque sorte s’approprier la vie (aujourd’hui, on dirait l’âme) d’un vivant.

          C’était emprisonner et détruire l’âme d’un mort, fut-il un animal.

           L’animal ne pouvait être consommé que s’il était préalablement saigné. Pour qu’il se vide de son sang, il fallait l’égorger bien vivant, afin qu’il saigne à mort. La viande était alors casher, terme qui a signifié d’abord « convenable » avant d’être ritualisé.

          Au fil des siècles, le souci de pureté légale était devenu chez les juifs une obsession, portée à son paroxysme par les esséniens. Or Jésus commence par se montrer très désinvolte envers les commandements de pureté, pour finir par les condamner : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans le corps ne peut le souiller ? » (2)

          Ce faisant, il s’aliénait non seulement le petit peuple de Galilée tenu en main par les pharisiens locaux, mais surtout les esséniens avec lesquels il avait, par ailleurs, plusieurs points en commun.

          (Sur tout ceci, voyez Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire (Dans le silence des oliviers)

 II. Halal : le judaïsme arabisé

           Certains commencent à dire (avec précaution, on les comprend !) ce qui est pourtant d’une évidence criante : pour une part importante de ses sourates, le texte du Coran n’est qu’un copié-collé du judaïsme rabbinique du VII° siècle.

          Ainsi, la quand sourate 5 prescrit : « Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la viande de porc. » (3), elle ne fait que reproduire le texte du Lévitique (1).

          Tout ce qui est halal (4) est pur, peut être consommé. Le reste (haram) doit être proscrit.

          Viande halal ou viande casher, c’est la même chose : l’animal en pleine forme doit être égorgé avec un couteau bien aiguisé par une rapide incision qui sectionne les artères carotides, la trachée et la veine jugulaire – mais laisse la moelle épinière intacte, afin qu’il reste conscient jusqu’à ce que son cœur ait cessé de battre, faute de sang.

          Pour se différencier des juifs, les musulmans prescrivent seulement que pendant toute son agonie, la tête de l’animal doit être tournée vers La Mecque. Et pour le consoler, son exécuteur (qui doit être un musulman) récitera pendant ce temps la Fatiha, « Bismillah allahou akbar », « au nom du Dieu très-grand ».

III. Manger de la viande halal ?

          L’abattage halal n’est pas incompatible avec nos règles sanitaires. Il faut seulement que l’animal ne soit ni assommé ni étourdi, qu’il souffre et se voie lentement mourir : alors, il est pur. Sans oublier de bien signaler dans l’abattoir la direction de La Mecque, sans quoi il est bon à jeter.

          Rien ne s’opposerait donc à ce que nos viandes deviennent toutes halal.

          Rien, sauf si le traitement imposé à l’animal venait à imprégner sa viande d’un âcre goût de souffrance. Et si l’image du boucher, tordant sa tête sanguinolente en direction de La Mecque tandis qu’il récite une prière, ne risquait pas de se superposer au bifteck dans l’assiette.

          Mais à quoi riment ces idées creuses ? Laissez-nous manger tranquilles.

          Pas d’hallali au halal.

                                                        M.B. , 7 mars 2012

(1) Livre du Lévitique, 7, 26 et17, 10-13. Question annexe : comment Jésus, juif pieux, aurait-il pu songer à donner son sang à boire à ses disciples, juifs pieux comme lui ?

(2) Marc 7, 18.

(3) Coran, sourate « la Table », V, 3.

(4) En arabe, comme vous pouvez le constater (حلال), le mot halal ne comporte qu’un seul l

Djihâdistes à l’oeuvre : la destruction des manuscrits de Tombouctou

          Tombouctou libérée hier de la présence des djihadistes, les premières informations nous parviennent de ce que les habitants appellent ‘’L’enfer’’ qu’ils ont vécu.

          Pendant 9 mois, ils ont subi la loi des fous d’Allah.

          Qu’on fouette les impudiques (100 coups, c’est dans le Coran), qu’on coupe la main et le pied des voleurs (c’est dans le Coran) sans aller jusqu’à les crucifier (c’est pourtant dans le Coran), qu’on oblige les femmes à se voiler (ce n’est pas dans le Coran), qu’on interdise la musique (on peut le déduire du Coran), c’est normal : il s’agit de terroriser une population, de la faire ramper devant ses nouveaux maîtres, de réduire les non-croyants en esclavage (c’est dans le Coran).

           Mais dans le flot des informations, j’en ai entendu une qui passerait inaperçue, si on ne la relevait pas. Oyez, oyez !

           On nous a montré les djihadistes en train de démolir à coup de pioches les vénérables mausolées de saints musulmans locaux : abattre les idoles païennes, c’est dans le Coran, Dieu est grand, on ne se prosterne que devant Lui (ou devant ses lieutenants armés).

           Mais des témoins disent aussi que dès leur arrivée, ils se sont mis à fouiller la ville pour détruire les manuscrits anciens du Coran, pieusement conservés et préservés à Tombouctou depuis dix, onze, douze siècles peut-être.

          Des parchemins très anciens, sur lesquels étaient tracés des signes que les musulmans respectent plus que tout : les mots du Coran.

           Détruire le Coran, est-ce dans le Coran ? Pas que je sache.

           Dynamiter les Bouddhas de Banyân, brûler si l’on pouvait la Joconde sous la pyramide du Louvre ou faire sauter Vézelay comme la cathédrale de Chartres, on comprendrait : ces œuvres d’art sont des reflets de la beauté divine, elles suscitent l’émotion des foules. Or rien ne peut refléter Dieu. Dieu est sans visage, il ne doit pas émouvoir – mais être craint et obéi.

          Le vandalisme des djihadistes obéit donc à leur logique imperturbable. Mais détruire de très anciens manuscrits du Coran… pourquoi ?

           Il y a eu, aux premiers temps de l’islam, une période trouble que les historiens musulmans appellent pudiquement la ‘’collecte’’ du Coran. Ils parlent de compilations, d’ajouts de certains passages, de suppressions d’autres, de variantes dans le texte…

          Ibn Ishâm, premier biographe du Prophète et référence universelle de l’islam, mettait déjà en doute l’authenticité de certains versets de son prédécesseur Ibn Ishâq, dont l’œuvre a disparu. D’ailleurs au 10e siècle un érudit arabe, Ibn al-Nadîm, accusait Ibn Ishâm d’avoir « introduit dans le Coran des versets apocryphes sur la suggestion de faussaires travailant pour lui ».

          Mais déjà, cent ans après la mort du Prophète, le grand philologue musulman Al-Kindi (1) écrivait : « La conclusion est évidente pour quiconque a lu le Coran et a vu de quelle façon, dans ce livre, les récits sont assemblés n’importe comment et entremêlés. Il est évident que plusieurs mains – et nombreuses – s’y sont mises et ont créé des incohérences, ajoutant ou enlevant ce qui leur plaisait ou leur déplaisait ».

           Le doute persista longtemps, puisqu’au 14e  siècle Al-Suyuti, l’un des plus grands théologiens musulmans, déclarait encore : « Abou Bakr [premier successeur du Prophète] est mort alors qu’il n’avait pas collecté le Coran. Omar est mort alors qu’il n’avait pas collecté le Coran… »

           Les versions du Coran se succédant, son sens fut rendu encore plus aléatoire par l’apparition des points diacritiques (3) situés au-dessus ou en-dessous du texte, afin de distinguer des consonnes à l’écriture identique. Leurs scribes officiels étant libres de placer ces points à leur guise, les Califes eurent beau jeu de faire dire au Coran ce qui leur convenait (4).

           Car à Jérusalem ou à Bagdad, dès le début ils n’ont eu qu’un seul objectif : fournir à l’islam naissant un texte sacré, qu’ils puissent invoquer pour mettre en œuvre leur politique de conquête mondiale.

          En même temps qu’ils ‘’collectaient’’ le texte du Coran, les Califes firent répandre la légende fondatrice de l’islam : ce texte aurait été révélé par Dieu lui-même à un chamelier illettré, courroie de transmission fidèle puisqu’il dictait à ses secrétaires les mots tels qu’il les recevait du ciel.

           Rien ne devait donc subsister des versions intermédiaires du Coran, qui auraient permis de retracer les étapes de sa longue formation, d’identifier les influences qu’il a subi avant de parvenir à sa version politiquement correcte, la ‘’recension d’Uthman’’ actuelle.

           Trouver ne serait-ce qu’un seul brouillon du Coran, daté de la fin du 7e siècle, écrit dans la langue archaïque d’une époque où l’arabe était encore en formation, c’était impensable : Dieu ne fait pas de brouillons. Dieu parle arabe, et l’arabe achevé du Coran.

           Les Califes détruisirent donc systématiquement les versions intermédiaires du texte, destruction commencée sous Uthman et poursuivie bien après lui. Soixante ans plus tard, l’Empereur de Byzance écrivait que « de cette destruction, seulement un petit nombre d’ouvrages… échappa (5) ».

           Ầ peine entrés à Tombouctou, les djihadistes se mirent à la recherche de ces versions intermédiaires, au cas où, par malheur, l’un ou l’autre brouillon du Coran aurait échappé au travail de ‘’collecte’’ des Califes. Pour protéger l’islam il valait mieux – par sécurité – jeter au feu tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à un manuscrit ancien.

           Préserver d’une possible souillure la légende fondatrice de l’islam : prodigieuse continuité d’un dessein de conquête idéologique entrepris il y a treize siècles, dont les dépositaires de l’ambition califale n’ont jamais dévié !

          Jusqu’à hier, au Mali.

           Croire que les djihadistes sont de vulgaires terroristes, c’est ne rien comprendre à leur idéologie séculaire, et c’est être mortellement aveugle.

           Ils savent parfaitement ce qu’ils font. Et, contrairement à nous, ils n’ont rien oublié de leur identité fondatrice.

           La recherche et la destruction des manuscrits de Tombouctou par les djihadistes est aussi inquiétante que les deux avions qui fonçaient sur le World Trade Center, par un beau matin de septembre 2001, pour nous rappeler qu’ils n’oublient rien.

                                            M.B., 29 janvier 2013

 (1) Philosophe aristotélicien, philologue, mathématicien, musicologue et grand traducteur du 8e siècle irakien.

 (2) Bon résumé de cette question complexe dans l’article de R. Brague (paru dans Critique en avril 2003), accessible sur www.revue-texto.net/Parutions/CR/Brague_CR.htm.

 (3) Voir François Deroche, Beauté et efficacité : l’écriture arabe au service de la révélation, in Results of contemporary research in the Qur’an, Orient-Institut Beirut/Wüzburg, Ergon, 2007.

 (4) Lettre de l’Empereur byzantin Léon III au Calife Omar II, datée de 719. Les quelques lignes qui précèdent sont extraites de mon essai à paraître (avec références précises), Naissance du Coran, aux origines de la violence.

LE CORAN : sortir de l’impasse ? (Sami aldeeb)

          Les musulmans lisent le Coran à travers une tradition devenue sacrée : Dieu aurait révélé ce texte à un Prophète inculte, d’abord à La Mecque avant 622, puis à Médine jusqu’à sa mort en 632.

          Quand on applique au Coran les méthodes de l’analyse historico-critique, on s’aperçoit que la réalité est tout autre. Comme la Bible, le Coran a été écrit sur une période longue, par une succession d’auteurs restés anonymes. Le milieu dans lequel vivaient ces écrivains était un judéo-christianisme particulier. Ce noyau idéologique a été complété ensuite par un ensemble de lois édictées par les califes de Jérusalem, de Damas et de Bagdad.

          La distinction entre un Coran Mecquois et un Coran Médinois est une création des premiers historiographes musulmans, mandatés par les califes pour offrir à l’islam naissant sa légende fondatrice, qui n’a pas changé depuis lors.

          En réalité il n’y a pas de Coran « Mecquois », écrit entre 612 et 622 à la Mecque : d’ailleurs, à cette époque, rien ne prouve que La Mecque existait telle que la légende nous la décrit.

          Pas non plus de Coran « Médinois », bien qu’on a sans doute commencé à écrire des lois à Médine, pour les amplifier et les compléter ensuite à Jérusalem, Damas et Bagdad.

          Ce qui ressort de l’analyse historico-critique c’est qu’il y a un Coran judéo-chrétien et califal, où les différentes périodes d’écriture, les auteurs, les sources, ont été assemblés – ou plutôt désassemblés – comme un puzzle dont les pièces auraient été éparpillées au hasard sur une table.

          Classer les 114 sourates (chapitres) du Coran par ordre chronologique est impossible : la même sourate peut contenir des versets d’origine et de datation très différente.

          C’est avec sympathie et tristesse qu’on lit l’essai tenté par  Sami Aldeeb, Directeur du centre de droit arabe et musulman.

          Tristesse, car il reste prisonnier de la légende fondatrice de l’islam : « Celui qui examine… le Coran y constate la présence de différentes phases… La différence entre le Coran révélé à la Mecque (avant 622) et le Coran révélé à Médine (après 622) est aussi grande que la différence entre le ciel et la terre, non seulement dans le style, mais aussi dans le contenu. Et il ne serait pas exagéré de dire que l’islam de la Mecque diffère totalement de l’islam de Médine».

          Sympathie, parce que l’auteur reconnaît (c’est rare !) la complexité du texte, et de son auteur – puisque pour lui il n’y en a qu’un seul : « la personnalité de Mahomet a complètement changé après avoir quitté la Mecque en 622 pour Médine, devenant ainsi chef militaire, coureur de femmes et sanguinaire ».

           Sa conclusion est un diagnostic lucide, enfermé dans la légende de l’islam :

          « Il y a des musulmans paisibles, des musulmans terroristes et des musulmans qui oscillent entre les deux. Chacune de ces catégories prétend représenter le vrai Islam, rejetant les autres. Je n’ai le droit de disqualifier aucune de ces catégories. Chacune de ces catégories a le droit se dire musulmane. Mais on peut dire que le musulman paisible suit l’islam de la Mecque, le musulman terroriste suit l’islam de Médine, et celui qui oscille doute entre les deux islams. Celui qui prétend que l’islam est une religion de paix a raison, et celui qui prétend que l’islam est une religion terroriste a aussi raison, mais vous devrez dire de quel islam il s’agit… Le problème des musulmans aujourd’hui est qu’ils confondent sans cesse entre l’islam pacifique de la Mecque et l’islam terroriste de Médine ».

          L’analyse historique et critique du Coran permettra seule aux musulmans de sortir de cette impasse. Hélas, elle leur est interdite, Sami Aldeeb le constate avec effroi :

          « Afin de sortir les musulmans de leur problème, le penseur soudanais Mahmoud Muhammad Taha (surnommé le Gandhi de l’Afrique)  leur a proposé dans son livre Le deuxième message de l’Islam… d’adopter le Coran de la Mecque et d’abandonner [celui] de Médine. Ceci conduirait à l’abandon de toutes les dispositions contraires aux droits de l’homme qui se trouvent dans le Coran de Médine…  Mais cet appel de Mahmoud Muhammad Taha a été catégoriquement rejeté par… les institutions religieuses musulmanes qui ont ameuté contre lui les autorités soudanaises. Celles-ci ont fini par le condamner à mort par pendaison le 15 janvier 1985 ».

          Il a fallu aux chrétiens deux siècles pour apprendre à lire la Bible de façon critique. Trouvant ainsi la paix intérieure, s’ouvrant à la modernité et à la tolérance.

          C’est ardemment que je souhaite aux musulmans d’entreprendre ce chemin qui leur permettra seul de sortir de l’impasse.

                       M.B., 1er Février 2014

 On trouvera l’original du texte de l’article cité ici dans http://www.blog.sami-aldeeb.com/2014/01/31/entre-lislam-de-la-mecque-et-lislam-de-medine/

« Le secret du treizième apôtre », Roman, Albin Michel.

                           roman d’action (Thriller)

          Moins long que Le Nom de la Rose, moins menteur que Da Vinci Code, mais aussi passionnant qu’eux : on se balade du 1° au 20° siècle, d’une abbaye mystérieuse aux couloirs du Vatican, des Esséniens aux Templiers, d’un prélat lubrique à un moine-ermite… Sans oublier les agents secrets juif et arabe à la gachette rapide.

          Tout ça, autour d’un secret réel : il y avait bien treize apôtres autour de Jésus, et le treizième n’était pas une femme. Il est nommé 8 fois dans le IV° évangile, mais nous ne saurons jamais son nom. Car il a été farouchement effacé, gommé des textes et de la mémoire de l’Église.

          Pourquoi ?

          Savait-il quelque chose, qu’il ne fallait pas dire ? Et ce qu’il savait pourrait-il mettre en danger la survie de l’Église, donc de l’Occident ?

          Un moine français, le père Nil, va partir à la recherche de cet homme, et du secret qu’il portait en lui. Nil va se heurter non seulement aux gens du Vatican, mais à ceux du Mossad et du Hamas : car les juifs, pas plus que les musulmans ni les chrétiens, n’ont intérêt à ce que le secret du 13° apôtre sorte de l’ombre où des hommes l’ont enfoui depuis 20 siècles.

          C’est un peu érudit, mais cette érudition-là on en redemande : elle est parfaitement lisible.
         C’est vrai aussi, c’est impertinent, mais que voulez-vous, l’auteur est français.
         C’est vrai enfin, on découvre des vérités étonnantes (mais exactes) sous le manteau scintillant de la fiction.

         C’est vrai, on ne s’ennuie pas un instant.

         Et quand on repose le livre, on reste songeur. Puis on se met à penser – peut-être même à rêver.

Paru en mars 2006, Le secret du treizième apôtre a figuré sur la liste française des best-sellers. Édité au Livre de Poche, traduit en 18 langues (dont le Coréen !), best-seller en Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne.

« PRISONNIER DE DIEU », édition Fixot 1992

          Qu’est-ce qui pousse l’auteur, jeune homme « normal » et plein d’avenir, à tout casser pour rentrer à 22 ans dans un monastère contemplatif catholique ?

          Que se passe-t-il pendant ses années de formation ? Comment est-il « déformaté », puis « reformaté » selon le procédé commun à toutes les sectes ?
          Envoyé à Rome, il y arrive en pleine « révolution » : comment vit-il les espoirs nés de mai 1968 ?
         Et quand il revient dans son cloître, pour constater que rien n’y a changé, pour s’y sentir de plus en plus étranger ?

        Comment enfin est-il « quitté » par l’institution au bout de 20 ans, de façon honteuse, alors qu’il lui  a consacré les vingt meilleures années de sa vie, sa jeunesse et son idéal ?

          Un document passionnant sur l’Église et la société des années d’espoir et de désillusion. Une fenêtre ouverte sur les coulisses du cloître et du Vatican. Un récit plein de tendresse, de nostalgie, de lucidité.

          Le parcours étonnant d’un témoin du XX° siècle finissant.

Prisonnier de Dieu a été tiré à 85.000 ex. en France, et plus de 100.000 en Allemagne (Gefangener Gottes, Bastei-Lübbe, 1993).Il vient d’être traduit en anglais (Prisoner of God, Alma books, Londres, 2008).
La version française originale vient d’être rééditée par Albin Michel, avec une Postface de 2008 . Entre autres articles de presse : Un article dans « Le Parisien » sur « Prisonnier de Dieu »

« BIENVENUE EN INDE, une escale en enfer » (Récit)

                                                                                
    Arrêté en Inde lors d’une escale de transit, j’ai été jeté dans un cachot où j’ai passé neuf mois, au terme desquels j’ai été jugé, et déchargé d’accusations terribles : enlèvement, torture, esclavagisme, proxénétisme, viol et surtout complot criminel international – rien que ça !

     Pendant ma captivité J’ai découvert l’Inde profonde, celle qu’aucun touriste ne verra jamais. « Alors que je ne m’y attendais d’aucune façon, j’ai été projeté en plein milieu de ceux qui sont, peut-être, les nouveaux maîtres à vivre de notre siècle désorienté… Les plus pauvres parmi les pauvres, dont j’ai découvert – et bien malgré moi – l’extraordinaire dignité dans laquelle ils vivent debout – et bien malgré eux ».

     « Il fallait sans doute que l’Inde me broie pour me faire renaître… Pendant quelques mois, l’Inde m’a fait faire une expérience que je n’oublierai jamais » Elle m’a enseigné « ce qu’elle enseigne dès leur naissance à ces pauvres qui ont eu le privilège de naître sur son sol, et que j’ai eu le privilège de côtoyer dans un lieu de désespérance »

       « Pour cela, ma Mère l’Inde, sois remerciée au-delà des mots »

     « Placé dans des conditions extrêmes, le salut d’un humain ne dépend d’aucun moyen matériel. Il dépend du mental, de sa force, de sa résistance« 

           « Quand on sait cela, l’enfer n’existe plus« 

        Un récit haletant, passionnant, soutenu par un suspense permanent.

                    M.B.

P.S. : Pour des raisons évidentes, mon éditeur m’a demandé que le volet judiciaire de ce récit soit rigoureusement conforme au dossier d’accusation de la Police Fédérale Indienne.

« DIEU MALGRÉ LUI, nouvelle enquête sur Jésus »

     Le 9 avril de l’an 30, un tombeau a été trouvé vide aux portes de Jérusalem. Il aurait dû contenir un cadavre, qui avait disparu.

     Que s’est-il passé ?

          Comme un policier menant une enquête, j’ai tiré ce fil – et toute la pelote est venue. Manipulations autour de Jésus, maquillages de son identité réelle, mensonges et impostures qui sont à l’origine du plus formidable pouvoir que l’Occident ait connu pendant 17 siècles : L’Église chrétienne.

     Le style est un peu celui du romancier, mais l’enquête est menée avec la rigueur et la précision de l’historien. On découvre la présence auprès de Jésus d’un 13° apôtre, les circonstances probables de la mort de Judas, assassiné par Pierre. Les véritables raisons de la mort de Jésus, le rôle joué par les Esséniens…

     J’ai voulu restituer son humanité à Jésus le nazôréen, en le replaçant dans le contexte social, politique et religieux qui fut le sien dans une Palestine traversée de tensions. Menée entre 1995 et 2000, cette enquête a été rendue possible par le travail des chercheurs qui, depuis une cinquantaine d’années, exhument le juif Ieshua du sarcophage dans lequel l’Église l’a embaumé, sous l’identité de Jésus-Christ.

      Je ne disposais pas à l’époque des publications des exégètes américains (Meier, Brown) : si elle aurait besoin aujourd’hui de quelques ajustements, l’enquête de Dieu malgré lui reste pertinente sur le fond.

     Dans une 2° partie, j’instaure un dialogue entre deux Éveillés majeurs de notre planète : le juif Jésus et l’indien Siddartha (le Bouddha). Entreprise pour la première fois ici , cette confrontation de leurs expériences vécues jette, sur la personnalité de Jésus, une lumière inattendue et bienfaisante.

     Enfin démaquillé, le visage de Jésus m’est apparu infiniment attirant, fascinant, aimable en même temps que déroutant.

                                         M.B., 2009.