LES MUSULMANS DANS L’IMPASSE ? Pour une autre lecture du Coran.

En publiant Naissance du Coran au mois de mai dernier, je n’imaginais pas que ce petit livre serait à ce point rejoint par l’actualité. Ni que je vous résumerais aujourd’hui ces 140 pages qui synthétisent un siècle de recherche.

            L’islam est une religion sans autorité centrale, sans clergé hiérarchisé. Pas de pape ou de Dalaï-lama, pas de Conférence épiscopale, de Consistoire. Seulement des imams, autoproclamés ou désignés par une communauté qui peut les désavouer à tout instant.

            La seule autorité qui s’impose à tous les musulmans, pacifiques comme djihadistes, c’est le Coran et son Prophète. Il suffit de confesser le Prophète et de se soumettre au Coran pour devenir musulman.

            C’est pourquoi j’ai commencé, il y a dix ans, à étudier ce texte.

             Le premier problème que j’ai rencontré était celui de la langue. Le Coran est écrit dans un arabe archaïque du 8e siècle, très différent des parlers arabes actuels. Une langue tellement étrange, si pleine de points de suspension et d’allusions obscures, que personne ne s’accorde sur le sens de nombreux passages. Le musulman de base ne comprend pas les subtilités de cet arabe-là et ne sait du Coran que ce qu’en disent les imams.

            J’ai donc examiné cinq versions françaises, de celle de Savary (18e siècle) à la version wahhabite patronnée par l’Arabie Saoudite, pour en choisir finalement six autres, Berque, Blachère, Grosjean, Bonnet-Eymard, Masson, Gallez, parfois accompagnées d’un important appareil critique, à la fois linguistique, historique et littéraire. Confronter l’une à l’autre chacune de ces traductions m’a permis d’approcher le sens le plus vraisemblable du texte reçu. Ma connaissance de l’hébreu et de l’araméen m’a aidé, puisque Bonnet-Eymard et Gallez indiquent souvent les racines-mères araméennes du vocabulaire coranique.

            Car l’évidence s’impose : c’est en araméen que la toute première ébauche du Coran a été écrite. Il a fallu presque un siècle pour que cette langue évolue, qu’elle ‘’s’arabise’’ en quelque sorte, pour donner l’arabe du Coran. Lequel n’a donc pas été révélé en une fois, sa langue n’est pas celle d’Allah, elle a connu une maturation dans le temps à partir d’un noyau initial araméen.

            Deuxième problème, la structure   de ce texte, qui ressemble à un puzzle dont on aurait jeté les pièces au hasard sur une table. Voici ce qu’en disait le grand savant et philologue musulman Al-Kindi, plus d’un siècle après la mort du Prophète : « Il est évident, pour quiconque a lu le Coran et a vu de quelle façon, dans ce livre, les récits sont assemblés n’importe comment et entremêlés, que plusieurs mains – et nombreuses – s’y sont mises et ont créé des incohérences, ajoutant ou enlevant ce qui leur plaisait ou leur déplaisait (1) ». Plusieurs mains, et nombreuses : aucune suite dans le texte, aucune logique, un fouillis inextricable. Tous ceux qui ont tenté d’y mettre de l’ordre ont dû y renoncer. Dans son état actuel, le Coran est comme un océan : on s’y plonge sans savoir d’où viennent, ni où vont les courants qui le traversent.

            La conclusion s’impose : comme toute œuvre littéraire ancienne, le Coran n’est pas né de rien. Il n’est pas descendu du ciel, il a été mis par écrit sur une longue durée. Il a son histoire littéraire, que seule l’exégèse historico-critique permettrait de comprendre.

            Je me suis alors tourné vers quelques chercheurs non-musulmans, des scientifiques de haut niveau qui, depuis un siècle, remettent en cause la légende musulmane sur la naissance du Coran et son origine divine. Voici un survol de cette recherche (2).

           I. Histoire d’une recherche

            À partir de 638, Jérusalem à peine conquise, les musulmans ont entrepris une série de campagnes militaires foudroyantes. Un siècle et demi plus tard, l’islam étendait sa domination sur le pourtour de la Méditerranée et au-delà. Pour transformer cette suprématie en civilisation, il avait besoin du héros fondateur sans lequel aucun grand mythe ne peut voir le jour. Quatre générations après les faits, Ibn Ishâq († 768) reçut du calife abbaside Al-Mansour l’ordre de composer une « Vie du fondateur de l’islam » à partir de la tradition orale. Un siècle plus tard Ibn Hichâm († 833) en prit connaissance avant qu’elle ne disparaisse, et s’en inspira pour écrire sa « Vie du Prophète, Al-Sirâ al-Nabawîya ».

            Deux siècles séparent donc cette biographie des événements qu’elle raconte, alors que les évangiles ont été écrits entre 30 et 60 ans après la mort de Jésus. Puis les Vies du Prophète s’enchaînent à un rythme soutenu, toutes calquées – jusqu’à nos jours -, sur celle d’Ibn Hichâm. Ces ‘’biographes’’ à l’imagination fertile ont puisé dans les versets obscurs du Coran et dans les hadîths (3) pour inventer l’enfance et les détails de la vie du Prophète. Régis Blachère : « Le cercle vicieux était désormais fermé. Les allusions contenues dans le Coran devaient servir de support à la tradition biographique – sans laquelle ces allusions restaient lettre morte (4). » Maxime Rodinson appelle ces historiographes de l’islam des « forgeurs de tradition » : ils ont fabriqué une légende à partir d’un texte, pour expliquer ensuite les obscurités de ce texte en s’appuyant sur la légende. Un cercle vicieux.

            Aux yeux des musulmans, le Coran ne peut être lu qu’à travers leur tradition, les hadîths et la Sîra qui ont donné naissance à la Sunna, seconde autorité de l’islam après le Coran. Pour eux, matériellement, grammaticalement, ce texte est la parole de Dieu. Chaque mot contient une présence divine, un peu comme les sacrements pour les chrétiens. Le Coran affirme que « Nul autre qu’Allah ne connaît l’interprétation du Coran (5) » : les fondamentalistes interdisent, sous peine de mort, d’entreprendre son exégèse historique et critique.

            On ne critique pas Dieu.

            Le premier, Ignaz Goldziher († 1921) souligna le caractère tendancieux de cette tradition musulmane, en même temps qu’un Jésuite de Beyrouth, le P. Lammens, dénonçait en 1910 le cercle vicieux Sunna/Coran. Ils éveillèrent l’attention d’un autre érudit français, G. Théry, qui publia en 1955 un ouvrage tellement révolutionnaire qu’il dût adopter un pseudonyme (6). Frappé par l’importance des emprunts du Coran au Talmud, il pensait que Muhammad s’était d’abord converti au judaïsme rabbinique avant de prêcher l’islam.

            Je passe directement à l’américaine Patricia Crone dont les deux ouvrages (7) ont jeté entre 1977 et 1987 une lumière nouvelle sur le contexte géopolitique du Hedjaz au 7e siècle, notamment sur les itinéraires du commerce caravanier. Au linguiste Alphonse Mingana (1925) suivi de B. Bonnet-Eymard qui publia en 1997 sa traduction des cinq premières sourates du Coran, ces deux auteurs renouvelant complètement la compréhension de l’arabe coranique en mettant en évidence ses racines hébraïques/araméennes. Pour en venir à Étienne Couvert et Joseph Azzi qui, les premiers, mirent en lumière le rôle des nazôréens dans la naissance du Coran, rôle confirmé par Alfred de Prémare et tout récemment encore par Joachim Gnilka (8).

            Mais ce sont les travaux de Christoph Luxenberg (9) qui ont projeté il y a quatorze ans une lumière radicalement nouvelle sur les « débuts obscurs » du Coran, donnant lieu à une floraison de publications qui critiquent, étayent ou prolongent ses conclusions.

            Les deux tomes publiés en 2005 par E.M. Gallez (10) représentent l’état actuel de la recherche, avec leurs 1650 notes qui sont autant de dossiers historiques, linguistiques, littéraires.

            Naissance du Coran fait la synthèse des travaux de ces chercheurs. Ils proposent un tout autre récit des origines de l’islam que celui de la tradition.

II. La déconstruction d’une légende

            Le messianisme biblique traditionnel avait été consigné dans la Torah pendant l’exil à Babylone, au 6e siècle avant J.C. Au tournant du 1er millénaire, ce messianisme a connu une radicalisation qui s’exprime dans les manuscrits esséniens retrouvés dans les grottes de Qumrân. Les Esséniens pensaient être entrés dans « l’ère du Mal (11) », « l’Empire de Bélial et son hostilité (12)]. » Bélial, c’est Le Mal personnifié, on ne négocie pas avec lui, il faut lui faire la guerre, le traquer, le jeter à terre, l’éliminer jusqu’à la racine. « Rassemblez vos forces pour le combat de Dieu ! C’est l’heure du combat contre la multitude de Bélial (13). Poursuivez l’ennemi pour le détruire dans le combat de Dieu, jusqu’à son extermination définitive (14). Tuerie de Dieu ! Après le combat, sur nos étendards on écrira Dieu est grand (15) ».

            Dieu est grand, en arabe Allah ou’Akbar : la semence du Coran à venir était déjà plantée dans ces textes, qui divisent l’humanité en deux partis opposés, les bons messianistes et les autres, et ordonnent le génocide de tous ces ‘’autres’’. Comment cette semence s’est-elle épanouie, sept cents ans plus tard, chez ceux qu’elle a fanatisé jusqu’à les conduire aux tours du World Trade Center ?

            Les tout premiers chrétiens de Judée étaient des judéo-chrétiens, qui se convertissaient à Jésus tout en voulant rester Juifs. Devant la poussée irrésistible du christianisme hellénisé de s. Paul, tous ont disparu en deux ou trois siècles. Tous, sauf les nazôréens, dont on ne sait presque rien avant leur réapparition en Syrie où s. Jérôme les a rencontrés à la fin du 4e siècle. Dans sa lettre 112 à s. Augustin, il écrit : « Ces nazôréens veulent être à la fois Juifs et chrétiens, mais en fait ils ne sont ni Juifs, ni chrétiens (16) ».

            Ni Juifs ni chrétiens : c’est la définition des musulmans. L’islam va se construire par opposition aux Juifs et aux chrétiens – c’est-à-dire à l’Occident.

On sait qu’après la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70, des nazôréens s’étaient réfugiés en Syrie. En 1927, René Dussaud a publié une carte de la Syrie ancienne (17) qui met en évidence la présence de nombreux sites et inscriptions nazôréens dans la région côtière de Lattaquié, ainsi que les restes d’un caravansérail, hân al-quraysîy, à l’embouchure d’une rivière qui porte le même nom – celui des Qoraysh, la tribu du Prophète. Àpartir de ces indications, de chroniques du temps et de passages du Coran, on peut reconstituer l’Histoire.

        Pendant des siècles, les nazôréens ont végété en Syrie. Leur rêve était celui de tout messianiste : reprendre Jérusalem ! « Retourner vers notre pays dévasté, pour y restaurer la Maison de Dieu (18) ! » Ce « pays dévasté », c’était les ruines qu’avaient laissées derrière eux les Romains en 70. Quant à la « Maison de Dieu », c’est ainsi que les Juifs désignaient le Temple, celui d’Hérode incendié en 70 mais surtout celui de Salomon jamais oublié, gage de la promesse divine.

       Plus tard, le Coran a repris ces termes, mot pour mot.

       Dans leur exil de Syrie, toute une exaltation mystique se mettait en place chez ces nazôréens. D’abord, se convaincre qu’on est partout exilés à l’intérieur d’un désert de nations hostiles. Émigrer, pour reprendre Jérusalem : avant d’être appelés muslimûm, pendant un siècle les premiers musulmans se sont appelés muhâjirûns, émigrés. Une fois Jérusalem conquise, reconstruire le Temple pour assister au retour triomphal du Messie : alors, « toute ténèbre sera supprimée de sous le ciel, et la paix règnera sur l’étendue de la terre (19) ».

       Ce paradis restauré, cette paix universelle rétablie, cette justice enfin rendue aux vrais croyants, par quels moyens pensaient-ils y parvenir ? Par la guerre d’extermination que prescrivent les textes Esséniens. Sur le Temple reconstruit, le Messie descendrait et prendrait leur tête pour accomplir la conversion de la planète tout entière par une guerre totale.

             Pendant leur exil de Syrie, les nazôréens côtoyaient des Arabes sédentarisés – et parmi eux des Qoraysh. Ils se sont attachés à les convertir à leur judéo-christianisme très particulier. Car les sagas bibliques et les évangiles, abondamment cités dans le Coran, ne proviennent pas des textes canoniques que nous connaissons mais de versions talmudiques ou apocryphes, baroques et folkloriques, comme le Pseudo-évangile de Jacques.

            Leurs catéchèses, les nazôréens les proclamaient devant leurs élèves Arabes au cours de liturgies publiques. Le mot ‘’Coran’’ vient de l’araméen Qara’a, réciter : le tout premier Coran a donc été un lectionnaire liturgique, récité ou plutôt cantillé par les nazôréens devant un auditoire de catéchumènes arabes – ce qui explique son lyrisme, son rythme et sa prosodie envoûtants. Peu à peu, ces catéchèses ont été consignées, en araméen, sur des feuilles volantes destinées à être diffusées parmi les prosélytes arabes. Ces feuillets, on les retrouve dans le Coran,  éparpillés sans ordre ni suite. Selon l’Histoire officielle de l’islam ils auraient été ‘’collectés’’ – c’est-à-dire rassemblés – par le calife Uthman, mort en 654. En vérité, la réalité est plus complexe.

            Au début du 7e siècle, l’empire Byzantin d’Héraclius et l’empire Perse se disputaient la possession des territoires du sud, de la Syrie à l’Égypte. Les Perses engageaient volontiers dans leur armée des supplétifs, notamment Arabes. En 614, un détachement arabo-nazôréen suivit l’armée Perse dans son avancée vers Jérusalem, et tenta de profiter de l’occasion pour s’emparer de la ville. Les Juifs de Jérusalem se portèrent à leur rencontre et les battirent en rase campagne. Cette défaite est racontée dans les sourates 8 et 48 du Coran, qui tente d’en masquer la sévérité. Pourtant, le contingent messianiste parvint à se replier en bon ordre, grâce à un chef de guerre arabe qui révéla à cette occasion son talent de meneur d’hommes et que le Coran appelle ‘’le Prophète’’.

            Revenus en Syrie, huit ans plus tard ils profitèrent d’un reflux Perse pour s’élancer à nouveau vers Jérusalem. Mais ils risquaient de se heurter cette fois-ci à l’armée byzantine, toujours en opération autour de la Judée. Prudemment, ils allèrent s’établir en position d’attente plus au sud, dans une oasis où se trouvait déjà une communauté nazôréenne : Médine.

            L’arrivée des arabo-nazôréens à Médine, en 622, marque l’an un de l’ère musulmane, l’Hégire. C’est là que le chef de guerre arabe mourut en 632, sans être entré dans Jérusalem. L’évolution de la situation militaire permit à son deuxième successeur, le calife Omar, de prendre la tête des arabo-nazôréens pour conquérir d’abord Damas, d’où ils étaient partis en 622, et entrer enfin en vainqueur à Jérusalem en 638.

            Leur premier soin fut d’édifier un Temple sommaire en forme de cube sur l’esplanade dévastée par Titus. Une fois le Temple reconstruit, selon la mystique nazôréenne, le Messie-Jésus aurait dû descendre du ciel comme il était monté, sur le mont des Oliviers. Or, rien ne se produisit : à l’horizon, point de Messie. Les Arabes se sentirent alors floués par leurs maîtres nazôréens, qui leur avaient menti : ils se séparèrent d’eux, mais gardèrent intacte leur idéologie messianique et leur ambition de conquête mondiale.

            Leur amère déconvenue fut lourde de conséquence : ils décidèrent de tourner le dos à Jérusalem, le lieu de la déception. En plein désert au sud de Médine, leur base opérationnelle, ils trouvèrent une petite oasis isolée, La Mecque, et en firent le lieu de la révélation divine du Coran au guerrier devenu Prophète.

            Avant que les historiens officiels de l’islam n’écrivent sa légende, aucune chronique ne mentionne dans cette partie du Hedjaz l’existence d’une grosse oasis, nœud de communication, centre de commerce caravanier et d’un pèlerinage florissant. À une époque historiquement récente, le 7e siècle, une ville aussi importante que celle décrite par la légende musulmane aurait laissé sur le sol et dans le sous-sol des traces qui feraient le bonheur des archéologues. Mais toute fouille archéologique est interdite sur le site de La Mecque, qui a été déclaré harâm, sacré. On ne saura jamais ce qu’il y avait là au temps du Prophète, combien d’habitants, quelle activité commerciale ou autre : la légende est condamnée à se nourrir d’elle-même.

            Cette légende, vous la connaissez, c’est celle de l’Histoire officielle de l’islam. Elle a été construite, avec une patience et une continuité impressionnants, par une succession d’historiographes au service des califes, d’Omar à Abd al-Malik qui édifia le Dôme du Rocher en 691, et même peut-être après lui. Toute recherche sur ces années obscures de la naissance de l’islam étant interdite dans le monde musulman, on ne peut pas en dire plus pour l’instant.

            La création légendaire d’une ville pour justifier après-coup la naissance d’une religion est un fait unique dans l’Histoire.

III. Les musulmans dans l’impasse

            Cette construction – cette invention – de la légende fondatrice de l’islam a accompagné la mise par écrit du Coran. Dans sa version finale, il contient environ un tiers de récits bibliques inspirés du Talmud ou des évangiles apocryphes. Un bon tiers de législations diverses, certaines remontant peut-être au chef de guerre pendant son séjour à Médine, d’autres plus tardives d’origine califale. Enfin, des récits guerriers ou mythologiques obscurs.

            Tel qu’ils l’avaient reçu des Esséniens, le messianisme des auteurs du Coran reposait sur trois piliers :

            1- Ce monde-ci est mauvais, c’est l’empire de Bélial. Il doit disparaître pour que l’humanité retourne au paradis perdu par la faute d’Adam et Ève.

            2- C’est à nous, les Arabes, que Dieu a confié la mission de purifier l’humanité mauvaise par une guerre d’extermination menée en son nom.

            3- Une fois le Temple de Jérusalem reconstruit, le Messie descendra pour nous mener à la conquête du monde.

            En l’absence du Messie, le troisième pilier a très vite évolué et cette évolution est perceptible dans le texte même du Coran. Au terme, la profession de foi musulmane, « Il n’y a de Dieu que Dieu et Muhammad est son Prophète » ne mentionne l’attente d’aucun Messie. Car dans les faits comme dans le texte c’est l’Oumma, la communauté des croyants, qui est devenue pour l’islam le Messie en action et l’instrument du salut. Le Coran dit d’elle : « Vous êtes la meilleure Oumma suscitée par Dieu pour [le salut] des hommes (20) », devise actuelle de la Ligue Arabe basée au Caire.

            Le transfert de l’espérance d’un Messie attendu vers une communauté réalisée, l’Oumma musulmane, a été un premier basculement aux conséquences incalculables. Car désormais, deux communautés messianiques s’affronteront au nom de Dieu : l’Oumma d’un côté, et l’Église chrétienne de l’autre, dès lors qu’elle aura fait sienne la devise de Cyprien de Carthage († 258) « Hors de l’Église, pas de salut ».

            Second basculement : le changement de signification du mot nasârâ, transcription arabe de nazôréen. Je vous ai raconté comment, après la déception de Jérusalem, les Arabes s’étaient séparés de leurs maîtres nazôréens. Jusque-là ils s’étaient bien entendus avec eux, comme en témoigne le Coran : « Ceux… qui sont nasârâ, voilà ceux qu’Allah récompensera (21) », ou encore « Ceux qui croient…, les nasârâ, n’auront rien à craindre [de nous] (22) », ou bien « Tu constateras que les plus proches des croyants par l’amitié sont ceux qui disent : oui, nous sommes nasârâ ! (23) » Dans ces versets, nasâra désigne les nazôréens. Une fois écartés de la nouvelle religion – et de la route du pouvoir -, ces nazôréens devaient disparaître de la mémoire collective. Pour y parvenir, il eût fallu effacer le mot nasârâ du Coran. Comme c’était impossible, les califes choisirent tout simplement de lui donner un autre sens, celui de ‘’chrétiens’’. On écrivit alors des versets comme celui-ci : « Les nasârâ ont dit : le Messie est le fils de Dieu. Qu’Allah les tue ! Comme ils sont stupides ! (24) » Jamais les nazôréens – des judéo-chrétiens – n’auraient pu dire que le Messie est fils de Dieu. Dans ce verset comme dans d’autres semblables, nasârâ désigne les chrétiens.

            Ainsi transformé, le mot nasârâ fut associé dans une même haine avec celle des Juifs, qui disputaient (déjà !) aux Arabes la possession du Temple et de son esplanade : « Juifs et nasârâ seront tes ennemis tant que tu ne suivras pas leur religion (25). Ils disent : soyez Juifs ou soyez nasârâ, et vous serez dans la bonne direction (26) ! Ils disent : personne n’entrera au paradis, s’il n’est Juif ou nasârâ ! Ce sont leurs chimères, qu’ils les prouvent (27) ! » Ici aussi, nasârâ désigne les chrétiens.

            En provoquant ce glissement de sens du mot nasârâ, les califes cherchaient à occulter le passé nazôréen de l’islam en train de naître, étape nécessaire de son arabisation. Avant la Révélation du Prophète, l’Arabie se devait d’avoir vécu dans le temps obscur de la jâhiliya, l’ignorance polythéiste. Muhammad devait être passé directement du polythéisme à la Troisième Révélation, l’islam qui prendrait la place de la première (la révélation juive de Moïse) et de la deuxième (la révélation chrétienne de Jésus).

            Confiée aux Arabes, la Troisième Révélation contient les deux premières, elle les dépasse en les accomplissant. Devenus caducs, le judaïsme et le christianisme sont néfastes et doivent disparaître. Le Coran efface l’Histoire qui le précède, tout en se réclamant d’elle. Il est un commencement absolu qui reconnaît ses racines, tout en les rejetant.

            La haine des Juifs et des chrétiens – les Roums, les occidentaux – est donc inscrite dans la matrice du Coran. Un musulman coraniste est forcément antisémite et antioccidental, conséquence logique du messianisme radical des Esséniens biberonné par les nazôréens pendant leur long sommeil syrien. La violence du Coran, elle réside d’abord dans cette division de l’humanité en deux. Sur terre il y a ‘’nous’’ (les mouslims soumis au Coran) et ‘’eux’’ (l’Occident et les Juifs). Entre nous et eux, entre leur messianisme abâtardi et le nôtre, aucune compromission n’est possible. Eux doivent se convertir, ou disparaître. Nous, nous ne disparaîtrons jamais puisque nous possédons la seule vraie Révélation.

            Cette violence, diffuse dans tout le texte du Coran, imperceptible à sa lecture superficielle, elle est exacerbée par de nombreux versets qui sont, eux, sans équivoque pour les djihadistes, et qu’ils connaissent par cœur. Je les appelle les versets brûlants, parce que depuis treize siècles ils mettent périodiquement le feu à la planète. Vous les connaissez, en voici pour mémoire quelques-uns : « Prophète, combats les non-croyants et les hypocrites : sois dur envers eux ! Quand vous les rencontrez, frappez-les à la nuque jusqu’à ce que vous les ayez abattus.(28) » Ou encore : « Tuez-les partout où vous les rencontrerez… tuez-les, c’est la récompense des infidèles (29) ».

Ce combat c’est le djihad, qui n’est pas – comme des érudits musulmans l’ont affirmé au Moyen-âge et comme on l’entend parfois dire encore – une lutte intérieure, spirituelle, du croyant contre les vices de l’âme. Le djihad est un appel clair, explicite, contraignant pour les croyants, au combat universel contre les ‘’autres’’, tous les autres.

            Et à leur extermination physique, au génocide.

             Ce bref résumé de Naissance du Coran vous aidera à comprendre l’actualité. Car face aux événements on entend journalistes, commentateurs, politiques répéter en boucle une Pensée Unique  dont on trouve un bel exemple dans l’Appel de Paris publié le 9 septembre 2014 par Dalil Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), conjointement avec un panel de personnalités musulmanes françaises. Je cite :

            « Le monde assiste à une flambée inégalée d’extrémisme et de violence au Moyen-Orient, qui instrumentalise l’islam… [Nous dénonçons] sans ambiguïté les actes terroristes qui constituent des crimes contre l’humanité et déclarons solennellement que ces groupes, leurs soutiens et leurs recrues ne peuvent se prévaloir de l’islam.

            « Ces agissements d’un autre âge… ne sont fidèles ni aux enseignements ni aux valeurs de l’islam.»

            De l’islam, peut-être. En revanche, ils sont parfaitement fidèles aux enseignements du Coran.

            Soyons clairs : le problème des musulmans et le nôtre ce n’est pas un islamisme qui n’aurait rien à voir avec l’islam, une perversion de l’islam par quelques fanatiques : c’est le Coran. C’est pourquoi j’aurais aimé entendre un autre appel, par exemple :

            « Nous dénonçons sans ambiguïté les nombreux passages du Coran qui appellent au génocide des Juifs et des occidentaux. Nous dénonçons l’optique générale du Coran, qui divise l’humanité en deux factions opposées. Nous reconnaissons que l’humanité est une, et que les humains doivent se respecter et s’entendre, au lieu de se combattre à mort comme le préconise le Coran ».

            Cet appel, hélas, je crains de ne pas l’entendre de mon vivant.

                                                                        Michel Benoît
 Conférence donnée à Paris en mars 2015.
 P.S. : Outre Naissance du Coran  (disponible sur l’Harmattan.com ou Amazon.com), vous trouverez dans ce blog plusieurs articles sur le sujet dans la catégorie ‘’L’islam en questions’’ ou aux mots-clés Coran, islam, Pensée Unique.
  (1) Texte cité par A. Rippin, Muslims, I., London/New York, Routledge, 1990, p. 26.
(2) Je résume ici les 8 pages de la Postface à Naissance du Coran.
(3) Paroles du Prophète non consignées dans le Coran, il en existe plus d’un million. Arrivé au pouvoir, l’Ayatollah Khomeiny a publié des hadîths condamnant l’État sioniste.
(4) Régis Blachère, Le problème de Mahomet, Paris, P.U.F., 1952, p. 7.
(5) Coran 3, 7.
(6) Hanna Zacharias, L’islam, entreprise juive, deux tomes parus « chez l’auteur, à Cahors » en 1955.
(7) Hagarism : The making of the Islamic world, Cambridge University Press, 1977. Avec Michael Cook, Meccan trade and the rise of islam, Oxford, Blackwell, 1987.
(8) Qui sont les chrétiens du Coran ?, Paris, Cerf, 2008.
(9) Die Syro-aramaïsche Lesart des Koran, Berlin, 2000, et Neudeutung des arabischen Inschrift… dans Die dunklen Anfänge… [Les débuts obscurs], ouvrage collectif, Berlin, 2005.
(10) Le messie et son prophète, aux origines de l’islam, Éditions de Paris, 2005.
(11) Écrit de Damas XIV, 7 et fragment 4Q266, 18, publié par Eisenman et Wise.
(12) Règlement de la guerre, XIV, 9.
(13) -id- XV, 12.
(14) -id- IX, 5.
(15) -id- IV, 7.
(16) Saint Jérôme, Lettre 112 à s. Augustin.
(17) René Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris, Geuthner, 1927.
(18) Testament de Lévi XVII 10-11.
(19) Testament de Lévi XVII 10-11.
(20) Coran 3, 110.
(21) Coran 2, 62.
(22) Coran 5, 69.
(23) Coran 5, 82.
(24) Coran 9,30.
(25) Coran 2, 120.
(26) Coran 2, 135.
(27) Coran 2, 111.
(28) Coran 47, 4.
(29) Coran 2, 190.

NAISSANCE CORAN 1COUV

54 réflexions au sujet de « LES MUSULMANS DANS L’IMPASSE ? Pour une autre lecture du Coran. »

  1. arthur

    Michel Benoit : Vous dites que les premières ébauches du coran étaient écrites en araméen. Sous Othman les corans originaux ont été brulés ainsi que beaucoup de fragments de textes coraniques. Les musulmans de base de l’époque n’ont jamais eu accès à ces originaux. Donc Othman a pu écrire ou faire écrire n’importe quoi pourvu que la discipline soit rigoureuse dans son califat. Qu’en pensez vous ?

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Attention, vous êtes (encore) tributaire de l’historiographie officielle de l’islam. En fait on ne sait pas grand-chose de ce qu’a fait Othman avec les ébauches de Coran qui circulaient à son époque. La tradition parle de « collecte », que vaut cette tradition et en quoi consistait cette « collecte » ? Dans mon essai « Naissance du Coran », vous trouverez un exposé détaillé de cette question, avec les sources fiables.
      M.B.

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  2. arthur

    Michel Benoit, je me permets de vous dire qu’il existe des exemplaires du coran , exemplaires traduits sur les originaux ( si toutefois il y a eu des originaux) découverts dans le plafond de la mosquée de SANAA au Yémen. Ces corans n’ont pas été étudiées par les islamologues musulmans. Il semblerait que les religieux ne soient pas d’accord pour les étudier.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Au sujet des manuscrits de Sanaa, je vous recommande la lecture de mon dernier roman, « La danse du Mal » qui tourne autour de la découverte de ces manuscrits. Un thriller où l’action ne chôme pas, et qui est politiquement incorrect.
      M.B.

      Répondre
      1. arthur

        Michel Benoit, merci pour votre réponse. Concernant les corans de Sanaa , pensez vous qu’il pourrait s’agir de ceux que le calife Othman auraient adressé au Yémen afin que les musulmans puissent les étudier. Il y en aurait également en Egypte . Il serait intéressant de les comparer avec ceux en cours actuellement sachant que l’arabe de l’époque ne comprenait pas de points diacritiques. Qu’en pensez vous ?

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          L’histoire d’Othman qui envoie des exemplaire du Coran au Yémen fait partie de la légende musulmane. Réponse argumentée à votre question dans mon essai « Naissance du Coran », 140 pages petit format que vous gagnerez à lire (à commander chez votre libraire ou sur Amazon)
          M.B.

          Répondre
          1. arthur

            Michel Benoit, la naissance du coran m’intéresse grandement . Merci pour ce livre que tous les Français devraient lire afin qu’ils comprennent les origines d’une religion qui fait du bruit au 21° siècle et tant contestée à cause de son utilité.

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Alors, faites connaître ce livre autour de vous !
              Amicalement, M.B.

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  5. Jean-Marie

    Bonsoir Michel

    Vous estimez que le proto-Mathieu a joué un rôle clé dans la naissance de l’islam

    C’est différent de la Source Q (comme Quelle) ?

    Qu’en pense donc Miers qui est, si j’ai bien compris, le meilleur des meilleurs spécialistes qui a fait mieux que le « Jésus seminar » qui s’est finalement planté ?

    Et déjà a-t-il été écrit par le receveur des douanes en personne ?

    Quelle est sa plus vieille et authentique version disponible ? Où ?

    Merci.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Pas possible de vous répondre dans le cadre d’un commentaire. Voyez mes bouquins !
      Aucun évangile n’a été écrit par Mt, Mc ou Jn. Ce sont des « personnalités collectives ».
      Proto-Matthieu : perdu. Hypothèse.
      Peut-être l’Injil dont parle le Coran.
      M.B.

      Répondre
  6. Abdelkader

    Je tiens a vous dire Mr Benoit que j’aime beaucoup votre plume et me lasse pas de lire et de relire vos livres et en général et plus particulièrement « Dans le silence des Oliviers  » !!!
    Vous aviez mis en avant que Jésus remontez au delà de la lois Mosaïque et surtout qu’il alla se refugier dans les terre d’Ephraïm (voir Ezéchiel 37) La figure de Joseph tenez dans l’inconscient collectif une très grande place contrairement a ce qu’ont a l’habitude de croire …..

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Heureux que vous ayez aimé « Dans le silence des oliviers », paru en livre de Poche sous le titre « Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire ». Jésus a longtemps été victime de la « Pensée Unique ». Les chrétiens s’en sont sortis – sauf les intégristes, bien sûr.
      M.B.

      Répondre
  7. Jean-Marie

    Bonjour Michel

    Enfin un résumé de Naissance du Coran qui dispense de l’acheter :-)

    Bravo pour ce désintéressement 😉

    Ça nous change des habituels « Lisez mon livre »

    Et grand merci

    Et si vous faisiez preuve de la même érudition critique pour votre grand ami Siddharta maintenant ?

    Cordialement

    PS. Je suggère à tous vos amis et admirateurs de faire connaitre ce lien

    http://michelbenoit-mibe.com/2015/03/les-musulmans-dans-limpasse-pour-une-autre-lecture-du-coran/#comment-16496

    Aussi souvent que possible à temps et à contre temps

    Répondre
  8. RIEDINGER Jean

    Je suis impressionné par le travail réalisé par Michel Benoît
    J’aimerais qu’il envoie son livre à Ghaleb Bencheik et lui demande ce qu’il en pense. Ghaleb Bencheik a une grande érudition concernant l’histoire de l’lslam et une volonté d’ouvrir la pensée musulmane sur une critique au sens moderne des origines du Coran et de l’histoire de son utilisation depuis sa naissance.

    Scientifique,, philosophe et théologien Il est le producteur de l’ émission musulmane du dimanche matin sur l’A2. J’ai eu l’occasion de travailler avec lui dans le domaine de la laïcité.
    Amitiés
    jean

    Jea

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Je vais lui en envoyer un exemplaire. Mais je connais d’avance le résultat : producteur de télévision, G. Bencheik est OBLIGÉ de s’en tenir à la « Pensée Unique » – sans quoi il perdrait son job !
      M.B.

      Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Cher monsieur,
          J’ai lu votre article en réponse au mien, et vous remercie de me l’avoir signalé.
          « L’individu menteur » dont vous parlez (moi) sait qu’il n’y a pas d’entente possible avec les musulmans convaincus sur cette question centrale : le Coran est-il la parole d’Allah, révélée à Muhammad ? Ou bien, comme tous les textes anciens, a-t-il été écrit sur une durée longue (plus d’un siècle), par « plusieurs mains, et nombreuses » – comme le dit Al-Kindi que je cite dans mon article ?
          Allons, l’essentiel est que vous trouviez la paix.
          Amicalement, M.B.

          Répondre
          1. Karim ben Amor

            Vous dites : le Coran est-il la parole d’Allah, révélée à Muhammad ? Ou bien, comme tous les textes anciens, a-t-il été écrit sur une durée longue (plus d’un siècle), par « plusieurs mains, et nombreuses » – comme le dit Al-Kindi que je cite dans mon article ? »

            Il y a deux parties dans la réponse à vous apporter : tout d’abord connaissez-vous réellement qui est Al Kindi dont vous citez ? Connaissez-vous réellement quelle fut son temps, la croyance du califat dans lequel il vivait ?
            Alors de deux choses l’une Monsieur Michel Benoit : soi vous ne connaissez pas qui est Al Kindi, soi vous savez sur quoi se tenait cet homme et donc vous l’utilisez par défaut de trouver qui d’autre que lui parmi les premiers siècles de l’Islam qui pourrait soutenir vos hypothèses peu fondées.
            En effet, le Coran c’est la Parole de Dieu Tout Puissant (Allah), le Coran n’a pas été créé mais c’est La Parole d’Allah Le Très Haut.

            Vous citiez Al Kindi qui était un « mu’tazilite », dont leur croyance était de renier tous les Attributs de Dieu Tout Puissant (Allah). Le Coran étant La Parole d’Allah, est un Attribut parmi les autres Attributs d’Allah. Comme cette secte des mu’tazila reniait tous les Attributs d’Allah, ils ont ainsi reniée que le Coran est La Parole d’Allah et ils se sont mis à inventer cette déviance en disant qu’Allah aurait créé une voix qui aurait récité le Coran, voila pourquoi ces mu’tazilites ont tenté de trouver des explications à leur nouvelle croyance égarée qui n’était pas celle des premiers musulmans. Cette croyance remettant en doute le Coran comme étant la Parole d’Allah n’est apparue qu’en Irak du temps du septième calife. L’Imam Ahmed Ibn Hanbal a combattu cette fausse croyance qui est apparu en son temps, il dit dans son livre « Oussoul Sounnah » (les fondements de la Sounnah) : « Le coran est la parole d’Allah. Il n’est pas créé. Il ne faut avoir aucune faiblesse en affirmant qu’il n’est pas créé. La parole d’Allah n’est nullement distincte d’Allah. Absolument rien de Sa parole n’est créé. Gardes toi de tout débat avec celui qui innove à ce sujet, avec celui qui parle de doctrine de l’énonciation, ou autre, comme celui qui s’en tient à des doutes et dit : « Je ne sais pas si elle est créée ou pas, je sais seulement que c’est la parole d’Allah ». Ce dernier est un innovateur tout comme celui qui dit : « La parole est créée ». Il faut s’en tenir uniquement à dire : « C’est la parole d’Allah et elle n’est pas créée ». »

            Concernant la deuxième partie de votre question : le Coran est-il la parole d’Allah, révélée à Muhammad ?
            Le Coran est demeuré le miracle éternel d’Allah transmis à Son Prophète Mohammed (sws) qui de tout temps a fait l’objet du défi divin lancé aux Arabes les plus éloquents en vue de produire un texte similaire, ou dix sourates semblables, voire même une seule sourate pareille au Coran. Les Arabes sont restés impuissants devant le caractère inimitable du Coran et n’ont pu relever le défi qui leur était adressé par les versets suivants (traduction du sens des versets):

            « Dis: « Quand même les hommes et les djinns s’uniraient pour produire un semblable de ce Coran, ils ne sauraient produire rien de semblable, même s’ils se soutenaient les uns les autres ». » (Coran : 17/88)

            « Disent-ils: « II l’a fabriqué. Dis: « Apportez donc dix sourates semblables à ceci, et fabriqués (par vous). Et appelez qui vous pourrez (pour vous aider) hormis Allah, si vous êtes véridiques. » (Coran : 11/13)

            « Mais disent-ils: « C’est celui-là (Mohammed) qui l’a inventé? Dis: « Composez donc une sourate semblable à ceci, et appelez à votre aide n’importe qui vous pourrez, à part Allah, si vous êtes véridiques ». » (Coran : 10/38)

            Enfin, Allah Le Très Haut (Dieu Tout Puissant) dit clairement dans le Coran (traduction du sens du verset) : « Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » (Sourate 4 verset 82)

            Il ressort de l’enseignement coranique qu’Allah –exalté soit-Il- a pris l’engagement de prendre soin de la protection de Son Livre pour toute l’Éternité du Temps. En voici la preuve:
            « C’est Nous qui avons fait descendre le Rappel (le Coran) et c’est Nous qui en sommes Gardien. » (Coran : 15/9)
            En effet, l’Histoire universelle et l’Histoire de l’Islam sont là pour témoigner que le Coran a été soigneusement conservé dans les poitrines (appris par cœur) et dans les écrits, tel qu’il a été révélé au Prophète Mohammed (sws).
            Nous sommes persuadés que quelles que soient les circonstances, le Coran, parole d’Allah par excellence, ne subira aucune altération, malgré les multiples tentatives qui eurent lieu.
            Le Coran est par essence miraculeux et inimitable, tant au point de vue du fond qu’au point de vue de la forme. C’est la parole incréée d’Allah, révélée à Son Messager Mohammed (sws).

            En conclusion Monsieur Michel Benoit, il est en effet maladroit de votre part de ne pas vous êtes référé aux Savants de l’Islam, au contraire, vous vous êtes référé à des non musulmans, qui ne maitrise même pas la langue Arabe du Coran et qui ne comprennent donc pas le Message de l’Islam et son histoire. Mais encore, ne pas comprendre l’arabe et ne pas chercher à l’étudier tout en n’hésitant pas à attaquer l’Islam et les musulmans par votre ignorance, je trouve cela très peu professionnel et pas du tout scientifique comme démarche.
            Dieu dit clairement dans le Coran (traduction du sens du verset) : « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. » [sourate 16 verset 43]
            Ce qui ne fut pas votre cas.

            Je vous invite sincèrement à lire, avec esprit ouvert le Message de l’Islam :
            http://al-ihtida.over-blog.com/le-message-de-l-islam-religion-de-tous-les-prophetes.html

            Merci pour votre temps et votre attention,
            Qu’Allah vous guide,
            Karim ben Amor

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Cher monsieur, je vous invite à lire avec esprit ouvert mon petit essai « Naissance du Coran », 140 pages qui répondent à vos questions. Lisez-le jusqu’à la postface, où je résume en 9 pages l’histoire de la recherche non-musulmane sur le Coran depuis 1910.
              Je n’attaque personne : j’ai tenté de synthétiser les travaux de ces chercheurs pour les mettre à la portée du grand public.
              Je vous en souhaite bonne lecture, M.B.

        2. Jean-Marie

          Ce monsieur dont il serait intéressant de connaître le CV a raison au moins sur un point, pour bien parler de l’islam il est préférable de connaitre l’arabe …. des débuts de l’islam

          Est-ce bien son cas ?

          Pbn

          Répondre
          1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

            Bien sûr. Mais si (comme moi) on n’est pas un spécialiste de l’arabe coranique du VIII° siècle, on se base sur les travaux & les traductions de ces spécialistes, en les confrontant les uns aux autres. Ce que j’ai fait.
            M.B.

            Répondre
            1. Karim ben Amor

              Messieurs,
              Veuillez cessez s’il vous plait cette ignorance délibérée, la langue arabe contrairement à celle de la bible n’est pas une langue morte. Al Kindi ni vos « chercheurs non musulmans » ne sont en rien spécialiste de l’arabe. Enfin, la langue arabe du Coran est la langue arabe que n’importe qui peut étudier aujourd’hui ou trouver dans n’importe quel pays arabe aujourd’hui. Contrairement à l’araméen. Je comprends votre frustration concernant le fait que les traductions bibliques ont altérées le message, et ce n’est plus la Parole Dieu. Contrairement au Coran qui est la Parole de Dieu Tout Puissant, révélé en un arabe présent de nos jours et inchangé. Je ne vais pas non plus me répéter. Pour terminer, écrire des livres sur l’Islam sans en maitriser la langue, ni le contenu ni l’histoire, être indifferent face aux tentatives de corruption de la croyance tel que fut le cas du temps de al kindi, je trouve cela très prétentieux. Voilà pourquoi, je ne lirai aucun de vos livres et je déconseille aux gens de lire vos livres. Dites moi, accepteriez-vous qu’un littéraire donne des cours en imagérie médicale pour des universitaires ? Voyons Monsieur, soyons sérieux, je vous conseille d’écrire sur les sujets dont vous maitrisez les tenants et les aboutissants mais veuillez ne plus polémiquer sur la Seule Religion de Dieu Tout Puissant quand vous meme ne connaissait ni la langue, ni le message, ni le contenu, ni l’histoire de l’Islam.
              Je vous remercie pour votre compréhension. À l’avenir, je ne compte plus répondre à chaque message, car pour ma part, mon article est clair (in sha Allah), j’ai répondu à toutes vos ambiguités, mais répondre à chaque nouveau commentaire me consomme du temps.
              Je vous invite à lire le message de l’Islam, à relire mon article, à prendre du recul sur vous memes et sur vos articles et vous posez des questions sur votre propre existence et votre vie sur terre, votre relation avec Dieu Tout Puissant, savez vous pourquoi Il vous a créé ? Quel est le message de tous les Prophètes et messagers de Dieu ? Quel est le but de la création.
              Merci pour votre attention,
              Karim ben Amor

            2. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Cher docteur, comment pouvez-vous critiquer un auteur que vous refusez de lire ?
              Heureux d’avoir échangé avec vous, M.B.

            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Je ne doute pas un instant de votre qualification, étant moi-même titulaire de deux doctorats et parlant 6 langues vivantes + 3 mortes. Encore 1 fois, je ne travaille pas sur l’islam, mais sur le TEXTE du coran.
              Amicalement, M.B.

            2. Jean-Marie

              Félicitations « docteur »

              Mais êtes -vous compétent en arabe ancien avec ses problèmes de signes diacritiques

              Au fait vous la datez de quand la naissance de la langue arabe ?

              J’ai cru comprendre que le père Antoine Moussali n’était pas mauvais en arabe et qu’il aimait les Arabes

              Il faut beaucoup de courage pour brûler ce qu’on a adoré quand on se rend compte qu’on a été trompé parfois par des gens de très bonne foi parfois, mais de « mauvaise » foi

          2. Abdelkader

            En effet pour comprendre ce qu’est la langue arabe Coranique il faut revenir au proto Alphabet du Protosinaitique ..écriture diffusé par des sémites durant la periode de l’Egypte du Novelle empire ..sans cette donnée la compréhension , l’exploitation des textes religieux tel que la Thora , Evangile et biensur du Coran est limité …Comme vous pouvez le remarquer l’alphabet Arabe est le plus proche du proto semitique ; voir rubrique phonologie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Akkadien

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Ah, enfin quelqu’un de sérieux ! Je comprends l’hébreu & l’araméen, mais ne suis en rien un linguiste capable de maîtriser la difficile question de la naissance des langues sémitiques. Pour écrire « Naissance du Coran », je me suis basé sur les travaux & résultats de qques linguistes, suffisamment sérieux & convergents pour me paraître utilisables. Je donne leurs noms & références en notes.
              M.B.

            2. Karim ben Amor

              du grand n’importe quoi ! Bref, je vous invite a vous asseoir sur les bancs de l’Université de Medine, ou vous y apprendrez pendant deux ans la langue arabe, puis vous pourrez par la suite étudiez le texte du Coran après avoir reçu le savoir nécessaire pour cela…Mais votre technique d’étudier une traduction du sens des versets et se référer a des individus qui ne sont pas musulmans ou étant musulmans mais selon une croyance qui n’était pas celle des premiers musulmans…bref
              Je ne vais pas m’épuisez a débattre avec l’ignorant qui ignore qu’il est ignorant, ce que l’on appelle en arabe « jahal mourakab »…
              J’ai déjà lu le niveau de votre article, cela m’est suffisant pour savoir sur quel bord vous jouez.
              Bref, je comprends votre frustration d’avoir eu la bible traduite alors que la langue original est l’Araméen (langue morte), dont aucune copie n’est présente si je ne m’abuse. Le Coran est en Arabe, eh oui, un arabe présent encore aujourd’hui…Un miracle de Dieu Tout Puissant.
              Et contrairement a la Bible, Le Coran est la Parole de Dieu Tout Puissant (Allah), preservee de toute alteration contrairement a ce que represente la bible.
              Nous en tant que musulmans, nous croyons a l’Évangile révélée au prophète et messager d’Allah : Jésus (Issa en arabe), tandis que la bible qui fut écrite 40 ans après l’élévation de Jésus, par des personnes dont on ne connait pas leur nom de famille…et qui n’ont pas collaborées ensemble…bref, je comprend votre frustration, mais comparez le comparable, car la bible et le Coran ne sont pas comparable du tout. Étudiez l’arabe et peut être qu’un jour votre vision des choses changera.
              Cependant, le message de l’Islam peut être accessible même en français afin de comprendre l’Islam : Religion de tous les Prophètes de Dieu Tout Puissant.

              Qu’Allah vous guide ! Amine

            3. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Le dogme est une forteresse. Quand on est dedans, épuisant d’en sortir. Ne vous épuisez pas, et trouvez la paix à l’intérieur, Inch’Allah.
              M.B.

            4. Karim ben Amor

              Ne cherchez pas d’excuses, j’ai apporté mes preuves, à vous de prouver que vous n’est pas prisonnier de vos idées et passions qui semble être votre forteresse. Produisant l’équivalent d’une sourate du Coran, avec la même langue arabe. Dieu Tout Puissant a déjà lancé ce défi à l’humanité entière tel que je vous l’ai déjà mentionné dans mon article et commentaires précédent. Si vous ne réussissiez pas, alors à vous de vous mettre à l’évidence in sha Allah. Contrairement à vous, j’ai commenté avec des preuves très clairs et non sur des suppositions ou des « on dit ».
              Qu’Allah vous guide, je ne vous souhaite que le bien, le fait d’être guidé et d’être libéré de la forteresse des passions dans laquelle vous êtes enfermés.
              Cordialement

            5. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              « A moi de prouver » : je l’ai fait dans « Naissance du Coran », 140 pages, l’Harmattan 2014.
              Je vous en souhaite bonne lecture.
              M.B.

  9. Olaf

    Cher Monsieur,

    J’ai lu récemment votre livre, après avoir travaillé deux ans avec le Père Gallez sur un projet similaire, aujourd’hui abouti, la rédaction du Grand Secret de l’Islam (http://legrandsecretdelislam.com). Il se veut lui aussi une vulgarisation et une mise en perspective historique des dernières recherches sur les origines de l’islam.

    Les différences entre nos ouvrages sont des plus intéressantes : vous mettez les origines du messianisme sur certaines traditions du peuple hébreu, là où le père Gallez montre que le dévoiement des idées chrétiennes a transformé ces traditions en idéologies de combat. Et de fait, on comprend mieux ainsi comment Mahomet et les judéonazaréens ont pu entraîner dans leur projet des arabes christianisés.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Je lirai votre ouvrage avec grand intérêt : ils sont peu nombreux, ceux qui suivent cette piste de recherche !
      Le Messianisme est bien né en milieu Juif, vers le 6° siècle avant. On le retrouve fanatisé dans les textes de Qumrân, ainsi que dans certains textes du NT comme l’Apocalypse… Il se met à revivre dans le Coran, puis le nazisme, le communisme, les néo-cons Américains..
      Amicalement, M.B.

      Répondre
      1. Abdelkader

        Mr Benoit puisque vous vous intéressez au Texte Coranique je voudrais vous soumettre une remarque concernant le terme évangile dans le Coran INJYL croyez vous que ce terme fut emprunté au grec ?
        Voici un lien en anglais ou la problématique est justement très bien abordé , je vous laisse le soin de lire et attend votre réaction quant a la l ‘origine ou la signification de ce terme qui fait référence a un concept très connu a l’époque et qui tomba dans l’oublis des le 1er siecle :
        voici le lien
        http://www.answering-islam.org/Quran/Contra/injil_israel.html
        Cordialement.

        Abdelkader

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Il faudrait que vous lisiez « Naissance du Coran ». J’y explique en détail ce que désigne le mot « Injil » dans le Coran : c’est sans doute le seul évangile que reconnaissaient les judéo-chrétiens qui sont à l’origine du Coran. Un évangile hébreu, peut-être celui du proto-Matthieu ? Discussion dans « Naissance du Coran ».
          Merci, M.B.

          Répondre
          1. Abdelkader

            Bonjour Mr Benoit
            j’ai lu votre livre ‘naissance du Coran et je n’ai vue nullement vue une analyse du terme  » INJYL  »

            Vous dite seulement que le support des nazaréens fut l’évangile dit de Matthieu en langue hébraïque .
            Aucune analyse sur le terme INJYL . je rappel que ce terme ne veut pas dire Bonne nouvelle mais renvoie a un concept connu de Jésus et de son auditoire …

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              En effet, je n’analyse pas le mot « injyl ». D’abord parce que je ne suis pas un spécialiste en linguistique sémitico-arabe (j’utilise les travaux des linguistes). Ensuite, parce que cela n’était pas au coeur de l’enquête que je menais sur les origines du texte coranique. Une étude sur le mot « injyl » renverrait sans doute à l’utilisation par les judéo-chrétiens, puis par les arabes auteurs du Coran, du mot « évanguélion » et de son origine dans le Nouveau Testament. Ce sujet précis ne m’intéresse guère…
              Merci, M.B.

  10. Martin

    Une fausse manœuvre m’a fait expédier mon message avant même de l’avoir achevé et, pire, avant de vous avoir soumis ma réflexion que je crois la plus adéquate à votre texte. La voici :

    Comment un imam peut-il s’estimer qualifié pour enseigner à un musulman le sens de tel sourate que ce dernier ne comprend pas ? « Nul autre qu’Allah ne connaît l’interprétation du Coran ». Nul autre qu’Allah, pas même l’imam donc. Et comment cet imam, d’ailleurs, pourrait-il l’interpréter, dès lors que, pour ce faire, il devrait se livrer à son étude critique (et je rappelle qu’il faut ici distinguer « esprit critique », qui est partie de l’intelligence, et « esprit de critique », seul condamnable dans son principe), c’est-à-dire sans s’exposer à la mort, dont il menace le fidèle qui voudrait exercer son esprit critique.

    Du moins, rabbins et prêtres ne sont pas exposés à ce dilemme.

    C’est là, il me semble, un bon exemple de ce qu’est un paradoxe. Et voilà mon malheureux musulman sans ressource aucune devant une sourate qu’il ne comprend pas.

    Amitiés.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Le problème, c’est que les « versets brûlants » sont écrits dans un arabe parfaitement compréhensible par l’Arabe de la rue d’aujourd’hui.
      M.B.

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  11. Martin

    Votre « bref résumé » de « La naissance du Coran », que j’ai lu avec un très vif intérêt, est à mes yeux un peu plus qu’un résumé. Je trouve qu’il l’enrichit.

    Cela dit, voilà longtemps que je trouve aux religions dogmatiques (je vise là essentiellement les « religions du Livre » atteintes d’une faiblesse congénitale, que trahissait l’interdiction l’interdiction catholique de l’étude de la BIble. Je la résume de la manière suivante : concrètement, ce n’est pas la « parole de Dieu » consignée dans les Écritures en laquelle il faut croire, mais bien la lecture qu’en donnent les « autorités » (institutionnalisées ou non) qui les enseignent. Ainsi, quand je doute de ce que veut m’enseigner mon rabbin, mon prêtre ou mon imam, ce n’est pas de la « parole de Dieu » que je doute, mais des conceptions de ces « ministres ».

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  12. Jean-Claude Lacaze

    Mes félicitations pour votre analyse. Ceci dit si les musulmans sont dans l’impasse l’humanité l’est tout autant au plan spirituel. Les 3 monothéismes (c’est-à-dire les religions traditionnelles, les religions révélées) ont oublié la nature du fait de leur anthropocentrisme radical. La conséquence : un monde surpeuplé, un environnement dévasté. Il ne s’agit pas d’une crise environnementale temporelle que le « progrès » technique pourrait résoudre, il s’agit d’une crise permanente, d’une entrée dans l’inconnu… Or l’homme tant qu’il est homme est religieux. Ma question : quelle spiritualité pour demain ? Se doter d’une autre religion (un projet spirituel d’ordre écologique ?) Repenser les religions officielles ?

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Pour le christianisme comme pour le judaïsme, aucune réforme institutionnelle n’est possible . Pour l’islam, étant l’absence d’institutions, c’est encore + aléatoire.
      Des démarches d’individus perdus dans la masse, comme vous et moi ?
      M.B.

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      1. Jean-Claude Lacaze

        Je suis en total accord avec vous. Reste la possibilité de se doter d’une autre religion. Une religion en phase avec la situation nouvelle (celle d’un monde surpeuplé, d’un environnement dégradé…). Ce ne peut être qu’un projet spirituel d’ordre écologique, en surplomb des autres religions (accomplir, ne pas abolir !) Une religion qui associe altruisme et sciences de la nature. Il s’agit d’élargir l’empathie (les préceptes évangéliques si on veut) à la totalité de notre biosphère. L’objectif, une adéquation entre populations ressources et environnement (à l’opposé de la situation présente)

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        1. Jean-Marie

          Point n’est besoin d’une religion organisée avec des textes sacrés, des commandements et des chefs et des chants en commun

          Une spiritualité déiste indépendante adulte invitant à être de plus en plus altruiste vie après vie, sur cete planète et d’autres, suffit amplement. Jusqu’à la dernière à l’issue de laquelle notre âme retournera s’immerger dans sa Source qui est aussi sa Finalité Ineffable

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  13. Dorwling-Carter

    Bonjour Michel,
    D’accord pour l’appel mais comment tendons nous la main à tous les musulmans pacifistes .
    Avez-vous lu » plaidoyer pour la fraternité » d’Abednour Bidar ?
    La violence n’existe-t-elle pas encore dans l’intransigeance de nos dogmes chrétiens et chez les rabbins ultra-ortodoxes ?
    Merci pour votre travail et vos reflexions qui nous permettent d’avancer . Amicalement . Nicole et Jean

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Non, je n’ai pas lu A. Bidar. La violence est sous-jacente dans toute religion monothéiste.
      M.B.

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  14. Jorge PEREIRA DA COSTA

    Cher Michel,
    Depuis quelque temps, ayant ajouté à ma bibliothèque Cher Michel,
    Depuis quelque temps, ayant ajouté à ma bibliothèque, la presque globalité de vos ouvrages, force est de constater, que grâce à votre érudition, je dispose à ce jour d’une vision complètement modifiée de l’histoire des religions et plus particulièrement (de celle m’ayant été imposée dans l’esprit étroit du Portugal de Salazar), je cite le catholicisme. L’opportunité d’y ajouter cette analyse exhaustive sur l’Islam et ses retombées connexes, avec tant de détails pertinents, lisibles dans « Naissance du Coran » révèle, si besoin était l’extraordinaire culture dont nous bénéficions à votre contact. Très cordialement vôtre, Jorge

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    1. Debanne

      Ah ! cher Michel Benoit, les Lumières contre l’obscurantisme : on n’a pas encore fait mieux depuis 2 siècles !
      Vous en êtes un digne héritier !
      Merci pour vos Lumières si indispensables dans le dégueuli religio-politico-journalistique actuel !…

      Bien amicalement,

      H de D.

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