« LA DANSE DU MAL », UN ROMAN POLÉMIQUE ? Entretien avec Michel Benoît

Le Coran, la Bible, le Vatican le fanatisme religieux, sont autant de thèmes que Michel Benoît aime à dépecer dans ses romans. La danse du mal, paru le 1er mars, est un thriller religieux à l’allure de VALSE TERRIFIANTE.

 Lecthot : Avec un ouvrage tel que La Danse du mal, ne craigniez-vous pas de créer la polémique ?

Michel Benoît: La religion est revenue au centre de toutes les discussions, prenant tout le monde de court. Je vais être honnête, je souhaite que ce livre crée la polémique. Il faut que l’on se pose les bonnes questions. Pourquoi tant de violence ? Cette violence fait-elle partie intégrante de la religion ? Faut-il proscrire la religion, au profit d’une laïcité poussée à son paroxysme ? Il faut qu’il y ait une polémique, il faut que les gens en parlent.

L : Le héros du roman, un moine catholique, se retrouve face à ses détracteurs, les djihadistes. Cette trame ne véhicule-t-elle pas une pensée quelque peu manichéenne ?

M.B. : Je ne me suis pas du tout attardé là-dessus, ce n’est qu’un roman, rien de plus – mais un roman avec du contenu à travers l’action. Les catholiques n’ont aucune leçon à donner au monde. Autrefois, ils ont fait exactement la même chose que les islamistes radicaux, si ce n’est pire. Les premières persécutions commencent au IIIe siècle. L’Eglise de Rome a pourchassé ou assassiné les réfractaires aux dogmes chrétiens en train de se former. Ensuite viennent les croisades, le début de l’inquisition, les guerres de religion. C’est en travaillant le texte de la Bible, que les historiens ont permis aux chrétiens, aux protestants, aux catholiques, de se réconcilier avec le monde. Beaucoup de sang coulera encore tant que les musulmans n’en auront pas fait autant.

L : Votre ouvrage est-il un livre à charge, contre les religions ?

M.B. : C’est un livre à charge contre le fanatisme religieux, soyons bien clair sur ce point. Les religions existent depuis le début de l’humanité. Les archéologues, spécialisés dans la recherche de traces humaines, s’aperçoivent de plus en plus que les dessins des grottes préhistoriques sont déjà une représentation symbolique, religieuse, de la lutte entre le bien et le mal. Les scènes de chasse évoqueraient le combat des humains contre les forces obscures. Autrement dit, la religion n’est pas un mal en soi, elle fait partie de l’être humain. Celui que j’appelle « Le Mal » est une force personnelle, qui se glisse au cœur des idéaux humains et religieux pour les pervertir, et pour détruire l’humanité. C’est la trame de fond de La danse du Mal.

 Propos recueillis pour @Lecthot par Tristan Poirel.

LA_DANSE_DU_MAL_P1 (2)

12 réflexions au sujet de « « LA DANSE DU MAL », UN ROMAN POLÉMIQUE ? Entretien avec Michel Benoît »

  1. Jonathan

    Le fanatisme c’est l’ego qui se glisse dans la foi, qui dit « j’ai trouvé » et qui rajoute, « vous, non! », prend toute la place, conquiert, la justifiant en se victimisant, ouvrant ainsi les portes illimitees de l’avidité de toute puissance, pousse a son paroxysme la violence de la différence entre « je » et les autres.

    Répondre
  2. Jean-Marie GLANTZLEN

    Les religions sont des créations humaines au bénéfice au moins moral, sinon matériel, des inventeurs et de leurs héritiers. Des béquilles dont il est possible de (finir par) se passer pour reconnaître et être reconnaissant envers notre Ineffable Source et Finalité dont on peut tout de même dire sans se tromper qu’il est Incommensurable Amour nous invitant à aimer de plus en plus, incarnation après incarnation , autant que faire se peut pour une créature divine cessant d’anthropomorphiser un « juge capricieux »  » et vivant, sans sacraliser la souffrance, une spiritualité libératrice.

    Répondre
  3. LECOCQ Jean-Francois

    Dans le prolongement du commentaire précédent , je dirai que la foi est fondée sur un savoir. La religion,elle, a ses « croyants » et croire, dans le langage courant, laisse une place au doute. La croyance vient de l’extérieur de nous, mais la foi edt en nous…Comme dit Michel BENOIT, « Dieu merci, l’Homme JÉSUS n’appartient pas à l’église ».

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      La foi peut mener à faire l’expérience de ce qu’on croit. Alors, la foi devient inutile : on a vérifié la réalité de l’objet de foi par l’expérience, au-delà des mots du savoir. C’est ce que dit St Paul quand il affirme que « la foi disparaîtra, seul l’amour (l’expérience) restera »
      Dieu merci, Il n’appartient à aucune Église !
      M.B.

      Répondre
      1. Jean-Marie GLANTZLEN

        Vous avez lu le Saint Paul de Messadié ?

        Etrange de dire/lire que Jésus ou Paul n’appartiennent pas à une église.

        Qu’entendez-vous par là ?

        Quelle est votre définition de la foi ?

        « Tu crois ou t’en es sûr ? »

        Il y a beaucoup d’auto-suggestion dans la croyance et pourquoi pas même dans la spiritualité

        Etre absolument certain, comme d’une évidence que nous fûmes conçu par uneIncommensurable Intelligence et/ou un Incommensurable Amour relève quasiment de la logique, n’en déplais à Onfray , Comte-Sponville et compagnie

        http://christroi.over-blog.com/article-33325709.html

        Merci

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          1- Jésus n’a appartenu à aucune « Église » juive ou chrétienne. Paul de Tarse a fondé l’Église chrétienne.
          2- Définition de la foi : voyez Épître aux Hébreux, 11, 1.
          3- Une foi quelconque suppose et intègre le doute. En revanche, une expérience vécue ne permet aucun doute : « J’ai vécu ça ». L’autosuggestion est possible dans l’expérience, c’est à celui qui la vit de se confronter aux événements fondateurs de son expérience.
          4- Je suis maintenant sûr des expériences que j’ai vécues.
          M.B.

          Répondre
          1. Jean-Marie GLANTZLEN

            Qui a écrit l’épître aux Hébreux ?

            Saul était psychologiquement fragile oui ou non ?

            Vous êtes donc sûr d’avoir bien compris l’HOMME agitateur de l' »église juive » qui dénonça l’hypocrisie égocentrée du pouvoir politico-religieux local et mourut pour çà sur Un T et pas une Croix après avoir seulement porté peut-être le patibulum, ce qui n’a rien à voir avec la légende du chemin de croix tant « pratiquée » ?

            Répondre
            1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Auteur de Hb = des judéo-chrétiens au tout début du II° siècle.
              « Sûr » ? Non. Mais sûr de chercher à le connaître, oui.
              M.B.

            2. Jean-Marie GLANTZLEN

              Qu’a-t-il dit de vraiment original et qui ne relève pas uniquement de l’imagination apologétique d’un « adorateur » ?

              Quand on réalise que, outre « les » généalogies, toute la période antérieure aux 30 ans est légendaire, tout comme le chemin de croix, il reste quoi ? Sur quels critères trier judicieusement si on y tient ? Quel intérêt pour notre spiritualité ?

              On peut reconnaître l’Existence de notre Ineffable Source et Finalité et réaliser son souhait d’être de plus en plus altruiste, incarnation après incarnation, sans se référer à la vie et aux propos d’Isho bar Yawsep dont l’âme a existé et existe et s’est peut-être déjà plusieurs fois réincarnée sur cette planète ou une autre.

              Signé : un ancien séminariste et même novice d’un ordre religieux … agonisant.

            3. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

              Désolé, mais la réponse à vos deus premiers § se trouve dans mes bouquins, particulièrement « Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire ». Je vous y renvoie une fois pour toutes.
              M.B.

Répondre à Jean Roche Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>