LA DANSE DU MAL, LES ÉVEILLÉS ET NOUS

 Ouvrez la télé, écoutez la radio, lisez le FigaMonde : partout Le Mal est à l’œuvre, embusqué derrière les bons sentiments, poussé en avant par les ambitions, masqué derrière les mépris, gonflé par la greediness (1). Il s’enveloppe de souffrances, de pleurs et de sang comme les cocottes, autrefois, s’enroulaient dans des châles en soie pour paraître belles. Le monde gémit, il pleure – et lui, il rit.

Il rit aux éclats, tandis qu’éclate la souffrance de ceux qui n’ont rien et manquent, de ceux qui ont tout et veulent plus. De ceux qui ne savent pas et de ceux qui croient savoir.

“Le Mal danse sur la scène du monde. Pas une lande désolée, pas une cahute du désert, pas un quartier de ville populeuse où il ne danse. Recule-t-il quelque part, il revient par le flanc, par l’arrière, partout.

“Il a su devenir la trame de la vie ordinaire. Il danse dans l‘univers, au sein d’innombrables galaxies comme au secret des chambres où se reproduisent les humains. Il organise le désir, la violence et le chaos, leur donne une cohérence dont il est seul à percevoir la beauté. Sur les décombres des idéaux dont se nourrissent les humains pour asseoir leurs pouvoirs, il danse avec légèreté, avec grâce, avec bonheur” (2)

Il m’a fallu beaucoup d’années, d’erreurs et de maux, pour comprendre (d’abord) puis pour accepter (enfin) que derrière la souffrance, il y avait quelqu’un. Pas la fatalité, pas l’aveugle destin, pas l’anonyme malchance.

Non : quelqu’un.

La mémoire du monde écrite dans les civilisations anciennes lui a donné des noms : Satan chez les Juifs, Mara chez le Bouddha, le diable chez les chrétiens, Iblis pour le Coran… Mais c’est toujours le même.

Et s’il a un nom, forcément c’est quelqu’un.

Pour faire depuis si longtemps tant de mal, Le Mal possède des agences de par le monde. Et dans ces officines des employés nombreux, des suppôts de Satan dirait-on, beaucoup de personnel à son service. Des techniciens, des promoteurs, des suiveurs, des collabos, des qui s’excitent et des qui somnolent pour le laisser agir en paix. Sa paix à lui, qui est la ruine de toute paix.

Puisqu’une civilisation digne de ce nom c’est aussi une religion (digne de ce nom), on a vu au fil du temps surgir des hommes et des femmes qui s’opposaient au Mal. Je dis qui s’opposaient, parce que d’après ces vieux mythes religieux Le Mal est né en même temps que le monde. Donc, il était là avant ces résistants, ils l’ont trouvé bien en place en arrivant, ils sont partis au maquis et ils ont résisté. Chacun à sa façon, chacun là où il était né.

Le Mal faisait tant de bruit sur terre, il occupait tant d’espace, que ces résistants passaient inaperçus dans leur maquis. On les découvrait après leur mort, on les glorifiait alors comme pour s’excuser de ne pas les avoir assez remarqués de leur vivant. En leur temps, la planète avait-elle entendu parler de Siddhârta l’Indien, de Confucius le Chinois (3), d’Élie et d’Osée les Juifs ? Du petit rabbi Galiléen insignifiant Jésus, quand il fut crucifié en l’an 30 ? À sa mort en 1859, qui s’intéressait au Curé d’Ars ? À la sienne en 1897, qui avait entendu parler de Thérèse de Lisieux ?

Personne, ou presque. Leur célébrité, leur influence sont posthumes, mais elles sont immenses. Replacés dans le flot de l’Histoire humaine, ils laissent apercevoir une réalité peu visible au premier abord : le monde n’est pas soumis qu’au Mal. Il est aussi parcouru, depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui, par un courant souterrain que Siddhârta appelait l’Éveil.

À côté du fleuve du Mal, large, impétueux, tonitruant, coule depuis toujours le discret ruisseau de l’Éveil. Presque secret mais persévérant, comme une petite flamme qui passerait de témoins à témoins. Les Éveillés ont frappé à nos portes “à bien des reprises et de bien des manières” (4). Grâce à eux, le monde apparaît (si l’on sait voir) comme parcouru par les forces de l’Éveil.

Des forces ? Non, puisque Le Mal semble toujours l’emporter au final. Mais des forces oui, puisqu’ils sont toujours là les Éveillés, obstinés à résister, à nous dire l’un après l’autre : “Tout n’est pas perdu, tout n’est pas nuit et brouillard. Lève les yeux, vois plus loin. Et regarde aussi en arrière les voies que nous avons tracées avant toi. Un sentier à côté de la grande route maléfique ? Oui certes, mais un sentier ininterrompu, un autre chemin que celui qui mène au désespoir”.

Ces Éveillés, on les appelle souvent les mystiques. Avec une nuance de mépris, comme s’ils étaient un peu fous. Et avec inquiétude, parce que la porte qu’ils ouvrent sur l’au-delà des apparences nous fait peur à franchir. Les apparences sont raisonnables, objets de sciences sérieuses, elles sont confortables. Tandis que les mystiques vont sur des chemins hasardeux, ce sont des pionniers, des défricheurs. Nous préférons l’asphalte aux jungles. Plutôt crever sur le bitume de nos tranquillités que de s’aventurer au grand air des Éveillés-mystiques. L’oxygène, ça fait tourner la tête.

Reste LA grande question, la seule : pourquoi y a-t-il du mal sur terre ? Pourquoi Le Mal continue-t-il à régner avec tant d’insolence ? Cette question, tous les philosophes, les théologiens, les penseurs se la sont posée. Je me la pose, et vous aussi peut-être. Pourquoi ‘’Dieu’’, quel qu’il soit, a-t-il laissé s’introduire ce fléau dans l’Histoire de l’humanité comme au plus intime de nos vies ? Je n’ai pas de réponse, et vous non plus. Blaise Cendrars disait :

Seigneur, rien n’a changé depuis que vous n’êtes plus Roi.

Le Mal s’est fait une béquille de votre Croix.

Serait-ce la réponse ? Peut-être. L’omniprésence du Mal est-elle nécessaire pour que, justement, des Éveillés s’éveillent, luttent, souffrent et meurent pour nous éveiller ?

Car il y a toujours des Éveillés sur terre. À cause de Twitter et de Facebook on ne les entend plus (“rien n’a changé”), mais ils sont là. On les célèbrera après leur mort – ou pas, c’est sans grande importance : ils sont la pincée de sel qui donne sa saveur à la soupe. Vous les croisez, sans le savoir. Et peut-être êtes-vous, sans le savoir, sur leur chemin d’Éveil ?

                     M.B. 11 mai 2018  (petite réflexion pour la route)
 (1) Anglais : gourmandise, gloutonnerie.
(2) La danse du Mal, thriller, page 123.
(3) On sait que Confucius, de son vivant, était pratiquement ignoré dans l’immense empire chinois.
(4) Épître aux Hébreux, 1, 1.
Le dernier roman de Michel Benoît, un thriller palpitant

Le dernier roman de Michel Benoît, un thriller palpitant

19 réflexions au sujet de « LA DANSE DU MAL, LES ÉVEILLÉS ET NOUS »

  1. Paul GABION

    Bonjour,

    Pour ma part, il me semble qu’il faut mettre le mal en regard du libre arbitre.
    S’il existe, je ne voudrai surtout pas d’un D.ieu type “Europe assistance”.
    Alors, oui; j’accepte la présence du mal (Lévinas parlait de “difficile liberté”).

    Bien a vous.
    P.G

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  2. NM

    Bonjour,
    J’ai beaucoup de mal(sic!) à vous suivre concernant cette vision métaphysique du mal.
    Avant l’apparition de l’être humain sur la terre, ou se trouvait le mal?
    Si demain notre espèce disparait,que deviendra le mal?
    Ou donc se trouve le mal dans le cosmos?
    Que l’on est personnifié sous différentes appellations celui ci ne lui donne pas pour autant une existence objective.
    Pour ma part il me parait assez évident que le mal est une transition de phase lié à la superposition de nos trois cerveaux:paléo cortex,cortex ,néocortex,un passage dans l’évolution.
    La perversions,le vice, la folie sont lié exclusivement à la synergie de nos trois centres limbiques.
    Car si l’on décortique ce qu’est le mal en y apposant des terme précis,il apparait que celui perds de sa superbe:le vol est lié à la propriété,la souffrance un système d’alarme du corps sans quoi nous aurions déjà disparut,le viol une stratégie établit par des mâles visant à féconder une femelle et transmettre ses gènes(pratique présente chez beaucoup d’espèce,idem de l’infanticide),le meurtre une absence de barrière psychique à la violence mortelle intraspécifique lié au fait que les primates étaient des animaux végétarien….etc..etc..
    Le mal est la traduction sociale de la notion d’entropie en science physique.
    Le second principe de la thermodynamique nous enseigne que l’entropie augmente,et donc qu’il est plus facile de détruire que de construire ,de se blesser ou de blesser que de guérir.
    Toutefois sans cette entropie nous ne serions pas né,nous sommes donc cruellement attaché à elle.

    Cordialement.

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    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Rassurez-vous, moi aussi j’ai eu beaucoup de mal à reconnaître l’existence du Mal comme entité personnelle. Pour les mêmes raisons que vous, scientifiques, positivistes. Et puis j’ai vécu. Quelque chose ne collait pas. Alors j’ai été interroger ceux qui avaient vécu avant nous. Des années d’interviews où je leur posais la même question : POURQUOI ? Le brouillard s’est dissipé quand j’ai su que je ne savais pas. L’orgueil de la science m’aveuglait.
      « Si vous ne redevenez comme un petit enfant… »
      Merci, M.B.

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      1. NM

        Bonjour,
        Merci de votre réponse par contre je tiens à préciser que je ne suis pas positiviste,au mieux rationnel,mais sans excès.
        J’ai moi même vécu des événements dans la vie qui me rapproche de ce que vous dite,toutefois il ne semble pas cohérent de relier ce genre de chose à une entité distincte,mais plutôt à des processus que ni la science ni les religions ne sont pour le moment capable d’aborder objectivement.
        J’ai un exemple historique malheureusement concret dont l’impact nous à tous concerné:Adolf Hitler.
        C’est un sujet presque tabou mais il apparait que cet abominable personnage à bénéficier d’une chance extraordinaire en échappant dès sont plus jeune âge plusieurs fois à la morts.
        Plusieurs ouvrages(comme « La chance du Diable » de Ian Kersaw)font cet état de fait.
        Il est assez impressionnant de constater le nombre important d’attentats qui ont « miraculeusement » échoué (dont celui de l’opération Walkirie),à tel point que l’on en viendrait à se poser la question si celui ci n’était pas protéger par une entité.
        Pour ma part j’ai une autre théorie…
        Avez vous d’autres types d’exemples ou des témoignages personnel ou autre à faire pour étayer votre thèse?

        Cordialement.

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      2. Debanne

        Bien cher Michel Benoit,

        Je reviens d’un mot sur le « mal » car il y a des statistiques utilisables dans ce domaine : celles du ministère de la Justice.
        Si je m’en réfère à ces chiffres, en 2017 il y avait 44 464 hommes condamnés en métropole pour seulement 1377 femmes !
        Alors le Mal (le mâle ?) ? Comme on le constate, il est le grand ami des hommes plutôt que des femmes. Et pour quelles raisons ?
        Pataphysiques, métaphysiques, psychologiques, pathologiques, charismatiques, christiques, juridiques, surmoïques, statistiques ?…
        Plus sérieusement, si le « mal » sanctionné par la justice est plus le fait des hommes que des femmes, alors il n’est pas distribué au hasard dans la population. Ce qui veut dire qu’il est caractéristique d’une population particulière, c’est à dire in fine prévisible, donc analysable et observable selon des critères objectifs.
        Ah ! la « frustration » et son cortège de violences induites ! J’y reviens donc par le biais de la science statistique. Positivisme quand tu nous tiens…

        Bien amicalement,

        H de D.

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        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Les femmes (françaises) restent au foyer à se peindre les ongles, elles sont incapables de faire autre chose, c’est bien connu (souriez !)
          Donc, n’ayant rien à faire et ne faisant rien, elles font moins de crimes.
          Les hommes eux font la guerre, convoitent, dominent, agressent, violent, volent et ne volent pas haut.
          D’où les statistiques
          M.B.

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  3. max dessus

    vous posez la question: pourquoi, si « Dieu » est bon, Le Mal pourrit-il la planète ?

    Mon esprit simpliste voit plusieurs possibilités:
    – Dieu n’est pas bon
    – Dieu n’existe pas

    Mais je suis probablement trop simpliste ou la question est mal posée.
    Cordialement

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Il y a en effet plusieurs possibilités, vous n’en citez que deux. Parmi ces possibilités se trouve la bonne réponse. Est-elle unique, je veux dire, se dit-elle en termes identiques pour chacun des milliards d’humains ? Sans doute pas. La vérité est une, mais son approche est multiple. Cela nous rend modestes…
      Bonne route
      M.B.

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  4. LECOCQ JEAN-FRANCOIS

    Bonjour Michel,
    Je suis fidèlement vos réflexions et suis assidu de votre blog depuis plusieurs années. Sur la question du Mal, j’ai une autre vision que la vôtre : Dieu est AU-DESSUS du Bien et du Mal, il ne peut en être autrement. On ne peut combattre le Mal, c’est perdu d’avance ( comme vous le disiez très bien dans une de votre lettre sur les islamistes) . parce que ma conviction est que le Mal dépend du Bien, c’est un résidu du Bien et il n’a pas d’existence propre, un peu comme l’ombre d’un objet…J’ai toujours en tête l’image de l’avion qui prend de la hauteur : au-dessus des nuages, il y a toujours le soleil ! Sur ce sujet, ce n’est pas dans l’église catholique romaine que j’ai pu avancer ma quête, bien au contraire. La meilleure ( et seule!) réponse, je l’ai trouvée dans Omraan Mikhaël Aïvanhov, « L’arbre de la connaissance du bien et du mal » ( collection Izvor, Editions Provesta ) . Encore merci de nous faire partager vos recherches et de votre talent narratif : ils méritent le plus large écho !

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Certes. Mais LA question reste : pourquoi, si « Dieu » est bon, Le Mal pourrit-il la planète ?
      Cherchez pas, y’a pas d’réponse satisfaisante.
      « Étonnant, non ? » aurait dit Desproges.
      M.B.

      Répondre
  5. Debanne

    Cher Michel Benoit,

    Fidèle à votre vision du « mal », vous proposez une fois de plus une vision métaphysique d’une « entité » qui serait responsable de tous nos maux.
    En cela vous rejoignez la vision africaine qui veut que tous ce qui nous arrive de négatif tient à des faits extérieurs, à des codes culturels que nous n’aurions pas respectés… Ainsi, Évelyne Pewzner s’emploie-t-elle à montrer de quelle manière, en Occident, le christianisme, intimement lié au problème du mal, laisse en chacun de nous une empreinte quasi indélébile. Laquelle passe parfois par la réification d’une idée en personne… Je ne développe pas davantage (cf. L’homme coupable , la folie et la faute en occident).
    Il y a quelque temps déjà, un sociologue américain assez peu connu en France, Christopher Lasch (in, La Culture du narcissisme), montre lui aussi le malaise profond qui touche nos sociétés. Le narcissisme est le révélateur d’un malaise plus diffus mais généralisé, qui atteint tous les secteurs de la vie sociale. Lasch met en lumière une crise dans notre culture, qui s’avère désormais incapable de former des individus accomplis et autonomes. Cf. aussi : Dorian Gray de « l’homme psychologique », cet individu contemporain moyen qui se trouve de plus en plus dessaisi de sa propre vie…
    Alors, le mal, de quel nature est-il ? Métaphysique ou simplement d’origine « culturelle » ? Je penche par ma double formation universitaire et ma pratique professionnelle, vers la seconde formule. Dans ma consultation je l’ai vérifié à longueur d’année, hélas…
    Pensez simplement à un simple phénomène qui passe le plus souvent totalement inaperçu tellement il est l’une de nos structures mentales inconscientes les plus profondes : je veux parler de la comparaison. Si par comparaison vous ressentez que votre voisin possède plus que vous, il y a de fortes chances que vous éprouviez de la frustration. Or, la frustration est le moteur de l’agressivité, et partant de la violence. Violence symbolique dans un premier temps si vous êtes bien élevé. Violence agie si vous ne savez pas canaliser votre déception, soit la délinquance.
    Par cet exemple princeps, on mesure où peut se situer le moteur de la violence et donc du mal qui pourrit nos vies d’hommes cultivés…
    Bien entendu, rien n’est simple en la matière. Mais je suis un pragmatique, témoin des dérives et des maux psychologiques de notre société. La prise en charge réussie de patients « bien malades » m’a régulièrement montré que l’origine du « mal » se trouve au plus profond de nos structures mentales, lesquelles ne sont rien d’autres que l’incorporation des structure sociales (donc culturelles, donc chrétiennes…).
    Bien amicalement,

    H de D.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Cher ami,
      Merci de cette note très précise et claire sur l’une des explications les plus courantes (et les plus élaborées) de la souffrance & du mal.
      Je l’ai partagée jusqu’à il y a une vingtaine d’années. Puis j’ai fait à la fois un travail sur moi-même, et une série de travaux d’érudition, pas la psychanalyse mais l’histoire des sociétés religieuses.
      Le résultat, vous l’avez dans cet article.
      Je sais qu’il est inacceptable pour les esprits positivistes. Question : l’expérience peut-elle se transmettre à autrui ? Réponse : non, sans cela la planète irait mieux. On ne peut qu’en témoigner.
      M.B.

      Répondre
      1. Debanne

        Cher Michel Benoit,

        Il me semble que toute proposition scientifique, ou toute énonciation à prétention scientifique, émanant d’un chercheur tel que vous, est tenue de se prévaloir d’un certain rapport avec des « objets matériels » ou du moins « matérialisables ». .
        Je veux dire par là, des objets dont la trace effective peut être mise en évidence dans le monde des choses observables ou pouvant être observées
        Ceci exclut donc de la science des objets imaginaires comme les anges, les licornes ou les diables (mais non leur représentation bien sûr). C’est ce que l’on appelle traditionnellement le contrôle des faits (vous êtes Docteur en Biologie…).
        Ainsi, rien n’interdit de réfléchir le plus sérieusement du monde sur les horoscopes et l’intérêt de certaines personnes à leur égard. Faits vérifiables et contrôlables, mais non l’influence des planètes sur le comportement des individus. Qu’aucune preuve n’indique sauf à se réclamer de relations qui ne respecteraient pas « l’épreuve de la cohérence ».
        Mais ceci n’implique pas que l’on ne puisse pas y croire, ni même que des savants y croient…

        C’est pourquoi, même je si respecte infiniment votre point de vue, il me semble qu’un travail sur soi-même et un recours à l’Histoire des sociétés religieuses ne relève pas systématiquement de la vérité objective, objectivable et objectivée.
        J’aurais tendance à penser qu’il s’agit d’une démarche rigoureusement structurée impliquant réflexivité, subjectivité et affectivité.
        Si c’est bien le cas, cette vérité vous appartient et n’est sans doute pas universalisable. Comme vous le dites si bien, l’expérience n’est pas transmissible (directement)…

        Mais bien sûr, vous me reprocherez à juste titre mon « positivisme » ou ma grande naïveté…

        Bien amicalement,

        H de D.

        P.S. Pour être tout à fait clair, à l’époque j’avais commencé à écrire cet article pour une autre destination, et il s’inspirait directement d’une réflexion parue dans la Revue internationale de philosophie.

        Répondre
        1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

          Vous « reprocher » ! Jamais. Sauf peut-être d’avoir oublié (?) ce mot de Pasteur : « Un peu de science éloigne de [l’au-delà des apparences], beaucoup y ramène ». Oubliée aussi la notion de « Degrés du savoir » d’origine aristotélicienne. Degrés dans le savoir, donc dans la (les) certitude(s). Différentes sortes de sciences avec leurs disciplines. Ce qui apparaît vrai à l’historien ou exégète ne l’est pas au biologiste : ce n’est pas son domaine. Mon maître Jacques Monod a fait une erreur en publiant, 2 ans avant sa mort, un livre de philosophie. Qui est nul, bien sûr.
          Amicalement, M.B.

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  6. Roland Leblanc

    Wow, quel magistral traité dénonçant le mal; et, pourtant combien important est ce mal pour permettre le contaste du bien. Sans le mal, verrions=nous le bien?
    Et, le mal pour un est le bien pour l’autre n’est=ce pas?
    J’ai entendu dire que le bien et le mal travaillent ensemble pour faire tourner la roue; avez=vous déjà entendu cela?
    Si je suis honnête, je dirais que je contiens aussi le mal; à quelque part, il y a le mal qui guette, mon ego qui est utile et présent. Vous me direz: « À quoi est utile l’ego? » Je vous répondrai:  » Pour me laisser le libre arbitre de choisir ce que je désire vraiment ! »
    Si Nous n’avions le choix, serions=nous que des robots à la solde de qui?
    Il est préférable que chacun ait le libre arbitre de progresser ou non, je le crois sincèrement!
    En attendant, en portant attention , en y mettant du temps, nous pouvons développer nos forces intérieures qui sauront nous guider malgré le mal apparent, ou, est=ce cela justement qui nous motive; le mal serait le déclencheur de l’Éveil?
    Bon Chemin à Nous Tous en Tout, Nous itou!
    Roland ♀

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Ce que toutes les civilisations & religions appellent « le ciel » est un état (une forme de vie) d’où Le Mal a disparu.
      M.B.

      Répondre
  7. Emile Hesta

    Bonjour,
    La tradition orthodoxe parle toujours du Malin et non du mal dans l’oraison dominicale.
    J’ai constaté la même chose dans un livre de prière catholique romain français du XVIII ième siècle.
    Dans la version de Matthieu 6:9-13 telle que présentée sur Wikipedia,il s’agit aussi de »du malin »,alors que du temps du catéchisme belge c’était « du mal-a malo »Le texte néerlandais(flamand)de la liturgie orthodoxe dit: »verlos ons van de Kwade ,et non pas » van het kwaad ».
    Le grec « ponêros »en tant qu’adjectif a toujours une connotation de »rusé,roublard etc »,en grec moderne c’est d’ailleurs sa signification première.
    Il s’agit donc bien d’une personne et non d’une chose ni d’une abstraction.
    Le Malin a ma préférence au niveau théologique.
    Qu’en est-il en araméen et/ou en syriaque?
    Cordialement.
    Emile.

    Répondre
    1. Michelbenoît-mibe Auteur de l’article

      Faudra que j’regarde ça. Quand l’original est en araméen, le plus souvent le grec le traduit assez fidèlement.
      M.B.

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