Nous entrons dans une période de turbulence mondiale, comme il s’en produit à intervalles réguliers. Mais étant donné les moyens techniques nouveaux dont nous disposons, l’accroissement de la population et l’épuisement de la planète, cette période-là qui s’annonce sera bien plus terrible que les précédentes. Personne ne sera à l’abri, personne n’échappera à l’angoisse et personne peut-être à la souffrance.
Quand cela se produira-t-il, disent les aveugles ? Mais n’est-ce pas déjà commencé ? Voyez, voyez donc les tensions les violences, les guerres, les famines, l’épuisement des sols et des sous-sols, les pollutions, etc… Je me refuse à faire la liste des malheurs présents et à venir. S’il faut écrire, c’est pour donner de l’espoir : le ciel est bleu au-dessus des nuages. Individuellement chacun de nous ne peut rien faire pour effacer ces nuages, pour remédier aux maux de la planète, pour redresser la marche chaotique de l’humanité, pour soulager ses souffrances présentes et à venir. Nous ne pouvons agir qu’à notre niveau. Ȧ notre tout petit niveau, dans la solitude et l’humilité.
S’il faut encore écrire, c’est au nom de la petite fille espérance que chantait Charles Péguy :
« La foi, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. / Ça n’est pas étonnant. / J’éclate tellement dans ma création ! / La charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. / Ça n’est pas étonnant. / Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, / comment n’auraient-elles point pitié les unes des autres ?
» Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance / Et je n’en reviens pas. / Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. / Cette petite fille espérance. / Immortelle. / L’Espérance est une petite fille de rien du tout. » (1)
Une petite fille de rien du tout. Des petites choses de rien du tout. Un petit geste de rien du tout. Répété jour après jour, nuit après nuit. Qui ne change rien au monde, et qui change tout. Qui ne peut rien, et qui peut tout. Que nul ne voit, et qui éblouit. Qui est silencieux, caché, ne s’entend pas dans le fracas du monde et qui hurle au-dessus des monts et des précipices.
Un petit geste ? Une seule petite chose de rien du tout, toujours répétée jour après jour, nuit après nuit : prier.
Oh ! je les entends mes amis rationalistes, mes raisonneurs amis, mes amis savants, sceptiques, si vieux qu’ils ne croient plus en rien ni en eux-mêmes ! « Prier ? La belle affaire ! ça change quoi ? Prier ? j’ai mieux à faire. J’agis, moi ! » Eh ! sot, depuis le temps que tu agis, pourquoi ça ne va pas mieux sur terre ?
Prier comme on respire quand on est sur le point d’étouffer, comme on boit quand on a très soif. Prier pour survivre quand on ne sait plus vivre, pour vivre quand on vit mal. Prier quand on regarde sans voir, quand on entend sans écouter. Pour ne pas passer à côté de l’autre et ne pas passer à côté de soi. Prier non pas pour savoir, mais pour apprendre. Et pour apprendre à aimer.
Prier à chaque battement du cœur qui prie.
Alors que le crépuscule est avancé sur la planète, que la nuit (une fois de plus) semble prête à tomber sur nous, ceux qui prient sont comme des colonnes cachées, par qui le toit tient encore, ne s’écroule pas, ne nous écrase pas.
Mais comment prier ? Je n’aurai pas la prétention de vous l’apprendre, il y a autant de façons de prier que d’individus sur terre. Mais puisque je m’y essaye depuis si longtemps, j’oserai vous proposer quelques miettes à partir de mon expérience.
Une mini-série, en somme.
Me rappelant ce que François de Sales, à la fin de sa longue vie de prière, disait chaque matin en se réveillant : « Seigneur, aujourd’hui, je commence. »
Ping : « Nous ne pouvons rien changer dans le monde… » (Etty Hillesum) | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique
Ping : … ET NOUS ? (Prier VII) | Une vie à la recherche de la liberté intérieure, morale et politique
Bien évidemment, le monde ne va pas mieux puisqu’on en connait mieux ses limites et la capacité humaine de détruire la vie sur terre. Cette connaissance collective sera-t-elle suffisamment forte pour dissuader ? Les sujets de prière et de méditation ne manquent pas pour se préparer à une apocalypse et conserver l’espérance.
En terme écologique, le média surfent sur une vague qui, prise de haut, vous donne une perspective distordue de la réalité. Je pense que vous allez en comprendre la teneur car elle est de taille et elle permet de ne pas rentrer ds un pessimisme farfelu. La problématique n’est pas la ressource. Les ressources, la terre en regorge. La problématique est la surconsommation. Vous sentez la différence ? La solution est par voix de conséquence bien plus simple que ce qu’on pense et bien moyen anxiogène. De plus, bcp de cultures ont disparu, meme après bcp de prières, non pas à cause de l’appauvrissement des ressources, mais de leur surconsommation. Ce n’est pas nouveau. Nous y échapperont peut être pas. Ces peuples n’ont pas disparus au sens d’une extermination. Ils sont parti et se sont dilués dans autre chose. C’est ainsi que l’histoire avance. Depuis la nuit des temps.
J’aime vous lire et la divergence d’opinion est saine qd elle est intelligente. Et J’aime prier. Hâte de lire la suite.
S’il est vrai que nous bénéficions aujourd’hui des découvertes réalisées par l’homme, nous pâtissons aussi des conséquences de nos apparents « progrès » ! La mesure des développements réalisés nous permet-elle en effet de corriger le changement climatique ou les dégâts des produits chimiques répandus, de maitriser l’utilisation des armes nucléaires … ?
Alors, prier ? Oui, bien sûr si prier, c’est « prier comme on respire », c’est « prier non pas pour savoir, mais pour apprendre. Et pour apprendre à aimer ».
Merci, Michel, de nous le rappeler. Car prier, n’est-ce pas en même temps « aimer par des actes et en vérité » en désirant changer aussi -concrètement et à sa mesure- ce qui est nocif, néfaste, funeste !
Dans l’échelle de l’Histoire, le monde va considérablement mieux. C’est une évidence. Et pour titiller la queue du diable, l’Histoire nous a montré. et ce n’est qu’un exemple parmi des milliers, que la religion a été la source de massacres innommables. Massacres alimentés par des communautés de haut rang ferues de vie de prières…. Et d’ailleurs, regardez la pensée (faite de prières) de Kyril, le pape orthodoxe, le proche de Poutine, et son souhait de massacrer l’occident.
Les actualités, vous dites? Elles sont à l’affût de tous les pets de travers. Monter en épingle une divergence pour fabriquer des fins du monde est devenu leur métier. Je n’écoute et ne lis plus la plupart des medias. Je préfère dorénavant les articles d’historiens, de philosophes et autres intellectuels simples et avec un œil ouvert sur le réel, le factuel.
Bien évidemment que l’on vit mieux depuis 1, 5 10 siècles. Ne sombrons pas dans le « c’était mieux avant » . Car c’est faux et c’est aussi une belle croyance remplies de biais. Ceci dit, nous sommes tous imprégnés de cette croyance car ce « c’était mieux avant » rassure notre propre vie passée.
L’homme, en société, a tjrs été ds l’Histoire, a la fois violent et a la fois source de miracles. Et ce sera tjrs ainsi demain. Ça ne change pas et ne changera pas. C’est ainsi.
Et soyons prudents de ne pas faire comme nos ancêtres : faire peur (et nous faire peur nous même) pour attirer l’envie de la prière. Ça n’a jamais marché longtemps. Cette prière la est vouée a une belle désillusion. Cette prière la, je la fuis.
« On vit mieux depuis 10 siècles » : c’est évident. Mais il y a 10 siècles les génocides n’existaient pas (le premier a été l’oeuvre des conquistadors). Les guerres n’étaient pas mondiales mais locales, et obéissaient à certaines règles (du moins en Occident). Les armes dont disposaient les guerriers étaient manuelles, les massacres limités. La violence n’était pas une doctrine d’état – sauf, c’est vrai, quand la religion s’en mêlait. Les ressources de la planète n’était pas en voie d’épuisement, les espèces n’étaient pas en voie d’extinction, etc. etc.
Ce ne sont pas des « pets de travers », c’est une situation qui n’a jamais encore existé, que nous avons du mal à évaluer faute de repères : le danger d’une destruction de la planète.
Je pose la question : « Que puis-je faire, moi qui suis un privilégié et ne connais (encore) ni la famine ni le dénuement, ni la guerre ? Quelle ACTION efficace, à la hauteur des défis/dangers ? Me réfugier égoïstement dans ma bibliothèque ? »
Suivez la suite de la « série » projetée sur la prière. Chemin faisant, vous nous donnerez votre avis, bienvenu.
M.B.
M.B.
Ce n’est pas vrai qu’on entend tous les jours aux actualités que le monde va mieux
On n’entend au contraire que le catastrophisme ambiant . J’ai connu l’après guerre et voyagé dans le monde entier. Les progrès sont considérables , le niveau de conscience s’est développé,
Vous êtes « désespérant » ,
JD
Vous avez raison, le « niveau de conscience » s’est développé. Mais où ? Et auprès de qui ? Auprès d’une minorité d’Occidentaux bien nourris, abrités, protégés, ayant qque chose à espérer. A côté d’eux, et souvent à leur porte, il y a l’immense foule qui souffre et n’attend plus rien. C’est à ceux-là, rencontrés en Afrique, en Inde, en Asie, que je pense. Et à la violence aveugle qui monte en ce moment « chez nous », USA et Europe. Sans parler de l’épuisement des ressources naturelles, etc.
Dans cette situation encore jamais vue sur la planète, je me suis posé la question : que puis-je FAIRE ? Et je n’ai trouvé de certain que la prière. Le reste est désormais hors de ma portée & de mes forces.
Attendez la suite de la « série ». Vous verrez que la prière est un combat.
Merci, M.B.
Merci cher ami, je vous dédie la lecture du jour vendredi 17 mars 2023 Mc 12, 28-34
Jésus,voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit: «Tun’es pas loin du royaume de Dieu.» Et personne n’osait plus l’interroger.
”אֵינְךָ ָרחֹוק מִמַּלְכוּת
הָאֱלֹהִים.“
Ce que vous ne voulez pas voir c’est que le monde, en réalité , va beaucoup mieux aujourd’hui qu’ hier !!
En effet, j’entends ça tous les jours aux actualités. Confortablement assis dans mon fauteuil, le ventre plein. Car ces actualités ne sont qu’illusion. Distrayantes.
M.B.