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LE CHIEN DE DIEU

J’avais 21 ans quand on m’a organisé un stage d’été dans le laboratoire d’une société agroalimentaire à Slough, près de Windsor (Angleterre) où je logeais dans un petit hôtel. De ma fenêtre je pouvais voir, de l’autre côté de la rue, l’entrée d’un estate très chic, très old England : un demi-cercle pavé pour l’éventuelle arrivée des carrosses, dominé par une haute porte de bois massif. Encadrée de granit, majestueuse, cette porte avait quelque chose de solennel et vaguement hostile. Jamais je ne la voyais s’ouvrir, elle semblait rendre l’intérieur de l’estate et son intimité à la fois lointains et inaccessibles. Lire la suite

SOUFFRANCE … (Élie Wiesel)

 Cinquante ans tout juste après avoir réchappé aux camps de la mort nazis, Élie Wiesel poussait dans ses Mémoires (1) ce cri déchirant : « Depuis Auschwitz le problème de la foi se pose en termes simples : ou bien Dieu est Dieu, donc tout-puissant, donc coupable d’avoir laissé faire les assassins. Ou bien sa puissance est limitée – et alors il n’est pas Dieu. Lire la suite

CROIRE ?

Proverbe du Moyen-âge : « Il y a deux sortes d’hommes  sur terre, ceux qui ont une chemise et ceux qui n’en ont pas ». De même qu’on trouve deux sortes d’êtres humains : ceux qui croient qu’il y a quelque chose après la mort et ceux qui pensent qu’il n’y a rien, rien du tout.

Sans chercher à convaincre ces derniers, j’aperçois quatre façons de croire en un au-delà, et à un ‘’Dieu’’ présent dans cet au-delà. Lire la suite

LUX FULGEBIT ( » la lumière resplendira » )

 

Pendant 2000 ans le retour du soleil le 21 décembre a donné lieu en Occident à des célébrations, puis à une religion du « Soleil invaincu ». D’abord associé au culte d’Apollon et Mithra, c’est en 274 que le « Soleil invaincu » devint le principal patron de l’Empire romain. Et c’est le 25 décembre de cette année 274 qu’un nouveau temple fut érigé à Rome au dieu soleil.

Le 25 décembre devenait ainsi le jour de la fête officielle du natalis solis invicti, la naissance du soleil invaincu. Plus tard, Natalis  a donné le mot « Noël », le jour anniversaire d’un Messie juif crucifié. Et le dimanche est devenu le « jour du soleil », Sunday ou Sonntag. Lire la suite

SAVOIR, OU CROIRE ?

Je ne regrette pas d’avoir vécu trois vies, dont deux au moins furent un échec. Dans cette quatrième vie qui commence et mènera à l’autre vie, peut-être enfin réussie, je m’aperçois qu’il y a grosso modo trois types d’êtres humains : ceux qui refusent de voir autre chose que ce qu’ils voient, ceux qui croient aveuglément à ce qu’ils ne voient pas, et ceux qui veulent expliquer l’invisible à ces derniers. Commençons par eux. Lire la suite

DU NOUVEAU SUR L’APRES-VIE ?

Depuis la parution en 1975 du livre de Raymond Moody La vie après la vie (1), c’est surtout aux USA et en Angleterre que s’est développée la recherche sur la survie de la conscience après la mort.

On avait depuis longtemps distingué la mort clinique (arrêt du cœur, des réflexes, de la respiration) de la mort cérébrale (électroencéphalogramme plat). Mais Moody et les centaines de chercheurs qui l’ont suivi ont constaté que certains patients, ranimés après leur mort clinique/cérébrale, racontaient des expériences mentales qui supposaient que quand le corps meurt, la conscience peut lui survivre. Lire la suite

AIMER ( Les  »neiges d’antan » I )

                                            (Prononcé en 1981 dans une paroisse de la banlieue parisienne,                                                        devant une assemblée de parents & leurs adolescents)

Nous venons dans cette église pour ‘’Dieu’’, comme si ça allait de soi. Mais selon l’âge que nous avons, nous ne mettons certainement pas la même chose dans ce mot-là.

Nous autres, les adultes, nous cherchons plutôt comment rencontrer celui qu’on appelle ‘’Dieu’’. Et ça concrètement, au quotidien.

Les jeunes, je crois qu’ils n’en sont pas là. La plupart du temps ils se demandent d’abord : « Est-ce que c’est vrai, que Dieu existe ? » Et puis : « Ce Dieu, qui est-il ? » Lire la suite

JE CROIS, PARCE QUE C’EST ABSURDE

 Pendant deux ou trois mille ans, il n’y eût pas de dieux : la nature en tenait lieu, soleil, lune, feu, grands arbres… La nature était divinisée pour pouvoir être implorée, achetée par des offrandes, maîtrisée. Puis nous avons créé des dieux à figure humaine, qui avaient le pouvoir de déchaîner ou d’enchaîner la nature et les passions. Ainsi de Jupiter pour l’orage, de Pluton pour le feu, de Vénus et Aphrodite, etc. Ces dieux revêtaient un costume humain pour accomplir leur tâche puis l’abandonnaient en remontant dans l’Olympe.

Tout changea avec l’irruption d’un seul dieu, créateur de l’univers visible et invisible. Esquissé en Mésopotamie, ce dieu trouva son identité dernière dans la Bible juive et ce furent les premiers chrétiens qui posèrent le problème déjà entrevu par les philosophes grecs : est-il raisonnable de croire en un dieu ? La raison et la foi sont-ils compatibles ? Lire la suite

APOCALYPSE ?

« Vous allez entendre parler de guerre et de bruits de guerre : on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura famines et bouleversements profonds (1). Les uns livreront les autres, beaucoup tomberont, tous se haïront. Alors viendra l’oppression et la mort. Malheur aux femmes qui seront enceintes pendant ces jours-là ! Priez pour que cela n’arrive pas en hiver, car la détresse sera immense, comme on n’en a encore jamais vu. Voilà, je vous ai prévenus. Avant cela on mangeait, on buvait, on se mariait, on faisait l’amour. On ne se doutait de rien… jusqu’à ce qu’arrive le cataclysme (2) ». Lire la suite

RETOUR DU DÉSERT (I): l’expérience

 La « traversée du désert » : certains la subissent, d’autres la choisissent. Temporaire, durable ou définitive, c’est un ingrédient indispensable à toute aventure humaine.

Il n’y a pas de vie à sa juste hauteur d’homme ou de femme sans passage par le désert.

Point n’est besoin pour s’y rendre de prendre l’avion, d’organiser des caravanes de chameaux, de coucher sous la tente. Le désert est d’abord une attitude de l’esprit et de l’âme. C’est l’éloignement de tous les faux-semblants, des gadgets dont nous nous entourons et que nous croyons indispensables. C’est l’abandon des repères habituels de la vie sociale. On ne va pas vers le désert, on l’appelle à soi. Lire la suite