Archives du mot-clé Jésus

UN PROGRAMME (« les neiges d’antan » II)

« Jésus fut conduit en esprit dans le désert. Et il y resta pendant quarante jours, tenté par le Diable ». Quarante jours, durée symbolique. Période longue, pendant laquelle nous sommes vulnérables, ne pouvant échapper ni  aux forces du Mal, ni à leurs attaques à la fois individuelles et collectives.

« Après avoir épuisé toutes les formes de tentations, le diable se retira » (1). Raffinement suprême : toutes les formes de tentations. N’y aura-t-il donc jamais de répit ? Va-t-il falloir subir en vagues successives les souffrances causées par Le Mal, l’une après l’autre, jusqu’au bout ? Lire la suite

À UNE AMIE INCROYANTE (III) : Pourquoi le Mal et la souffrance ?

Dans nos conversations, tu revenais sans cesse à cet argument imparable : s’il y a un ‘’Dieu’’ créateur, si sa création est « toute bonne » comme l’affirme la Bible, pourquoi tant de maux et de souffrances sur terre ? ‘’Dieu’’ a-t-il créé Le Mal ? Et si ‘’Dieu’’ est amour, pourquoi tant de haines et de détresses ? Ce ‘’Dieu’’ nous a-t-il donc créés pour la souffrance ?  Lire la suite

À UNE AMIE INCROYANTE (II) : ‘’Dieu’’ a-t-il une identité ?

Lors de notre conversation, tu as reconnu qu’il y a bien eu une création de l’univers, un moment où, au sein du rien, a émergé quelque chose : notre monde, notre planète, nous et toi. Une création, et donc un créateur. Tu ne l’as pas admis spontanément, tant cette idée heurtait ta conviction profonde qu’il n’y a pas de dieu. Mais tu es scientifique et le dossier élaboré depuis plus d’un siècle par l’élite des savants mondiaux t’a convaincu – ce qui prouve ton honnêteté foncière.

Et tu as compris qu’il y avait une première approche, dans l’émerveillement silencieux devant la beauté de la création, de ce qu’on appelle communément ‘’Dieu’’. Mais alors tu posais la question : ce ‘’Dieu’’, qui est-il ? Quelle est son identité ? Lire la suite

GETHSÉMANI AUJOURD’HUI

 

Au soir du 7 avril de l’an 30 un jeune rabbi juif accompagné de ses disciples se cachait à Gethsémani, plantation d’oliviers qui faisait face au Temple de Jérusalem. Comme les jours précédents, il espérait y passer la nuit.

Pourquoi tant de précautions ? Parce qu’il savait que ses ennemis voulaient « le supprimer » – c’est Luc qui apporte cette précision. « Le supprimer » : c’est son existence même qu’ils voulaient effacer de la terre. Dans leur esprit cet homme n’existait pas, n’aurait jamais dû exister. Il fallait le détruire totalement, méthodiquement, pour qu’il n’y en ait plus trace sur terre. Lire la suite

M.Y. Bolloré et O. Bonnassies, DIEU, LA SCIENCE, LES PREUVES (IV) : Pauvre Jésus !

Le chapitre 18 de Dieu, la science, les preuves pose la question « Qui peut être Jésus ? ». Les deux auteurs, ingénieurs et rationalistes, campent ainsi le décor : « Contrairement aux chapitres scientifiques [qui précèdent], tout le monde ici peut arriver à une conclusion par ses propres moyens… Cher lecteur, prenez place parmi les jurés, l’audience commence » (p. 384). Autrement dit, bien qu’ils prétendent que « ce livre a une seule méthode, la raison et la science », ils ne traiteront pas la question brûlante de l’identité de Jésus de façon scientifique. Mais accoudés à la buvette du Prétoire. Lire la suite

LE IVe ÉVANGILE (IV) : L’expérience mystique de Jésus et nous

Le IVe évangile est le plus commenté des textes de la Bible. Pourtant toute une partie ‘’résiste’’ aux exégètes, les longs discours d’auteurs anonymes qui le parsèment et que j’ai choisi d’appeler collectivement ‘’Jean’’ (1). Où donc ces auteurs ont-ils trouvé la clé de l’intimité entre Jésus et son Père qu’ils dévoilent au fil des discours ? Où, sinon chez Jésus lui-même, non pas interrogé de son vivant puisqu’ils écrivent deux ou trois générations après sa mort. Mais écouté dans ce dialogue mystérieux de silence et de contemplation, ce dialogue qu’on appelle mystique et que des hommes et des femmes, toutes religions confondues, ne cessent d’entretenir au long des âges avec le ‘’monde d’au-delà des apparences’’. Lire la suite

LE IVe ÉVANGILE (III). JÉSUS ET SON DIEU

La question « Qui est Jésus » s’est posée très tôt, de son vivant, à ceux qui l’accompagnaient et étaient témoins de faits inexplicables – ses guérisons et son enseignement révolutionnaire. Sur ce que Jésus a dit (ou n’a pas dit) de son Dieu, cette première génération avait retenu un mot, Abba, illustré par des paraboles et l’éloge de l’enfance spirituelle. Les deux générations suivantes, celles qui ont considérablement amplifié le témoignage du « disciple que Jésus aimait » pour en faire le IVe évangile (dit « selon s. Jean ») ont retenu l’idée mais l’ont exprimée en grec, et non en araméen : Abba est devenu πατερ, « Pater ». Et c’est sous ce nom privé de l’affectivité, de la tendresse et de la proximité que recélait Abba, qu’ils ont approfondi les relations de Jésus avec son Dieu. Lire la suite

LE IVe ÉVANGILE ET JÉSUS (II) : le Dieu de Jésus

Nous avons rappelé précédemment que les longs discours du IVe évangile (dit « selon s. Jean ») ont été rédigés, deux ou trois générations après la mort de Jésus, par des auteurs anonymes. De la tradition orale fixée dans les Synoptiques (1) ils ont retenu quelques traits de l’enseignement de Jésus, qu’ils ont approfondi dans une optique contemplative.

Les traditions anciennes : qui était ‘’Dieu’’ pour Jésus ? Lire la suite

LE IVe ÉVANGILE ET JÉSUS (I)

Il y a huit ans je publiais un court essai, Aux sources de l’évangile selon saint Jean, dans lequel j’exhumais du IVe évangile le texte le plus ancien du Nouveau Testament, écrit par le seul témoin oculaire du bref parcours de Jésus en Palestine entre l’an 30 et le 9 avril 33. Ce texte fragmentaire, éparpillé dans l’ensemble du IVe évangile, je l’ai appelé le récit du ‘’disciple que Jésus aimait’’. Ce récit seul m’intéressait, parce qu’il décrit un Jésus d’avant les corrections apportées à son image par les évangélistes puis la théologie chrétienne. Lire la suite

LE DIABLE EXISTE-T’IL ?

  Pendant les deux premiers tiers de ma vie je n’ai pas cru à l’existence réelle du démon. Un ‘’diable’’ avec ses cornes rouges et ses pieds fourchus ça n’existait que dans les romans pour enfants de la comtesse de Ségur (Un bon petit diable, 1865) ou les films en noir et blanc destinés à faire frémir les foules. Le diable, le démon, le Malin, l’Adversaire, le Satan, Iblis, appelez-le comme vous voulez, c’était une création des humains pour répondre à leurs angoisses existentielles. C’est-à-dire, un mythe. Lire la suite