Archives pour la catégorie JUDAISME (Les Juifs et nous)

Questions posées par le judaïsme, hier et aujourd’hui

M.Y. Bolloré & O. Bonnassies, DIEU, LA SCIENCE, LES PREUVES. (III). Quand la politique s’en mêle…

 

Dans l’article précédent, je citais la déclaration de M.Y. Bolloré lors de sa conférence du 20 novembre dernier, à propos de son livre Dieu, la science, les preuves : « Ce livre a un seul angle, disait-il, c’est-à-dire une seule méthode : la raison et la science… Nous ne parlerons ni de religion, ni de foi ». Et je signalais que les auteurs n’ont pas tenu parole, puisqu’ils font appel à la foi chrétienne pour conférer leur réalité historique à certains récits mythologiques de la Bible. Contrairement à leur affichage, ils mélangent la foi et la science pour prouver des thèses qui n’ont rien de scientifique. Alors se pose la question : en publiant ce livre, quelle a été leur intention réelle ? Lire la suite

QUOI DE NEUF ? LES PSAUMES (II)

 

Les psaumes sont des prières juives écrites par des Juifs entre le 6e et le 3e siècle avant J.C. En fait, certains remontent peut-être à l’époque du roi David (1) à qui l’ensemble du Psautier (le recueil des 150 psaumes) a été attribué par la tradition juive. Or – et c’est étonnant -, alors qu’elle se séparait de la Synagogue, dès son origine la jeune Église chrétienne a considéré ces textes juifs comme sa prière de référence. Au 6e siècle, la Règle des moines dite ‘’de Saint Benoit’’ explique que, « puisque les moines d’aujourd’hui n’ont pas la force comme les Anciens de réciter les 150 psaumes en une journée », qu’ils en récitent au moins une bonne quantité répartie sur les 7 Offices du jour et de la nuit. Plus tard au milieu du Moyen-âge, le bréviaire imposé aux prêtres les a obligés à dire la totalité du psautier en une semaine. Et les psaumes furent introduits dans le rituel de la messe.

Fallait-il donc devenir un Juif-aux-psaumes pour être chrétien ? Lire la suite

QUOI DE NEUF ? LES PSAUMES (I)

En ce printemps qui tarde à venir, je ressens comme un goût d’automne. Le poids des souvenirs de toute ma vie se fait plus lourd. Cruellement, elle m’apparaît non pas telle que je l’avais rêvée, mais pour ce qu’elle fut – et rien n’y peut changer. Échecs, déceptions, tristesses, abandons, désespoir parfois, semblent y avoir laissé des empreintes plus durables que les joies. Très tôt, quand l’air s’obscurcissait, quand ce que je croyais stable et acquis pour toujours disparaissait, quand je perdais souffle au milieu des flot déferlants, très tôt j’ai cherché une bouée pour survivre intérieurement. Et je suis tombé sur un petit livre qui tient au creux de la main : le Psautier, ce recueil de 150 poèmes attribués au roi David, un Juif qui vécut il y a trois mille ans. Lire la suite

Cycle : La civilisation occidentale peut-elle mourir ? (III) DESTINÉES DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE

  Au terme de ces trois conférences sur la civilisation occidentale, vous attendez peut-être de moi une conclusion. Comme disait Flaubert, « La bêtise, c’est de vouloir conclure ». Je vais donc replacer notre réflexion dans un contexte plus vaste, entr’ouvrir quelques portes et vous laisser le soin de pousser l’une ou l’autre selon vos besoins.

Nous avons vu qu’une civilisation ce sont d’abord des valeurs, étroitement liées à une religion qui les précède ou les accompagne. Alain Peyrefitte écrivait en 1976 : « En Occident, la ferveur religieuse est retombée. Mais le mode de pensée qu’avait secrété la religion marque toujours les esprits. La société religieuse a fait naître une civilisation à son image, et cette civilisation se reproduit » (1). C’était le thème de la 1re conférence.

Des valeurs, qui engendrent une culture et un art de vivre en commun. C’est ainsi que la civilisation occidentale est née du christianisme en même temps que de l’héritage gréco-romain. Mais ces valeurs sont fragiles et aujourd’hui menacées. En 1957, recevant à Stockholm son prix Nobel, Albert Camus faisait ce bilan amer mais réaliste : « Nous sommes les héritiers d’une histoire de révolutions déchues, de techniques devenues folles, de dieux morts et d’idéologies exténuées ». Reprenons d’abord chaque point de ce bilan.

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CYCLE « LA CIVILISATION OCCIDENTALE » (II) : L’OCCIDENT AU PÉRIL DES MESSIANISMES. L’ISLAM… ET LES AUTRES.

 Nous nous sommes quittés (1) sur quelques constats. Le 1er d’ordre général : toutes les civilisations sont nées en même temps qu’une religion, qui produisait des valeurs communes et une culture commune. Sans valeurs, pas de civilisation. Le 2d plus particulier : peu de temps après sa mort,, la personne du Juif Jésus a été transformée en Messie. Nous avons vu que Jésus lui-même  avait refusé de son vivant ce titre de Messie. Comment donc, par la suite, ce titre a-t-il donné naissance à l’idéologie la plus meurtrière que l’humanité ait jamais connue : le messianisme ? Pour répondre à cette question, il nous faut remonter 3000 ans en arrière. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (II) : la ‘’révolution-Jésus’’

  Parfois, dans les ténèbres de notre planète, surgissent des Éveillés. Le plus souvent, c’est aux moments de grandes crises sociales, spirituelles, morales, identitaires dont je parlais dans les articles précédents. Ils ouvrent des portes, marquent un tournant dans notre Histoire. Ainsi fut-il de Jésus, dont le christianisme fit son fondateur. Et à partir de cette religion, naquit une civilisation qui est aujourd’hui à la peine. (1)

I. La première mondialisation

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QUE SE PASSE-T-IL APRES LA MORT ?

 Dès leur apparition sur cette planète, les civilisations se posent une question lancinante : qu’est-ce qui se passe au moment de la mort, et (juste) après ? Les tombes préhistoriques montrent que nos ancêtres avaient conscience que tout ne se termine pas avec la vie. Mais comment se déroule le processus de la mort ? Lire la suite

FICTION, RÉALITÉ ET DESTIN DE L’OCCIDENT (Y. N. Harari)

Dans son évolution, le cerveau d’Homo Sapiens a grossi (1), il a inventé un langage qui lui était propre. Non plus des signes ou des expressions corporels, mais des sons articulés qui étaient sans relation avec son environnement. Ces sons désignaient une réalité qui n’était pas celle de la nature qui l’entourait : une réalité immatérielle. Il a communiqué une quantité d’informations sans rapport avec son contexte immédiat. Il ne s’est plus contenté de réactions utilitaires, il a bavardé.

Le bavardage humain échangeait des informations non seulement sur « ce qui est », mais sur ce que signifie ce qui est : des symboles et des valeurs, sources de socialisation. Le langage humain s’est mis à transmettre des informations sur ce qui n’est pas dans la nature qui l’entourait. Détachées de la réalité immédiate et triviale, ces informations étaient donc fictives.

La fiction nous a permis  d’imaginer des choses qui n’existent pas dans la nature, et de le faire collectivement. Partagées par un grand nombre, ce sont ces fictions qui ont permis à l’Homo Sapiens de dominer le monde. Le passage de la tribu restreinte à la collectivité s’est effectué grâce à ces fictions qui n’existent que dans l’imagination collective ; légendes, mythes, dieux, religions, lois économiques et sociales n’existent que dans les histoires que les gens inventaient, se racontaient, partageaient, et auxquelles ils soumettaient leur jugement et leurs actes. Lire la suite

AU COMMENCEMENT, DIEU CRÉA (III) – La fin du monde ?

Le monde que nous connaissons ne s’est pas fait en une seule fois : il y a d’abord eu la création de l’univers puis celle de l’humain pensant (1), et enfin cette espèce de création permanente qu’est l’amour divin à l’œuvre dans l’humanité (2). Alors se pose la question : tout ceci aura-t-il une fin ? Et si oui, laquelle ? Deux types de réponses ont émergé dans l’histoire de la pensée, examinons-les. Lire la suite

ISRAEL : LA DÈRIVE FASCISTE

Depuis des années, l’État d’Israël sombre dans une dérive fasciste vertigineuse, affolante, et que rien ne laissait prévoir. Qu’on se rappelle des Pères fondateurs, Théodore Herzl, Chaïm Weismann, Martin Buber… comment en est-on arrivé là ? Lire la suite