PETITE MISE AU POINT DE M. B. : le chercheur et ses limites

 Comme il fallait s’y attendre, le dernier article de ce blog a suscité des commentaires acerbes : « De quoi s’mêle-t-il ? ». Les critiques, je les ai toujours accueillies avec gratitude – mais à deux conditions : Lire la suite

POPULISTES ET POPULOPHAGES. (I) Comment se faire manipuler ?

Une nouvelle race de dirigeants gagne du terrain sur la planète : les populistes.  Hongrie, Pologne, Italie, Angleterre, USA, Brésil, Venezuela… comment des populations qu’on croyait éduquées, informées, capables de discernement, peuvent-elles basculer dans le populisme ? Et puisqu’il n’y aurait pas de dirigeants populistes s’il n’y avait pas des gens pour gober leurs discours, la question se pose : « Comment un peuple devient-il « populophage » ? Lire la suite

LA RECHERCHE SUR JÉSUS DÉRAPE : Christian Amphoux et le « grand n’importe-quoi »

 Au lendemain de sa mort, Jésus a été manipulé. On en a fait un messie et un dieu (ses disciples), puis un magicien venu d’un autre monde (les Gnostiques), un philosophe stoïque ou épicurien (les rationalistes), un anarchiste, féministe et premier des communistes (les politiques), un hippie altermondialiste (le new âge)… Jésus étant passé par toutes ces sauces au cours des siècles, on croyait avoir tout vu.

Eh bien, non ! On n’avait pas encore vu M. Christian Amphoux. Lire la suite

RETOUR DU DÉSERT (II) : Monsieur le démon

Je l’ai dit dans l’article précédent : celui/celle qui pratique la méditation, quelle que soit sa forme ou ses modalités, fait l’expérience d’un état de conscience qui échappe au raisonnement, aux déductions savantes, aux représentations, aux pensées ordinaires ou triviales. La méditation met en contact (fut-ce brièvement, fut-ce inconsciemment) avec le monde au-delà des apparences.

Une fois franchie sa première étape (le silence des pensées), il y a autant d’expériences que de méditants. Les adeptes du bouddhisme chemineront, avec le « rien », au plus profond d’eux-mêmes puis de la réalité cosmique. Les judéo-chrétiens verront s’offrir à eux une tout autre expérience : la rencontre d’un au-delà peuplé d’êtres invisibles aux yeux mais très réels et très présents.

Comment les rencontre-t-on ? Comment peut-on être sûr qu’on n’est pas victime d’une illusion, d’une autosuggestion, d’un accès de schizophrénie ou de désordre mental ? Et si l’on pense être psychologiquement équilibré, comment savoir si cette expérience n’est pas provoquée par le démon ou toute autre puissance maléfique ? Lire la suite

RETOUR DU DÉSERT (I): l’expérience

 La « traversée du désert » : certains la subissent, d’autres la choisissent. Temporaire, durable ou définitive, c’est un ingrédient indispensable à toute aventure humaine.

Il n’y a pas de vie à sa juste hauteur d’homme ou de femme sans passage par le désert.

Point n’est besoin pour s’y rendre de prendre l’avion, d’organiser des caravanes de chameaux, de coucher sous la tente. Le désert est d’abord une attitude de l’esprit et de l’âme. C’est l’éloignement de tous les faux-semblants, des gadgets dont nous nous entourons et que nous croyons indispensables. C’est l’abandon des repères habituels de la vie sociale. On ne va pas vers le désert, on l’appelle à soi. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (VI) : Et Notre-Dame brûla

Les Français n’aiment pas qu’on leur rappelle les racines chrétiennes de leur pays. Dans les articles précédents (1) j’ai montré que l’Occident s’est pourtant construit à partir d’une religion, le christianisme. Que l’un et l’autre ont vécu une relation fusionnelle avant de décliner lentement. Ce n’est qu’en 1905 que la France a officiellement rompu cette relation, la nation française affirmant qu’elle n’avait plus rien à voir avec son catholicisme natal.

Mais aucune loi ne peut mettre fin à une relation fusionnelle aussi forte que celle qui unissait les Français à leur religion. Après 1945, le catholicisme avait encore de beaux restes en France. Intellectuellement, socialement et spirituellement, il continuait de tenir une place considérable dans l’espace politique français. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (V) : Et le crépuscule tomba…

  Au début de la Renaissance, l’Église catholique semblait toucher au ciel. Elle était la Jérusalem d’en-haut descendue sur terre, elle le savait et le proclamait jusque dans sa liturgie : Urbs Jerusalem beata… (1) Son pouvoir politique était tel que les princes européens se tournaient vers elle pour réguler leurs querelles : en 1494 c’est au pape Alexandre VI Borgia qu’ils demandèrent de tracer la frontière entre leurs conquêtes sud-américaines. Son pouvoir culturel était intact : en 1610 Galilée fut contraint par elle de renoncer à ses découvertes. Sa puissance économique était considérable et en partie tournée vers le soulagement des plus pauvres. Grâce au célibat des prêtres son patrimoine était intact. Enfin L’art illustrait la foi chrétienne (2).

Ce fut un moment miraculeux où l’Église c’était l’Occident, et l’Occident c’était l’Église.

Pourtant, pan de mur après pan de mur, cet édifice immense, majestueux, millénaire, allait s’effondrer. L’affaiblissement de chaque bastion entraîna celui du voisin, sans qu’on sache lequel provoquait la chute de l’autre – tant l’ensemble était cohérent, d’un seul tenant. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (IV) : La puissance et la gloire

Après la fin de l’empire romain et des invasions barbares, l’Occident allait-il sortir de sa nuit ? À l’est Charlemagne bataillait contre les Saxons, au sud contre les musulmans. Il lui fallait mettre Dieu de son côté : en 800 il alla se faire couronner par le pape à Rome et lui offrit en échange sa protection. L’alliance du trône et de l’autel allait marquer le destin de l’Occident pendant mille ans, le pape exerçant une suprématie de fait sur les rois.

I. Fric et froc : prêtres célibataires et moines capitalistes Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (III) : Un homme devient Dieu

  Au lendemain du 9 avril 30, la nuit tombait sur les disciples d’un crucifié. La ‘révolution-Jésus’’ – un Dieu tendre et aimant, tout être humain ‘’prochain’’ des autres, la religion-boutique des Juifs ouverte au monde, l’amour et l’espoir remplaçant la crainte -, tout cela avait été cloué sur une croix. Était-ce la fin du beau rêve ?

Les disciples relevèrent la tête. Pour que ça continue, pour que ça s’amplifie, ils consentirent à deux trahisons d’où allaient surgir la chrétienté et la civilisation occidentale. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (II) : la ‘’révolution-Jésus’’

  Parfois, dans les ténèbres de notre planète, surgissent des Éveillés. Le plus souvent, c’est aux moments de grandes crises sociales, spirituelles, morales, identitaires dont je parlais dans les articles précédents. Ils ouvrent des portes, marquent un tournant dans notre Histoire. Ainsi fut-il de Jésus, dont le christianisme fit son fondateur. Et à partir de cette religion, naquit une civilisation qui est aujourd’hui à la peine. (1)

I. La première mondialisation

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