Archives du mot-clé Exégèse

LA RECHERCHE SUR JÉSUS DÉRAPE : Christian Amphoux et le « grand n’importe-quoi »

 Au lendemain de sa mort, Jésus a été manipulé. On en a fait un messie et un dieu (ses disciples), puis un magicien venu d’un autre monde (les Gnostiques), un philosophe stoïque ou épicurien (les rationalistes), un anarchiste, féministe et premier des communistes (les politiques), un hippie altermondialiste (le new âge)… Jésus étant passé par toutes ces sauces au cours des siècles, on croyait avoir tout vu.

Eh bien, non ! On n’avait pas encore vu M. Christian Amphoux. Lire la suite

LONGUE EST LA NUIT (VI) : Et Notre-Dame brûla

Les Français n’aiment pas qu’on leur rappelle les racines chrétiennes de leur pays. Dans les articles précédents (1) j’ai montré que l’Occident s’est pourtant construit à partir d’une religion, le christianisme. Que l’un et l’autre ont vécu une relation fusionnelle avant de décliner lentement. Ce n’est qu’en 1905 que la France a officiellement rompu cette relation, la nation française affirmant qu’elle n’avait plus rien à voir avec son catholicisme natal.

Mais aucune loi ne peut mettre fin à une relation fusionnelle aussi forte que celle qui unissait les Français à leur religion. Après 1945, le catholicisme avait encore de beaux restes en France. Intellectuellement, socialement et spirituellement, il continuait de tenir une place considérable dans l’espace politique français. Lire la suite

JÉSUS SUPERSTAR ? Trois exégètes récents

Qui est le plus grand héros-bestseller de tous les temps ? Sans conteste, c’est Jésus dit ‘’le Christ’’. En moyenne, depuis quarante ans paraît un livre tous les six mois sur l’inconnu le plus célèbre de la planète. On pourrait croire que tout a été dit ? Eh bien non. Des chercheurs et des romanciers continuent inlassablement d’ouvrir le ‘’dossier Jésus’’, examinant l’une ou l’autre des facettes (apparemment inépuisables) d’un diamant qui fascine autant qu’il intrigue, qui irrite autant qu’il captive.

Jésus superstar reste au sommet du podium. Lire la suite

FICTION, RÉALITÉ ET DESTIN DE L’OCCIDENT (Y. N. Harari)

Dans son évolution, le cerveau d’Homo Sapiens a grossi (1), il a inventé un langage qui lui était propre. Non plus des signes ou des expressions corporels, mais des sons articulés qui étaient sans relation avec son environnement. Ces sons désignaient une réalité qui n’était pas celle de la nature qui l’entourait : une réalité immatérielle. Il a communiqué une quantité d’informations sans rapport avec son contexte immédiat. Il ne s’est plus contenté de réactions utilitaires, il a bavardé.

Le bavardage humain échangeait des informations non seulement sur « ce qui est », mais sur ce que signifie ce qui est : des symboles et des valeurs, sources de socialisation. Le langage humain s’est mis à transmettre des informations sur ce qui n’est pas dans la nature qui l’entourait. Détachées de la réalité immédiate et triviale, ces informations étaient donc fictives.

La fiction nous a permis  d’imaginer des choses qui n’existent pas dans la nature, et de le faire collectivement. Partagées par un grand nombre, ce sont ces fictions qui ont permis à l’Homo Sapiens de dominer le monde. Le passage de la tribu restreinte à la collectivité s’est effectué grâce à ces fictions qui n’existent que dans l’imagination collective ; légendes, mythes, dieux, religions, lois économiques et sociales n’existent que dans les histoires que les gens inventaient, se racontaient, partageaient, et auxquelles ils soumettaient leur jugement et leurs actes. Lire la suite

LE SUAIRE DE TURIN A-T-IL UN AVENIR ? Mieux comprendre la mort.

  Pendant longtemps, j’ai considéré le suaire de Turin avec méfiance et scepticisme. Ce morceau de tissu était censé avoir enveloppé le corps de Jésus après sa mort, et avoir conservé une saisissante empreinte de ce corps supplicié. Est-il authentique ? Pour répondre à cette question, aucun objet sur terre n’a été soumis à l’examen d’autant de savants croyants ou incroyants, appartenant à autant de disciplines, bardés d’autant d’instruments sophistiqués. Pour mettre fin aux passions, on décida en 1988 de lui faire subir l’épreuve ultime et décisive, la datation au carbone 14 qui devait donner la réponse définitive : supercherie, ou relique authentique ? Lire la suite

CORAN : LES CHOSES BOUGENT (4) – Hamed Abdel-Samad

        Le problème des musulmans et le nôtre, c’est le Coran.

Qu’il soit pacifique ou fanatique, djihadiste ou modéré, un musulman se définit par sa soumission au Coran (1). Chacun des mots du texte sacré, chacune de ses phrases est pour lui une prescription d’Allah. Indiscutable, incontournable, imprescriptible.

Les politiques, les médias, des écrivains, rabâchent en boucle qu’il nous faut un « islam des Lumières », un « islam compatible avec les valeurs de la République ». Qu’il faut surtout éviter l’amalgame entre bons et mauvais musulmans. Soit ils sont ignorants et ne savent rien du Coran, soit ils nous mentent – soit les deux à la fois. Il n’y a pas de ‘’bons’’ et de ‘’mauvais’’ musulmans, il y a les musulmans coranistes – qui suivent le Coran à la lettre – et les autres. Lire la suite

ATTENTATS À RÉPÉTITION (2) : les choses bougent ?

            Dans Attentats à répétition (1) : pourquoi et jusqu’à quand ? , je soulignais le poids de la Pensée Unique qui interdit aux politiques, aux médias et aux dignitaires religieux de comprendre et d’aborder le problème posé par la guerre que nous mènent les djihadistes.

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ATTENTATS À RÉPÉTITION (1) : pourquoi et jusqu’à quand ? ?

            Sept attentats meurtriers en 18 mois. Pour la première fois depuis les massacres de septembre 1792 à Paris et les guerres de Vendée, un prêtre catholique tué sur le sol français en tant que prêtre. Pourquoi ? Je résume ici des articles détaillés déjà publiés sur ce blog. Lire la suite

AUX SOURCES DE LA CULTURE OCCIDENTALE, L’ÉVANGILE SELON St JEAN (Conférence aux Francs-Maçons)

               Quatre petits textes, les évangiles qu’on appelle canoniques, ont marqué de leur empreinte la naissance et le développement de l’Occident, de sa culture, de ses mœurs civiles et politiques, sa religiosité. Pour comprendre le rôle qu’ils ont joué, il importe de savoir qui étaient les auteurs de ces textes, et quelles furent leurs intentions en les rédigeant dans la version qui nous est parvenue ? Lire la suite

L’ISLAM EST-IL PENSABLE ? (Michel Onfray)

« Dire qu’il y a dans le Coran des sourates qui invitent à la guerre, au massacre des infidèles, à l’égorgement… [n’est pas] islamophobe, sauf à refuser que le Coran soit le Coran… Un grand nombre de sourates légitiment les actions violentes au nom de l’islam. D’autres… invitent à l’amour, à la miséricorde, au refus de la contrainte ». (1)

Bien que n’arrivant pas à la malléole (2) de M. Onfray, je me permets de pointer une lacune fondamentale de sa pensée qui vient de ce qu’il n’a pas intégré les travaux des exégètes récents du Coran. Sinon, il saurait que ce texte a été écrit à partir de catéchèses judéo-chrétiennes considérablement amplifiées aux 7e et 8e siècles par les premiers califes de l’islam (3).

Intimement mélangés en un désordre inextricable, on trouve donc dans le texte final du Coran : Lire la suite