Archives du mot-clé Jésus

UNE ANNÉE, MILLE ANNÉES…

On fête le Nouvel-an : c’est une tradition, à la fois nécessaire et dérisoire – comme toutes les traditions. Avec une bouffée de nostalgie on jette un regard en arrière, sur le chemin parcouru. Pourquoi revenir sur ce passé ? Le passé est mort, il n’existe plus. Le Bouddha Siddhârta l’avait bien compris, qui enseignait que seul l’instant présent existe. Prenez un crayon, faites-le tomber sur la table : jamais plus il ne retombera de la même façon. Si vous recommencez, ce sera une autre chute, un autre moment : le moment précédent est éteint à tout jamais. Lire la suite

À L’AMIE QUI VOULAIT CROIRE EN DIEU (sans y arriver) : petit traité d’anti-Athéologie

                         « Dieu ? Connais pas ».

                         « Dieu ? Rien à foutre ».

                        « C’uy-là ? M’en parlez pas ! Avec tout l’mal qu’y a sur terre

Pour les hommes et les femmes de l’antiquité, l’existence, la réalité de Dieu n’avait ni à être démontrée, ni à être justifiée. Elle était inscrite dans les fibres de leur être, c’était une évidence indiscutable, le pilier de la vie sociale. Dieu (ou les dieux) était aussi incontestable que la voute céleste ou le cycle des saisons. Le remettre en question était un crime. Tacite accusa les premiers chrétiens de propager « une superstition magique détestable » qui les rendait « odieux aux hommes comme aux dieux. » Bref, aujourd’hui on dirait qu’il les accusait d’athéisme. Ils furent livrés aux lions, car alors l’athéisme était inconcevable, et il le restera très longtemps.

Ayant dominé le monde pendant à peu près 4.000 ans, vers le XVIIIe siècle (certains disent même avant) Dieu a soudain disparu du paysage. Dissous dans l’air du temps, absorbé par le brouillard des idées, digéré dans l’intestin des non-idées. Tué par la Pensée, poignardé par la Non-Pensée.

 Pourtant, aujourd’hui encore Dieu rôde dans les esprits. Yuval Noah écrit que « Dieu semble de retour, mais c’est un mirage. Dieu est mort, c’est juste qu’il faut du temps pour se débarrasser du corps. » (1) Mais l’animal a la vie dure. Il se cache sous le splendide manteau de l’incroyance assumée, militante, orgueilleuse. « Dieu, on n’a plus besoin de toi ! » Mais un jour ou l’autre… Lire la suite

LE CHRISTIANISME, L’ISLAM ET LA CIVILISATION OCCIDENTALE : trajectoires du passé, impasses du présent (Conférence aux Centraliens)

 Le christianisme est en crise profonde, et avec lui l’identité de l’Occident. De son côté, l’islam revient en force. Peut-on y voir plus clair dans leur histoire croisée ? Mieux comprendre, pour mieux réagir ? Lire la suite

LE SUAIRE DE TURIN A-T-IL UN AVENIR ? Mieux comprendre la mort.

  Pendant longtemps, j’ai considéré le suaire de Turin avec méfiance et scepticisme. Ce morceau de tissu était censé avoir enveloppé le corps de Jésus après sa mort, et avoir conservé une saisissante empreinte de ce corps supplicié. Est-il authentique ? Pour répondre à cette question, aucun objet sur terre n’a été soumis à l’examen d’autant de savants croyants ou incroyants, appartenant à autant de disciplines, bardés d’autant d’instruments sophistiqués. Pour mettre fin aux passions, on décida en 1988 de lui faire subir l’épreuve ultime et décisive, la datation au carbone 14 qui devait donner la réponse définitive : supercherie, ou relique authentique ? Lire la suite

L’HUMOUR FACE À L’OPPRESSION : le rire de Jeanne d’Arc

Héroïne nationale, caution de l’extrême droite… Oublions tout ça pour redécouvrir un aspect méconnu de Jeanne d’Arc, et qui crève les yeux quand on lit les actes de son procès d’inquisition (1) : une vision prophétique de la religion catholique, qui me paraît étonnamment actuelle. Lire la suite

FIN DU CHRISTIANISME, FIN DU SOCIALISME ? Les idéologies en panne

            Partout en Occident, le christianisme et le socialisme qui ont si longtemps façonné notre identité sont en perte de vitesse. Comment, et surtout pourquoi sont-ils rejetées ? Ont-ils un avenir ?

I. Le premier socialisme et son échec

            Le tout premier programme socialiste connu dans l’Histoire a été formulé quelques années après la mort de Jésus, à Jérusalem. Les Actes des apôtres racontent que « ceux qui étaient devenus croyants [en Jésus] mettaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun… Nul parmi eux n’était [plus] indigent : ceux qui possédaient des terrains ou des maisons les vendaient, apportaient l’argent et le déposaient aux pieds des apôtres. Chacun en recevait une part selon ses besoins. » (1) Lire la suite

POURQUOI LE MAL ? POURQUOI LA SOUFFRANCE ?

  D’où vient la souffrance qui domine le monde ? Pourquoi tant de maux sur cette planète ? Cette question, elle hante l’humanité depuis qu’elle pense. Dans La danse du Mal, je fais dire à l’un de mes personnages : « Aucun philosophe, aucun théologien, aucun penseur n’a pu dire d’où vient Le Mal. Dieu en est-il l’auteur ? Personne ne peut répondre à cette question-là et pourtant, en chaque point du globe, tous en souffrent ». Lire la suite

Et si le Coran n’était pas né à La Mecque, et si Mahomet n’était pas un prophète ?

Un archéologue allemand dérobe dans la mosquée de Sanaa, au Yémen, un rouleau écrit en araméen, la langue des judéo-chrétiens des débuts du christianisme. Avant d’être arrêté à l’aéroport, il le confie à son assistant, lui demandant de l’emporter en Syrie, au monastère chrétien de Mar Moussa.

Frère Nil, de retour à Rome pour sa maîtrise en théologie, retrouve Anselm, un moine américain qui lui avait fait découvrir la personnalité de Jésus le Nazôréen. Ils font la connaissance de Georges, un jeune moine syrien. Avec lui, Nil découvre quelle est la véritable origine du Coran et décide d’approfondir ses recherches sur « Le choc des messianismes ».

La thèse du frère Nil alerte un prélat, maître des affaires secrètes du Vatican. Nil reçoit un message succinct : « Georges disparu » signé de Sarà, la sœur de Georges rappelé à Mar Moussa. Jointe par Internet, elle appelle Nil au secours. À contre cœur, il part et pénètre avec elle dans le chaudron bouillonnant de la Syrie, terre de tous les dangers. Sans se douter que depuis le Vatican le prélat, auteur du message, a mis deux tueurs à ses trousses. Lire la suite

LE DIABLE EXISTE-T-IL ? Les mystiques (II).

Les commentaires au précédent article résument bien nos réticences à admettre l’existence d’une puissance maléfique personnalisée, et notre rejet viscéral d’une telle réalité. C’est toute notre culture, notre éducation rationaliste et scientifique qui s’opposent à l’idée d’un ou plusieurs diables acharnés à nous faire souffrir et à nous perdre. On invoque le « déterminisme scientifique », on dit que « Satan décrit plus une situation qu’un être démoniaque », on parle d’adversité, de destin, de fatalité, d’hypertrophie de l’égo – bref, de forces impersonnelles, aveugles et incontrôlables dont nous subissons les méfaits. On rappelle le vieil argument : « Dieu est bon, donc il ne peut être l’auteur du Mal. » Il nous a dotés d’un libre arbitre, c’est nous qui en usons mal et sommes responsables de tout.

Ces arguments sont battus en brèche par le regard porté sur l’histoire de notre planète, par la relecture de nos vies personnelles et par les expériences hors normes des mystiques. Lire la suite

LE DIABLE EXISTE-T-IL ? (I) LES MYSTIQUES

             Le diable (le démon) a-t-il une existence réelle ?

            Pendant des années, j’ai été convaincu que la réponse était : non. Scientifique formé à l’école du positivisme français, rationaliste, je me refusais à admettre qu’il y eût un monde d’être vivants, personnels, au-delà du monde perçu et mesuré par la science. La seule réalité réelle était celle qui apparaît à nos sens : il n’y avait pas de monde au-delà des apparences.

            Et puis… et puis j’ai travaillé les textes anciens et récents, j’ai écouté la rumeur des civilisations, et j’ai changé d’avis. Lire la suite